Une île, c'est d'abord est une position dans un réseau d'échange, mais c'est aussi un territoire. Malgré leur nombre, la diversité des îles est assez limitée. Cinq types d'éléments sont à prendre en compte pour proposer un modèle théorique de développement insulaire. Les exemples de la Réunion, de la Nouvelle Calédonie et de la Guadeloupe illustrent ce modèle. Ce dernier met en évidence les atouts du territoire de ces îles autant que leurs contradictions. Il permet également de préciser les orientations pour le développement et l'aménagement du territoire
Comme on le constate à Aïté, gros bourg sahélien, les représentations mentales que tout habitant a de son territoire sont des outils d'analyse, de recherche et d'action originaux, efficaces et proches des chorèmes. Pourtant peu d'intervenants (agents techniques, administration, projets) font l'effort de comprendre ce langage. Tout semble à inventer dans ce domaine
Milieu dégradé, conflits de pouvoirs et développement incertain : la gestion des ressources naturelles n'est pas évidente au Yatenga, province du Burkina Faso. Une approche spatiale nuance toutefois cette situation. Le contraste est important entre zones rurales surpeuplées, périphéries urbaines et marges en cours de colonisation. Ces variations locales replacées dans des constructions territoriales plus vastes, le Burkina Faso et le Sahel, permettent de mieux comprendre les évolutions en cours. Plusieurs recommandations en découlent en matière de gestion des ressources naturelles tant sur le plan méthodologique qu'opérationnel. L'une d'entre elles : mieux intégrer la diversité territoriale aux approches institutionnelles
Trois thèmes : nature, pouvoir et développement structurent cette étude sur la gestion des ressources naturelles au Sahel. On observe au Yatenga une dégradation des ressources naturelles, des conflits de pouvoirs et un développement incertain. Replacés dans un cadre historique, ces événements apparaissent comme le résultat d'une longue évolution qui commence bien avant la période coloniale et se traduisent actuellement par une crise. Cette crise permet-elle pour autant l'émergence de plus de démocratie et de décentralisation des pouvoirs? A la lumière des faits observés, plusieurs recommandations se dégagent. Ces dernières, autant méthodologiques qu'opérationnelles, insistent sur l'importance des "ententes" ou "unions" entre villageois, (démocratie à la base) comme creuset d'une nouvelle culture de développement. Ces "entente" donnent aux villageois une capacité de négocier des actions à réaliser avec les ONG, les projets de développement rural, les services techniques de l'Etat. Certaines "unions" pourraient devenir de futures "communes rurales" dans le cadre des décentralisations en cours dans plusieurs Etats. Dans ce domaine, une meilleure intégration des approches territoriales aux démarches institutionnelles, qui ont prévalu jusqu'à maintenant, s'impose
Même si l'introduction de technologies modernes dans l'agriculture traditionnelle offre de gros avantages, elle présente également des problèmes et des risques. L'auteur montre, comment l'évolution socio-économique (perméabilité aux influences extérieures et émigration de la main d'oeuvre sans modification du système foncier) a contribué à la détérioration des méthodes de travail traditionnelles et à l'investissement dans des techniques modernes mal maîtrisées
Le projet SIMBIOSEA (Système d'information Multimédia sur la liaison BIO-diversité et Socio-Econonomie en Amazonie) s'inscrit dans les enjeux du TCA (Traité de Coopération Amazonienne) et répond à une demande concrète du SURAPA (Sous-Réseau des Aires Protégées Amazoniennes) au CIRAD. Son objectif est de favoriser les articulations entre développement et conservation pour une gestion durable de la bio-diversité. Il constitue un renforcement des capacités de recherche et d'action dans les pays amazoniens et a pour ambition de donner une information pertinente aux principaux acteurs pour la mise en place de politiques de développement durable. Le projet s'organise autour de trois axes pour produire une information systémique - la connaissance des dynamiques des espaces protégés, - la synthèse des données scientifiques, - la représentation de l'information. En se référant à des exemples concrets, il s'appuie sur des méthodes, des outils et des concepts prenant en compte trois types d'espaces : - les espaces de compréhension (ensemble de l'Amazonie), - les espaces de planification (les Aires Protégées), - les espaces d'exécution (correspondant au territoire d'une communauté). L'élaboration du système d'information est prévue en six étapes - rédaction d'une charte de programme, - conception d'un cadre d'information, - élaboration d'outils de gestion de l'information, - validation du prototype, - développement du produit, - formation et valorisation du produit. Enfin, il est proposé la création de différents comités nécessaires à la coordination des activités des très nombreux partenaires potentiels.
Une intervention dans le Bassin arachidier du Siné Saloum est réalisée dans le cadre d'un travail conjoint entre la recherche (ISRA) et d'un projet de conservation et de gestion des ressources naturelles (PICOGERNA). Issu d'une fusion entre le projet forestier PARCE et le projet d'élevage PDESO dans les zones sahéliennes et soudano-sahéliennes de faible densité humaine du Sénégal Oriental (département de BAKEL et de TAMBAGOUDA KAFFRINE) le projet PICOGERNA aborde la zone agricole de Kaolack avec une approche et des concepts originaux pour les agronomes. Citons à titre d'exemple le concept d'Unité Agro-Sylvo-Pastoral (UASP) et au centre de cette unité le concept de village-centre, petit pôle économique et politique qui structure le milieu rural au point de vue géographico-économique. Dans un contexte de crise économique (chute de la filière arachide), écologique (sécheresses répétées et dégradation du milieu naturel) et démographique (doublement de la population en vingt ans) etc., réamorcer un processus de développement dans cette région est un défi original et complexe, faisaient apparaître la nécessité : - d'apporter des réponses à court terme pour aborder les problèmes d'aménagement et de préservation des ressources naturelles qui se jouent sur le moyen et long terme. - de mieux appréhender une demande sociale plus globale (celle des femmes et des jeunes) et de tenir compte dela diversité des situations. - de donner une importance aux organisations paysannes
Le processus de création d'un Pôle de Compétence en Partenariat autour de la "Gestion intégrée des exploitations familiales agricoles dans les écosystèmes agro-forestiers tropicaux du sud du Cameroun" est engagé depuis 2002 entre le Cirad et des institutions de recherche camerounaises. Après un accord de principe des partenaires au cours d'une mission Cirad, une première mise en commun des centres d'intérêts et une mission scientifique, un atelier de programmation des activités du PCP a été organisé. Cet atelier a eu lieu à Nkolbisson du 18 au 21 mars et a réuni une trentaine de chercheurs du Cirad, de l'Irad et des Universités de Dschang et de Yaoundé I et II. Le compte-rendu et la synthèse des débats de cet atelier sont restitués dans le présent rapport. Les objectifs du PCP au Cameroun sont de développer des recherches autour des dynamiques de l'agriculture familiale et de son impact sur le développement durable, au travers d'une mise en commun de ressources humaines d'institutions différentes en partenariat, et de disciplines complémentaires. Ce pôle doit permettre de constituer une masse critique suffisante de chercheurs abordant la question des exploitations familiales agricoles de façon à répondre ensemble et par des approches complémentaires à des questions prioritaires et posées à la recherche au Cameroun. Il constitue un cadre à partir duquel des projets de recherche-développement qui répondent aux orientations scientifiques émergeront et pourront être proposées aux bailleurs de fonds dans le but de financer ces projets. Il doit permettre enfin la mise en place de formations et d'échanges scientifiques, ainsi que la diffusion des connaissances et des innovations. Cet atelier de programmation de mars 2003 avait pour objectif d'enrichir des propositions de recherche formulées en 2002, centrées sur une approche agrotechnique de la production et de l'exploitation agricole, par des approches socio-économiques et géographiques. Il a débouché sur 3 grandes thématiques de recherches spécifiques au PCP, et sur l'engagement des participants de constituer des réseaux de conception de projets novateurs au sein de ces 3 thématiques. Un planning de rencontres entre mars et juin 2003 a été précisé pour définir les projets du PCP, avec des partenaires variés (acteurs des filières, développement, services publics, etc.). Ces rencontres se poursuivront par un atelier final (en terme de programmation fine du PCP) en juin 2003.
Le débat sur le rôle que peut jouer l'agriculture familiale dans les processus de modernisation est toujours d'actualité au Nordeste, une des grandes régions du Brésil. Pour éclairer ce débat, une approche historico-spatiale a été retenue. A partir de l'identification des grandes tendances d'évolution de la région, elle consiste à définir les espaces économiques, historiques et géographiques où l'agriculture familiale existe et pourrait se développer. L'article présente la démarche retenue, tire quelques conclusions opérationnelles et propose des pistes de travail complémentaires
Le diagnostic de territoire est une étape importante des démarches d'accompagnement du développement territorial. En effet, dans un contexte de décentralisation, de telles démarches diffusent et se généralisent aujourd'hui très largement. Le contexte de décentralisation amène en particulier à reconsidérer les hiérarchies classiques et à prendre en compte la coordination entre une multiplicité croissante d'acteurs, de projets et de sources de décision. D'une part, le territoire apparaît comme le lieu de nouvelles régulations, comme un construit social permettant de pallier certaines défaillances de l'Etat ou du marché et de mettre en cohérence les dynamiques et politiques sectorielles multiples. D'autre part, il est une figure imposée par les procédures récentes destinées à promouvoir la participation et la contribution de l'action collective à l'action publique. C'est le cas en France des Contrats Territoriaux d'Exploitation (CTE), remplacés par les Contrats d'Agriculture Durable (CAD) en 2002, ou des Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT). Dans les pays du Sud, il figure de plus en plus comme un élément central des projets encouragés par les bailleurs de fonds. Très concrètement, de nombreuses expériences ont porté depuis quelques années sur la conception et la mise en pratique de démarches et d'outils de diagnostic. L'une des ambitions était de les adapter à la diversité des réalités rencontrées. Paradoxalement, l'évaluation montre, que, dans certains cas où le diagnostic est imposé comme étape fondatrice d'une concertation, la participation des acteurs peut être insuffisante. La dimension spatiale des enjeux du territoire est alors souvent occultée. Ce constat souligne un double manque: celui d'un cadre structuré de raisonnement spatial et de la disponibilité d'outils facilement appropriables. Par ailleurs, l'ensemble de ces expériences insistent l'échange des "savoirs" et des "vouloirs" entre résidents et intervenants externes et révèlent l'inadaptation fréquente des sources d'information explicitement disponibles et des données. Les deux méthodes que nous souhaitons comparer ici s'appuient sur un raisonnement spatial des problématiques et sur l'usage des représentations spatiales pour structurer et enrichir le processus de diagnostic. Le Diagnostic SDP (Diagnostic à partir des Structures, des Dynamiques et des Projets du territoire) est expérimenté' lors de sessions de formations-action pour élèves ingénieurs, durant lesquelles ils apprennent à mener un diagnostic en intervenant sur un cas concret de projet territorial, en France ou en Europe. Le Zada (Zonage à Dires d'Acteurs)2 s'insère pour sa part dans un processus opérationnel d'accompagnement du développement territorial dans les régions tropicales. Après avoir explicité les principes et les fondements méthodologiques des deux méthodes), nous présenterons chacune d'elles en seconde partie et conclurons sur la nécessaire adaptation des itinéraires méthodologiques à la diversité des territoires et des acteurs rencontrés.
Cette mission d'appui auprès du PDAOK (Projet de Développement Agricole des Ouadis du Kanem) avait pour objet la formation des équipes de l'opérateur principal aux méthodes de Recherche/Développeme nt. Le rapport présente les supports de cours utilisés durant cette formation
Pour rendre compte des transformations des systèmes de production et des formes d'organisation des producteurs, les auteurs proposent l'étude de trajectoires de développement local. L'exemple de la région de Massaroca (Bahia) illustre cette démarche. Il valorise l'histoire agraire et l'approche spatiale et il repose sur des enquêtes conduites auprès d'agriculteurs et de techniciens. L'analyse comparative des études réalisées dans diverses localités du Nordeste semi-aride s'appuie sur l'interprétation de la diversité ou de la similitude des évolutions en des lieux distincts à des époques données et sur celle d'évolutions semblables en des lieux et à des moments différents. Les évolutions locales et macro-régionales sont mises en perspective. L'analyse identifie les mécanismes d'évolution des espaces ruraux. La caractérisation des espaces étudiés permet l'identification d'états différenciés. A chacun, correspondent des formes d'organisation locale, des stratégies et des pratiques particulières. L'analyse des mécanismes de transition entre états permet de mieux comprendre l'évolution des espaces locaux et d'en proposer une modélisation. Enfin, les auteurs discutent l'usage du modèle, avec la perspective d'identifier des actions possibles d'appui au développement rural.
Le Nordeste, région problématique du Brésil, connaît des mutations rurales que les institutions de développement ne parviennent plus à accompagner. La forte demande institutionnelle ouvre le champ aux initiatives. L'URCA-Nordeste (Unité régionale de formation et d'appui au développement rural du Nordeste) expérimente un système d'appui à la planification sans objectif prédéterminé fondé sur la mise en place d'un observatoire régional des dynamiques agraires, sur la modélisation de trajectoires de développement et l'animation d'une dynamique institutionnelle. Il s'agit de fournir aux acteurs locaux et régionaux des informations pour la planification et le développement, ce qui constitue un défi méthodologique et institutionnel