Cet article analyse le spectre persistant de la guerre civile dans la conscience collective aux États-Unis, qui est lié aux origines de la République américaine et à l'esclavage. Il montre comment les tensions politiques qui se sont exacerbées depuis la crise économique de 2008, et jusqu'à la présidence de Donald Trump, viennent renouveler ce fantasme, tout à la fois en influençant et en étant influencées par des discours toujours plus clivants.
En 2016, Donald Trump a gagné la Maison Blanche grâce à l'appui de dernière minute des groupes et donateurs républicains ralliés à sa candidature. Après sa défaite en 2020, l'ancien président et ses alliés ont progressivement mis en place une structure de groupes para-républicains qu'ils cherchent à substituer aux groupes républicains traditionnels, notamment grâce à sa force de frappe financière. Armé de Trump World, il s'investit dans les élections de mi-mandat de 2022 pour effacer toute trace d'opposition en soutenant « ses » candidats et en défaisant ceux qui refusent d'adopter l'agenda « America First ». La stratégie est payante : peu de républicains osent critiquer l'ancien président, ou voter « contre lui » au Congrès. Il utilise par ailleurs ces élections pour rendre sa candidature inévitable en 2024, créant un « sentier trumpien » qui s'impose de plus en plus à tous les candidats conservateurs. Mais, ce faisant, Trump World propulse des candidats aux idées et aux histoires personnelles douteuses, ce qui pourrait les disqualifier aux yeux des modérés et des indépendants à l'automne, une fois les primaires gagnées, offrant ainsi quelques espoirs aux démocrates dans un contexte qui leur est peu favorable.
Donald Trump fait de la Chine un thème marquant de sa campagne pour la présidence, espérant renouveler la stratégie nationaliste qui lui a valu la victoire en 2016.
Le changement environnemental est de plus en plus reconnu comme étant un facteur critique qui façonne l'environnement de la sécurité mondiale. L'environnement naturel a toutefois toujours eu un impact sur l'armée. Un problème parmi d'autres concerne la chaîne d'approvisionnement logistique des produits de première nécessité en opérations. En outre, un climat changeant, avec des températures globales en augmentation, conduit à la montée du niveau des mers et à des événements météorologiques extrêmes plus fréquents. Les conséquences pour les forces armées incluent la vulnérabilité des infrastructures côtières à la montée des eaux et l'impact des températures extrêmes sur les entraînements militaires et la logistique. De plus, les forces armées pourraient être amenées plus souvent à fournir de l'aide humanitaire et de l'assistance en cas de catastrophe naturelle. Cet article étudie quelques-uns des outils développés ou intégrés par l'Agence suédoise de recherche pour la défense (FOI) pour réduire l'empreinte environnementale des opérations militaires et faciliter à la fois la gestion du risque environnemental et les prévisions en matière de sécurité environnementale. Il commence par un bref historique de la gestion du risque environnemental par les forces armées suédoises et se poursuit par une étude plus précise des considérations environnementales dans les opérations internationales, en particulier comment les évaluations environnementales peuvent nourrir l'analyse des conflits.
Au niveau international, nous observons une tendance à la « régionalisation » de la sécurité environnementale, au sein de laquelle les forces armées prennent de l'importance. L'Asie du Sud présente à ce titre de nombreuses vulnérabilités environnementales qui se mêlent aux dynamiques (géo)politiques. Il y existe par ailleurs des structures qui impliquent des coopérations militaires et qui favorisent la sécurité environnementale. L'article se penche ainsi sur le discours de la sécurité environnementale « régionale » dans le contexte de l'Asie du Sud. Il analyse en particulier les modèles de conflit et de coopération, en utilisant les cas du conflit du glacier de Siachen et de l'Assistance humanitaire et des secours en cas de catastrophe ( Humanitarian Assistance and Disaster Relief , HADR). L'article présente les dimensions militaires de la sécurité environnementale en Asie du Sud et soutient que ces modèles indiquent une tendance à la régionalisation de la coopération.
Dans la quête de la sécurité planétaire comme réponse aux défis de l'Anthropocène, nous contribuons à rapprocher la théorie et la pratique par le biais d'une évaluation critique de la Planetary Security Initiative – l'Initiative pour la sécurité planétaire (PSI), un consortium d'experts composé de cinq instituts. La PSI vise à améliorer la prise de conscience politique, à renforcer l'interface entre la connaissance et la politique, et à créer une plateforme pour la coopération internationale en matière de sécurité planétaire. Cet article s'appuie sur les études critiques de la sécurité environnementale, fusionnant les approches critiques des études de la sécurité avec celles des études émergentes sur l'Anthropocène. Sur la base des documents de la PSI, l'analyse empirique révèle une vision traditionnelle des relations internationales et du monde de l'Holocène et recommande de faire progresser la recherche interdisciplinaire sur la sécurité planétaire pour penser les mondes de l'Anthropocène, en mettant l'accent sur l'interface entre science et politiques publiques.
Le changement climatique représente une menace sans précédent, qui impacte les systèmes physiques, sanitaires, économiques et politiques, et qui affecte les populations vulnérables. Il est aussi une menace pour la sécurité internationale, nationale et humaine. Les effets du changement climatique aggravent les facteurs qui affaiblissent les liens sociétaux, détruisent les ressources critiques, mettent à l'épreuve les capacités militaires et affaiblissent les gouvernements. Cet effet de « multiplicateur de menaces » est particulièrement probable dans des zones qui ont une forte dépendance agricole, une prévalence pour les institutions politiques discriminatoires, et une histoire conflictuelle. Les dirigeants politiques et militaires ont la responsabilité d'être à la hauteur de cet ensemble de défis. Faire cela implique de traiter de manière systématique et holistique les risques sécuritaires liés au climat, de réduire la probabilité d'instabilité et de conflit, et de promouvoir des voies d'adaptation et de développement durable. Heureusement, les outils de prévision pour ce faire existent aujourd'hui, à la fois dans la science climatique et dans l'analyse militaire. Armés de cette prévision, les gouvernements globaux, les forces armées, l'humanitaire et les communautés diplomatiques peuvent mobiliser efficacement pour combattre la menace du changement climatique.