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Présentation de l'éditeur : "A la fin des annees 2000, des milliers de Marocaines sont parties travailler a la cueillette des fraises dans la province de Huelva, en Espagne. Recrutees directement au Maroc par des contrats saisonniers, ces Dames de fraises sont choisies pour la precarite de leur situation et parce qu'elles laissent des enfants qui les contraindront a revenir. Chadia Arab, geographe et chercheuse au CNRS, analyse les rouages de ce programme de migration circulaire, pense pour repondre aux besoins de main-d'ceuvre et reguler les flux migratoires entre le Maroc et l'Union europeenne, mais dont les femmes sont les grandes oubliees."

Depuis une vingtaine d'années, des changements importants s'opèrent au sein du bassin méditerranéen. Les frontières sont de plus en plus difficiles à traverser entre le contient africain et européen. Cet article analyse la position géopolitique du Maroc et les évolutions des politiques migratoires qui ont un impact sur les circulations des migrants marocains entre le Maroc et l'Europe. À partir d'une étude empirique et le suivi de deux parcours migratoires, nous analysons les nouvelles routes migratoires, les étapes et les bifurcations prises par les Marocains au sein de l'espace euro-méditerranéen. Ces circulations sont fortement en lien avec la politique migratoire de plus en plus restrictive menée par l'Europe de Schengen et par le Maroc.

El objetivo de este artículo es comprender la migración circular de las mujeres marroquís entre Marruecos y la provincia de Huelva y el impacto que esta migración produce una vez que éstas regresan a su país. Esta migración se inscribe en un programa financiado por la Unión Europea cuyo fin es encontrar trabajadoras para recolectar la fresa de la provincia de Huelva durante algunos meses del año, al mismo tiempo que lucha contra la inmigración clandestina. Dicho programa existe desde 2007 y ha permitido a miles de mujeres viajar para trabajar algunos meses en España. Esta migración está supeditada a que estas mujeres regresen a Marruecos.

Cet article a pour objectif d'analyser les circulations migratoires des Marocaines et de les mettre en exergue à travers deux pays d'installation récents : l'Espagne et les Émirats Arabes Unis. À l'heure d'une mondialisation des flux migratoires et de diversification des figures de migrants, comment la femme migrante se positionne-t-elle dans cette évolution conceptuelle ? Comment les stratégies de départ se mettent-elles en place pour ces femmes et dans quelles logiques de (sur)vie s'organisent-elles en pays d'installation ? Dans ce texte, il s'agit de considérer les circulations migratoires des femmes comme partie prenante de la production d'espaces et de changements économiques et sociaux. Pour ce faire, cette contribution comprend plusieurs temps. Le premier vise à étudier le rôle de l'insertion professionnelle et économique des femmes en Espagne et de comprendre les effets de ces migrations dans les économies locales de ce pays. Trois types de mobilités y sont interrogées : la circulation des femmes dans l'économie agricole du Sud de l'Espagne, les réseaux de prostitution et le secteur du service. Dans un second temps l'étude se focalise sur les mobilités des femmes aux Émirats, notamment les migrantes composées des élites intellectuelles qui migrent pour s'insérer dans des professions hautement qualifiées en pays d'installation, les prostituées et celles qui s'insèrent dans le secteur du service. Pour terminer, l'auteure en met en lumière les dynamiques socio-économiques de ces circulations qui permettent aux migrantes d'avoir un nouveau statut et de nouveaux acquis.

El objetivo de este artículo es comprender la migración circular de las mujeres marroquís entre Marruecos y la provincia de Huelva y el impacto que esta migración produce una vez que éstas regresan a su país. Esta migración se inscribe en un programa financiado por la Unión Europea cuyo fin es encontrar trabajadoras para recolectar la fresa de la provincia de Huelva durante algunos meses del año, al mismo tiempo que lucha contra la inmigración clandestina. Dicho programa existe desde 2007 y ha permitido a miles de mujeres viajar para trabajar algunos meses en España. Esta migración está supeditada a que estas mujeres regresen a Marruecos. ; This article aims to examine the circular migration of Moroccan women between Morocco and the province of Huelva, and the effect of this migration when these women return to their country. This migration is part of a European Union funded programme, the purpose of which is to find female workers to pick strawberries in the province of Huelva for several months of the year, while also fighting against clandestine immigration. The programme was introduced in 2007 and has enabled thousands of women to travel to Spain to work for several months. This migration is subject to the condition that the women return to Morocco. ; Presentado en el Seminario Internacional Migraciones Circulares, el retorno como estrategia de desarrollo en los países de Origen, celebrado en Alicante, del 6 al 8 de octubre de 2010, organizado por el Instituto Interuniversitario de Desarrollo Social y Paz, con la colaboración del Ministerio de Ciencia e Innovación (Ref. CSO2009-07331-E) y de la Conselleria d'Educació de la Generalitat Valenciana (Ref. AORG/2010/124).

This article aims to examine the circular migration of Moroccan women between Morocco and the province of Huelva, and the effect of this migration when these women return to their country. This migration is part of a European Union funded programme, the purpose of which is to find female workers to pick strawberries in the province of Huelva for several months of the year, while also fighting against clandestine immigration. The programme was introduced in 2007 and has enabled thousands of women to travel to Spain to work for several months. This migration is subject to the condition that the women return to Morocco. ; El objetivo de este artículo es comprender la migración circular de las mujeres marroquís entre Marruecos y la provincia de Huelva y el impacto que esta migración produce una vez que éstas regresan a su país. Esta migración se inscribe en un programa financiado por la Unión Europea cuyo fin es encontrar trabajadoras para recolectar la fresa de la provincia de Huelva durante algunos meses del año, al mismo tiempo que lucha contra la inmigración clandestina. Dicho programa existe desde 2007 y ha permitido a miles de mujeres viajar para trabajar algunos meses en España. Esta migración está supeditada a que estas mujeres regresen a Marruecos.

Qui sont les harragas, "brûleurs de frontières, de papiers et d'identité" ? Jeunes pour la plupart, pas seulement chômeurs ou travailleurs précaires, ce sont aussi des intellectuels, des représentants de la classe moyenne, scolarisés et parfois diplômés du supérieur. Les femmes représentent un sur cinq de ces migrants, aujourd'hui majoritairement subsahariens. Cette enquête sur la région de Tadla Azilal, à l'intérieur du Maroc, met en évidence la construction de nouveaux espaces migratoires à destination de la forteresse Europe, au péril des vies.

Popularisée au tournant des années 1990-2000, la notion de « routes migratoires », couramment mobilisée dans le cadre de l'action publique, notamment de l'Union européenne, désigne non seulement les voies (maritime, terrestre ou aérienne) empruntées par les migrants internes ou internationaux, mais elle vise aussi à rendre compte de la complexité des réseaux sociaux, des chaînes migratoires et des multiples sinuosités qui constituent les étapes du trajet migratoire et les contraintes auxquelles doivent faire face les migrants. Dans cette introduction au dossier, nous reviendrons dans un premier temps sur la notion de « routes migratoires » afin de mieux en définir les contours, ce qui permettra d'en souligner la pertinence dans l'analyse des migrations internationales actuelles. Ensuite, nous présenterons quelques traits communs aux « routes migratoires » à travers le monde aujourd'hui, qui se caractérisent de façon paradoxale par leur dangerosité de plus en plus accrue face à laquelle les migrants font preuve de plus en plus d'ingéniosité et de résilience. Enfin, dans la troisième et dernière partie, nous présenterons les différentes contributions réunies dans ce dossier, qui se donne pour objet de saisir l'actualité des « routes migratoires » à partir de quelques exemples emblématiques.

Professeur émérite en sociologie à l'Université de Toulouse Jean Jaurès ( ut2j ), Alain Tarrius est l'auteur d'un grand nombre de travaux scientifiques (24 livres, 10 rapports de recherche, 164 articles) et a effectué plus d'une centaine d'interventions lors de conférences internationales). Aujourd'hui encore, il demeure un universitaire très actif, comme en témoigne la parution de trois ouvrages entre 2020 et 2022. Membre associé de deux unités mixtes de recherche — le Centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir ( certop ) et le laboratoire Migrations internationales, espaces et sociétés ( migrinter ) — Alain Tarrius est un chercheur connu et reconnu, notamment pour sa production scientifique en lien avec les migrations internationales, et en particulier sur la thématique des routes migratoires. Dans cet entretien, il revient sur quelques notions clés de sa pensée sur les migrations, ce qui permet d'aborder plus largement la thématique des routes migratoires autour de la Méditerranée.

Cet article analyse comment se dessinent les routes migratoires empruntées par les migrants marocains et ceux originaires d'Afrique subsaharienne, qui tentent de se rendre en Europe à partir du Maroc, mais dont la circulation migratoire est contrariée, voire empêchée. Pour cela, les auteurs interrogent les politiques migratoires du Maroc, examinant en particulier les conséquences de ces politiques sur les profils migratoires de celles et ceux qui passent par le Maroc. Les profils des migrants sont ici étudiés sous le prisme d'un tri intersectionnel que les auteurs ont observé lors de leurs différents terrains de recherche. Ce tri, qui s'opère par l'âge, le sexe, la nationalité et la classe sociale, les a amenés à se demander qui sont les personnes qui franchissent ces frontières (notamment du Maroc vers l'Espagne ou vers la France), et circulent à travers le Maroc pour tenter de gagner l'Europe. S'agissant des profils des migrants, plusieurs caractéristiques se dégagent, comme leur jeunesse, leur sexe — les femmes ont des opportunités pour partir en Espagne (cas des « femmes-mulets » ou des « dames de fraises ») — leur nationalité (Africains subsahariens) et leur classe sociale (les plus aisés étant privilégiés en matière de mobilité pour études).