Gestion des espaces agropastoraux en zones de savanes centrafricaines : de l'arbitrage de l'Etat à une cogestion
International audience ; Les régions de savanes couvrent 572 000 km2, soit 92% du territoire centrafricain, et s'étendent du domaine soudanien au domaine sahélien. Au nord de 9 N, dans les sous-préfectures de la Bamingui-Bangoran et la Vakaga, les steppes sahélo-soudaniennes couvrent environ 35 000 km2 et représentent environ 6% du pays. Les savanes les plus vastes et les plus variées s'étendent dans le Centre sur 540 000 km2, soit 94% de la superficie totale de ces régions. Elles sont remplacées le long des cours d'eau par des forêts galeries. Dans le passé, la gestion de cet espace était le fait des populations locales. Mais, depuis la période coloniale, l'administration les a supplantées dans l'organisation de l'espace: définition de nouvelles limites territoriales, restriction de l'exploitation de certaines ressources par la création des réserves et parcs, organisation spatiale de certaines activités (création de zones d'élevage), etc. Aujourd'hui, l'analyse de ces interventions de l'Etat, colonial puis indépendant, fait apparaître des résultats mitigés dans certains domaines, et le plus souvent un constat d'échec. En effet, dans la plupart des cas où l'Etat a imposé ses règles de gestion aux dépens de celles des populations locales, cela a abouti soit à des relations conflictuelles, soit à un pillage des ressources naturelles, comme dans les parcs et réserves du Nord-Est. Un autre exemple est celui des régions où cohabitent agriculteurs et éleveurs, dont cette communication présente une illustration. (Résumé d'auteur)