Leçons d'une analyse du profil sociodémographique des auteurs signalés à la justice - Violence entre partenaires, renvoi vers la justice et « positionnement social »
Dans les dernières décennies la justice est devenue un acteur de plus en plus important dans le cadre des politiques publiques en matière de violence entre partenaires (IPV). Sa fonction est également de plus en plus interrogée. La réflexion touche pour l'essentiel à sa place et aux modalités de l'articulation des pratiques (policières et) judiciaires avec celles du secteur psychomédicosocial (que ce soit à l'égard des victimes, des auteurs ou de la situation d'interactions complexes que peuvent prendre les différentes formes de violence conjugale). Dans la perspective d'une meilleure adéquation des politiques publiques en la matière, il est utile d'en connaître davantage sur les profils sociodémographiques - marqueurs sociaux et indicateurs des contextes de vie - de la population renvoyée vers la justice pour ce type de faits. Cette démarche se combine, parallèlement à une approche en termes de spatialisation [des signalements]. Malgré les limites importantes des informations statistiques globalement disponibles, la Belgique peut se prévaloir d'une base de données [issues des enregistrements effectués] au niveau des parquets correctionnels qui, depuis 2006, s'est enrichie d'informations uniques relatives aux situations de IPV. La possibilité de croiser des données judiciaires concernant l'ensemble des prévenus signalés à la justice en 2010 pour IPV (près de 40.000 prévenus) avec les données du registre national (issues des recensements de 2001 et 2011) ouvrait des perspectives inédites pour développer ce type de connaissance.