Pour survivre à une possible perte d'appétence des spectateurs, les petites salles de cinéma doivent mettre l'accent sur l'animation, l'expérience sociale et l'éducation artistique des jeunes.
International audience ; Le positionnement commercial de l'industrie cinématographique a eu d'emblée une visée internationale. Le déploiement de stratégies d'expansion sur les marchés internationaux est l'une des caractéristiques qui a fortement participé à l'institutionnalisation du cinéma et à sa mise en place (Creton, 2014, p. 146). Convoquant des enjeux à la fois économiques, culturels, politiques, voire géopolitiques, l'exportation de films est une préoccupation majeure des acteurs économiques ou politiques. Elle est à la fois une arme de la diplomatie culturelle 1 , un moyen pour rentabiliser les films à travers le monde et pour conquérir de nouveaux marchés. Avec ou sans le soutien des instances étatiques, les sociétés de distribution jouent un rôle central dans ce processus. En 2013, par exemple, l'exportation des films français, à travers le monde, a engendré des recettes financières qui s'élèvent à 437,2 millions d'euros (CNC, 2015, p. 42). La même année, la France a distribué le plus grand nombre de films étrangers au monde : 324 films sont sortis en première exclusivité, selon le CNC, dont 152 sont des productions américaines. Quatre pays européens (l'Espagne, l'Italie, la Grande Bretagne et l'Allemagne) totalisent 63 films contre 10 films de nationalité japonaise, neufs canadiens, quatre chinois. 86 films distribués en France portent la mention « autres nationalités ». 133 films ont été coproduits avec la France, dont 76 pour lesquels la part du budget français est majoritaire. 2 Ces chiffres confortent les constats récurrents sur la place dominante des productions américaines dans les salles de cinémas en France, même si elle tend à baisser depuis 2007 en faveur des films d'initiative française. Ils témoignent également de la diversité de la provenance des films qui profite plus à ceux qui sont classés sous la désignation « autres nationalités ». Cependant, ces mêmes chiffres ne renseignent pas avec précision non seulement sur la répartition entre les pays concernés mais aussi sur les logiques qui ...
International audience ; Le positionnement commercial de l'industrie cinématographique a eu d'emblée une visée internationale. Le déploiement de stratégies d'expansion sur les marchés internationaux est l'une des caractéristiques qui a fortement participé à l'institutionnalisation du cinéma et à sa mise en place (Creton, 2014, p. 146). Convoquant des enjeux à la fois économiques, culturels, politiques, voire géopolitiques, l'exportation de films est une préoccupation majeure des acteurs économiques ou politiques. Elle est à la fois une arme de la diplomatie culturelle 1 , un moyen pour rentabiliser les films à travers le monde et pour conquérir de nouveaux marchés. Avec ou sans le soutien des instances étatiques, les sociétés de distribution jouent un rôle central dans ce processus. En 2013, par exemple, l'exportation des films français, à travers le monde, a engendré des recettes financières qui s'élèvent à 437,2 millions d'euros (CNC, 2015, p. 42). La même année, la France a distribué le plus grand nombre de films étrangers au monde : 324 films sont sortis en première exclusivité, selon le CNC, dont 152 sont des productions américaines. Quatre pays européens (l'Espagne, l'Italie, la Grande Bretagne et l'Allemagne) totalisent 63 films contre 10 films de nationalité japonaise, neufs canadiens, quatre chinois. 86 films distribués en France portent la mention « autres nationalités ». 133 films ont été coproduits avec la France, dont 76 pour lesquels la part du budget français est majoritaire. 2 Ces chiffres confortent les constats récurrents sur la place dominante des productions américaines dans les salles de cinémas en France, même si elle tend à baisser depuis 2007 en faveur des films d'initiative française. Ils témoignent également de la diversité de la provenance des films qui profite plus à ceux qui sont classés sous la désignation « autres nationalités ». Cependant, ces mêmes chiffres ne renseignent pas avec précision non seulement sur la répartition entre les pays concernés mais aussi sur les logiques qui 236
Résumé L'objet de cet article est d'éclairer la problématique de la qualité cinématographique en mettant au jour les conditions de possibilité de la diffusion de films labellisés « Recherche et Découverte », selon les types de marché sur lesquels ils sont offerts. Après avoir décrit le profil de ces films, nous livrerons, en nous appuyant sur les données de programmation de plus de 80 films dans les salles françaises, une analyse de leur parcours entre deux configurations polaires du marché de l'exploitation : marché concurrentiel idéal-typique à Paris et marché « subventionné » en Seine-Saint-Denis.
Moins étudiés que leurs partenaires réalisateurs, producteurs ou vendeurs internationaux, les distributeurs et exploitants de salles mobilisent les ressources des festivals de cinéma afin de coordonner leurs actions. Cet article propose d'analyser leurs relations et activités au sein de ces événements afin de comprendre comment les festivals se constituent en arènes et en agences d'appariements. Ils favorisent ainsi la rencontre entre films et salles de cinéma, et doivent leur développement, voire leur survie, à leur capacité à organiser ces appariements sur l'ensemble de leur territoire et sur toute la durée de vie des films.
Résumé Au mois de janvier 2009, les trois dernières salles de cinéma du Cameroun ont successivement fermé leurs portes. Si, dès 1973, l'État camerounais a tenté d'accompagner la structuration du secteur avec la création d'un fonds de développement de l'industrie cinématographique, l'absence de politique volontariste freine le développement d'une véritable industrie. Partant de ce constat, l'auteur revient sur l'histoire du cinéma camerounais pris entre la dépendance économique du secteur de la production vis-à-vis du Nord et la mainmise des sociétés étrangères sur les circuits de distribution et d'exploitation. Toutefois, au-delà des quelques coproductions internationales exemplaires mais trop rares, la nouvelle génération profite aujourd'hui de l'outil numérique pour conquérir une véritable indépendance économique.
Résumé On croit que l'Église catholique a eu un discours d'opposition au cinéma. En réalité, dans la tradition des projections lumineuses de lanternes, les prêtres profitent du cinéma pour propager la foi. Les conférences mêlant plaques et films se multiplient dans les années 1900. Si les projections ne peuvent plus se faire dans les églises après 1912, les salles paroissiales de patronage, puis les salles de cinéma gérées par les paroisses se développent jusque dans les années 1950. Même s'il existe un discours virulent de certains prêtres contre le cinéma, beaucoup d'autres accompagnent les films de leurs explications.
National audience ; Pendant que des politiques sont engagées afin de donner un cadre institutionnel au cinéma à Madagascar, le patrimoine cinématographique, constitué de plus de 650 films et d'une quarantaine de salles, tombe dans l'oubli. Une association malgache s'est battue pendant plusieurs années pour restaurer et numériser des centaines d'heures d'images animées. Aujourd'hui, elle est moribonde tandis que les copies s'abîment inéluctablement. La situation des salles de cinéma du pays n'est guère meilleure. Ce patrimoine architectural a soit disparu, soit est transformé en centres médicaux ou en lieux de culte. Plutôt que de les restaurer, le gouvernement malgache encourage la construction de multiplexes en périphérie des centres-villes. Les anciennes salles sont donc aussi en voie de disparition. Or, dans le sillage de ces abandons, s'étiole un peu de l'histoire de Madagascar. Le cinéma malgache peut-il avoir un avenir sans tenir compte des oeuvres et des lieux qui l'ont porté ? Que reste-t-il de cet héritage culturel aujourd'hui ? Cet article détaillera les principaux enjeux du patrimoine cinématographique malgache et les conditions de sa préservation.
National audience ; Pendant que des politiques sont engagées afin de donner un cadre institutionnel au cinéma à Madagascar, le patrimoine cinématographique, constitué de plus de 650 films et d'une quarantaine de salles, tombe dans l'oubli. Une association malgache s'est battue pendant plusieurs années pour restaurer et numériser des centaines d'heures d'images animées. Aujourd'hui, elle est moribonde tandis que les copies s'abîment inéluctablement. La situation des salles de cinéma du pays n'est guère meilleure. Ce patrimoine architectural a soit disparu, soit est transformé en centres médicaux ou en lieux de culte. Plutôt que de les restaurer, le gouvernement malgache encourage la construction de multiplexes en périphérie des centres-villes. Les anciennes salles sont donc aussi en voie de disparition. Or, dans le sillage de ces abandons, s'étiole un peu de l'histoire de Madagascar. Le cinéma malgache peut-il avoir un avenir sans tenir compte des oeuvres et des lieux qui l'ont porté ? Que reste-t-il de cet héritage culturel aujourd'hui ? Cet article détaillera les principaux enjeux du patrimoine cinématographique malgache et les conditions de sa préservation.