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L'économie de la santé est une discipline relativement jeune et en transformation. Au départ, elle analysait les comportements et les stratégies, aux niveaux individuels et collectifs, des opérateurs et des usagers du secteur de la santé, notamment lorsqu'on s'intéresse à la question de l'équité. Elle s'enrichit aujourd'hui d'analyses sur l'évolution des dépenses de santé, soulevant des questions liées à l'efficience des dépenses et à leur équité. Ces aspects ne sont pas purement économiques ; ils revêtent un caractère médical, politique, sociologique et juridique. Seule une approche interdisciplinaire est à même de les appréhender en les inscrivant dans une économie politique de la santé . Cette dernière s'appuie sur l'analyse micro- et macroéconomique, pour évaluer les besoins de santé et la façon dont ils sont pris en charge par les différentes parties. Elle s'intéresse surtout à leur évaluation du point de vue de l'efficacité et de l'équité des dépenses publiques susceptibles d'assurer un développement durable du système de santé.

Ce texte est un extrait d'un document produit en juin dernier par la Table des Regroupements provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles (1993) qui regroupe pas moins de vingt-deux regroupements provinciaux. Le document a été rédigé par Françoise David et supervisé par un comité d'encadrement comprenant Yvette Brunet, Lorraine Guay, Jeanne Hubert et Robert Rodrigue. Il s'intitule : Pour un projet de société alternatif, communautaire et féministe! Il comprend une cinquantaine de pages et est structuré en trois parties et deux annexes. La première partie est un résumé du document ministériel. La deuxième partie, que nous publions ici intégralement, s'intitule « Une politique globale... qui aurait pu devenir un projet de société » et présente une critique globale de la Politique de la Santé et du Bien-être du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS, 1992). La troisième partie est consacrée à « quelques questions particulières ».