Au lieu de chercher des alliés parmi leurs collègues méditerranéens, proches par leur situation géographique, politique et économique, les biochimistes espagnols ont pris pour modèle l'Europe du Nord, puis la science angloaméricaine. La fondation de leur discipline, en pleine dictature franquiste, est marquée par le dévouement à la recherche, le souci d'obtenir une reconnaissance internationale, la précarité des moyens et le soutien de l'autorité politico-scientifique mise en place par le franquisme. ; Peer reviewed
Les journaux savants dont le nombre s'accrut constamment en Europe au cours du xviii e siècle participèrent à la constitution d'un système d'échange scientifique particulier. L'analyse de ces journaux (forme, édition, diffusion, contenu), l'étude de bibliothèques privées ou publiques, enfin celle de nombreuses correspondances de savants permettent de renouveler la présentation de leur place dans la République des lettres. S'étendant petit à petit au centre de l'Europe, puis gagnant ses périphéries, la production de ces périodiques d'un genre particulier trace dans cet espace des réseaux complexes. S'y articulent des archipels de lieux de production et un feuilletage d'échanges, du local au transnational, qui correspond aussi à différents lectorats visés. Le « curieux », le professionnel, le savant (lettré ou scientifique) s'y retrouvent, les premiers participant aussi à la construction des savoirs, tandis-que les derniers, acteurs majeurs, utilisent divers journaux du « feuilletage » transnational à des fins stratégiques, dont l'analyse pourrait renouveler la vision classique des Lumières européennes.
La fin du 20e siècle a été marquée par une pression démographique à la périphérie de la réserve du W. Cette pression par les populations riveraines est le fait de la raréfaction des ressources naturelles et de l'accroissement des besoins primaires. Elle se décline sous forme d'incursion illégale dans les réserves et de prélèvements de différentes ressources. Les fortes pressions qui ont été observées concernent essentiellement le pâturage, le défrichement d'espace agricole, la cueillette, le braconnage et la pêche. Il ressort ainsi des un multi usage de plus en plus fort des ressources naturelles à la périphérie de la réserve du W. Des bénéfices écologiques sont tirés par ces acteurs de part leurs activités. De création récente, les collectivités territoriales en Afrique de l'ouest, présentent une légalité du point de vue de l'Etat mais aussi des communautés villageoises concernées. Elles ont à leur actif la mise en place d'une dynamique associative sans précédent mais aussi l'appropriation progression des patrimoines locaux. Le processus est enclenché à la fin du 20e siècle dans les trois pays se partageant la réserve du W avec cependant des stades d'avancement relativement différents: le Burkina Faso et le Bénin sont certainement dans ce domaine les plus avancés. Ainsi, au plan de la gestion des ressources naturelles, il ressort clairement dans les différents plans nationaux l'engagement de l'Etat et de ses partenaires au développement dans une approche systémique et participative. Cette approche prend en compte toutes les composantes de l'environnement, de même les rôles et responsabilités sont davantage reconnus aux communautés à la base. L'objectif est de modifier les formes de gouvernance menées jusqu'à ce jour dans plusieurs domaines dont celui des ressources naturelles et d'accroître ainsi la démocratie locale. Plusieurs études ont été menées au niveau de la réserve de biosphère transfrontalière du W notamment dans le cadre du programme régional ECOPAS. L'objectif de ces travaux est de comprendre les fonctionnements de ces espaces. Pour ma part il s'agit de rendre compte du fonctionnement des réseaux éco fonctionnels dans la périphérie mais aussi les différents conflits liés aux formes de gouvernance et de gestion. Mes différents travaux ont porté sur les questions démographiques et de transhumance dans les périphéries, la valorisation des produits de cueillette, la dynamique associative inhérente au processus de décentralisation, les pratiques et savoirs locaux etc. Ces investigations scientifiques ont abouti à des résultats qui peuvent parfaitement intégrer les plans de gestion et aider à la prise de décision. Ces différentes réflexions articulent des échelles d'intervention entre le local et le global. (Texte intégral)
La traite et l'esclavage ont été, dès leur origine, des phénomènes globalisés. L'enjeu du projet AFRODESC était de rendre compte de cette dimension globale des dynamiques sociales étudiées (désormais qualifiées par les termes de « diaspora », « Black Atlantic », « communauté transnationale »), tout en menant des recherches sur des terrains localisés. Le travail multidisciplinaire depuis et sur les sociétés coloniales et post-coloniales, du nord et du sud, visait à dépasser deux positionnements récurrents dans les études sur l'esclavage : celui de la mise en accusation des sociétés occidentales reposant sur une confusion généralisante entre colonialisme, esclavage et racisme ; celui de la victimisation, qui tend à naturaliser la différence culturelle et liée à l'origine en l'instituant comme « race », immuable et définitive.Le programme AFRODESC s'organise autour d'une démarche de recherche qui évite les généralisations des macro-interprétations, refuse tout cadre idéologique a priori, se nourrit de travaux empiriques approfondis (terrain, archive) et s'appuie sur une collaboration de longue durée entre chercheurs du nord et du sud, cherchant ainsi à dépasser les faux clivages entre les centres et les périphéries . Cette posture scientifique et politique nous amène à nous distancier de l'éloge post-moderne de la fluidité et de l'hybridité qui peut faire le jeu d'un néolibéralisme effréné, mais aussi d'une certaine fascination pour le retour des « essentialismes » que notre approche vise au contraire à déconstruire. Attentifs aux relations de pouvoirs, aux contradictions des dynamiques sociales, aux nouvelles expressions identitaires, le programme AFRODESC a contribué au débat citoyen, particulièrement vif sur ces questions, depuis notre perspective de chercheurs.Trois questions, nous semble-t-il, cristallisent les débats et les polémiques contemporains. Tout d'abord, quels sont les marqueurs de différenciation qui furent mobilisés, imposés ou appropriés au cours du temps pour produire ou reproduire des « ...
La traite et l'esclavage ont été, dès leur origine, des phénomènes globalisés. L'enjeu du projet AFRODESC était de rendre compte de cette dimension globale des dynamiques sociales étudiées (désormais qualifiées par les termes de « diaspora », « Black Atlantic », « communauté transnationale »), tout en menant des recherches sur des terrains localisés. Le travail multidisciplinaire depuis et sur les sociétés coloniales et post-coloniales, du nord et du sud, visait à dépasser deux positionnements récurrents dans les études sur l'esclavage : celui de la mise en accusation des sociétés occidentales reposant sur une confusion généralisante entre colonialisme, esclavage et racisme ; celui de la victimisation, qui tend à naturaliser la différence culturelle et liée à l'origine en l'instituant comme « race », immuable et définitive.Le programme AFRODESC s'organise autour d'une démarche de recherche qui évite les généralisations des macro-interprétations, refuse tout cadre idéologique a priori, se nourrit de travaux empiriques approfondis (terrain, archive) et s'appuie sur une collaboration de longue durée entre chercheurs du nord et du sud, cherchant ainsi à dépasser les faux clivages entre les centres et les périphéries . Cette posture scientifique et politique nous amène à nous distancier de l'éloge post-moderne de la fluidité et de l'hybridité qui peut faire le jeu d'un néolibéralisme effréné, mais aussi d'une certaine fascination pour le retour des « essentialismes » que notre approche vise au contraire à déconstruire. Attentifs aux relations de pouvoirs, aux contradictions des dynamiques sociales, aux nouvelles expressions identitaires, le programme AFRODESC a contribué au débat citoyen, particulièrement vif sur ces questions, depuis notre perspective de chercheurs.Trois questions, nous semble-t-il, cristallisent les débats et les polémiques contemporains. Tout d'abord, quels sont les marqueurs de différenciation qui furent mobilisés, imposés ou appropriés au cours du temps pour produire ou reproduire des « ...
La traite et l'esclavage ont été, dès leur origine, des phénomènes globalisés. L'enjeu du projet AFRODESC était de rendre compte de cette dimension globale des dynamiques sociales étudiées (désormais qualifiées par les termes de « diaspora », « Black Atlantic », « communauté transnationale »), tout en menant des recherches sur des terrains localisés. Le travail multidisciplinaire depuis et sur les sociétés coloniales et post-coloniales, du nord et du sud, visait à dépasser deux positionnements récurrents dans les études sur l'esclavage : celui de la mise en accusation des sociétés occidentales reposant sur une confusion généralisante entre colonialisme, esclavage et racisme ; celui de la victimisation, qui tend à naturaliser la différence culturelle et liée à l'origine en l'instituant comme « race », immuable et définitive.Le programme AFRODESC s'organise autour d'une démarche de recherche qui évite les généralisations des macro-interprétations, refuse tout cadre idéologique a priori, se nourrit de travaux empiriques approfondis (terrain, archive) et s'appuie sur une collaboration de longue durée entre chercheurs du nord et du sud, cherchant ainsi à dépasser les faux clivages entre les centres et les périphéries . Cette posture scientifique et politique nous amène à nous distancier de l'éloge post-moderne de la fluidité et de l'hybridité qui peut faire le jeu d'un néolibéralisme effréné, mais aussi d'une certaine fascination pour le retour des « essentialismes » que notre approche vise au contraire à déconstruire. Attentifs aux relations de pouvoirs, aux contradictions des dynamiques sociales, aux nouvelles expressions identitaires, le programme AFRODESC a contribué au débat citoyen, particulièrement vif sur ces questions, depuis notre perspective de chercheurs.Trois questions, nous semble-t-il, cristallisent les débats et les polémiques contemporains. Tout d'abord, quels sont les marqueurs de différenciation qui furent mobilisés, imposés ou appropriés au cours du temps pour produire ou reproduire des « ...
Résumé En mars 1968, Le Droit à la ville de Henri Lefebvre paraît. Il provoque une prise de conscience dans l'histoire des idées sur la perception de la ville comme enjeu de société. Il annonce l'arrivée d'une nouvelle réalité, l' urbain , la fin de la ville industrielle et son éclatement en périphéries et banlieues. Cet article montre les prolongements et la modernité des thèses de Lefebvre : ses notions ont été largement reprises, tant au niveau national qu'international, par des praticiens de la politique de la ville et des sociologues de l'urbain, confirmant ses intuitions et ses craintes. Ce livre, par sa démarche, a également favorisé une progression dans l'appropriation de la ville et il laisse des pistes aidant à la compréhension de l'urbain aujourd'hui. La place de ce droit à la ville est une question plus que jamais d'actualité.
Lors de la constitution de l'United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) à la fin de 1945, il a été fait appel à Joseph Needham (1900-1995) et à des scientifiques progressistes pour mettre en place le Département des Sciences naturelles. Needham a été appuyé par Julian Huxley (1887-1975), le premier Directeur général, issu comme lui du mouvement pour les relations sociales de la science des années 1930. Lobjectif de Needham était de refonder complètement les relations scientifiques internationales, notamment avec le 'principe de périphérie', qui devait conduire l'UNESCO à intervenir principalement vers les pays qui avaient le plus besoin de développement scientifique. Ce principe ouvrit un espace facilitant la participation de scientifiques latino-américains, comme aussi indiens et chinois, au secrétariat de l'UNESCO, en toute conscience de l'importance politique de cette participation. De même, cela conduit l'UNESCO à tenter d'implanter un institut international de recherche en Amazonie, un bureau régional de coopération scientifique (d'abord à Rio, puis à Montevideo), et à organiser en septembre 1948 à Montevideo la première conférence scientifique latino-américaine.
En Argentine au début des années 2000, le monde de la recherche agronomique publique s'est attelé au développement d'un machinisme approprié pour l'agriculture familiale. L'agriculture familiale, devenue une catégorie d'action publique et scientifique à cette même époque, renvoie aux agriculteurs travaillant leurs terres sans employer de main d'oeuvre salariée. Ce modèle se différencie de celui de l'agronégoce, centré sur la production de matières premières destinées à l'exportation, qui a connu depuis les années 1990 un essor considérable en Argentine. La thèse revient d'abord sur l'installation des activités de développement de machinisme pour l'agriculture familiale au sein de la recherche agronomique argentine, autour de la création de nouveaux instituts spécialement dédiées à la recherche et au développement technologique pour l'agriculture familiale (Ipaf). Ces institutions ont notamment la particularité de se fonder sur la référence au concept de " technologies appropriées ". Né en Europe dans les années 1960, ce concept est ancré dans une critique forte des technologies conventionnelles, tout en proposant le développement de technologies simples, locales, de petites échelles, et décentralisées. Après avoir observé la trajectoire de circulation, faite d'hybridations, du concept de technologies appropriées dans l'espace latinoaméricain, nous présentons la manière dont il a été mobilisé par la recherche agronomique publique argentine dans le contexte spécifique des années 2000. Ce contexte, politiquement marqué par le Kirchnérisme, a vu l'instauration d'un mandat visant à mettre les sciences et les technologies au service de l'inclusion sociale. La thèse s'intéresse ensuite en détail au travail mené par les ingénieurs chargés de développer des machines appropriées à l'agriculture familiale. Nous revenons sur deux cas concrets, que sont la conception et la fabrication de machines de post-récolte de quinoa, et le développement d'un prototype de vendangeuse semi-mécanisée. Nous présentons la manière dont les ingénieurs interviennent sur différents fronts. Ils ont ainsi conçu des modèles, trouvé des fonds pour les prototyper, participé à la fabrication, mais également cherché des financements publics pour permettre aux petits producteurs de faire l'acquisition des machines. Nous analysons ce mode d'intervention spécifique, tourné vers l'accomplissement d'une mission, qui est d'assurer que les innovations parviennent jusqu'aux petits producteurs. Enfin, nous présentons la manière dont les agents de la recherche agronomique publique ont, au coeur de ce projet porté par l'Etat, interagi avec le secteur privé, et tenté de construire un secteur de fabricants de machines pour l'agriculture familiale. Cette dernière thématique est d'autant plus complexe dans le contexte des technologies pour l'agriculture familiale, où il s'agit d'envisager le développement de marchés pour des acteurs pauvres, ou du moins ayant un faible, voire très faible, pouvoir d'acquisition. Cette thèse propose une analyse détaillée du rôle de la recherche agronomique publique dans le soutien à l'agriculture familiale, et des relations mouvantes en sciences, techniques et politiques dans un pays périphérique comme l'Argentine.
La traite et l'esclavage ont été, dès leur origine, des phénomènes globalisés. L'enjeu du projet AFRODESC était de rendre compte de cette dimension globale des dynamiques sociales étudiées (désormais qualifiées par les termes de « diaspora », « Black Atlantic », « communauté transnationale »), tout en menant des recherches sur des terrains localisés. Le travail multidisciplinaire depuis et sur les sociétés coloniales et post-coloniales, du nord et du sud, visait à dépasser deux positionnements récurrents dans les études sur l'esclavage : celui de la mise en accusation des sociétés occidentales reposant sur une confusion généralisante entre colonialisme, esclavage et racisme ; celui de la victimisation, qui tend à naturaliser la différence culturelle et liée à l'origine en l'instituant comme « race », immuable et définitive.Le programme AFRODESC s'organise autour d'une démarche de recherche qui évite les généralisations des macro-interprétations, refuse tout cadre idéologique a priori, se nourrit de travaux empiriques approfondis (terrain, archive) et s'appuie sur une collaboration de longue durée entre chercheurs du nord et du sud, cherchant ainsi à dépasser les faux clivages entre les centres et les périphéries . Cette posture scientifique et politique nous amène à nous distancier de l'éloge post-moderne de la fluidité et de l'hybridité qui peut faire le jeu d'un néolibéralisme effréné, mais aussi d'une certaine fascination pour le retour des « essentialismes » que notre approche vise au contraire à déconstruire. Attentifs aux relations de pouvoirs, aux contradictions des dynamiques sociales, aux nouvelles expressions identitaires, le programme AFRODESC a contribué au débat citoyen, particulièrement vif sur ces questions, depuis notre perspective de chercheurs.Trois questions, nous semble-t-il, cristallisent les débats et les polémiques contemporains. Tout d'abord, quels sont les marqueurs de différenciation qui furent mobilisés, imposés ou appropriés au cours du temps pour produire ou reproduire des « spécificités » noires ou afrodescendantes? En début de programmes, nous avions particulièrement mis l'accent sur le rôle de l'esclavage et de son abolition dans la structuration des sociétés, et leur filiation avec les mobilisations politiques et culturelles contemporaines. Aujourd'hui, l'accent se porte plutôt sur les rapports de pouvoir et les processus accélérés d'ethnicisation et de racialisation en cours dans l'ensemble des cas étudiés, sous des formes diverses. A côté de la diaspora noire originelle, issue de la traite et de l'esclavage de la modernité européenne, nous avons mis l'accent sur des diasporas, multiples, plus limitées, nées des rivalités coloniales et du capitalisme américain du 19ème siècle, pour lesquelles l'esclavage devient une référence parmi d'autres. Dans quelle mesure, ensuite, cette distinction est-elle constitutive, ou pas, des Etats nations ? Est-elle considérée comme endogène ou étrangère (au sens de « corps étranger ») aux sociétés, et par qui ? Depuis deux ou trois décennies les organisations afrodescendantes se sont mobilisées contre leur invisibilisation historique dans les récits nationaux. En Amérique latine, ces revendications ont souvent abouti à la critique et au rejet de l'idéologie du métissage, qui avait été proposée comme fondement des identités nationales et qui est aujourd'hui interprétée par certains comme agent d'homogénéisation culturelle forcée aux 19ème et 20ème siècles. En France, plus récemment, elles ont contribué aux débats sur le modèle républicain de citoyenneté indifférenciée. Dans les deux cas, le débat sur le métissage est largement idéologisé. Plus que l'objet « métissage », historiquement indéniable des deux côtés de l'Atlantique, c'est son interprétation qui devient enjeu politique. L'analyse de ces débats - ou leur relative rareté, en France par exemple - met en évidence les relations de pouvoir, de minorisation et de dépendance qui fondent l'intégration de l'autre au « nous » national. Quelles sont, enfin, les politiques mises en place, au niveau national mais aussi, de plus en plus, inter et transnational, pour administrer cette altérité reconstruite, qu'elle soit imposée, reconnue, revendiquée ou assumée? Si, depuis les années 1980, les Amériques (Canada, Amérique latine) ont été une sorte de laboratoire globalisé du multiculturalisme, certains pays en Amérique centrale, dans la Caraïbe et en Europe n'ont pas suivi ces tendances et sont considérées parfois comme étant « en retard », selon un modèle d'évolution linéaire et généralisé vers l'émancipation multiculturelle. Nous contestons cette logique et proposons d'autres grilles de lecture, plus contextualisées et finalement plus à même de comprendre la complexité du présent et d'imaginer le futur hors des injonctions identitaires de tous bords : en réinterrogeant la relation indigénisme/ métissage/ multiculturalisme au Mexique; en valorisant les contextes locaux comme vecteurs d'appartenance et de mobilisation, y compris dans des espaces de migrations et circulations transnationales, dans la Caraïbe ; en mettant en avant une multiculturalité sociale sans multiculturalisme politique, au Belize ; ou encore en soulignant l'instrumentalisation politique de ces enjeux et la permanence des assignations racistes, en France et en Colombie.
Dans une époque dominée par de fortes transformations anthropiques, la recherche de nouvelles approches pour concilier les activités humaines et les écosystèmes naturels deviennent de plus en plus importants. En ce sens, les concepts de "Services Ecosystémiques" et de "Systèmes Socio-Ecologiques" sont de plus en plus utilisés dans différentes disciplines scientifiques et sont pris en compte dans les sphères politiques pour attirer l'attention sur les bénéfices que les humains tirent des écosystèmes. Ces concepts conduisent à l'étude des liens complexes entre la société et la nature, où la dimension spatiale et les caractéristiques du paysage ont une forte influence. Cependant, peu d'études ont été appliquées dans le cadre d'une approche spatiale.Cette thèse présente une recherche sur la dimension spatiale des Services Ecosystémiques, en particulier ceux des forêts tempérées des montagnes à la périphérie du Mexico DF. Les écosystèmes jouent un rôle important dans le bien être humaine par le biais de nombreux services écosystémiques. Ces Services Ecosystémiques sont le résultat des interactions complexes entre la nature et la société. Le Valle Central (zone centrale) du Mexique en particulière est un espace prioritaire pour la conservation de la biodiversité du fait du haut degré d'endémisme des espèces de faune et de flore présente. Dans cette zone où se situent plusieurs aires naturelles protégées, une initiative publique-privée cherche à créer une nouvelle catégorie de conservation qui inclut la gestion de toutes ces aires. Cette initiative est connue sous le nom de "Bosque de Agua" (Foret d'eau). Or, au "Bosque de Agua" les enjeux spatiaux entre nature et société font l'objet de pressions anthropiques fortes qui sont dues aux activités minières et agricoles et à l'étalement urbain des grandes conurbations. Dans cet espace, ces pressions entraînent la dégradation des écosystèmes naturels. Des recherches sont nécessaires pour analyser la dimension spatiale des interactions entre la nature et la société, en étudiant la synergie entre les Systèmes-Socio-Ecologiques et Services Ecosystémiques.La thèse introduit le cadre conceptuel utilisé pour étudier les liens entre les Services Ecosystémiques et les Systèmes Socio-Ecologiques. On considère dans cette recherche que les Services Ecosystémiques se trouvent au centre du Système Socio-Ecologique "Bosque de Agua". Dans la partie sur modélisation spatiale ont été évalué quatre services (la provision d'eau, la provision de bois, la provision de nourriture et la régulation du climat local). Les résultats de cette partie incluent une carte des Services Ecosystémiques en identifiant les zones sensibles "points chauds" (hotspots) des Services Ecosystémiques. Ces résultats rendent explicite dans l'espace, par le biais de régressions pondérées géographiquement, l'impact des caractéristiques du paysage sur les Services Ecosystémiques. Par ailleurs, la cohérence spatiale des aires naturelles protégées et la distribution spatiale des services écosystémiques ont été évaluées en termes de superficie. L'objectif est de créer une typologie des zones naturelles en fonction de la surface des points chauds des Services Ecosystémiques protégés et non protégés. Finalement, un troisième résultat porte sur la perception qu'ont les habitants locaux de la capacité intrinsèque du " Bosque de Agua " de fournir des Services Ecosystémiques. La perception des habitants locaux a été évaluée par le biais des photoquestionaires effectué sur le terrain.
International audience ; The Arctic is pictured in the collective mind as a white and frozen desert, with only a few polar bears, explorers and Eskimos sprinkled around. It is, however, inhabited by very diverse people, and several industries are well established in the Arctic, through the Arctic, or at the periphery of the Arctic Circle. Receding and thinning sea ice because of climate change opens up access to natural resources, shipping routes and touristic areas, thereby providing new opportunities for economic development in the Arctic. The potentially high rewards are extremely attractive, but at high financial, environmental and social costs in a high-risk environment. Some stakeholders have started securing access to Arctic resources, sowing the seeds for a 'cold rush'. Despite increased prominence in the media of Arctic bonanza, sometimes closer to myth than reality, such 'cold rush' does not seem to have fully materialised yet, slowed down by high investment costs and legal considerations, as well as high diplomatic, political and social sensitivity. The main political challenge ahead is for decision-makers to successfully reconcile highly contrasted perspectives and interests in the Arctic, from the local to the international levels, by building up existing institutional capacity at the pace of economic development. There is certainly strong potential for creating shared economic wealth and well-being, with a fair distribution of Arctic benefits. Choices for economic development, coordination and cooperation by Arctic countries and private actors in the next few years will shape the Arctic of tomorrow. ; L'Arctique est, dans l'esprit collectif, un désert blanc et glacé, associé aux ours polaires et aux explorateurs. On trouve pourtant des populations et plusieurs activités économiques établies en Arctique, à travers l'Arctique, ou à la périphérie du cercle polaire arctique, lui conférant de multiples visages. La fonte de la banquise induite par le changement climatique a rouvert la question de l'accès ...