Longtemps considéré comme une région périphérique en Méditerranée et dans l'Islam, le Maghreb médiéval est au contraire très tôt intégré dans des réseaux d'échanges, d'abord dans le cadre de la construction d'un espace islamique largement ouvert sur la mer, ensuite dans celui d'une Méditerranée dominée par les puissances latines européennes. Connecté à la fois à l'Orient, à l'Afrique subsaharienne et à la Méditerranée, le Maghreb islamique s'insère entre le viie et le xve siècle dans des connexions complexes qui donnent à ses ports un rôle croissant dans les échanges commerciaux, mais aussi plus largement dans la structuration de l'espace maghrébin et méditerranéen, à la fois comme pôles d'impulsion régionaux et interfaces entre des réseaux terrestres et maritimes. L'analyse des sources arabes et latines permet ainsi de montrer comment les acteurs politiques et économiques contribuent à faire évoluer ces réseaux commerciaux à différentes échelles, en premier lieu dans un espace centré sur les pays d'Islam, puis à partir du xie siècle dans une économie-monde en formation, connectant l'Afrique, l'Europe latine et l'Asie
Verfügbarkeit an Ihrem Standort wird überprüft
Dieses Buch ist auch in Ihrer Bibliothek verfügbar:
International audience ; Le texte que je présente ici s'inscrit délibérément dans une perspective comparatiste. C'est explicitement pour cette raison que ma participation avait été sollicitée dans le cadre de la réflexion menée par Jean-Philippe Genet sur les mutations politiques dans l'Occident latin au Moyen Âge et sur la question de la forme particulière de domination et de contrôle de la société et du territoire que représente l'« État » tel qu'il s'est développé dans les sociétés latinesoccidentales, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne. Sans trop s'avancer, on peut déjà affirmer que les sociétés maghrébines ont emprunté une voie différente de celle des sociétés latines malgré un substrat antique commun.Après avoir brossé rapidement les traits principaux de l'Empire almohade — probablement une des constructions politiques les plus abouties en Islam au Moyen Âge —, cet article reprendra les différents points développés par Jean-Philippe Genet dans son texte de présentation, à partir de l'exemple almohade et plus particulièrement des documents de chancellerie.
International audience ; Le texte que je présente ici s'inscrit délibérément dans une perspective comparatiste. C'est explicitement pour cette raison que ma participation avait été sollicitée dans le cadre de la réflexion menée par Jean-Philippe Genet sur les mutations politiques dans l'Occident latin au Moyen Âge et sur la question de la forme particulière de domination et de contrôle de la société et du territoire que représente l'« État » tel qu'il s'est développé dans les sociétés latinesoccidentales, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne. Sans trop s'avancer, on peut déjà affirmer que les sociétés maghrébines ont emprunté une voie différente de celle des sociétés latines malgré un substrat antique commun.Après avoir brossé rapidement les traits principaux de l'Empire almohade — probablement une des constructions politiques les plus abouties en Islam au Moyen Âge —, cet article reprendra les différents points développés par Jean-Philippe Genet dans son texte de présentation, à partir de l'exemple almohade et plus particulièrement des documents de chancellerie.
International audience ; Le texte que je présente ici s'inscrit délibérément dans une perspective comparatiste. C'est explicitement pour cette raison que ma participation avait été sollicitée dans le cadre de la réflexion menée par Jean-Philippe Genet sur les mutations politiques dans l'Occident latin au Moyen Âge et sur la question de la forme particulière de domination et de contrôle de la société et du territoire que représente l'« État » tel qu'il s'est développé dans les sociétés latinesoccidentales, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne. Sans trop s'avancer, on peut déjà affirmer que les sociétés maghrébines ont emprunté une voie différente de celle des sociétés latines malgré un substrat antique commun.Après avoir brossé rapidement les traits principaux de l'Empire almohade — probablement une des constructions politiques les plus abouties en Islam au Moyen Âge —, cet article reprendra les différents points développés par Jean-Philippe Genet dans son texte de présentation, à partir de l'exemple almohade et plus particulièrement des documents de chancellerie.
International audience ; Le texte que je présente ici s'inscrit délibérément dans une perspective comparatiste. C'est explicitement pour cette raison que ma participation avait été sollicitée dans le cadre de la réflexion menée par Jean-Philippe Genet sur les mutations politiques dans l'Occident latin au Moyen Âge et sur la question de la forme particulière de domination et de contrôle de la société et du territoire que représente l'« État » tel qu'il s'est développé dans les sociétés latinesoccidentales, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne. Sans trop s'avancer, on peut déjà affirmer que les sociétés maghrébines ont emprunté une voie différente de celle des sociétés latines malgré un substrat antique commun.Après avoir brossé rapidement les traits principaux de l'Empire almohade — probablement une des constructions politiques les plus abouties en Islam au Moyen Âge —, cet article reprendra les différents points développés par Jean-Philippe Genet dans son texte de présentation, à partir de l'exemple almohade et plus particulièrement des documents de chancellerie.
International audience ; Le texte que je présente ici s'inscrit délibérément dans une perspective comparatiste. C'est explicitement pour cette raison que ma participation avait été sollicitée dans le cadre de la réflexion menée par Jean-Philippe Genet sur les mutations politiques dans l'Occident latin au Moyen Âge et sur la question de la forme particulière de domination et de contrôle de la société et du territoire que représente l'« État » tel qu'il s'est développé dans les sociétés latinesoccidentales, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque moderne. Sans trop s'avancer, on peut déjà affirmer que les sociétés maghrébines ont emprunté une voie différente de celle des sociétés latines malgré un substrat antique commun.Après avoir brossé rapidement les traits principaux de l'Empire almohade — probablement une des constructions politiques les plus abouties en Islam au Moyen Âge —, cet article reprendra les différents points développés par Jean-Philippe Genet dans son texte de présentation, à partir de l'exemple almohade et plus particulièrement des documents de chancellerie.
Compte-rendu d'ouvrage ; International audience ; Cet ouvrage est le résultat du séminaire « Islam médiéval d'Occident », organisé par Cyrille Aillet, Sophie Gilotte, Annliese Nef, Christophe Picard, Dominique Valérian, Jean-Pierre Van Staëvel et Élise Voguet à Paris, au Colegio de España, au cours des années 2006-2007. Il témoigne du renouveau de la recherche française sur le Maghreb médiéval. Il s'inscrit dans la perspective d'une ré-historicisation du processus historique de conversion à l'islam, de la diffusion de cultures matérielles et politiques islamiques, et de l'arabisation du « Maghreb », entendu au sens étymologique, c'est-à-dire l'« Occident » musulman jusqu'à al-Andalus, qui recouvre à cette époque une grande partie de la péninsule Ibérique.
Compte-rendu d'ouvrage ; International audience ; Cet ouvrage est le résultat du séminaire « Islam médiéval d'Occident », organisé par Cyrille Aillet, Sophie Gilotte, Annliese Nef, Christophe Picard, Dominique Valérian, Jean-Pierre Van Staëvel et Élise Voguet à Paris, au Colegio de España, au cours des années 2006-2007. Il témoigne du renouveau de la recherche française sur le Maghreb médiéval. Il s'inscrit dans la perspective d'une ré-historicisation du processus historique de conversion à l'islam, de la diffusion de cultures matérielles et politiques islamiques, et de l'arabisation du « Maghreb », entendu au sens étymologique, c'est-à-dire l'« Occident » musulman jusqu'à al-Andalus, qui recouvre à cette époque une grande partie de la péninsule Ibérique.
Compte-rendu d'ouvrage ; International audience ; Cet ouvrage est le résultat du séminaire « Islam médiéval d'Occident », organisé par Cyrille Aillet, Sophie Gilotte, Annliese Nef, Christophe Picard, Dominique Valérian, Jean-Pierre Van Staëvel et Élise Voguet à Paris, au Colegio de España, au cours des années 2006-2007. Il témoigne du renouveau de la recherche française sur le Maghreb médiéval. Il s'inscrit dans la perspective d'une ré-historicisation du processus historique de conversion à l'islam, de la diffusion de cultures matérielles et politiques islamiques, et de l'arabisation du « Maghreb », entendu au sens étymologique, c'est-à-dire l'« Occident » musulman jusqu'à al-Andalus, qui recouvre à cette époque une grande partie de la péninsule Ibérique.
Compte-rendu d'ouvrage ; International audience ; Cet ouvrage est le résultat du séminaire « Islam médiéval d'Occident », organisé par Cyrille Aillet, Sophie Gilotte, Annliese Nef, Christophe Picard, Dominique Valérian, Jean-Pierre Van Staëvel et Élise Voguet à Paris, au Colegio de España, au cours des années 2006-2007. Il témoigne du renouveau de la recherche française sur le Maghreb médiéval. Il s'inscrit dans la perspective d'une ré-historicisation du processus historique de conversion à l'islam, de la diffusion de cultures matérielles et politiques islamiques, et de l'arabisation du « Maghreb », entendu au sens étymologique, c'est-à-dire l'« Occident » musulman jusqu'à al-Andalus, qui recouvre à cette époque une grande partie de la péninsule Ibérique.
Compte-rendu d'ouvrage ; International audience ; Cet ouvrage est le résultat du séminaire « Islam médiéval d'Occident », organisé par Cyrille Aillet, Sophie Gilotte, Annliese Nef, Christophe Picard, Dominique Valérian, Jean-Pierre Van Staëvel et Élise Voguet à Paris, au Colegio de España, au cours des années 2006-2007. Il témoigne du renouveau de la recherche française sur le Maghreb médiéval. Il s'inscrit dans la perspective d'une ré-historicisation du processus historique de conversion à l'islam, de la diffusion de cultures matérielles et politiques islamiques, et de l'arabisation du « Maghreb », entendu au sens étymologique, c'est-à-dire l'« Occident » musulman jusqu'à al-Andalus, qui recouvre à cette époque une grande partie de la péninsule Ibérique.
International audience ; L'ouvrage de Mehdi Ghouirgate s'inscrit dans le contexte d'un profond renouvellement historiographique sur l'histoire du Maghreb médiéval en général, sur celle des Almohades en particulier. L'Espagne et le Maroc ont devancé la France dans ce domaine pour des raisons qui leur sont propres. En Espagne, les liens avec le Maroc sont nombreux et anciens, et au Maroc, l'histoire médiévale est intégrée naturellement dans la construction d'une identité nationale. La publication du livre de M. Ghouirgate, tiré de sa thèse, s'insère dans un vaste programme européen intitulé Imperial Government and Authority in Medieval Western Islam (FP7-2010-StG 263361). Ce programme, auquel participent plusieurs chercheurs comme Hicham El Aallaoui (post-doc CNRS), Hassan Chahdi (doctorant CNRS) et Travis Bruce (Wichita State University), porte principalement sur la ré-édition scientifique, la traduction et l'étude des documents de chancellerie. M. Ghouirgate s'est intégré à ce projet à la fin de sa thèse pour la complémentarité de ses compétences, de son approche et des sources qu'il exploitait. C'est donc avec un grand plaisir que j'ai accepté de préfacer son livre. Non seulement sa thèse est d'un grand intérêt historique, mais sa perspective a permis d'enrichir la lecture que nous faisions des documents de chancellerie. En s'attachant à l'histoire du Maghreb en général et des Almohades en particulier, M. Ghouirgate met en lumière le processus d'étatisation d'une société à l'origine non ou peu étatisée. On passerait d'une société acéphale, aux structures de pouvoir plutôt horizontales à une structure plutôt verticale avec son centre de référence, le calife mu'minide. En effet, pour la première fois au Maghreb, le souverain est celui qui impose son modèle au reste de la société, en ce qui concerne les normes religieuses, légales ou juridiques, mais pas seulement. C'est lui qui désigne les figures sacrées à adorer, avec le culte rendu à Ibn Tūmart, « imām impeccable et Mahdī reconnu », les lieux saints à visiter ...
International audience ; L'ouvrage de Mehdi Ghouirgate s'inscrit dans le contexte d'un profond renouvellement historiographique sur l'histoire du Maghreb médiéval en général, sur celle des Almohades en particulier. L'Espagne et le Maroc ont devancé la France dans ce domaine pour des raisons qui leur sont propres. En Espagne, les liens avec le Maroc sont nombreux et anciens, et au Maroc, l'histoire médiévale est intégrée naturellement dans la construction d'une identité nationale. La publication du livre de M. Ghouirgate, tiré de sa thèse, s'insère dans un vaste programme européen intitulé Imperial Government and Authority in Medieval Western Islam (FP7-2010-StG 263361). Ce programme, auquel participent plusieurs chercheurs comme Hicham El Aallaoui (post-doc CNRS), Hassan Chahdi (doctorant CNRS) et Travis Bruce (Wichita State University), porte principalement sur la ré-édition scientifique, la traduction et l'étude des documents de chancellerie. M. Ghouirgate s'est intégré à ce projet à la fin de sa thèse pour la complémentarité de ses compétences, de son approche et des sources qu'il exploitait. C'est donc avec un grand plaisir que j'ai accepté de préfacer son livre. Non seulement sa thèse est d'un grand intérêt historique, mais sa perspective a permis d'enrichir la lecture que nous faisions des documents de chancellerie. En s'attachant à l'histoire du Maghreb en général et des Almohades en particulier, M. Ghouirgate met en lumière le processus d'étatisation d'une société à l'origine non ou peu étatisée. On passerait d'une société acéphale, aux structures de pouvoir plutôt horizontales à une structure plutôt verticale avec son centre de référence, le calife mu'minide. En effet, pour la première fois au Maghreb, le souverain est celui qui impose son modèle au reste de la société, en ce qui concerne les normes religieuses, légales ou juridiques, mais pas seulement. C'est lui qui désigne les figures sacrées à adorer, avec le culte rendu à Ibn Tūmart, « imām impeccable et Mahdī reconnu », les lieux saints à visiter (Tinmal-Iguīlīz), la direction de la prière, les modes vestimentaires ou culinaires. C'est lui aussi qui élabore un programme architectural à l'échelle de l'Empire : par exemple en ce qui concerne les portes monumentales des villes, pleinement intégrées au cérémonial aulique. Ces innovations almohades eurent un impact sur de larges segments de la société, tant en al-Andalus qu'au Maghreb. Ce faisant, M. Ghouirgate prend le contre-pied de la mythologie officielle marocaine qui insistait sur le précédent idrisside (789-985) comme acte de naissance du futur État marocain. On peut s'interroger sur la notion d'« étatisation » utilisée par M. Ghouirgate. Y eut-il réellement un État, ou un embryon d'État, au Maghreb durant l'époque almohade ? C'est en notant le maintien en Orient, du VII e au X e siècle, non seulement d'une fiscalité portant sur les terres, mais aussi du système des gouverneurs envoyés par le pouvoir central dans les provinces de l'Empire, ainsi que de l'existence d'administrations centrales et provinciales, avec un personnel spécialisé, qu'Hugh Kennedy conclut à la survivance du modèle de l'État antique et donc à la continuité entre l'Antiquité tardive et l'Islam des premiers siècles. Or ces trois éléments se retrouvent à l'époque almohade, à un moment où les philosophes sont au sommet du pouvoir et participent à l'élaboration du dogme almohade, en s'inspirant, dans un cadre théorique islamique, d'ouvrages tels que la République de Platon.