Libéralisme, souveraineté et politique économique : un débat contemporain
L'Union Européenne et plus particulièrement la zone euro se sont construites au cours du dernier quart de siècle en appliquant une doctrine économique articulée autour de deux principes : la flexibilité des marchés de biens et du travail, la neutralité monétaire et budgétaire de l'action publique. C'est à un recul de la souveraineté des Etats auquel l'on a ainsi assisté au nom d'une certaine vision du libéralisme. Cette évolution institutionnelle est emblématique du paradoxe de la mondialisation (Rodrik 2011) qui veut que, faute d'un gouvernement mondial, la mondialisation des échanges requière une action des Etats réduite à l'application de règles intangibles édictées par la doctrine au détriment de la démocratie et des arbitrages que celle‐ci implique. Il n'y aurait pas d'alternative autre que le repli à l'abri des frontières nationales permettant éventuellement de sauvegarder le principe démocratique mais au détriment de l'expansion des échanges et, possiblement, de la croissance. Pourtant, la question de la souveraineté comme celle du libéralisme ne sauraient être tranchées aussi facilement. Un débat existe qui conduit à considérer qu'une alternative au modèle du moment est possible qui rétablit les Etats dans leurs prérogatives sans qu'il faille renoncer aux bénéfices de la mondialisation.