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Cet article présente une analyse des manières dont s'élabore, se maintient et se recompose, dans une négociation avec soi et autrui, une définition sexuée de soi en référence à des idéaux de la féminité et de la masculinité, associant des représentations, des fondements et des expressions de la différence des sexes. Pour ce faire est privilégié un « lieu », une forme de lien particulier à autrui, dans et par lequel s'élabore, s'éprouve l'identité sexuée : la sexualité dans son mode hétérosexuel. L'analyse s'appuie et répond à une double interrogation : selon quels idéaux et représentations de la masculinité et de la féminité se structure l'expérience de la sexualité et, dialectiquement, selon quels usages et représentations de la sexualité s'élabore le sentiment d'être un homme, d'être une femme ?

Cet article développe un cadre pour une analyse critique de l'hétérosexualité, en soutenant que cette analyse ne peut pas se contenter de mettre l'accent sur l'hétéronormativité, en particulier en ce qui concerne la hiérarchie de genre. De plus, il est nécessaire de distinguer analytiquement le genre de la sexualité et de l'hétérosexualité, et de distinguer entre elles ces deux dernières pour étudier leurs relations, ce qui exige de ne pas les confondre dans une masse indistincte. Stevi Jackson soutient que, pour rendre compte adéquatement de ces interrelations, il faut considérer la complexité du social, qui ne peut pas être réduit à son aspect normatif. Elle identifie quatre dimensions du social : la structure, le sens, la pratique et le moi social/la subjectivité, qui interagissent entre elles mais ne forment pas un tout unique. À l'intérieur de ces quatre dimensions, le genre, la sexualité et l'hétérosexualité sont interconnectés, mais pas toujours de la même façon, bien que les liens entre l'hétérosexualité et le genre soient en général beaucoup plus serrés et plus réciproques que les liens entre le genre et la sexualité ou entre la sexualité et l'hétérosexualité. L'auteure conclut que le concept d'hétéronormativité n'est pas applicable à tous les aspects de l'hétérosexualité, et qu'il est plus utile si nous sommes conscient·e·s de ses limitations.

Frontmatter -- Contents -- Acknowledgments -- 1. Introduction -- 2. Sexuality and the Postwar Domestic 'Revival' -- 3. Hope for the Future or Repercussions of the Past: Discursive Constructions of Youth -- 4. Youth Gone Bad: The Sexual Meaning of Delinquency -- 5. 'Why Can't I Be Normal?': Sex Advice for Teen -- 6. Sex Goes to School: Debates over Sex Education in Toronto Schools -- 7. Manipulating Innocence: Corruptibility, Youth, and the Case against Obscenity -- 8. Conclusion -- Notes -- Sources -- Illustration Credits -- Index

This book explores heterosexualities in their complex and everyday expressions. It engages with theories about the intersection of sexuality with other markers of difference, and gender in particular. The outcome will productively upset equations of heterosexuality with heteronormativity and accounts that cast heterosexuality in "sex critical, sex as danger" terms. Queer/feminist 'pro-sex' perspectives have become prevalent in analyses of sexuality, but in these approaches queer becomes the site of subversive, transgressive, exciting and pleasurable sex, while heterosex, if mentioned at all, c.

"This book troubles the ways young people have been constructed as 'trouble' through critical readings of the effects and impacts, politically and ideologically, globally and locally, of scholarship and practice directed at South African young people's sexualities over the last three decades of addressing HIV, GBV and other sexual and gender justice challenges. Located primarily in South Africa, the book speaks to global concerns about the politics of knowledge and transnational flows of information and practice with respect to gender and sexuality and is framed by global imperatives and analyses located in transnational, postcolonial and intersectional feminist frameworks. The key argument developed here, and explored in relation to several different forms of research and practice, is that efforts to challenge HIV, GBV and unequal sexual and gender practices among young people, particularly as evident in heterosexual relationships, have tended to reflect and reproduce (re)new(ed) orthodoxies about sexuality, gender, family and young people, while bolstering global and local racist, classist 'othering' of certain communities and nation-states, and reiterating the 'innocence' and authority of those already privileged and centred. The book contributes to critical reflexive work on global practices of knowledge and its complex enmeshment with power in the terrain of sexual and gender justice work aimed at young people"--

De façon paradoxale, la question de la séduction a trouvé une impulsion nouvelle dans le débat médiatique autour de ce qui est devenu « l'affaire DSK ». Curieuse manière de discuter de l'« art de séduire à la française » dans la suite d'une accusation pour violences sexuelles d'un des présidentiables favoris de la France d'alors. Nous proposons de questionner cet événement à l'aune d'une enquête ethnographique menée en France au sein d'un groupe constitué de jeunes hommes, actant leur hétérosexualité lors des transactions de séduction : la « Communauté de la séduction ». Une telle focale s'avère doublement heuristique dans la mesure où les membres de la Communauté de la séduction, dont l'origine est nord-américaine ( Seduction Community ), s'érigent en défenseurs d'une « séduction à la française » apte à saisir les plaisirs qui résultent des transactions de séduction hétérosexuelles asymétriques, tandis qu'ils réfutent simultanément les normes de la galanterie traditionnelle qui perdureraient en la défaveur des hommes.

RésuméCet article explore l'impact juridique et discursif de R. c. Vriend (1998), la première décision de la Cour suprême canadienne clairement en faveur des droits des gays. Sans mettre en cause la victoire que constitue l'arrêt Vriend, il interroge le raisonnement de la Cour. Il adopte la perspective déconstructiviste de la théorie queer pour révéler le rôle du droit dans la création d'une catégorie 'gaie/lesbienne' aux frontières rigides et soulever la question de son influence durable sur le plan du discours. En s'appuyant sur des catégories fermées de l'identité sexuelle, l'encadrement juridique libéral de 'l'orientation sexuelle' dans Vriend renforce une hétérosexualité normative et préfère traiter des plaintes qui reflètent la réfraction légale de luttes contre l'homophobie en tant que demandes de droits de minorités. Le texte suggère une relation productive entre le droit et les acquis de la théorie et des politiques queer et offre quelques réflexions sur le projet de 'queering law'.

The present paper is grounded on Ayi Kwei Armah's The Resolutionaries (2013). Itaims to assess subversive sexuality. It emphasizes women's licentious heterosexualityand their proclivity for lesbianism. From a critical point of view, this insight focuses onthe negative outlook of phallocentric Africa on immoral heterosexual experience andlesbianism, likening women to perversion. The feminist ideology, which is totally atodds with male dominant discourses, the feminist ideology confers unbound sex withsome political and emancipating agendas; thus, contributing to the liberation of Africanwomen from age-old narratives on sex.KEYWORDS: assess, women, licentious heterosexuality, lesbianism, feminist,perversion, liberation. ; Le présent article est basé sur The Resolutionaries (2013) d'Ayi Kwei Armah. Il viseà évaluer la sexualité subversive. Il met l'accent sur l'hétérosexualité licencieuse desfemmes et leur propension au lesbianisme. D'un point de vue critique, cette réflexionmet l'accent sur la vision négative de l'Afrique phallocentrique sur l'expériencehétérosexuelle immorale et le lesbianisme, assimilant les femmes à la perversion.Totalement en désaccord avec les discours dominants des hommes, l'idéologie féministeconfère au sexe émancipé des agendas politiques et libérateurs; contribuant ainsi à lalibération des femmes africaines des discours moyenâgeux sur le sexe.MOTS-CLES: évaluer, femmes, hétérosexualité licencieuse, lesbianisme,féministe, perversion, libération.

"Since the Stonewall Riots in 1969, the politics of sexual identity in America have drastically transformed. It's almost old news that recent generations of Americans have grown up in a culture more accepting of out lesbians and gay men, seen the proliferation of LGBTQ media representation, and witnessed the attainment of a range of legal rights for same-sex couples. But the changes wrought by a so-called "post-closeted culture" have not just affected the queer community--heterosexuals are also in the midst of a sea change in how their sexuality plays out in everyday life. In Straights, James Joseph Dean argues that heterosexuals can neither assume the invisibility of gays and lesbians, nor count on the assumption that their own heterosexuality will go unchallenged. The presumption that we are all heterosexual, or that there is such a thing as 'compulsory heterosexuality, ' he claims, has vanished. Based on 60 in-depth interviews with a diverse group of straight men and women, Straights explores how straight Americans make sense of their sexual and gendered selves in this new landscape, particularly with an understanding of how race does and does not play a role in these conceptions. Dean provides a historical understanding of heterosexuality and how it was first established, then moves on to examine the changing nature of masculinity and femininity and, most importantly, the emergence of a new kind of heterosexuality--notably, for men, the metrosexual, and for women, the emergence of a more fluid sexuality. The book also documents the way heterosexuals interact and form relationships with their LGBTQ family members, friends, acquaintances, and coworkers. Although homophobia persists among straight individuals, Dean shows that being gay-friendly or against homophobic expressions is also increasingly common among straight Americans. A fascinating study, Straights provides an in-depth look at the changing nature of sexual expression in America"--

International audience ; « De toute façon, chez vous, y'a que des castratrices et des pédés ! ». L'homme qui prononce ces mots ce matin de juin 2004 est sorti de chez lui dans le milieu de la matinée pour faire son marché dans une petite ville proche de Paris. Il n'a pas l'air particulièrement en colère, non, simplement il revendique de s'exprimer librement à propos du récent mariage de Bègles 1 devant cette militante verte qui diffuse un tract annonçant une réunion locale. D'allure commune, il fait en réalité partie d'une catégorie bien spécifique de citoyens, celle de l'homme, blanc, d'une cinquantaine d'année, qui revendique en creux son hétérosexualité, et peut-être même une certaine idée de la virilité et de la séduction 2. Les violences verbales sont le lot commun des militant-e-s politiques, elles font presque partie du « métier ». On apprend à s'en défendre, on apprend à en user. Mais les attaques directes sur le sexe ou les préférences sexuelles sont plus rares. Sauf pour les militant-e-s d'EELV, que les prises de positions de leurs leaders, et bon nombre de leurs propositions programmatiques, exposent tout particulièrement à ce type d'attaques. Historiquement, les Verts se sont en effet engagé-e-s pour l'égalité des droits civils et civiques sans distinction de sexe, de race, de classe, ou de territoire 3. Ils ont, plus et mieux que tout autre parti politique, réalisé dans leurs instances et sur leurs listes électorales, la parité 4. Ils sont également les seuls à présenter ou faire élire des candidate -s transsexuel-le-s 5 ou ouvertement engagé-e-s dans les mobilisations LGBT 6

International audience ; « De toute façon, chez vous, y'a que des castratrices et des pédés ! ». L'homme qui prononce ces mots ce matin de juin 2004 est sorti de chez lui dans le milieu de la matinée pour faire son marché dans une petite ville proche de Paris. Il n'a pas l'air particulièrement en colère, non, simplement il revendique de s'exprimer librement à propos du récent mariage de Bègles 1 devant cette militante verte qui diffuse un tract annonçant une réunion locale. D'allure commune, il fait en réalité partie d'une catégorie bien spécifique de citoyens, celle de l'homme, blanc, d'une cinquantaine d'année, qui revendique en creux son hétérosexualité, et peut-être même une certaine idée de la virilité et de la séduction 2. Les violences verbales sont le lot commun des militant-e-s politiques, elles font presque partie du « métier ». On apprend à s'en défendre, on apprend à en user. Mais les attaques directes sur le sexe ou les préférences sexuelles sont plus rares. Sauf pour les militant-e-s d'EELV, que les prises de positions de leurs leaders, et bon nombre de leurs propositions programmatiques, exposent tout particulièrement à ce type d'attaques. Historiquement, les Verts se sont en effet engagé-e-s pour l'égalité des droits civils et civiques sans distinction de sexe, de race, de classe, ou de territoire 3. Ils ont, plus et mieux que tout autre parti politique, réalisé dans leurs instances et sur leurs listes électorales, la parité 4. Ils sont également les seuls à présenter ou faire élire des candidate -s transsexuel-le-s 5 ou ouvertement engagé-e-s dans les mobilisations LGBT 6