O nordeste brasileiro é uma terra rica em poetas : improvisadores (cantadores de viola e emboladores) ou escritores de folhetos, eles compartilham a mesma cultura que é essencialmente oral. O estudo da literatura de cordel é uma das vias mais ricas para estudar a história, a realidade cotidiana e o imaginário dos habitantes do sertão. Essa literatura " popular " ainda viva, deixa aparecer as ligações que existem entre a escritura e a oralidade, a tradição e a criação, a ficção narrativa e a realidade social.
International audience ; Dans un précédent article , j'avais tenté de montrer comment l'usage de la tradition hésiodique avait permis à Solon, dans le poème 36 W., de présenter le caractère paradoxal de son action . Bien qu'appartenant à l'espèce des mortels, le législateur qu'il est leur impose des normes, de l'extérieur, comme le ferait un dieu. Sur le fond, ma lecture reste la même, mais deux éléments à l'époque m'avaient échappé. D'une part, il me paraît nécessaire, surtout après les analyses stimulantes d'Elizabeth Irwin , de revenir de manière plus précise sur le rapport qui peut être établi entre ce poème et les représentations de la tyrannie qu'il paraît suggérer en introduisant une comparaison du poète avec un loup. D'autre part, et ce second aspect va de pair avec le premier, je souhaiterais montrer comment la forme poétique se met ici au service d'un contenu auquel elle est indissociablement liée : sans le choix de l'iambe, la violence d'un propos politiquement inédit ne pourrait s'exprimer.
International audience ; Dans un précédent article , j'avais tenté de montrer comment l'usage de la tradition hésiodique avait permis à Solon, dans le poème 36 W., de présenter le caractère paradoxal de son action . Bien qu'appartenant à l'espèce des mortels, le législateur qu'il est leur impose des normes, de l'extérieur, comme le ferait un dieu. Sur le fond, ma lecture reste la même, mais deux éléments à l'époque m'avaient échappé. D'une part, il me paraît nécessaire, surtout après les analyses stimulantes d'Elizabeth Irwin , de revenir de manière plus précise sur le rapport qui peut être établi entre ce poème et les représentations de la tyrannie qu'il paraît suggérer en introduisant une comparaison du poète avec un loup. D'autre part, et ce second aspect va de pair avec le premier, je souhaiterais montrer comment la forme poétique se met ici au service d'un contenu auquel elle est indissociablement liée : sans le choix de l'iambe, la violence d'un propos politiquement inédit ne pourrait s'exprimer.
À partir d'une lecture de trois textes récents, cet article s'attache à décrire une poétique particulière, qui met en rapport expérimentation formelle et engagement politique. D'un retournement l'autre (2011) de Frédéric Lordon, Poétique de l'emploi (2018) de Noémi Lefebvre et Les enfants vont bien (2019) de Nathalie Quintane inventent tous trois, selon des modalités différentes, des formes visant à rendre inopérante une langue (politique, médiatique, économique) jugée délétère. Nous montrons qu'à la suite des analyses de Victor Klemperer au sujet de la colonisation de la langue allemande par le national-socialisme, ces écrivains mettent en lumière les ruses et les tours de la "novlangue" contemporaine. Leurs textes ne se limitent toutefois pas à en constater les effets néfastes : tout en dévoilant le caractère pernicieux de cette langue qui se propage au point de devenir commune, ils visent, par le biais d'une série de formes poétiques que nous mettons en évidence, à lui ôter son pouvoir. Chez ces auteurs, la création littéraire est résolument branchée sur l'action politique. Dans la lignée des réflexions de Giorgio Agamben sur la révolution, nous proposons de qualifier leur poétique de destituante.
This study consists in a wide, comprehensive overview of the usages of the poetic form of the sonnet during the Second World War in France, Germany, Great Britain and Italy. Such a process aims at gathering close readings of sonnets, in order to highlight the mechanisms of a blooming form in the midst of a dürftiger Zeit. Many poets resort indeed to the sonnet in order to give a frame to a singular or collective experience of the chaos unleashed throughout Europe.The way these recourses to the sonnet interact with the role of poetry in a time of wide reception and collective crisis will be scrutinized in the light of political commitment, religious or ideological biases and the questioning of the former foundations of Western European culture, all of which can interfere in poetry's proper motives.This work's proposal is that the sonnet can be used as an ordered form, either to set a demiurgic stand in front of the chaotic situation of the continent, or so as to accept it. Neither poetic stances do necessarily lead to a disordering of the form itself ; however, both conservative and rejuvenating usages of the sonnet have in common the ability to deeply question poetry's relation to the world. ; On dresse ici un panorama ample des usages de la forme poétique du sonnet durant la Seconde Guerre mondiale, en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie. Ce parcours à travers la poésie de pays opposés militairement donne lieu à des analyses ciblées, qui visent à mettre en avant le fonctionnement d'une forme qui connaît une réelle floraison durant ce dürftiger Zeit de l'Europe. De nombreux poètes emploient en effet le sonnet pour donner un ordre à une expérience individuelle ou collective du désordre. On envisage la manière dont ces usages interrogent parfois profondément le rôle de la poésie, lorsqu'elle est abondamment sollicitée dans des sociétés en crise. La réduction à un discours militant, l'interférence idéologique ou religieuse d'une part, la remise en cause des présupposés culturels ou relatifs au lyrisme ...
This study consists in a wide, comprehensive overview of the usages of the poetic form of the sonnet during the Second World War in France, Germany, Great Britain and Italy. Such a process aims at gathering close readings of sonnets, in order to highlight the mechanisms of a blooming form in the midst of a dürftiger Zeit. Many poets resort indeed to the sonnet in order to give a frame to a singular or collective experience of the chaos unleashed throughout Europe.The way these recourses to the sonnet interact with the role of poetry in a time of wide reception and collective crisis will be scrutinized in the light of political commitment, religious or ideological biases and the questioning of the former foundations of Western European culture, all of which can interfere in poetry's proper motives.This work's proposal is that the sonnet can be used as an ordered form, either to set a demiurgic stand in front of the chaotic situation of the continent, or so as to accept it. Neither poetic stances do necessarily lead to a disordering of the form itself ; however, both conservative and rejuvenating usages of the sonnet have in common the ability to deeply question poetry's relation to the world. ; On dresse ici un panorama ample des usages de la forme poétique du sonnet durant la Seconde Guerre mondiale, en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie. Ce parcours à travers la poésie de pays opposés militairement donne lieu à des analyses ciblées, qui visent à mettre en avant le fonctionnement d'une forme qui connaît une réelle floraison durant ce dürftiger Zeit de l'Europe. De nombreux poètes emploient en effet le sonnet pour donner un ordre à une expérience individuelle ou collective du désordre. On envisage la manière dont ces usages interrogent parfois profondément le rôle de la poésie, lorsqu'elle est abondamment sollicitée dans des sociétés en crise. La réduction à un discours militant, l'interférence idéologique ou religieuse d'une part, la remise en cause des présupposés culturels ou relatifs au lyrisme ...
This study consists in a wide, comprehensive overview of the usages of the poetic form of the sonnet during the Second World War in France, Germany, Great Britain and Italy. Such a process aims at gathering close readings of sonnets, in order to highlight the mechanisms of a blooming form in the midst of a dürftiger Zeit. Many poets resort indeed to the sonnet in order to give a frame to a singular or collective experience of the chaos unleashed throughout Europe.The way these recourses to the sonnet interact with the role of poetry in a time of wide reception and collective crisis will be scrutinized in the light of political commitment, religious or ideological biases and the questioning of the former foundations of Western European culture, all of which can interfere in poetry's proper motives.This work's proposal is that the sonnet can be used as an ordered form, either to set a demiurgic stand in front of the chaotic situation of the continent, or so as to accept it. Neither poetic stances do necessarily lead to a disordering of the form itself ; however, both conservative and rejuvenating usages of the sonnet have in common the ability to deeply question poetry's relation to the world. ; On dresse ici un panorama ample des usages de la forme poétique du sonnet durant la Seconde Guerre mondiale, en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie. Ce parcours à travers la poésie de pays opposés militairement donne lieu à des analyses ciblées, qui visent à mettre en avant le fonctionnement d'une forme qui connaît une réelle floraison durant ce dürftiger Zeit de l'Europe. De nombreux poètes emploient en effet le sonnet pour donner un ordre à une expérience individuelle ou collective du désordre. On envisage la manière dont ces usages interrogent parfois profondément le rôle de la poésie, lorsqu'elle est abondamment sollicitée dans des sociétés en crise. La réduction à un discours militant, l'interférence idéologique ou religieuse d'une part, la remise en cause des présupposés culturels ou relatifs au lyrisme ...
RésuméDans les cités de la Grèce ancienne, les récits héroïques que l'on appelle « mythes » sont souvent présentés aux dieux sous des formes poétiques qui en font de véritables offrandes musicales. Ces chants, de forme en général chorale, s'insèrent parmi les autres actes rituels tels que le sacrifice, la prière ou la procession. Véritables actes de culte, ces paroles chantées et dansées établissent la communication institutionnelle et « religieuse » de différents groupes de la communauté civique avec les divinités du panthéon en légitimant par le récit héroïque la performance rituelle dont elles sont partie intégrante. Fondée sur cinq cas de figure, la démarche anthropologique et énonciative adoptée montre qu'en matière de performance cultuelle chantée, ni « mythe » ni « religion » ne sont des catégories indigènes.
Dieses Buch bietet keine "trockene" rechtstheoretische oder rechtsphilosophische Abhandlung, sondern ein bewegtes, die Theorie nicht scheuendes Nachdenken über "law in action". Indem Laurent de Sutter sich dem faszinierenden Genre des Polizeifilms zuwendet, greift er die kulturwissenschaftliche Forderung auf, bei der Suche nach der Wirklichkeit des Rechts seine symbolischen Repräsentationen nicht auszublenden, sondern sie als konstitutiven Bestandteil der sozialen Rechtsgeltung ernst zu nehmen. Die Suche nach dem gestalterischen Prinzip der Polizei, ihrer "poiesis", führt zur Erkenntnis, dass es verfehlt wäre, sie als reinen Garanten von "law and order" zu verstehen. Vielmehr wirkt sie häufig mit an der Suspension des Rechts wie an der Korruption ihrer eigenen Ordnung - Ausdruck einer eigenen Form der "Entdifferenzierungskultur", in der die Grenzen von Recht, Politik, Polizei und Ökonomie fliessend werden. Wenn die Rechtsanwendung strukturell immer Elemente der Gewalt und der Ungerechtigkeit in sich trägt, dann kann gerade die Polizei dieser Aporie nicht entgehen und muss sich in ihrem Handeln zwangsläufig in Widersprüche verwickeln. Es sind solche Formen der Grenzziehung und Entgrenzung, die der Autor in seinen Filmanalysen den popkulturellen Inszenierungen der Polizei abliest. So macht das Buch Lust, alte Filmklassiker mit anderen Augen zu sehen.
This special issue of JCACS amplifies and intersects multiple themes that challenge our capacity to access air. We invited research presented at the 2019 International Symposium on Poetic Inquiry, as well as new poetic inquiry that engages, plays with, ignites and challenges notions of action in a time of legislated inaction, work that counteracts silencing the breath inside our bones. We looked for oxygen where there was none. The editors of this special issue all use poetry as a form of inquiry in their lives and academic work, and we are delighted to share the work of our colleagues from the poetic inquiry community. We believethat this issuedemonstrates the value of using poetic inquiry in academia to highlight the voices of those underrepresentedand thus is a vital contribution to the research community. ; Ce numéro spécial de RACEC amplifie et croise de multiples thèmes qui remettent en question notre capacité à accéder à l'air. Nous avons invité des recherches présentées au Symposium international sur l'enquête poétique 2019, ainsi que des nouvelles enquêtes poétiques qui engagent, jouent avec, enflamment et défient les notions d'action à une époque d'inaction légiférée, un travail qui contrecarre le silence du souffle à l'intérieur de nos os. Nous avons cherché de l'oxygène là où il n'y en avait pas. Les rédacteurs/trices de ce numéro spécial utilisent tous la poésie comme une forme de recherche dans leur vie et leur travail universitaire, et nous sommes ravis de partager le travail de nos collègues de la communauté de recherche poétique. Nous pensons que ce numéro démontre la valeur de l'utilisation de l'enquête poétique dans le monde universitaire pour mettre en lumière les voix de ceux qui sont sous-représentés et constitue donc une contribution essentielle à la communauté des chercheurs.
Ce mémoire se propose d'introduire philosophiquement à l'œuvre théorique et poétique d'Henri Meschonnic. La poétique meschonnicienne, à travers la notion de « rythme », révèle la nécessité d'élaborer une théorie d'ensemble qui tient l'éthique, le politique, l'art et le sujet sous le patronage de la « modernité », redéfinie à l'occasion comme ce qui transforme nos manières de voir, de sentir, de penser, pour chaque présent. L'historicité de nos formes de vie et de nos formes de langage rend ainsi nécessaire d'adopter le point de vue d'une poétique critique afin d'en déceler les stratégies. Mais nous montrons que l'interrogation philosophique, dans ses œuvres, dépasse le cadre d'une telle poétique, et possède une autonomie logique irréductible à l'analyse rythmique de ses discours.
Ce mémoire se propose d'introduire philosophiquement à l'œuvre théorique et poétique d'Henri Meschonnic. La poétique meschonnicienne, à travers la notion de « rythme », révèle la nécessité d'élaborer une théorie d'ensemble qui tient l'éthique, le politique, l'art et le sujet sous le patronage de la « modernité », redéfinie à l'occasion comme ce qui transforme nos manières de voir, de sentir, de penser, pour chaque présent. L'historicité de nos formes de vie et de nos formes de langage rend ainsi nécessaire d'adopter le point de vue d'une poétique critique afin d'en déceler les stratégies. Mais nous montrons que l'interrogation philosophique, dans ses œuvres, dépasse le cadre d'une telle poétique, et possède une autonomie logique irréductible à l'analyse rythmique de ses discours.
International audience ; L'ouvrage de Jacques Bouveresse s'inscrit dans un mouvement de ressac. Le sac, identifié pour l'essentiel à un culte du texte ou, plus précisément, du textuel, suscite depuis quelques années une campagne de reconquête du contenu factuel, mais aussi moral de la littérature, dont ce livre témoigne à sa façon, de même que d'un souci de replacer la littérature dans l'histoire dont elle avait été abusivement exfiltrée. Comme l'indique le sous-titre de ces leçons, cependant – Sur la littérature, la vérité et la vie – l'ambition dépasse les limites d'une simple redécouverte des vertus qu'aurait abandonnées l'étude de la littérature sous l'impulsion de la « frénésie formaliste » ; elle vise à restaurer l'étude de la littérature dans la plénitude de ses droits et surtout de ses devoirs, qui comprennent la poursuite de la vérité, tout en se gardant, sur la droite, d'une réaction qui prend parfois la forme d'une autre sorte de « bigoterie », qui croit que la littérature est détentrice d'une connaissance supérieure de la réalité. La littérature tiendrait ses pouvoirs, ou au moins ses effets, de la relation privilégiée qu'elle entretient avec la (vraie) vie et qui est fondée sur la réciproque : la (vraie) vie est elle-même, « de façon au moins potentielle », intrinsèquement littéraire. On aura reconnu, dans la façon de poser le problème, les termes de la boutade d'Oscar Wilde qui renversait le rapport du réel à sa représentation, mais aussi bien la conviction, plus proche de nous et plus banale, d'une Iris Murdoch : que notre existence baigne dans la littérature, et que, renouvelant la plaisanterie voltairienne d'un homme à l'image de Dieu, si la littérature imite la vie, celle-ci le lui rend bien. Leur destin respectif finit par être indémêlable. Ce avec quoi nous entrons en contact par la lecture n'est pas simplement une image plus ou moins réussie de la vie, mais bien la vie elle-même – c'est ce que Bouveresse fait soutenir par Mikhaël Bakhtine, l'une des nombreuses sources auxquelles s'abreuve sa ...
International audience ; L'ouvrage de Jacques Bouveresse s'inscrit dans un mouvement de ressac. Le sac, identifié pour l'essentiel à un culte du texte ou, plus précisément, du textuel, suscite depuis quelques années une campagne de reconquête du contenu factuel, mais aussi moral de la littérature, dont ce livre témoigne à sa façon, de même que d'un souci de replacer la littérature dans l'histoire dont elle avait été abusivement exfiltrée. Comme l'indique le sous-titre de ces leçons, cependant – Sur la littérature, la vérité et la vie – l'ambition dépasse les limites d'une simple redécouverte des vertus qu'aurait abandonnées l'étude de la littérature sous l'impulsion de la « frénésie formaliste » ; elle vise à restaurer l'étude de la littérature dans la plénitude de ses droits et surtout de ses devoirs, qui comprennent la poursuite de la vérité, tout en se gardant, sur la droite, d'une réaction qui prend parfois la forme d'une autre sorte de « bigoterie », qui croit que la littérature est détentrice d'une connaissance supérieure de la réalité. La littérature tiendrait ses pouvoirs, ou au moins ses effets, de la relation privilégiée qu'elle entretient avec la (vraie) vie et qui est fondée sur la réciproque : la (vraie) vie est elle-même, « de façon au moins potentielle », intrinsèquement littéraire. On aura reconnu, dans la façon de poser le problème, les termes de la boutade d'Oscar Wilde qui renversait le rapport du réel à sa représentation, mais aussi bien la conviction, plus proche de nous et plus banale, d'une Iris Murdoch : que notre existence baigne dans la littérature, et que, renouvelant la plaisanterie voltairienne d'un homme à l'image de Dieu, si la littérature imite la vie, celle-ci le lui rend bien. Leur destin respectif finit par être indémêlable. Ce avec quoi nous entrons en contact par la lecture n'est pas simplement une image plus ou moins réussie de la vie, mais bien la vie elle-même – c'est ce que Bouveresse fait soutenir par Mikhaël Bakhtine, l'une des nombreuses sources auxquelles s'abreuve sa ...