Cet article propose une synthèse du livre La démocratie insensible. Economie et politique à l'épreuve du corps, publié en 2009 chez Erès, et ayant fait l'objet d'une version remaniée en 2012 (disponible exclusivement sur Cairn.info : http://www.cairn.info/la-democratie-insensible--9782749211145.htm). Il répond à une sollicitation de la Revue SociologieS, qui vise à mettre en discussion les travaux de certains auteurs, en leur demandant de proposer une résumé de leur ouvrage et en soumettant celui-ci à la discussion critique.
Cet article propose une synthèse du livre La démocratie insensible. Economie et politique à l'épreuve du corps, publié en 2009 chez Erès, et ayant fait l'objet d'une version remaniée en 2012 (disponible exclusivement sur Cairn.info : http://www.cairn.info/la-democratie-insensible--9782749211145.htm). Il répond à une sollicitation de la Revue SociologieS, qui vise à mettre en discussion les travaux de certains auteurs, en leur demandant de proposer une résumé de leur ouvrage et en soumettant celui-ci à la discussion critique.
L'avènement de métropoles dans le paysage administratif français n'a pas échappé aux critiques sur les fondements démocratiques de ces nouvelles institutions. Cet article propose d'analyser les perceptions du personnel politique métropolitain : comment ce personnel envisage les procès récurrents et, plus largement, comment pense-t-il la démocratie à une échelle métropolitaine ? L'article croise pour cela des données quantitatives et qualitatives pour montrer l'acceptation d'une division fonctionnelle des échelles de pouvoir : à chaque échelle (municipale et métropolitaine), la nature du travail politique et les partenaires changent. Ces représentations contrastent avec les conclusions d'une abondante littérature scientifique évoquant un emboîtement des échelles.
Depuis les débuts de la modernité, le gouvernement représentatif a été conçu comme l'institution centrale de la démocratie, à condition néanmoins d'être complété par la métaphore du « corps politique », ciment de l'intégration nationale. Depuis plusieurs décennies, cette métaphore s'est épuisée et, avec elle, la représentation du corps comme unité d'action et support de l'émancipation. Entre les enjeux mémoriels de l'extermination, la perpétuation du racisme et la reproduction des stéréotypes sexués, le corps apparaît plutôt comme l'indice matériel d'une ambivalence, voire d'une fragmentation – un champ d'expériences que la représentation parlementaire ne parvient pas à constituer en objet politique. La participation peut au contraire y contribuer, à condition de retravailler ses bases normatives et de s'associer à d'autres initiatives, comme la critique artistique de la politique.
La chute du mur de Berlin ne comportait-elle pas la promesse d'une paix durable ? Ce livre analyse la perpétuation de violences de toutes sortes dans un monde dont le totalitarisme ne constitue plus la référence centrale. À l'heure de la globalisation, il montre que ces violences relèvent de dynamiques hétérogènes : conflits armés, mais aussi arbitraire étatique, brutalités du capitalisme, exclusions physiques ou symboliques. Parallèlement, il souligne combien les sociétés résistent à de telles violences, en faisant usage du droit, des politiques publiques, des leviers socio-économiques, des pratiques artistiques. Scandant les différentes parties du livre, trois études manifestent, photos à l'appui, la fonction éthique et politique de l'art. En contrepoint de la barbarie, l'aspiration à la beauté déstabilise la rhétorique de l'oubli, favorise le travail critique et le retour sur soi. Toute la force du livre tient dans le dévoilement de ces poussées contradictoires. Quelle en sera l'issue ? Nul ne le sait. Alors que les interdépendances techniques et économiques n'ont jamais été aussi fortes, notre monde est traversé par des divisions profondes. Le sens commun est en crise. Le projet démocratique y survivra-t-il ? Fruit d'une collaboration pluriannuelle entre l'Université catholique de Louvain et l'Université nationale de Colombie, ce livre réunit les contributions de nombreux spécialistes à travers le monde, issus de disciplines variées (philosophie, droit, sciences politiques, histoire, sociologie, psychologie). Parti d'un intérêt croisé pour un pays – la Colombie – où la violence apparaît comme une caractéristique structurelle, mais qui dispose de l'une des constitutions démocratiques les plus avancées de la région, il étend son champ de préoccupations à l'Amérique latine (Mexique, Pérou, Chili), à l'Afrique (Tunisie, Rwanda), à l'Asie du Sud-Est et à l'Europe.
La chute du mur de Berlin ne comportait-elle pas la promesse d'une paix durable ? Ce livre analyse la perpétuation de violences de toutes sortes dans un monde dont le totalitarisme ne constitue plus la référence centrale. À l'heure de la globalisation, il montre que ces violences relèvent de dynamiques hétérogènes : conflits armés, mais aussi arbitraire étatique, brutalités du capitalisme, exclusions physiques ou symboliques. Parallèlement, il souligne combien les sociétés résistent à de telles violences, en faisant usage du droit, des politiques publiques, des leviers socio-économiques, des pratiques artistiques. Scandant les différentes parties du livre, trois études manifestent, photos à l'appui, la fonction éthique et politique de l'art. En contrepoint de la barbarie, l'aspiration à la beauté déstabilise la rhétorique de l'oubli, favorise le travail critique et le retour sur soi. Toute la force du livre tient dans le dévoilement de ces poussées contradictoires. Quelle en sera l'issue ? Nul ne le sait. Alors que les interdépendances techniques et économiques n'ont jamais été aussi fortes, notre monde est traversé par des divisions profondes. Le sens commun est en crise. Le projet démocratique y survivra-t-il ? Fruit d'une collaboration pluriannuelle entre l'Université catholique de Louvain et l'Université nationale de Colombie, ce livre réunit les contributions de nombreux spécialistes à travers le monde, issus de disciplines variées (philosophie, droit, sciences politiques, histoire, sociologie, psychologie). Parti d'un intérêt croisé pour un pays – la Colombie – où la violence apparaît comme une caractéristique structurelle, mais qui dispose de l'une des constitutions démocratiques les plus avancées de la région, il étend son champ de préoccupations à l'Amérique latine (Mexique, Pérou, Chili), à l'Afrique (Tunisie, Rwanda), à l'Asie du Sud-Est et à l'Europe.
International audience ; At the junction of a purely bookish history of political ideas and of what could be called a socio-history of sensibility, this article claims that the modern political rationality is based on a peculiar form of subjectification captured by the notion of "self-ownership". Classically formulated by John Locke, the idea, according to which the end pursued by men when they submit to a government is "the preservation of their property", implies the existence of a foundational self-ownership, which conditions the individual's capacity to acquire properties. Thomas Hobbes wrote similarly, a few decades earlier, that "[o]f things held in propriety, those that are dearest to a man are his own life and limbs", those bodily things by means of which his liberty can come about as the unlimited extension of his vital force. At the root of the liberal doctrine thus lies this mode of self-relationship that holds that, possessing himself by virtue of natural right, the individual is qualified to receive from the sovereign authority the guarantee of his exclusive right to that which he can acquire, as well as the assurance of being protected from harm. In the political discourse as well as in the sensibility of modern men, to possess one's own body appears as the condition for freedom. This article aims to demonstrate the long-standing of such a conception of selfrelationship within other traditions critical of liberalism, such as the Marxist theory of alienation or the feminist critique of corporeal subjection to patriarchy. If the reappropriation of one's body, wrenched from the grips of the powers that exploit it, can foster emancipation, it raises the question whether or not this entails the risk of repeating the underside of the liberal posture, that is, the affective disposition that leads men to see in others a threat against selfownership, of which the Hobbesian state of nature, the motive of another form of servitude, is a paradigmatic example. ; Au croisement d'une histoire purement livresque des idées politiques et de ce que l'on pourrait appeler une sociohistoire de la sensibilité, cet article pose que la rationalité politique moderne se fonde sur une forme de subjectivation singulière que désigne la notion de " propriété de soi-même ". Classiquement formulée par John Locke, l'idée voulant que la fin pour laquelle les hommes " se soumettent à un gouvernement, c'est de conserver leurs propriétés " suppose l'existence d'une propriété fondamentale de l'individu sur lui-même, un " droit de propriété sur sa personne " qui conditionne son pouvoir d'appropriation sur ses biens. Dans la même veine, Thomas Hobbes écrivait, quelques décennies plus tôt, que " parmi toutes les choses que chacun a en propriété, les plus chères sont sa vie et ses propres membres ", ces choses du corps grâce auxquelles sa liberté peut s'accomplir comme déploiement illimité de sa puissance vitale. À la racine de la doctrine libérale se trouve donc cette modalité du rapport à soi qui affirme que, se possédant lui-même en vertu d'un droit naturel, l'individu est dès lors qualifié à recevoir de l'autorité souveraine la garantie d'un droit exclusif sur ce qu'il peut s'approprier, de même que l'assurance d'être protégé des torts qui pourraient lui être faits. Avoir un corps en propre apparaît donc, dans le discours politique mais aussi dans la sensibilité des modernes, comme la condition de la liberté. L'article vise à démontrer la pérennité d'une telle conception du rapport à soi au sein de traditions critiques de la doctrine libérale, qu'il s'agisse de la théorie marxiste de l'aliénation ou de la critique féministe d'une corporalité asservie aux exigences du patriarcat. Si la réappropriation de son corps, son arrachement à l'emprise des puissances qui l'exploitent peuvent apparaître comme un moyen d'émancipation, la question se pose de savoir si cela ne risque pas de reconduire ce qui constitue l'envers de la posture libérale, soit cette disposition affective qui mène à voir en autrui une menace à la propriété de soi, dont l'état de nature hobbesien, motif d'un autre genre de servitude, offre l'exemple paradigmatique.
The New Political Economy1 is based on the postulate of homo politicus that Downs (1957) presents as the clone of homo oeconomicus, a rational agent mo- tivated by the maximisation of his material self-interest. Goodin and Roberts (1975) were the first to propose an alternative to the homo politicus postulate by introducing the notion of 'ethical voter' 2. The 'ethical voter' describes a rational agent who is not only motivated by the maximisation of his short term material self-interest but also by the promotion of what he considers as fair for the society as a whole. There have been so far only few attempts to model 'ethical voting'. Most of them liken 'ethical voting' to caring about the well-being of the worst-off when voting (see Snyder and Kramer (1988), Kranich (2001) and Galasso (2003)). Alesina and Angeletos (2005) constitute an exception. Following responsibility-based theories of justice, they assume that individuals share the conviction that one deserves the income on the basis of his skill and effort and that only luck creates unfair differences they are consequently willing to compensate. However, the 'responsibility cut' (Dworkin (1981)) used by Alesina and Angeletos (2005) lacks justification, should one consider the theoretical literature on fair redistribution or the empirical literature on individual opinions on distributive justice. I propose to analyze 'ethical voting' in a more comprehensive way. The thread of this work is a 'fair utility function'. More precisely, I specify in paper 1 a 'fair utility function' to model citizens' trade-off between their self-interest and some of their major concerns for fairness. Paper 2 and paper 3 rely on the 'fair utility function' to study voting behavior over the (re)distribution of economic surpluses in different contexts of democracy4. In paper 2, my coauthor and I compute the politico-economic equilibrium that emerges when citizens are endowed with the 'fair utility function'. We model the institutional setting of a typical Western democracy where political cleavages are mainly income-based. In paper 3, I estimate the 'fair utility function'. I base my estimation on survey data that I collected in an ethnically polarized democracy where political cleavages are mainly ethnic-based. Paper 1 investigates whether concerns for fairness influence the aggregate out- come in real life interactions so that economic analysis should complete the postulate of homo economicus with the postulate of homo ethicus. I conduct a three-step analysis addressing the following research questions: • Which are the main concerns for fairness that individuals are able to show? • Do these concerns for fairness influence the aggregate outcome in the eco- nomic field? • Do these concerns for fairness influence the aggregate outcome in the po- litical field? Based on experimental evidence, I identify three main concerns for fairness likely to influence individual behaviors besides self-interest: utilitarian altru- ism, 'Rawlsian' altruism and desert-sensitivity. Utilitarian altruism consists in maximizing the sum of all utilities. 'Rawlsian' altruism consists in maximizing the utility of the worst-off. Desert-sensitivity consists in weighting one's con- cerns for fairness towards others, should they be utilitarian altruistic concerns or 'Rawlsian' altruistic concerns, depending on these others' deservingness with respect to their responsibility characteristics. I find out that concerns for fairness have no impact on market aggregate out- comes, should I focus on markets involving complete contracts or on markets involving incomplete contracts. I provide evidence that concerns for fairness have a significant impact on po- litical aggregate outcomes. More particularly, concerns for fairness (utilitarian altruism, 'Rawlsian' altruism, and desert-sensitivity) seem to express through citizens' position on a liberalism/conservatism scale which ultimately impacts their voting behavior. However, evidence also shows that ethnic prejudice, an unambiguously unfair motivation, constitutes a serious challenger to individual concerns for fairness, even in the Western democratic context where political parties are officially divided along income-based, not ethnic-based, lines. My findings suggest that economic theory in general (and the New Political Economy in particular) should pay more attention to the modelling of ethical voting behaviors to improve its explanatory and predictive power. I propose a provisional 'fair utility function' to model citizens' trade-off between their self-interest and the three various concerns for fairness which are utilitarian altruism, 'Rawlsian' altruism and desert-sensitivity. • Which is the politico-economic equilibrium emerging in a society where individuals are endowed with the 'fair utility function'? We study a simple voting model where a unidimensional redistributive parame- ter is chosen by majority voting in a direct democracy where political cleavages are income-based. We allow for heterogeneities in productivities and preferences for consumption and leisure and incorporate the incentive effects of taxation. We show that in a society where altruistic preferences are desert-sensitive, (i) strictly lower levels of redistribution emerge in political equilibrium comparedto a society where altruistic preferences are not desert-sensitive and (ii) lower or equal levels of redistribution emerge in political equilibrium compared to a society where preferences for redistribution are purely egoistic. We then investigate the following research question: • Can our theoretical result help explain the differences between the Ameri- can and the European social contract? Using data from the International Social Survey Programme (ISSP) 1992 dataset, we provide empirical evidence that: (i) preferences for redistribution are not purely egoistic, (ii) desert-sensitivity induces lower support for redistribution and (iii) differences in desert-sensitivity hold between both continents, inducing lower support for redistribution among Americans compared to Europeans. We see two apparent explanations helping to understand why preferences for re- distribution are more desert-sensitive among individuals in the US than among individuals in Europe (see Alesina et al. (2001) and Alesina and Glaeser (2004) for an extensive discussion). First, the myth of the US being the 'land of op- portunity' greatly entrenched its customs. Meanwhile, European perceptions are influenced by the historical (from medieval times till the nineteenth cen- tury) division of society into classes, where birth and nobility were the main determinants of wealth and success. Second, the American belief of undeserv- ingness of the poor may reflect racial prejudice against the black minority. Poor white voters might reduce their support for redistribution when they believe that poor black citizens also benefit from redistribution (see Luttmer (2001) for strong empirical evidence). Roemer et al. (2007) find out that marginal income taxes would have been much higher when racial prejudice would have been absent. They believe that racial prejudice is the major underlying factor explaining why in the US, while the past twenty years were characterized by a sharp rise in inequality, the effective marginal income taxes have fallen. • In an ethnically polarized country, does aversion towards inter-ethnic in- equity induce citizens to vote for a party promoting an equitable allocation of national resources among ethnic groups?5 or, in other words, Could ethical voting help reduce risks of conflict in ethnically polarized countries? Relying on data collected among students from Addis Ababa University, my answer is threefold. First, I show that aversion towards inter-ethnic inequity significantly lowers university students' temptation to vote for their ethnic party. This finding is encouraging. Under my initial assumption that the degree of ethical concerns of university students constitute an upper bound of the degree of ethical concerns of the average citizen, this finding indeed suggests that ethical concerns could also influence his voting behavior. In other words, nationwide civic education programmes could be a promising conflict-reducing strategy in ethnically po- larized countries. Finkel (2002, 2003) provides evidence that civic education programs have a significant impact on participants' 'political tolerance', while his concept of 'political tolerance' is close to our notion of 'aversion towards inter-ethnic inequity'. Second, I find out that, though significant, the relative impact of ethical concerns is very small in comparison to the impact of ethnic group loyalty, an important determinant of ethnic voting. This finding is discouraging since it suggests that the relative impact of ethical concerns will be even lower across a more representative sample of the Ethiopian population. In other words, the 'return' on nationwide civic education programmes in terms of switch from ethnic voting to ethical voting is expected to be low. Third, I analyse the sociodemographic determinants of university students' aver- sion towards inter-ethnic inequity and ethnic group loyalty. I provide confirma- tion that some specific sociodemographic characteristics significantly (i) increase the degree of aversion towards inter-ethnic inequity and (ii) lower ethnic group loyalty. Those characteristics have in common that they reduce the 'psycholog- ical' distance between ethnic groups, like living in a cosmopolitan city and hav- ing parents belonging to different ethnic groups (see Atchade and Wantchekon (2006) for a first evidence). Besides, I find that ethnic group loyalty is par- ticularly strong among ethnic groups experiencing a severe level of grievance. Finally, evidence shows that aversion towards inter-ethnic inequity depends pos- itively on the income of the household in which the respondent grew up in. ; La politique de la Nouvelle Economy1 est basée sur le postulat de l'homo politicus qui Downs (1957) présente comme le clone de l'homo oeconomicus, un agent rationnel mo- tivé par la maximisation de son intérêt matériel. Goodin et Roberts (1975) ont été les premiers à proposer une alternative à l'homo politicus postulat en introduisant la notion de «électeur éthique» 2. Le «éthiques des électeurs »désigne un agent rationnel qui n'est pas seulement motivé par la maximisation de son matériel à court terme l'intérêt mais aussi par la promotion de ce qu'il considère comme équitable pour la société dans son ensemble. Il ya eu jusqu'ici que peu de tentatives pour le modèle «vote éthique». La plupart d'entre eux vote éthiques assimiler »pour veiller au bien-être des plus démunis au moment de voter (Voir Snyder et Kramer (1988), Kranich (2001) et Galasso (2003)). Alesina et Angeletos (2005) constituent une exception. À la suite de la responsabilité fondée sur théories de la justice, ils supposent que les individus partagent la conviction que l'on mérite le revenu, sur la base de ses compétences et de l'effort et que la chance ne crée différences injustes, ils sont donc prêts à compenser. Toutefois, le «Couper la responsabilité» (Dworkin (1981)) utilisé par Alesina et Angeletos (2005) n'a pas justification, doit-on considérer la littérature théorique sur la redistribution équitable ou la littérature empirique sur les opinions individuelles sur la justice distributive. Je me propose d'analyser «vote éthique» d'une manière plus globale. Le fil de ce travail est une «fonction d'utilité équitable». Plus précisément, je précise en papier 1 une «fonction d'utilité équitable» au modèle des citoyens compromis entre leur intérêt personnel et certaines de leurs préoccupations majeures pour l'équité. Livre 2 et document 3 compter sur la «fonction d'utilité équitable» pour étudier le comportement des électeurs au cours de la (re) distribution des excédents économiques dans différents contextes de democracy4. Dans le document 2, mon coauteur et je calculer l'équilibre politico-économique qui émerge quand les citoyens sont dotés de la «fonction d'utilité équitable». Nous modélisons les institutionnels création d'une démocratie occidentale typique où les clivages politiques sont principalement fondée sur le revenu. Dans le document 3, je estimer la «fonction d'utilité équitable». Je me base estimation des données d'enquête que j'ai pu recueillir dans une démocratie ethniquement polarisés où les clivages politiques sont principalement fondées sur l'ethnie. Document 1 cherche à savoir si les préoccupations d'équité pour l'influence sur l'ensemble- viennent dans les interactions réelles de sorte que l'analyse économique devrait compléter le postulat de l'homo economicus avec le postulat de l'homo ETHICUS. -Je effectuer une analyse en trois étapes l'étude des questions suivantes: • Quelles sont les principales préoccupations d'équité que les individus sont en mesure de spectacle? • Ne ces préoccupations pour l'équité influence le résultat global de l'éco- domaine économique? • Ne ces préoccupations pour l'équité influence le résultat global de la po- litical domaine? Sur la base de données expérimentales, je identifier trois principales préoccupations pour l'équité susceptibles d'influencer les comportements individuels en plus de l'intérêt: utilitaire ALTRU- ISM, «l'altruisme rawlsienne et désert sensibilité. l'altruisme utilitariste consiste à maximiser la somme de tous les services publics. «Altruisme rawlsienne» consiste à maximiser l'utilité des plus démunis. Desert sensibilité consiste en un coefficient de con- préoccupations d'équité envers les autres, devraient-ils être utilitaires préoccupations altruistes ou «préoccupations altruistes rawlsienne», selon le caractère méritoire de ces autres avec fonction de leurs caractéristiques responsabilité. Je trouve que les préoccupations d'équité n'ont pas d'impact sur le marché global hors vient, dois-je mettre l'accent sur les marchés portant sur des contrats complets ou sur les marchés impliquant des contrats incomplets. Je fournis des éléments de preuve que les préoccupations d'équité ont un impact significatif sur le Po- litical résultats globaux. Plus particulièrement, les préoccupations d'équité (utilitaires l'altruisme, «l'altruisme rawlsienne», et le désert de sensibilité) semblent exprimer à travers citoyens position sur une échelle de libéralisme conservatisme qui a un impact à terme leur comportement de vote. Toutefois, la preuve montre également que les préjugés ethniques, une ambiguïté déloyale motivation, constitue un concurrent sérieux aux préoccupations individuelles pour l'équité, même dans le contexte occidental de démocratie où les partis politiques sont officiellement répartis le long de revenus, pas à base ethnique, des lignes. Mes résultats suggèrent que la théorie économique en général (et les nouveaux enjeux politiques Économie en particulier) devrait accorder plus d'attention à la modélisation de l'éthique les comportements de vote pour améliorer sa capacité explicative et prédictive. Je propose à titre provisoire «fonction d'utilité équitable» au modèle des citoyens compromis entre leurs l'intérêt et les trois différentes préoccupations d'équité qui sont utilitaires l'altruisme, «l'altruisme rawlsienne et désert sensibilité. • Quel est l'équilibre politico-économique émergent dans une société où les individus sont dotés de la «fonction d'utilité équitable»? Nous étudions un modèle simple de vote où une redistribution unidimensionnelle para- ter est choisi par vote à la majorité dans une démocratie directe où les clivages politiques sont fondées sur le revenu. Nous tenons compte de l'hétérogénéité dans les préférences et les productivités à la consommation et de loisirs et d'intégrer les effets incitatifs de la fiscalité. Nous montrons que dans une société où les préférences altruistes sont désertiques sensibles, (i) strictement niveaux inférieurs de la redistribution émerger dans comparedto équilibre politique d'une société où les préférences ne sont pas altruistes désert sensibles et (ii) inférieur à ou des niveaux équivalents de redistribution émerger dans l'équilibre politique par rapport à un société où les préférences pour la redistribution sont purement égoïstes. Nous avons ensuite étudier la question de recherche suivante: • Peut notre résultat théorique aider à expliquer les différences entre les Améri- peut et du contrat social européen? En utilisant les données de l'International Social Survey Programme (ISSP) 1992 dataset, nous fournir des preuves empiriques que: (i) les préférences pour la redistribution ne sont pas purement égoïste, (ii) du désert sensibilité induit support inférieur pour la redistribution et (iii) les différences dans le désert sensibilité tenir entre les deux continents, induisant support inférieur pour la redistribution entre les Américains contre les Européens. Nous voir deux explications apparentes aide à comprendre pourquoi les préférences pour les re- de distribution sont plus sensibles du désert entre les individus aux États-Unis que chez personnes en Europe (voir Alesina et al. (2001) et Alesina et Glaeser (2004) pour une discussion approfondie). Tout d'abord, le mythe des Etats-Unis étant le "pays de l'op- portunity «fortement enracinées ses coutumes. Pendant ce temps, les perceptions européennes sont influencés par les historiques (de l'époque médiévale jusqu'à la dix-neuvième de la CEN- siècle), une division de la société en classes, où la naissance et la noblesse ont été les principaux déterminants de la richesse et de succès. Deuxièmement, la croyance américaine de undeserv- disponibilité manifestée des pauvres peuvent refléter les préjugés raciaux contre la minorité noire. Pauvres électeurs blancs pourraient réduire leur soutien à la redistribution quand ils croient que les pauvres citoyens noirs aussi profiter de la redistribution (voir Luttmer (2001) pour de solides preuves empiriques). Roemer et al. (2007) constatent que marginal impôt sur le revenu aurait été beaucoup plus élevé lorsque les préjugés raciaux aurait été absent. Ils croient que les préjugés raciaux est le principal facteur qui sous-tendent expliquant pourquoi les États-Unis, tandis que les vingt dernières années ont été caractérisées par une forte hausse des inégalités, les impôts en vigueur du revenu marginal ont chuté. • Dans un pays ethniquement polarisés, ne aversion envers inter-ethniques en l'équité amener les citoyens à voter pour un parti de promouvoir une répartition équitable des ressources nationales entre les groupes ethniques? 5 ou, en d'autres termes, Pourriez vote éthiques aider à réduire les risques de conflit dans des environnements ethniquement polarisés pays? S'appuyant sur des données recueillies auprès des étudiants de l'Université d'Addis-Abeba, mon réponse est triple. Tout d'abord, je montre que l'aversion envers l'inégalité inter-ethniques réduit considérablement la tentation des étudiants universitaires à voter pour leur parti ethnique. Cette constatation est encourageant. Sous mon hypothèse de départ que le degré de préoccupations éthiques des étudiants constituent une limite supérieure du degré de préoccupations d'ordre éthique du citoyen moyen, cette constatation suggère en effet que les préoccupations éthiques pourraient également influer sur son comportement de vote. En d'autres termes, l'éducation civique à l'échelle nationale programmes pourraient être une stratégie prometteuse de réduction des conflits dans des environnements ethniquement po- tif pays. Finkel (2002, 2003) fournit la preuve que l'éducation civique programmes ont un impact significatif sur la tolérance des participants «politique», tandis que son concept de «tolérance politique» est proche de notre notion de «aversion envers l'inégalité inter-ethnique ». Deuxièmement, je trouve que, bien que significative, l'impact relatif des préoccupations d'ordre éthique est très faible par rapport à l'impact de la loyauté envers le groupe ethnique, un important facteur déterminant du vote ethnique. Ce résultat est décourageant, car elle suggère que l'impact relatif des préoccupations d'ordre éthique sera encore plus faible sur une plus échantillon représentatif de la population éthiopienne. En d'autres termes, le «retour» sur les programmes d'éducation civique à l'échelle nationale en termes de passage du vote ethnique au vote à l'éthique devrait être faible. Troisièmement, je analyser les déterminants socio-démographiques des étudiants de l'Université moyenne- sion vers l'inégalité inter-ethnique et loyauté envers le groupe ethnique. Je fournis des confir- tion que certaines caractéristiques socio-démographiques spécifiques de façon significative (i) augmenter le degré d'aversion pour l'inégalité inter-ethnique et (ii) inférieur à un groupe ethnique fidélité. Ces caractéristiques ont en commun qu'elles réduisent la «psycholo- iCal «distance entre les groupes ethniques, comme vivre dans une ville cosmopolite et HAV- ING parents appartenant à différents groupes ethniques (voir Atchade et Wantchekon (2006) pour une première preuve). D'ailleurs, je trouve que la fidélité groupe ethnique est par- particulièrement forte parmi les groupes ethniques connaît un niveau sévère de grief. Enfin, il est prouvé que l'aversion envers l'inégalité inter-ethnique dépend pos- itively sur le revenu du ménage dans lequel le répondant a grandi po
Les revenus comme le capital des femmes sont inférieurs à ceux des hommes, mais la propriété même de l'argent par les femmes inquiète le corps social. Le féminisme a de longue date abordé ces questions, qu'il s'agisse de leur mode de vie, de leur corps ou de leur subjectivité, l'autonomie des femmes a une dimension économique. Les politiques publiques tiennent compte du genre de façon croissante : l'émancipation des femmes passera-t-elle par une transformation des usages de l'argent public ?
The shock therapy initiated by Yegor Gaidar, at the expense of a policy known as "gradualism", profoundly changed the Soviet system. The aim was to reorganise Russia's management bodies and state power, introduce a national Russian currency, restructure the general price level and embark on a process of privatisation of state-owned enterprises by means of vouchers, distinguishing between firms that had to be privatised and those that were not. The price to be paid to democracy was considered high, but mandatory. It was also a question of combating an unprecedented economic crisis and establishing the political and economic foundations of a new capitalism. Criticism of this strategy focused on the excessive violence of this policy, which was also considered to be foreign-inspired (especially by international organisations) and dangerous for international peace. A 'russian-style' capitalism was then put in place, with the additional difficulty of simultaneously carrying out the economic transition and the accelerated conversion of the military-industrial complex. ; Article traduit en russe Résumé : La thérapie de choc engagée par Yegor Gaidar, au détriment d'une politique dite du « gradualisme » a profondément modifié le système soviétique. Il s'agissait de réorganiser les organes de gestion et du pouvoir d'Etat de la Russie, d'introduire une monnaie nationale russe, de restructurer le niveau général des prix et de s'engager dans un processus de privatisation des entreprises publiques, au moyen de vouchers, en distinguant les firmes à privatiser obligatoirement de celles qui en étaient interdites. Le prix à payer à la démocratie était jugé élevé, mais obligatoire. Il s'agissait en outre de lutter contre une crise économique sans précédent et de mettre en place les bases politiques et économiques d'un nouveau capitalisme. Les critiques formulées à l'encontre de cette stratégie portaient sur la violence excessive de cette politique jugée par ailleurs inspirée par l'étranger (et notamment par les organisations ...
The shock therapy initiated by Yegor Gaidar, at the expense of a policy known as "gradualism", profoundly changed the Soviet system. The aim was to reorganise Russia's management bodies and state power, introduce a national Russian currency, restructure the general price level and embark on a process of privatisation of state-owned enterprises by means of vouchers, distinguishing between firms that had to be privatised and those that were not. The price to be paid to democracy was considered high, but mandatory. It was also a question of combating an unprecedented economic crisis and establishing the political and economic foundations of a new capitalism. Criticism of this strategy focused on the excessive violence of this policy, which was also considered to be foreign-inspired (especially by international organisations) and dangerous for international peace. A 'russian-style' capitalism was then put in place, with the additional difficulty of simultaneously carrying out the economic transition and the accelerated conversion of the military-industrial complex. ; Article traduit en russe Résumé : La thérapie de choc engagée par Yegor Gaidar, au détriment d'une politique dite du « gradualisme » a profondément modifié le système soviétique. Il s'agissait de réorganiser les organes de gestion et du pouvoir d'Etat de la Russie, d'introduire une monnaie nationale russe, de restructurer le niveau général des prix et de s'engager dans un processus de privatisation des entreprises publiques, au moyen de vouchers, en distinguant les firmes à privatiser obligatoirement de celles qui en étaient interdites. Le prix à payer à la démocratie était jugé élevé, mais obligatoire. Il s'agissait en outre de lutter contre une crise économique sans précédent et de mettre en place les bases politiques et économiques d'un nouveau capitalisme. Les critiques formulées à l'encontre de cette stratégie portaient sur la violence excessive de cette politique jugée par ailleurs inspirée par l'étranger (et notamment par les organisations ...
The shock therapy initiated by Yegor Gaidar, at the expense of a policy known as "gradualism", profoundly changed the Soviet system. The aim was to reorganise Russia's management bodies and state power, introduce a national Russian currency, restructure the general price level and embark on a process of privatisation of state-owned enterprises by means of vouchers, distinguishing between firms that had to be privatised and those that were not. The price to be paid to democracy was considered high, but mandatory. It was also a question of combating an unprecedented economic crisis and establishing the political and economic foundations of a new capitalism. Criticism of this strategy focused on the excessive violence of this policy, which was also considered to be foreign-inspired (especially by international organisations) and dangerous for international peace. A 'russian-style' capitalism was then put in place, with the additional difficulty of simultaneously carrying out the economic transition and the accelerated conversion of the military-industrial complex. ; Article traduit en russe Résumé : La thérapie de choc engagée par Yegor Gaidar, au détriment d'une politique dite du « gradualisme » a profondément modifié le système soviétique. Il s'agissait de réorganiser les organes de gestion et du pouvoir d'Etat de la Russie, d'introduire une monnaie nationale russe, de restructurer le niveau général des prix et de s'engager dans un processus de privatisation des entreprises publiques, au moyen de vouchers, en distinguant les firmes à privatiser obligatoirement de celles qui en étaient interdites. Le prix à payer à la démocratie était jugé élevé, mais obligatoire. Il s'agissait en outre de lutter contre une crise économique sans précédent et de mettre en place les bases politiques et économiques d'un nouveau capitalisme. Les critiques formulées à l'encontre de cette stratégie portaient sur la violence excessive de cette politique jugée par ailleurs inspirée par l'étranger (et notamment par les organisations ...
International audience ; Fugier, P. (2012). « La complexe captation du sensible », SociologieS, Grands résumés, La démocratie insensible, URL : http://sociologies.revues.org/3758 Comme le précise d'emblée l'auteur, l'originalité de son ouvrage réside dans le fait que sa sociologie critique du libéralisme se réalise par le prisme de la subjectivité. L'approche se veut donc compréhensive, attentive au sens que les individus donnent à leurs actions, à leur vécu singulier de la modernité libérale ou encore à leur sensibilité, conçue comme « la modalité d'un rapport à soi » et « d'un rapport au monde ». Autant d'aspects qui constituent le registre existentiel de la réalité sociale, lequel tend à être négligé par les sociologies critiques, trop souvent focalisées sur les registres macroéconomique, idéologique ou organisationnel des phénomènes sociaux. Une autre sociologie critique s'avère néanmoins elle aussi « sensible » au sensible, la sociologie clinique. C'est avant tout à partir de ce paradigme que nous discuterons cet ouvrage, pour en soulever autant la portée heuristique que quelques-uns de ses points aveugles. La thèse critique du libéralisme de Matthieu de Nanteuil affirme que sa bureaucratie, son positivisme et son rationalisme outranciers étouffent et négligent la subjectivité des individus. Ce que nous pouvons traduire dans le langage de l'analyse institutionnelle par la mise en suspens ou le refoulement (la mise à l'écart) de leurs capacités instituantes ou encore de leur empowerment (leur pouvoir d'action). En s'inspirant de l'actionnalisme tourainien, Matthieu de Nanteuil défend quant à lui que la prise de contrôle des individus de leur propre « historicité » constitue le principal enjeu des luttes collectives dans lesquelles ils s'engagent et par lesquelles ils font, défont et refont le droit et la politique de leur société, parfois « au péril de leur vie ». Mais ce sont davantage des « classes objets » qui se trouvent aujourd'hui instituées, dont la subjectivité est réduite à leur objectivation, pour ...
Embryos and corpses are often presented as unidentified legal objects, in between people and things. However, a detailed analysis of French case law and statute law shows that the classification of bodies is not unclear, but eluded. The extreme political sensitivity of the matter leads to the construction of a subdivided law, offering one-time solutions to specific questions, without due regard to categorical coherence. Most of the doctrine seems to elude the political dimension of this construction and presents classification as an actual question of legal knowledge. Resorting to extraneous disciplines (biology, psychoanalysis, philosophy…) in order to identify the nature of the bodies, authors seem to repeat a prescriptive approach based on natural law theory even if they often deny it.In contrast, a historical approach of classification and legal systems applied to embryos and corpses reveals that the main issue is that the bodies' categories induced by law are above all hierarchization. All bodies do not benefit from the same legal protection and the status of embryos and corpses very often reflects existing hierarchies between individuals – distinctions based on social level, religion, gender, ethnicity… Hence a question arises as to possible solutions to this manifold categorization of bodies : should the law be relaxed in isolated cases or should a more radical transformation of the law be considered ? ; Entre les personnes et les choses, les embryons et les cadavres sont souvent représentés comme des objets juridiques non-identifiés. Cependant, une analyse détaillée du travail de la jurisprudence et du législateur dans l'élaboration de leur de leur régime montre que la qualification des corps n'est pas tant imprécise qu'éludée. L'extrême sensibilité politique de la question conduit à la construction d'un droit fractionné, proposant des solutions ponctuelles à des questions précises, sans véritable souci de cohérence catégorielle.Pourtant, présentant la qualification comme une véritable question de ...
Embryos and corpses are often presented as unidentified legal objects, in between people and things. However, a detailed analysis of French case law and statute law shows that the classification of bodies is not unclear, but eluded. The extreme political sensitivity of the matter leads to the construction of a subdivided law, offering one-time solutions to specific questions, without due regard to categorical coherence. Most of the doctrine seems to elude the political dimension of this construction and presents classification as an actual question of legal knowledge. Resorting to extraneous disciplines (biology, psychoanalysis, philosophy…) in order to identify the nature of the bodies, authors seem to repeat a prescriptive approach based on natural law theory even if they often deny it.In contrast, a historical approach of classification and legal systems applied to embryos and corpses reveals that the main issue is that the bodies' categories induced by law are above all hierarchization. All bodies do not benefit from the same legal protection and the status of embryos and corpses very often reflects existing hierarchies between individuals – distinctions based on social level, religion, gender, ethnicity… Hence a question arises as to possible solutions to this manifold categorization of bodies : should the law be relaxed in isolated cases or should a more radical transformation of the law be considered ? ; Entre les personnes et les choses, les embryons et les cadavres sont souvent représentés comme des objets juridiques non-identifiés. Cependant, une analyse détaillée du travail de la jurisprudence et du législateur dans l'élaboration de leur de leur régime montre que la qualification des corps n'est pas tant imprécise qu'éludée. L'extrême sensibilité politique de la question conduit à la construction d'un droit fractionné, proposant des solutions ponctuelles à des questions précises, sans véritable souci de cohérence catégorielle.Pourtant, présentant la qualification comme une véritable question de connaissance du droit, une partie de la doctrine semble parfois éluder la dimension politique de cette construction. Recourant , pour identifier la nature des corps, à des disciplines extérieures au droit (biologie, psychanalyse, philosophie…) sans toujours mettre en lumière les difficultés épistémologiques liées à cette démarche, les auteurs renouvellent en la matière une approche jusnaturaliste prescriptive qui ne dit pas toujours son nom.Or, l'étude de l'évolution des qualifications et des régimes appliqués aux embryons et aux cadavres montre que le véritable problème est surtout que les catégories établies entre les corps par le droit sont avant tout des classements. Tous les corps ne bénéficient pas de la même protection du droit et le statut des embryons et des cadavres reflète bien souvent les hiérarchies existant entre les personnes : distinctions sociales, religieuses, genrées, racialisées etc. Se pose alors la question des remèdes possibles à ces multiples catégorisations des corps : assouplissements ponctuels ou transformation radicale du droit ?