Extrait du corpus d'Orléans, réalisé dans le cadre de l'Enquête SocioLinguistique à Orléans à la fin des années 1960. ; 01 RR depuis 1958: il a fait un an de lycée, école normale; nommé CEG, près de Montargis, revenu à Orléans après un an; femme travaille, préparatrice en pharmacie03 pas grand'chose d'attirant à Orléans (entrée de la femme du témoin) insuffisance plan sportif04 siT1 enseigne éducation physique dans CEG (de la 6ème à la 3ème); l'installation sportive - aucun abri en temps mauvais pour travaillerT4 kinésithérapeute lui aurait plu - pas tellement connu à l'époqueEXTRA RR le quartier de St Jean de Braye: des grosses entreprises plutôt que des industries se sont installées à la zone industrielle - un quartier résidentielEXTRA RR les élèves: ramassage scolaire rural, enfants de cadres IBM; différence frappante: enfants de la campagne moins durs, s'intéressent plus à l'enseignementRR Q. différentes façons de s'exprimer des gosses? oui: pas mal de difficultés d'expression - importance milieu familial; influence de la langue dans développement de l'enfantQ. rapports entre gosses de la campagne et de la ville? ne font absolument pas de différences; le sport les unifieE7 RR cours complémentaires (primaires) remplacés par CEG; CEG transformés en CES, rattachés à l'enseignement secondaire - problèmes pour corps enseignement primaireQ. le but des CES? encore à se demander: intègre et le classique et les classes de transition; mobilité CEG/secondaire RR Q. CES/lycée? lycée prolongement du CES; suppression progressive des (petites?) classes (comparaison enseignement polyvalent anglais) problème manque de crédits pour la réformeP4 RR témoin Secrétaire Syndicat National des Instituteurs; ont fait grève générale; gouvernement a bien joué en consultant corps de métier l'un après l'autre - travail se reprenait petit à petit; hostilité des parents bourgeois contre instituteurs en grève; manque de débouchés une des causes profondesE2 RR pas pour le latin - permet quand même d'aboutir à certaines choses; aide pour le français, a un certain prestige; (MB nie nécessité pour français - discussion)E3 plutôt maths (femme : français) tendance de l'éducation à se mathématiserRR Q. les grands ensembles - c'est la ruche: aucun aménagement pour jeux d'enfants; centre social, amicale des locataires limitée; aucun café; le centre commercial; on ne connaît pas les voisinsL1 le sport - est entraîneur du club rattaché à l'écoleL3 travaille chez ami dans station service pour passer le temps - le trouve agréable - loue villa pendant 1 mois (à Royan)RR Q. Qualité de professeur Education Physique? refusé à la visite médicale, donc pas de CREPS: a trouvé biais quand même pour enseigner éducation physique; femme passe CAP pharmacie: critique des examens de ce qu'on doit apprendre par coeurP9 oui blocs ouvriers/rues guindées du centre; inégalités de revenu, les étrangers des vieux quartiersRR Q. Orléans ville bourgeoise froide? vrai ; comparaison Gien - ville où la municipalité fait des effortsQuestionnaire sociolinguistique (intermède: femme décrit comment on fait des cerises à l'eau de vie)quelques questions du questionnaire fermé: télé, radio, cinéma, photo, peinture, musique, théâtre(RR: MC prise d'assaut par les étudiants) journaux, livres;questionnaire sociolinguistique (suite)arrivée de PB et BVquestionnaire fermé (début)RR le référendum - regrette qu'on le transforme en plébisciste (coupure de 87 secondes)l'enquête; les immeubles réservés aux fonctionnaires; les vacances dernières (de Pâques) - stage de basket; RR - évolution de l'enseignement du sport, une discipline secondaire ; Identifiant du témoin : MG 475 Homme, 26 ans (né en 1943 à Gien), instituteur chargé d'EPS. Enregistré par Michel Blanc( Patricia Biggset Bernard Vernierarrivent vers la fin de l'interview), le 11 avril 1969 au domicile du témoin ; intervention de la femme du témoin. Questionnaires enregistrés : questionnaire sociolinguistique questionnaire ouvert (questions 01-04 ; T4-T7 ; T9 ; T11 ; T17 ; L1-L7 ; E1-E6 ; P1 ; P4 ; P9-P11) ; questionnaire fermé. Classe politique du témoin : sympathie communisme . Remarque : interview à trois, devient conversation générale ; intérêt pédagogique : très riche enseignement secondaire, les CEG, CES du point de vue des enseignants ; mai 1968. Acoustique : bonne : voix claires.
L'adoption de mesures d'austérité pour surmonter la crise des dettes souveraines de ces dernières années a accentué la fragilité des syndicats en tant qu'institutions, en mettant aussi à l'épreuve leur capacité de résistance en tant que mouvements. Il n'en demeure pas moins que les syndicats ont cherché à réagir, en s'insurgeant contre les politiques d'austérité. Toutefois, le syndicalisme demeure «orgueilleusement seul», touché par des divisions internes et influencé par des tendances partisanes, semblant dès lors peu enclin à former des alliances avec d'autres groupes et mouvements. Ces derniers, pourtant, partagent souvent des préoccupations semblables à celles des syndicats (la lutte contre la précarité au travail en constituant le meilleur exemple).Dans la première partie de l'article, nous synthétisons quelques-unes des mesures d'austérité, décrivons brièvement les deux principales confédérations syndicales portugaises ainsi que certains acteurs socioprofessionnels, et analysons leurs discours face à la crise. Dans la seconde partie, nous abordons les caractéristiques et les moments principaux des réactions syndicales et de la protestation sociale plus ample face à l'austérité. Finalement, nous identifions certains défis externes et internes auxquels le syndicalisme est confronté au Portugal. D'une part, les syndicats doivent résister aux pressions externes dictées par les politiques d'austérité; d'autre part, ils doivent adopter une action proactive «à partir de l'intérieur», en s'ouvrant à de nouveaux publics (travailleurs précaires non syndiqués, fortement touchés par la crise et l'austérité) et, par conséquent, à de nouvelles formes de protestation sociale. La création d'un syndicat dans le secteur de la musique, du spectacle et de l'audiovisuel et la lutte dans un centre d'appels dans le secteur de la santé sont, à cet égard, deux défis à l'autonomie et à la rénovation des pratiques syndicales, et elles constituent, peut-être, la voie d'un «syndicalisme de travailleurs précaires», inexistant jusqu'à présent. ; In recent years, the adoption of austerity measures to overcome the sovereign debt crisis has highlighted the weakness of trade unions as institutions, but has also represented a test of the latter's capacity to offer up resistance as a movement. It is a fact that trade unions have sought to react against austerity policies. However, trade unionism continues to soldier on "proudly" yet alone, internally divided and influenced by partisan tendencies, and little disposed to form alliances with other groups/movements that are also targeting the precariousness of the world of work.The first part of the article summarizes some of the austerity measures that have been adopted and presents the main Portuguese trade union confederations and socio-occupational actors as well as their discourses regarding the crisis. The second part identifies the key moments of trade union reaction and social protest against the austerity measures (highlighting both strikes and large social demonstrations). The third and last part points out some external and internal challenges currently facing trade unionism in Portugal. On the one hand, trade unions have to resist the external pressures caused by austerity policies; on the other hand, they need to adopt purposeful action "from within," opening up to new audiences (precarious and non-unionized workers, also strongly affected by the crisis and austerity measures) and therefore to new forms of articulation of social protest. The creation of a trade union in the music, show business and audiovisual sector and the struggle in a call center in the health sector are, in this regard, two challenges to the autonomy and renewal of trade union practices, perhaps pointing the way to a "trade unionism of precarious workers," heretofore non-existent. ; La adopción de medidas de austeridad para superar la crisis de la deuda soberana en los últimos años ha puesto en evidencia la debilidad de los sindicatos como instituciones, y se presenta al mismo tiempo como un desafío a su capacidad de resistencia como movimiento.Es un hecho que los sindicatos han tratado de reaccionar contra las políticas de austeridad. Sin embargo, el sindicalismo continúa «orgullosamente sólo», dividido internamente e influenciado por tendencias partidistas y poco disponible a formar alianzas con otros grupos/movimientos también interesados en la lucha contra la precariedad del mundo del trabajo.En la primera parte del artículo, se sintetizan algunas de las medidas de austeridad y se caracterizan brevemente las dos principales confederaciones sindicales de Portugal y algunos actores socio-profesionales, así como sus discursos relacionados con la crisis. La segunda parte identifica los momentos clave de la reacción sindical y la protesta social contra la austeridad (destacando las huelgas, por una parte, y las grandes protestas sociales, de otra parte). Por último, en la tercera parte se identifican algunos retos externos e internos que enfrenta el movimiento sindical en Portugal. Por un lado, los sindicatos tienen que resistir a las presiones externas resultantes de las políticas de austeridad; por el otro, los sindicatos deben adoptar una acción de tipo propositivo «desde dentro», abriéndose a nuevos públicos (trabajadores precarios y no sindicalizados, también fuertemente afectados por la crisis y la austeridad) y, por lo tanto, a las nuevas formas de articulación de la protesta social. La creación del sindicato en la industria de la música, espectáculo y audiovisual, o la lucha en un centro de llamadas en el sector de la salud son, en este sentido, dos retos para la autonomía y la renovación de las prácticas sindicales, que indican quizás el camino hacia un «sindicalismo de trabajadores precarios», inexistente entonces.
According to a new "textual criticism" by a scholar, the Yuan drama 'Baiyueting'of Guan Hanqing was adapted from the South tune "Baiyueting" The paper focuses on the status of the North tune "Baiyueting" and the poetry-related areas of the South tune "Baiyueting" after citing the wrong textual criticism. From the perspective of the development of the Chinese drama art history, the paper makes a deep ,penetrating and full analysis of the relations between the two and relative issues. As a result, the academic propositions are confirmed, such as "the North tune' Baiyueting' was created by Guan Hanqing on the basis of his own experiences in politics in the early stage of his creation", "The South tune 'Baiyueting'was created in the mid-Yuan dynasty by a person living in Hangzhou called Shihui by thinking over and over again of the North tune'Baiyueting'","The two stages of the booming of the north tune'Baiyueting' and the development of the South tune 'Baiyueting' are two continual stages in the development history of the Chinese drama art, which are also by no means irreversible", thus providing the academic support with new facts and the notion of original poetry for the rewriting or revising the development history of the Chinese drama. Keywords: the North tune'Baiyueting', the South tune 'Baiyueting', Place in the History of Literature, Old Edition of the Capital of Yan, Think over, Poetry-related area Résumé Un certain savant a récemment proclamé que Le Pavillon de l'adoration de la Lune de Guan Hanqing fut adapté du théatre du Sud du même nom. Cet essai, partant de la place littéraire de l'opéra du Nord Pavillon et le champ de lien de la versification du théaâtre du Sud Pavillon, analyse de façon approfondie et minutieuse leurs relations et des problèmes concernés sous l'angle du développement de l'art théâtral chinois. Cette recherche a abouti à confirmer les thèmes académiques comme « l'opéra du Nord Pavillon, originaire de Guan Hanqing, fut créé au début de sa carrière littéraire et inspiré de son expérience politique. » ; « le théâtre du Sud Pavillon fut adapté de l'ancienne édition de la capitale Yan par un habitant de Hangzhou Shi Hui en ajoutant de la musique et de la parole » ; « la prospérité de l'opéra du Nord et l'essor du théâtre du Sud constituent deux phases étroitement liées dont la relation d'héritage est irréversible dans l'histoire de l'art théâtral chinois.», et à fournir un soutien académique doté de nouvelles découvertes de fait et de la théorie de la versification des créations originales pour la révision de l'histoire de développement de l'art théatrâl chinois. Mots-clés: opéra du Nord Le Pavillon de l'adoration de la Lune ; théâtre du Sud Le Pavillon de l'adoration de la Lune , place littaraire, anncienne édition de la capitale Yan, champ de lien de la versification 摘要 有學者新近"考證"出"關漢卿的《拜月亭》雜劇是根據南戲改編的"。本文援此失敗的"考據結論"切入,著眼于北曲《拜月亭》的文學史地位與南戲《拜月亭》的詩學關聯域,對二者的關係及相關問題從中國戲曲藝術歷史發展的角度,作了深入、精微、詳實的考索與辯析,使"北曲《拜月亭》系關漢卿創作生涯早期取材於個人特殊政治情感遭際的原創作品"、"南戲《拜月亭》為元中葉杭州人施惠'翻騰燕都舊本'而成的'填詞和曲'作品"、"北曲鼎盛與南戲勃興是中國戲曲發展史上兩個前後銜接且傳承關係絕對不可逆轉的發展階段"等學術命題得到了確證,為重寫或改寫中國戲曲發展史,提供了具有新的事實發現及原創詩學理念的學術支持。 關鍵詞:北曲《拜月亭》;南戲《拜月亭》;文學史地位;燕都舊本;翻騰;詩學關聯域
In this study, the public dance or ball (the principal type of public fête in France: more than 50 percent of events, with 150,000 every year) is used to examine on the one hand the relations between social processes, and on the other, spatial conceptions, forms and structures and temporal practices emphasizing a major change. Indeed, though the ball may be perceived as outdated, this activity is thriving, and adjusts to a changing society. It still plays an important part in the shaping of spatial relations and the framing of territories, and also makes it easier to observe them: 30 percent of the French go out dancing every year - twice as many in some regions.This study draw on various sources so as to show the diversity of the phenomenon at various levels. It reveals that the standard pattern—that of the public ball, an open ball inherited from republican tradition—is fading. Organised by local authorities whose legitimacy it reinforces, this republican ball contributes to the cohesion of the community and offers its members a clear image of that community.Meanwhile, new and more selective forms of socialisation are developing rapidly, in accordance with the specific lifestyle of extremely mobile commuters living in the suburbs. A drift towards more autonomy can be noticed in this space that until now has been considered a cross between town and country.Furthermore, underprivileged and isolated rural spaces develop a specific form of festive meal-with dancing that is suited to their demographic situation.In all these balls, small groups of people seem to play a decisive role. Their influence is due to the prestige they enjoy, which is reinforced by their ability to structure local communities through the planning of such events. It now seems that legitimacy is shifting:•from a political legitimacy to a private one.•from territorial structuration under a dominant spatial logic to social, elective and even segregative structuring.•from an elected member representing a community to a leisure supplier and sometimes a charismatic leader.•from citizen to consumer and even worshipper.•from mythic feast refounding the community to utopia: the dream of a perfect community, grafted on an indistinct real space and without any symbolic territorial signification.The extent of those changes, especially in the northern and eastern parts of the country, in the metropolitan areas, reveals that the decline of spatial, social and political bonds is far more advanced than is usually thought. ; La sortie au bal concerne chaque année 30 % des Français, le double dans plusieurs régions. A rebours d'une image désuète, cette activité bien vivante s'adapte aux mutations de la société et, avec 160 000 bals par an (1 pour 350 habitants), ne connait pas le déclin qu'on lui prête. Pour le géographe, ils se révèlent intéressants à deux titres. Avec une moyenne de 4,5 bals par commune et par an, ils jouent toujours un rôle important dans la structuration des relations spatiales et l'institution des territoires. Ils facilitent aussi l'observation de celles-ci, généralement difficile à mener de manière rigoureuse.Avec cette préoccupation, l'étude utilise des données nombreuses de très bonne qualité (les relevés de la SACEM, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Pour montrer la diversité de cette activité à quatre niveaux d'échelle, du national au local, ces données sont aussi variées; on y adjoint donc des informations fournies par deux enquêtes, l'une auprès d'orchestres, l'autre réalisée dans des bals, et enfin une observation plus générale sur environ deux cent bals. S'y ajoutent des informations fournies par des organismes officiels: Ministère de la Culture, INSEE (RGP, enquête sociale, Inventaire Communal). La densité de cette information permet des synthèses précises, sous forme de graphiques ou de typologies. Cela a conduit à la réalisation d'environ cent cinquante cartes dont une soixantaine ont été retenues dans l'étude.Celle-ci remet en question un certain nombre de clichés tels que ceux d'un bal des jeunes, d'un bal exclusivement rural, d'un bal populaire en soulignant son rôle politique. L'étude privilégie cet angle d'observation afin de mettre en valeur des évolutions importantes dans la relation des communautés à leur territoire.Elle fait apparaître le recul du modèle dominant (60 % de l'ensemble des manifestations), le bal public, bal ouvert hérité de la tradition républicaine. Très encadré par les autorités municipales dont il renforce la légitimité, il contribue à la cohérence de la collectivité localisée et donne à ses membres une forte visibilité de celle-ci. Il reste néanmoins déterminant sur de vastes portions du territoire: le Massif Central, le Sud, particulièrement le Sud-Ouest, mais aussi -bien que différent et plus rare- dans le centre des grandes agglomérations; d'une manière générale, c'est le cas partout où la relative stabilité de la population ces dernières décennies n'a pas modifié trop en profondeur les liens forts du groupe au territoire et où les autorités municipales gardent une légitimité importante.En même temps, se développent rapidement de nouvelles formes de socialisation plus sélectives, adaptées aux modes de vie spécifiques des populations très mobiles de larges périphéries urbaines. En effet, les repas dansants y progressent au rythme de 2 à 4 % l'an. On assiste ainsi à une processus d'autonomisation des comportements dans ces espaces considérés jusqu'alors comme intermédiaires entre villes et campagnes. Leur situation n'est plus transitoire avant une consolidation; il s'agit bien d'une pérennisation.Ces bals reposent sur des associations dont la légitimité n'est plus la même que celle des autorités municipales. Refusant la large mixité sociale qui caractérise les bals ouverts, elle pratiquent la sélection de leur clientèle et se ferment pour éviter toute intrusion indésirable et déqualifiante. Elles la recrutent dans un réseau installé sur une aire beaucoup plus vaste et mal définie, sinon par la distance. Elles refusent ainsi l'idée de l'institution symbolique d'un territoire local commun à tous ses habitants. Du bal républicain on évolue ainsi vers les loisirs, mais on voit même parfois s'ébaucher la constitution de communautés rêvées, utopiques, politiquement dangereuses.L'ampleur de ces évolutions, surtout dans le nord et l'est du pays, montre que la déstructuration des liens spatiaux, sociaux et politiques est bien plus avancée qu'on le croit généralement.En même temps, les espaces ruraux isolés en difficulté développent une forme propre de repas dansants adaptée à leur situation démographique qui cependant se rapproche des bals publics par leur logique républicaine. Mais il s'agit-là d'un repli vers une communauté protectrice qui révèle surtout sa fragilité et laisse planer un doute sur son avenir.Dans tous ces bals, on fait apparaître le rôle déterminant de certains groupes peu nombreux dont l'influence est due à leur prestige renforcé par la capacité à structurer les sociétés locales par le biais de l'organisation de tels événements.On semble donc basculer:- d'une légitimité à caractère politique vers une privatisation- d'une structuration des groupes territorialisés selon une logique spatiale à des logiques plus sociales et électives, voire ségrégativesdu citoyen au consommateur et même au fidèle- de l'élu représentant une communauté à un pourvoyeur de service quand ce n'est pas un leader charismatiqued'une fête mythique car refondatrice à l'utopie, au rêve greffé sur un espace réel indistinct, dénué de signification symbolique territoriale.
In this study, the public dance or ball (the principal type of public fête in France: more than 50 percent of events, with 150,000 every year) is used to examine on the one hand the relations between social processes, and on the other, spatial conceptions, forms and structures and temporal practices emphasizing a major change. Indeed, though the ball may be perceived as outdated, this activity is thriving, and adjusts to a changing society. It still plays an important part in the shaping of spatial relations and the framing of territories, and also makes it easier to observe them: 30 percent of the French go out dancing every year - twice as many in some regions.This study draw on various sources so as to show the diversity of the phenomenon at various levels. It reveals that the standard pattern—that of the public ball, an open ball inherited from republican tradition—is fading. Organised by local authorities whose legitimacy it reinforces, this republican ball contributes to the cohesion of the community and offers its members a clear image of that community.Meanwhile, new and more selective forms of socialisation are developing rapidly, in accordance with the specific lifestyle of extremely mobile commuters living in the suburbs. A drift towards more autonomy can be noticed in this space that until now has been considered a cross between town and country.Furthermore, underprivileged and isolated rural spaces develop a specific form of festive meal-with dancing that is suited to their demographic situation.In all these balls, small groups of people seem to play a decisive role. Their influence is due to the prestige they enjoy, which is reinforced by their ability to structure local communities through the planning of such events. It now seems that legitimacy is shifting:•from a political legitimacy to a private one.•from territorial structuration under a dominant spatial logic to social, elective and even segregative structuring.•from an elected member representing a community to a leisure supplier and sometimes a charismatic leader.•from citizen to consumer and even worshipper.•from mythic feast refounding the community to utopia: the dream of a perfect community, grafted on an indistinct real space and without any symbolic territorial signification.The extent of those changes, especially in the northern and eastern parts of the country, in the metropolitan areas, reveals that the decline of spatial, social and political bonds is far more advanced than is usually thought. ; La sortie au bal concerne chaque année 30 % des Français, le double dans plusieurs régions. A rebours d'une image désuète, cette activité bien vivante s'adapte aux mutations de la société et, avec 160 000 bals par an (1 pour 350 habitants), ne connait pas le déclin qu'on lui prête. Pour le géographe, ils se révèlent intéressants à deux titres. Avec une moyenne de 4,5 bals par commune et par an, ils jouent toujours un rôle important dans la structuration des relations spatiales et l'institution des territoires. Ils facilitent aussi l'observation de celles-ci, généralement difficile à mener de manière rigoureuse.Avec cette préoccupation, l'étude utilise des données nombreuses de très bonne qualité (les relevés de la SACEM, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Pour montrer la diversité de cette activité à quatre niveaux d'échelle, du national au local, ces données sont aussi variées; on y adjoint donc des informations fournies par deux enquêtes, l'une auprès d'orchestres, l'autre réalisée dans des bals, et enfin une observation plus générale sur environ deux cent bals. S'y ajoutent des informations fournies par des organismes officiels: Ministère de la Culture, INSEE (RGP, enquête sociale, Inventaire Communal). La densité de cette information permet des synthèses précises, sous forme de graphiques ou de typologies. Cela a conduit à la réalisation d'environ cent cinquante cartes dont une soixantaine ont été retenues dans l'étude.Celle-ci remet en question un certain nombre de clichés tels que ceux d'un bal des jeunes, d'un bal exclusivement rural, d'un bal populaire en soulignant son rôle politique. L'étude privilégie cet angle d'observation afin de mettre en valeur des évolutions importantes dans la relation des communautés à leur territoire.Elle fait apparaître le recul du modèle dominant (60 % de l'ensemble des manifestations), le bal public, bal ouvert hérité de la tradition républicaine. Très encadré par les autorités municipales dont il renforce la légitimité, il contribue à la cohérence de la collectivité localisée et donne à ses membres une forte visibilité de celle-ci. Il reste néanmoins déterminant sur de vastes portions du territoire: le Massif Central, le Sud, particulièrement le Sud-Ouest, mais aussi -bien que différent et plus rare- dans le centre des grandes agglomérations; d'une manière générale, c'est le cas partout où la relative stabilité de la population ces dernières décennies n'a pas modifié trop en profondeur les liens forts du groupe au territoire et où les autorités municipales gardent une légitimité importante.En même temps, se développent rapidement de nouvelles formes de socialisation plus sélectives, adaptées aux modes de vie spécifiques des populations très mobiles de larges périphéries urbaines. En effet, les repas dansants y progressent au rythme de 2 à 4 % l'an. On assiste ainsi à une processus d'autonomisation des comportements dans ces espaces considérés jusqu'alors comme intermédiaires entre villes et campagnes. Leur situation n'est plus transitoire avant une consolidation; il s'agit bien d'une pérennisation.Ces bals reposent sur des associations dont la légitimité n'est plus la même que celle des autorités municipales. Refusant la large mixité sociale qui caractérise les bals ouverts, elle pratiquent la sélection de leur clientèle et se ferment pour éviter toute intrusion indésirable et déqualifiante. Elles la recrutent dans un réseau installé sur une aire beaucoup plus vaste et mal définie, sinon par la distance. Elles refusent ainsi l'idée de l'institution symbolique d'un territoire local commun à tous ses habitants. Du bal républicain on évolue ainsi vers les loisirs, mais on voit même parfois s'ébaucher la constitution de communautés rêvées, utopiques, politiquement dangereuses.L'ampleur de ces évolutions, surtout dans le nord et l'est du pays, montre que la déstructuration des liens spatiaux, sociaux et politiques est bien plus avancée qu'on le croit généralement.En même temps, les espaces ruraux isolés en difficulté développent une forme propre de repas dansants adaptée à leur situation démographique qui cependant se rapproche des bals publics par leur logique républicaine. Mais il s'agit-là d'un repli vers une communauté protectrice qui révèle surtout sa fragilité et laisse planer un doute sur son avenir.Dans tous ces bals, on fait apparaître le rôle déterminant de certains groupes peu nombreux dont l'influence est due à leur prestige renforcé par la capacité à structurer les sociétés locales par le biais de l'organisation de tels événements.On semble donc basculer:- d'une légitimité à caractère politique vers une privatisation- d'une structuration des groupes territorialisés selon une logique spatiale à des logiques plus sociales et électives, voire ségrégativesdu citoyen au consommateur et même au fidèle- de l'élu représentant une communauté à un pourvoyeur de service quand ce n'est pas un leader charismatiqued'une fête mythique car refondatrice à l'utopie, au rêve greffé sur un espace réel indistinct, dénué de signification symbolique territoriale.
In this study, the public dance or ball (the principal type of public fête in France: more than 50 percent of events, with 150,000 every year) is used to examine on the one hand the relations between social processes, and on the other, spatial conceptions, forms and structures and temporal practices emphasizing a major change. Indeed, though the ball may be perceived as outdated, this activity is thriving, and adjusts to a changing society. It still plays an important part in the shaping of spatial relations and the framing of territories, and also makes it easier to observe them: 30 percent of the French go out dancing every year - twice as many in some regions.This study draw on various sources so as to show the diversity of the phenomenon at various levels. It reveals that the standard pattern—that of the public ball, an open ball inherited from republican tradition—is fading. Organised by local authorities whose legitimacy it reinforces, this republican ball contributes to the cohesion of the community and offers its members a clear image of that community.Meanwhile, new and more selective forms of socialisation are developing rapidly, in accordance with the specific lifestyle of extremely mobile commuters living in the suburbs. A drift towards more autonomy can be noticed in this space that until now has been considered a cross between town and country.Furthermore, underprivileged and isolated rural spaces develop a specific form of festive meal-with dancing that is suited to their demographic situation.In all these balls, small groups of people seem to play a decisive role. Their influence is due to the prestige they enjoy, which is reinforced by their ability to structure local communities through the planning of such events. It now seems that legitimacy is shifting:•from a political legitimacy to a private one.•from territorial structuration under a dominant spatial logic to social, elective and even segregative structuring.•from an elected member representing a community to a leisure supplier and sometimes a charismatic leader.•from citizen to consumer and even worshipper.•from mythic feast refounding the community to utopia: the dream of a perfect community, grafted on an indistinct real space and without any symbolic territorial signification.The extent of those changes, especially in the northern and eastern parts of the country, in the metropolitan areas, reveals that the decline of spatial, social and political bonds is far more advanced than is usually thought. ; La sortie au bal concerne chaque année 30 % des Français, le double dans plusieurs régions. A rebours d'une image désuète, cette activité bien vivante s'adapte aux mutations de la société et, avec 160 000 bals par an (1 pour 350 habitants), ne connait pas le déclin qu'on lui prête. Pour le géographe, ils se révèlent intéressants à deux titres. Avec une moyenne de 4,5 bals par commune et par an, ils jouent toujours un rôle important dans la structuration des relations spatiales et l'institution des territoires. Ils facilitent aussi l'observation de celles-ci, généralement difficile à mener de manière rigoureuse.Avec cette préoccupation, l'étude utilise des données nombreuses de très bonne qualité (les relevés de la SACEM, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Pour montrer la diversité de cette activité à quatre niveaux d'échelle, du national au local, ces données sont aussi variées; on y adjoint donc des informations fournies par deux enquêtes, l'une auprès d'orchestres, l'autre réalisée dans des bals, et enfin une observation plus générale sur environ deux cent bals. S'y ajoutent des informations fournies par des organismes officiels: Ministère de la Culture, INSEE (RGP, enquête sociale, Inventaire Communal). La densité de cette information permet des synthèses précises, sous forme de graphiques ou de typologies. Cela a conduit à la réalisation d'environ cent cinquante cartes dont une soixantaine ont été retenues dans l'étude.Celle-ci remet en question un certain nombre de clichés tels que ceux d'un bal des jeunes, d'un bal exclusivement rural, d'un bal populaire en soulignant son rôle politique. L'étude privilégie cet angle d'observation afin de mettre en valeur des évolutions importantes dans la relation des communautés à leur territoire.Elle fait apparaître le recul du modèle dominant (60 % de l'ensemble des manifestations), le bal public, bal ouvert hérité de la tradition républicaine. Très encadré par les autorités municipales dont il renforce la légitimité, il contribue à la cohérence de la collectivité localisée et donne à ses membres une forte visibilité de celle-ci. Il reste néanmoins déterminant sur de vastes portions du territoire: le Massif Central, le Sud, particulièrement le Sud-Ouest, mais aussi -bien que différent et plus rare- dans le centre des grandes agglomérations; d'une manière générale, c'est le cas partout où la relative stabilité de la population ces dernières décennies n'a pas modifié trop en profondeur les liens forts du groupe au territoire et où les autorités municipales gardent une légitimité importante.En même temps, se développent rapidement de nouvelles formes de socialisation plus sélectives, adaptées aux modes de vie spécifiques des populations très mobiles de larges périphéries urbaines. En effet, les repas dansants y progressent au rythme de 2 à 4 % l'an. On assiste ainsi à une processus d'autonomisation des comportements dans ces espaces considérés jusqu'alors comme intermédiaires entre villes et campagnes. Leur situation n'est plus transitoire avant une consolidation; il s'agit bien d'une pérennisation.Ces bals reposent sur des associations dont la légitimité n'est plus la même que celle des autorités municipales. Refusant la large mixité sociale qui caractérise les bals ouverts, elle pratiquent la sélection de leur clientèle et se ferment pour éviter toute intrusion indésirable et déqualifiante. Elles la recrutent dans un réseau installé sur une aire beaucoup plus vaste et mal définie, sinon par la distance. Elles refusent ainsi l'idée de l'institution symbolique d'un territoire local commun à tous ses habitants. Du bal républicain on évolue ainsi vers les loisirs, mais on voit même parfois s'ébaucher la constitution de communautés rêvées, utopiques, politiquement dangereuses.L'ampleur de ces évolutions, surtout dans le nord et l'est du pays, montre que la déstructuration des liens spatiaux, sociaux et politiques est bien plus avancée qu'on le croit généralement.En même temps, les espaces ruraux isolés en difficulté développent une forme propre de repas dansants adaptée à leur situation démographique qui cependant se rapproche des bals publics par leur logique républicaine. Mais il s'agit-là d'un repli vers une communauté protectrice qui révèle surtout sa fragilité et laisse planer un doute sur son avenir.Dans tous ces bals, on fait apparaître le rôle déterminant de certains groupes peu nombreux dont l'influence est due à leur prestige renforcé par la capacité à structurer les sociétés locales par le biais de l'organisation de tels événements.On semble donc basculer:- d'une légitimité à caractère politique vers une privatisation- d'une structuration des groupes territorialisés selon une logique spatiale à des logiques plus sociales et électives, voire ségrégativesdu citoyen au consommateur et même au fidèle- de l'élu représentant une communauté à un pourvoyeur de service quand ce n'est pas un leader charismatiqued'une fête mythique car refondatrice à l'utopie, au rêve greffé sur un espace réel indistinct, dénué de signification symbolique territoriale.
In this study, the public dance or ball (the principal type of public fête in France: more than 50 percent of events, with 150,000 every year) is used to examine on the one hand the relations between social processes, and on the other, spatial conceptions, forms and structures and temporal practices emphasizing a major change. Indeed, though the ball may be perceived as outdated, this activity is thriving, and adjusts to a changing society. It still plays an important part in the shaping of spatial relations and the framing of territories, and also makes it easier to observe them: 30 percent of the French go out dancing every year - twice as many in some regions.This study draw on various sources so as to show the diversity of the phenomenon at various levels. It reveals that the standard pattern—that of the public ball, an open ball inherited from republican tradition—is fading. Organised by local authorities whose legitimacy it reinforces, this republican ball contributes to the cohesion of the community and offers its members a clear image of that community.Meanwhile, new and more selective forms of socialisation are developing rapidly, in accordance with the specific lifestyle of extremely mobile commuters living in the suburbs. A drift towards more autonomy can be noticed in this space that until now has been considered a cross between town and country.Furthermore, underprivileged and isolated rural spaces develop a specific form of festive meal-with dancing that is suited to their demographic situation.In all these balls, small groups of people seem to play a decisive role. Their influence is due to the prestige they enjoy, which is reinforced by their ability to structure local communities through the planning of such events. It now seems that legitimacy is shifting:•from a political legitimacy to a private one.•from territorial structuration under a dominant spatial logic to social, elective and even segregative structuring.•from an elected member representing a community to a leisure supplier and sometimes a charismatic leader.•from citizen to consumer and even worshipper.•from mythic feast refounding the community to utopia: the dream of a perfect community, grafted on an indistinct real space and without any symbolic territorial signification.The extent of those changes, especially in the northern and eastern parts of the country, in the metropolitan areas, reveals that the decline of spatial, social and political bonds is far more advanced than is usually thought. ; La sortie au bal concerne chaque année 30 % des Français, le double dans plusieurs régions. A rebours d'une image désuète, cette activité bien vivante s'adapte aux mutations de la société et, avec 160 000 bals par an (1 pour 350 habitants), ne connait pas le déclin qu'on lui prête. Pour le géographe, ils se révèlent intéressants à deux titres. Avec une moyenne de 4,5 bals par commune et par an, ils jouent toujours un rôle important dans la structuration des relations spatiales et l'institution des territoires. Ils facilitent aussi l'observation de celles-ci, généralement difficile à mener de manière rigoureuse.Avec cette préoccupation, l'étude utilise des données nombreuses de très bonne qualité (les relevés de la SACEM, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Pour montrer la diversité de cette activité à quatre niveaux d'échelle, du national au local, ces données sont aussi variées; on y adjoint donc des informations fournies par deux enquêtes, l'une auprès d'orchestres, l'autre réalisée dans des bals, et enfin une observation plus générale sur environ deux cent bals. S'y ajoutent des informations fournies par des organismes officiels: Ministère de la Culture, INSEE (RGP, enquête sociale, Inventaire Communal). La densité de cette information permet des synthèses précises, sous forme de graphiques ou de typologies. Cela a conduit à la réalisation d'environ cent cinquante cartes dont une soixantaine ont été retenues dans l'étude.Celle-ci remet en question un certain nombre de clichés tels que ceux d'un bal des jeunes, d'un bal exclusivement rural, d'un bal populaire en soulignant son rôle politique. L'étude privilégie cet angle d'observation afin de mettre en valeur des évolutions importantes dans la relation des communautés à leur territoire.Elle fait apparaître le recul du modèle dominant (60 % de l'ensemble des manifestations), le bal public, bal ouvert hérité de la tradition républicaine. Très encadré par les autorités municipales dont il renforce la légitimité, il contribue à la cohérence de la collectivité localisée et donne à ses membres une forte visibilité de celle-ci. Il reste néanmoins déterminant sur de vastes portions du territoire: le Massif Central, le Sud, particulièrement le Sud-Ouest, mais aussi -bien que différent et plus rare- dans le centre des grandes agglomérations; d'une manière générale, c'est le cas partout où la relative stabilité de la population ces dernières décennies n'a pas modifié trop en profondeur les liens forts du groupe au territoire et où les autorités municipales gardent une légitimité importante.En même temps, se développent rapidement de nouvelles formes de socialisation plus sélectives, adaptées aux modes de vie spécifiques des populations très mobiles de larges périphéries urbaines. En effet, les repas dansants y progressent au rythme de 2 à 4 % l'an. On assiste ainsi à une processus d'autonomisation des comportements dans ces espaces considérés jusqu'alors comme intermédiaires entre villes et campagnes. Leur situation n'est plus transitoire avant une consolidation; il s'agit bien d'une pérennisation.Ces bals reposent sur des associations dont la légitimité n'est plus la même que celle des autorités municipales. Refusant la large mixité sociale qui caractérise les bals ouverts, elle pratiquent la sélection de leur clientèle et se ferment pour éviter toute intrusion indésirable et déqualifiante. Elles la recrutent dans un réseau installé sur une aire beaucoup plus vaste et mal définie, sinon par la distance. Elles refusent ainsi l'idée de l'institution symbolique d'un territoire local commun à tous ses habitants. Du bal républicain on évolue ainsi vers les loisirs, mais on voit même parfois s'ébaucher la constitution de communautés rêvées, utopiques, politiquement dangereuses.L'ampleur de ces évolutions, surtout dans le nord et l'est du pays, montre que la déstructuration des liens spatiaux, sociaux et politiques est bien plus avancée qu'on le croit généralement.En même temps, les espaces ruraux isolés en difficulté développent une forme propre de repas dansants adaptée à leur situation démographique qui cependant se rapproche des bals publics par leur logique républicaine. Mais il s'agit-là d'un repli vers une communauté protectrice qui révèle surtout sa fragilité et laisse planer un doute sur son avenir.Dans tous ces bals, on fait apparaître le rôle déterminant de certains groupes peu nombreux dont l'influence est due à leur prestige renforcé par la capacité à structurer les sociétés locales par le biais de l'organisation de tels événements.On semble donc basculer:- d'une légitimité à caractère politique vers une privatisation- d'une structuration des groupes territorialisés selon une logique spatiale à des logiques plus sociales et électives, voire ségrégativesdu citoyen au consommateur et même au fidèle- de l'élu représentant une communauté à un pourvoyeur de service quand ce n'est pas un leader charismatiqued'une fête mythique car refondatrice à l'utopie, au rêve greffé sur un espace réel indistinct, dénué de signification symbolique territoriale.
XXIe Congrès de la SFSIC. MSH Paris Nord, 13, 14, & 15 juin 2018Créez ! Soyez (tous) créatifs ! Et, bien sûr, soyez innovants ! Les appels à la création et la créativité sont devenus comminatoires tels des « impératifs catégoriques », quel que soit le secteur d'activités : les problématiques de l'innovation hantent tous les discours, sinon toutes les pratiques, y compris info-communicationnels, au travail et dans la culture, dans les territoires et les laboratoires de recherches, dans les entreprises - celles du CAC40 comme les startups. Ces injonctions ne sont-elles qu'un discours de ré-enchantement de la vie des individus, de la vie au travail, du marché, de la relation-client ?Entre une création qui agit sur le symbolique et l'imaginaire social et une créativité qui implique une dynamique et agite les pratiques, quelles approches les recherches en Sciences de l'Information et de la Communication développent-elles sur les médiations instituées et organisées dans toutes les activités de la société pour inciter à des actions de création et de créativité ?Ces questions ne sont pas nouvelles. Elles sont au cœur de la réflexion sur l'aptitude de l'humanité à faire émerger des formes nouvelles, qu'il s'agisse de la création artistique, des objets et des machines, des formes organisationnelles, des supports et des modalités d'écriture et de création d'images, de sons. Tous ces processus apparaissent également récents parce que les technologies numériques et les logiques qu'elles véhiculent les ont incontestablement réactivés, renforcés et modifient notre perception du monde. L'augmentation du nombre de productions, la réactivité des consommateurs pour des produits éphémères conduisent à créer en permanence, la multiplicité des conditions qui mobilisent la création et la créativité. Le renversement des logiques d'innovation par la prise en considération des usagers et des citoyens, les possibilités de coordination et de coopération déterritorialisées rendent nécessaires une investigation scientifique par notre discipline mais aussi une approche opérationnelle et une réflexion éthique. Comment les Sciences de l'Information et de la Communication éclairent-elles les processus qui se mettent ou sont mis en place, et s'impliquent-elles dans les actions toujours plus nombreuses et scientifiquement exigeantes ?Ce XXIe Congrès organisé en partenariat avec le LabSIC propose d'étudier, d'analyser et de mettre en débat les thématiques de la création, de la créativité, de l'innovation et des médiations. Il invite à donner un ou des sens info-communicationnels à des idées de plus en plus mobilisées socialement, dans tout le spectre de notre approche disciplinaire mais aussi du point de vue de disciplines adjacentes dont les Sic doivent se distinguer : créativité (management, psychologie), création (esthétique et sciences de l'art, économie libérale de la culture), médiations (sociologie de la culture ou de l'action sociale, sciences politiques).Les propositions s'articuleront autour de 3 axes :Philippe BOUQUILLION (LabSIC) [sommaire] Au sein de l'axe 1, l'objectif est d'interroger les processus de création et de créativité du point de vue de leur dimension idéologique, des enjeux sociaux qu'ils soulèvent et des politiques publiques dont ils bénéficient. Les processus de construction sociale et idéologique de la création et de la créativité sont aujourd'hui omniprésents. Ces processus ont une longue histoire. L'importance se note,à partir du Quattrocento, de la construction du rôle du créateur comme artiste au savoir-faire et aux réalisations singulières, tandis que les fondateurs des théories des industries culturelles ont eux aussi insisté sur l'importance de la construction de la personnalité artistique du créateur central d'une production culturelle pour fonder la valeur de celle-ci. Depuis le début des années 2000, les promoteurs de l'économie créative développent d'importants discours idéologiques sur le rôle supposé de la création et de la créativité pour la redynamisation des économies, des territoires et la transformation des rapports sociaux sous toutes les latitudes. Le design, pris au sens le plus large, est alors envisagé comme une courroie de transmission de la créativité vers l'économie et la société. Ce faisant, le design est aussi un outil d'incorporation de représentations sociales diverses (vision des rapports sociaux, des appartenances de genre, du travail, etc.) au sein des productions économiques mais aussi des politiques publiques (design de politiques publiques). Ainsi, fondant de plus en plus leurs stratégies de construction de la valeur de leurs productions sur ces représentations sociales, nombre d'acteurs économiques font commerce de celles-ci, à l'instar d'Apple qui offre un exemple emblématique du recours au modèle de l'industrie des biens symboliques.L'emprise de l'idéologie de la créativité portée par les discours dans la sphère politique et l'espace public est ainsi au cœur des interrogations développées dans cet axe. Que ces derniers soient le fait d'acteurs institutionnels, industriels, issus de l'innovation ou de l'art, ils marquent la prégnance du terme créativité, qu'il conviendra d'interroger quant à ses contextes de référence et mobilisation, et comme marque ou le témoin de changements sociaux et politiques majeurs. En effet, la valorisation économique et symbolique des métiers, produits ou structures créatifs s'accroît et s'institutionnalise selon des voies et des logiques qu'il conviendra d'analyser et de prendre en compte, et pourquoi pas jusque dans l'Université qui s'ouvre au design ? De même, les politiques culturelles, les soutiens au développement des territoires, l'accompagnement de « l'économie numérique » témoignent de choix de transition dans les modèles économiques et de valorisation du potentiel créatif de certains acteurs, ou équipes-projets.Les tensions entre idéologies et actions, entre discours et acteurs témoignent de contradictions structurantes (ou dé-structurantes) formulées par un lexique omniprésent : innovation, pro-am, innovation ascendante, participation, etc. qui consacre à la fois une idéologie spontanée de l'innovation et de la créativité, comme si elle était sui generis du milieu numérique et des programmes d'actions extrêmement répandus.Sont donc attendues dans l'axe 1, des propositions relatives aux thématiques évoquées ci-dessus et en particulier : aux processus de création et de créativité, aux médiations et constructions sociales dont ils font l'objet, dans la culture, les industries culturelles et créatives, le numérique ou le design ; aux politiques publiques dans la création, en particulier celles en faveur des processus de créativité et de leur déploiement dans divers champs sociaux ; aux enjeux pour l'espace public soulevés par la création et la créativité et, en retour, aux enjeux pour la création et la créativité de sa présence dans l'espace public, des médiatisations et médiations qu'ils suscitent ; aux questions sociétales et aux idéologies sociales liées à la création et la créativité et les concours ainsi apportés aux constructions des genres, du travail, du politique et des sociétés.Interrogeant leur articulation aux Sciences de l'information et de la communication, les propositions pourront relever des diverses approches courantes dans la discipline (étude des discours, approches socio-politique, socio-historiques ou socio-économiques, etc.). Les propositions de communication apportant un décloisonnement et un renouvellement des perspectives, mais aussi une approche critique, et intégrant les dimensions liées à la mondialisation sont encouragées. Axe II. Modèles et stratégies d'acteursCoordonné par Laurence CORROY et Dominique BESSIÈRES(SFSIC),Bertrand LEGENDRE (LabSIC)[sommaire] Cet axe se propose d'interroger la créativité et la création et leurs médiations par le prisme des acteurs et des stratégies qu'ils mettent en œuvre. Souvent, la créativité peut être reliée à des réalisations innovantes, en fonction des environnements dont elles doivent tenir compte et qui peuvent les conditionner en partie. L'adaptation suggère que la créativité est à considérer à l'aune du contexte dans lequel elle s'exprime. Elle peut par son pouvoir d'innovation bouleverser la société ou, plus modestement, apparaître lorsqu'un sujet trouve une nouvelle idée, une formulation originale d'une thématique déjà connue, en somme une variation. Elle peut aussi correspondre à un travail d'acteurs spécifiques dans les activités de création communicationnelles et symboliques (concepteur-rédacteur, créatifs d'agences de communication…). Les conditions de la créativité sont souvent reliées à des dispositions individuelles. En psychosociologie, on parle des « marginaux séquents », c'est-à-dire des personnes qui font partie d'un sous-système social dont ils maîtrisent les codes, mais suffisamment déviantes par rapport aux règles et aux normes pour pouvoir aborder sous un angle différent les objets, les organisations, c'est-à-dire innover.Création et créativité s'apparentent ainsi à des passages de « frontières ». Mais s'il faut pouvoir être crédible pour être entendu par des pairs, cette nécessité est soumise aux conditions par lesquelles la médiation peut faire partager des innovations scientifiques et/ou technologiques. C'est ce qu'illustre l'exemple archétypal, souvent évoqué, de Semmelweis qui, avant la découverte des microbes, affirmait sans succès que les médecins, en passant de l'examen des cadavres à l'auscultation des femmes enceintes sans se laver les mains, provoquaient une surmortalité au sein des populations défavorisées - les populations aisées choisissant d'accoucher à la maison pour des raisons de sécurité.Aujourd'hui, création et créativité sont souvent au cœur des discours et des stratégies portés par des organisations de toutes natures (milieux économiques, politiques, syndicaux, académiques, médiatiques…). Elles sont aux prises avec des difficultés où se mêlent des effets de résistance, les excès - sur fond de success stories - d'une croyance inconsidérée dans les vertus de la créativité, les travers et faces cachées du « management créatif »…Par exemple pour les Tice, d'un côté, l'État a porté des discours favorables aux innovations pédagogiques instrumentées, mais, de l'autre, l'État a toujours de grandes difficultés à reconnaître financièrement les investissements de certains acteurs sociaux précurseurs d'innovations pédagogiques dans le domaine des Tice. C'est la condition des soutiens matériels et financiers aux innovations qui est à questionner ainsi que la mesure de leurs effets chez les apprenants et les enseignants (Tice, éducation aux médias et à l'information…).Par ailleurs, nombre d'organisations privées et publiques se convertissent plus ou moins fortement au management de projet, cherchant justement à définir et prodiguer des règles, des normes, des dispositifs pour favoriser la création et la créativité par le développement de la communication dans les organisations. Faire communiquer des personnels de statuts, de niveaux hiérarchiques, de compétences diverses est censé permettre une plus grande faculté d'innovation par un enrichissement croisé des points de vue (intelligence collective). Une double promesse est ainsi escomptée : celle d'une organisation plus fructueuse que les anciens systèmes de gestion pyramidaux et bureaucratiques (modèle taylorien), et celle d'une « agilité » accrue de ces organisations dans un contexte de concurrence exacerbée. Enfin, les Tic sont censées favoriser l'innovation par la réduction des coûts (disruption) dans la société capitaliste contemporaine en transformation.Comment susciter la création et la créativité ? Quels acteurs et quelles stratégies sont à l'œuvre ? Quels rôles pour l'information et la communication dans cette perspective ? Quels regards critiques peut-on porter sur les stratégies des acteurs qui mobilisent ces notions ? Telles sont les questions principales à aborder par les propositions dans l'axe 2. Axe III. Objets techniques, dispositifs et contenus Coordonné par Philippe BONFILS et Bruno CHAUDET (SFSIC),Dominique CARRÉ (LabSIC)[sommaire] Cet axe se propose de questionner la place des objets techniques, des dispositifs (en règle générale et au sens foucaldien en particulier) et des contenus dans les processus d'innovation, de création et de créativité. Machines de Turing, machines à communiquer, machines numériques, machines learning… Les objets techniques, plus particulièrement numériques mais pas uniquement, ont colonisé notre quotidien au point de nous accompagner, de nous prolonger ou encore de se substituer à nous dans un ensemble de tâches de plus en plus complexes. La reconnaissance des formes, par exemple, que nous pensions être une compétence strictement humaine est désormais assurée par l'intelligence artificielle qui équipe la Google Car. Qu'est-ce que la créativité et comment être créatif dans un univers machinique contraint par les mécanismes, les procédures, les rouages, les instructions, les modes d'emploi, les prescriptions d'usages ? Et est-ce que les machines dites organisantes et désirantes sont sources de création ? Quelles situations communicationnelles sont-elles alors installées ? Il s'agit donc d'observer si l'actualisation des couplages hommes/machines fait émerger de nouvelles formes organisationnelles, de nouvelles relations, de nouveaux usages ou encore de nouveaux contenus. Cet axe porte ainsi une double interrogation. Dans quelle mesure avons-nous recours ou intégrons-nous des dispositifs de création et de créativité dans la conception même des machines à communiquer (objets, applicatifs, algorithmes, usages) et, en retour, de quelle manière ces machines dans leur propre mode de fonctionnement favorisent-elles au quotidien la mise en œuvre de la création et la créativité ? Dit autrement, que font les machines à la créativité et en retour que font création et créativité aux machines ?Les propositions de communication dans l'axe 3 auront pour vocation à s'inscrire dans cette orientation en travaillant les objets médiateurs mais aussi les dispositifs dans lesquels ils s'insèrent et les contenus qu'ils portent.Les contributions pourront analyser la place du tournant que l'on désigne comme créatif dans le processus d'informatisation sociale en cours, la manière dont s'inscrit le numérique dans le tournant créatif, ou encore les dispositifs sociotechniques qui s'appuient notamment sur les réseaux socio-numériques, les plateformes, les algorithmes, et qui organisent la mise en relation, favorisent l'accès aux contenus tout en structurant peu à peu les pratiques relationnelles, expressives, communicationnelles, créatives. Il s'agit également d'analyser les pratiques créatives qui ont recourt à des agencements techniques supposés favoriser l'engagement, la mobilisation et les nouveaux modes de coopération et de valorisation des savoirs et de la connaissance. En somme, comment analyser les nouvelles médiations qui ont faitirruption pour modifier les échanges entre univers artistique et industriel ?Cet ensemble de contributions permettra d'interroger la manière dont la technè, c'est-à-dire la relation sujet-objet, en se transformant, favorise (ou non !), une interface renouvelée, plus créative et moins instrumentale dans les domaines les plus variés : organisationnel, culturel, ludique, artistique, scientifique, technologique ou industriel. À travers ces trois axes, le Congrès 2018 sollicite les chercheur-e-s afin de discuter les concepts, les stratégies, les méthodes ou les terrains permettant d'élucider les usages multiples de la création et de la créativité dans leurs relations aux médiations dans nos sociétés qui en font désormais un usage récurrent.Les propositions de communication peuvent relever aussi bien de l'information et de la documentation que de la communication et s'insérer dans des champs de recherche déjà identifiés ou émergents de recherche. Elles pourront être :- d'ordre épistémologique et porter sur une analyse théorique croisant d'autres disciplines, et, dans ce cas, les auteur-e-s devront dégager l'éventuelle spécificité des Sic ;- d'ordre empirique et porter sur des objets précis mais, dans ce cas, les auteur-e-s devront dégager, dans une dynamique inductive, ce qui vaut pour de plus vastes ensembles ;- d'ordre stratégique et porter sur des actions mobilisatrices de la création, de la créativité et de l'innovation mais, dans ce cas, les auteur-e-s devront en dégager les enjeux communicationnels tant sur le plan opérationnel que sur le plan de la démarche de recherche. ; International audience ; After studying about fifteen public support funds for creation, in various artistic fields (visual arts, music, digital creation, audiovisual, theater, heritage and historical monuments, reading), this communication identifies some common endogenous characteristics from the communication sciences point ov view. We consider the funds as socio-technical systems generating discourse and we propose some methodological milestones allowing to observe the social transformation of a double mediation: the recognition and the assessment of creativity. ; Après avoir étudié une quinzaine de fonds de soutien à la création, dans des domaines artistiques divers (arts plastiques, musique, création numérique, audiovisuel, théâtre, patrimoine et monuments historiques, lecture), cette communication en identifie quelques caractéristiques endogènes se prêtant à l'analyse info-communicationnelle. Nous envisageons les fonds de soutien, instruments de gouvernance publique, comme des dispositifs sociotechniques générateurs d'un discours d'escorte et proposons quelques jalons méthodologiques permettant d'observer la transformation sociale d'une double médiation : la reconnaissance et l'évaluation de la créativité.
International audience ; La seconde édition de ce livre blanc consacré à la mutation des relations presse dans le contexte du numérique est un véritable succès. Avec 656 contacts qui ont complété le questionnaire, nous avons là une étude qui non seulement témoigne de l'intérêt des professionnels pour la question numérique mais qui offre donc un panorama relativement représentatif des pratiques sur le sujet. Que constatons-nous à la lecture des résultats ? Cette seconde édition vient dans le fond confirmer les propos tenus dans le premier livre blanc, intitulé Des relations presse aux relations publics, chronique d'une révolution en marche. Car c'est bien la question des publics et de la multiplication des publics comme interlocuteurs dans les relations médias qui devient la norme en termes de pratiques professionnelles. Je ne prendrai que les réponses les plus significatives à deux questions pour illustrer ce phénomène. à la question, d'après vous, parmi les activités suivantes, quelles sont celles qui relèvent actuellement des relations médias ? Si 99 % des répondants disent que ce sont encore les relations avec les médias traditionnels, 89 % évoquent les relations avec les blogueurs comme deuxième pratique professionnelle majeure. De même, à la question, quels changements les relations médias vont-elles connaître dans les 10 ans à venir ?, les répondants expriment à 92 % que les relations médias vont devoir se professionnaliser en matière de réseaux sociaux pour proposer des prestations de Community Management. Ces tendances viennent une nouvelle fois souligner l'évolution des relations publiques vers les relations publics, comme l'a suggéré le Syntec RP en 2011 par le biais de son ancien président, Thierry Wellhoff. Ce qui devient central dans les relations médias, ce serait donc notre capacité à bâtir une théorie des publics. Si les relations publiques sont désormais publics, il s'agit de qualifier ce qu'est un public et de comprendre ses dynamiques. Si ce n'est ici ni le lieu ni le moment de poursuivre plus longuement cette question, je développerai prochainement cette idée à la lumière de deux auteurs majeurs de par leur réflexion sur le sujet que sont Gabriel Tarde et John Dewey. Gabriel Tarde, juriste, sociologue et philosophe français (1843-1904) dans ses articles Le Public et la foule et L'Opinion et la conversation, montre le passage de l'ère des foules à l'ère des publics en expliquant le rôle des médias dans cette mutation. Il propose notamment un modèle linéaire dans lequel les médias alimentent les conversations qui permettent la formation de l'opinion et qui permettent ensuite l'action. La pierre angulaire de la formation d'un public et donc d'une opinion publique est la conversation… qu'elle se fasse dans les salons littéraires des Lumières ou sur le web pourrions-nous ajouter. Je citerai également John Dewey, psychologue et philosophe pragmatique (1859-1952), qui publie en 1927 Le public et ses problèmes. Dewey apporte une définition tout à fait intéressante du public qui permet quasiment de fonder une stratégie de relations avec les publics. Selon lui, un public est un groupe de personnes qui fait face à un problème similaire, reconnaît que ce problème existe et s'organise pour faire quelque chose à propos de ce problème. Le rôle des médias est alors d'accompagner la construction des publics en publicisant ce qui les relie et en accompagnant la formation d'une opinion par la conversation. Tout un programme de relations publics ? Bruno Chaudet Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication PREFics EA 7469 Université Rennes 2 POUR UNE THÉORIE DES PUBLICS BILLETS En 2015, le Leading Edge Forum, un laboratoire de veille technologique de la Computer Sciences Corporation, société américaine de services en ingénierie informatique, publie un rapport de prospective annonçant sept disruptions majeures. Parmi les ruptures annoncées, deux concernent la communication : La première rupture est celle qui fait de toute personne un « média » au sens littéral, c'est-à-dire, un médium, un milieu, un moyen, un intermédiaire. Désormais, les intermédiaires (diffuseur, producteur.) tendent à s'effacer au profit d'un rapport direct au média : nous sommes tous devenus des journalistes en puissance, et quand nous nous trouvons au coeur de l'événement, nous dégainons notre smartphone pour filmer ou photographier la scène. Nous assistons à la « captation de l'information » par la masse : une manière de revoir le punctum barthésien à l'heure de l'hyper-communication. Ainsi, qu'en est-il de l'artiste capable de devenir une star de la musique après s'être produit dans sa salle de bain et avoir publié sa video sur Youtube ou encore de cet auteur inconnu qui sans éditeur, s'auto-produit sur Amazon. Ainsi, s'ouvre une ère nouvelle dans laquelle nous sommes nous-mêmes les médias : non seulement nous sommes détenteurs de l'information, mais en plus, nous en sommes le vecteur-le média-en la transmettant de manière efficace, rapide et peu coûteuse via le Net. La seconde rupture peut apparaître comme une conséquence de la première puisqu'il s'agit de rappeler que dans un contexte hyper-communicant, nous érigeons de plus un plus une culture de la transparence : plus on publie sur les réseaux sociaux, moins on assure notre intimité. De ces deux points se dégage une question, jetée tel un défi lancé à la face de la déontologie : n'importe qui doit-il tout dire ? Le fait que tout individu est capable de se faire le relais de l'information à grande échelle, de manière rapide et sans aucun critère de véracité, nous invite à réfléchir sur notre rapport à la vérité de l'information et à la pertinence de sa diffusion. Aussi, s'il est un enjeu du monde hyper-communicant dans lequel nous évoluons, c'est bien de pouvoir revenir aux fondations de la vérité de l'information et bien plus encore : de se faire les garants de cette vérité. Si nous sommes tous médias ; nous ne sommes pas tous capables, en revanche, de vérifier la véracité des dires diffusés. En ce sens, il ne faudrait pas confondre la liberté d'expression avec ce que j'appelle une liberté de monstration : informer est un devoir ; tout montrer est une hérésie. L'heure est donc à la post-truth. Intéressant néologisme, élu mot de l'année 2016 dans les dictionnaires d'Oxford, pour traduire cette nouvelle « ère de la post-vérité ». Si l'on en croit la définition qu'on trouve sur internet, il s'agit par-là de : « décrire l'évolution des interactions entre la politique et les médias au XXI e siècle, du fait de la montée en puissance de l'usage social d'internet, notamment de la blogosphère et des média sociaux. Apparus aux États-Unis en 2004 et utilisés depuis de façon équivalente, ces néologismes désignent plus particulièrement une culture politique au sein de laquelle les leaders politiques orientent les débats vers l'émotion en usant abondamment d'éléments de langage et en ignorant (ou en faisant mine d'ignorer) les faits et la nécessité d'y soumettre leur argumentation, ceci à des fins électorales »1. Ainsi, le développement des usages numériques dans un contexte hyper-communicant où chacun se veut être un média potentiel, vecteur d'information, nous invite plus que jamais à être attentif à ce que devrait être une «éthique communicationnelle » (au sens où Habermas évoque son « éthique de la discussion ») où il s'agit de sortir du « solipsisme transcendantal » (Otto Apel) pour s'ouvrir à l'autre dans un registre de rationalité : une rationalité qui se veut aussi esprit critique, capable d'établir un critère d'authenticité et de véracité du discours. Gageons que l'heure de la post-truth soit dépassée par l'avénement de quelque chose qui n'a rien d'inédit, qui ne relève d'aucun phénomène de mode, qui n'est ni innovant, ni révolutionnaire et qui est aussi vieux que peut l'être la pensée : la recherche de la vérité. Elsa Godart philosophe, psychanalyste, universitaire auteur de « je selfie donc je suis »
Currently social networks focus on the sharing and exchange of opinions, videos, photos, music,news and others informations, one of its objectives is to establish direct and indirect linkswith users. Social networks also promote products, people (their political or artistic image) orinfluential brands.Social networks are changing rapidly, so we're looking to see the evolution of these sharingtools, and see how social networks change over time.We have the opportunity to study the events that occur in social networks thanks to the amount ofdata they produce. In the current market there are tools that allow the analysis of social networks,but most tools are not free, and 100% free tools disappear over time. For this reason we decidedto produce computer tools able to extract and analyse the data of the social networks studied.This study begins with the state of the art, where we describe the context of the problem, thework that led to this study and a summary of the contributions made during the thesis that wepresent briefly in the rest of the abstract.i. First we focus on the geo-linguistic fingerprint and language evolution in Twitter. Accessto content of messages sent by a group of subscribers of a social network may be usedto identify and quantify some features of a group. The feature can represent the level ofinterest in an event or product, or the popularity of an idea, or of a musical hit, or of apolitical figure. The feature can also represent how language is used and transformed,how words are written and how new grammatical rules appear.ii. Then we study the evolution of the cultural phenomenon called meme in social networks.Memes were defined by R. Dowkins as a cultural phenomenon that spreads through nongeneticforms. We examine three of the most popular memes of the internet and examinetheir impact on society in the Mediterranean countries. We use for analysing Google Trends, Topsy (a tool to measure the popularity of words on Twitter) and YouTube toquantify the impact of memes in the Mediterranean society.iii. After that we study the YouTube recommendation graph based on measurements andstochastic tools. We confirm that recommendation lists influence the views of a video.We focus on the recommendation system that boosts the popularity of videos. We buildfirst a graph that captures the recommendation system in YouTube and we study the relationshipbetween the number of views of a video and the average number of views of avideo in its recommendation list.iv. To conclude we describe the online tools available and the tools that we developed duringthe thesis. The online tools Topsy, Trendistic and Google Trends allowed us to analyseplatforms like YouTube and Twitter. We also produced tools based on API's: in Twitterwe used the Streaming function to download and analyse tweets, with the Topsy APIwe studied the evolution of the language and the use of words, and the YouTube's APIsallowed us to describe the behaviour on the lists of recommendations and the popularityof videos. ; Actuellement les réseaux sociaux, se focalisent sur le partage et échange des opinions, vidéos,photos, musique, actualités et autres informations, un de ses objectifs c'est d'établir des liens directs et indirects avec les utilisateurs. Les réseaux sociaux permettent aussi de promouvoir des produits, des personnes (leur image politique ou artistique) ou des marques influentes.Les réseaux sociaux changent rapidement, pour cette raison on cherche a voir l'évolution de ces outils de partage, et aussi voir comment les réseaux sociaux changent avec le temps.On a l'opportunité d'étudier les événements qui se produisent dans les réseaux sociaux grâce à la quantité des données qui se produisent. Dans le marché actuel il y a des outils qui permettent l'analyse des réseaux sociaux, mais la plus part est payante, et les outils 100% gratuits disparaissent avec le temps. Pour cette raison nous avons décidé de produire des outils informatiques capables d'extraire et analyser les données des réseaux sociaux étudiés.Cet étude commence avec l'état de l'art, ou on décrit le contexte du problème abordé, les travaux qui sont à l'origine de cette étude et un résumé des contributions faites au cours de la thèse que nous présentons brièvement dans le reste du résumé.i. D'abord nous nous focalisons dans l'empreinte géo-linguistique et l'évolution du langage en Twitter. L'accès au contenu des messages envoyés par un groupe des abonnées d'un réseau social peut être utilisé pour identifier et quantifier certaines spécificités d'un groupe.La spécificité peut représenter le niveau d'intérêt pour un événement ou un produit, ou la popularité d'une idée, un hit musicale ou une figure politique. La spécificité peut aussi représenter la façon comment le langage est utilisé et transformé, la façon comment les mots sont écrits et la manière comme apparaissent des nouvelles règles de grammaire.ii. Ensuite nous étudions l'évolution du phénomène culturel appelé mème dans les réseaux sociaux. Les mèmes ont été définies par R. Dowkins comme un phénomène culturel qui se propage a travers de formes non génétiques. Nous examinons trois des plus populaires mèmes de l'internet et nous examinons leur impact dans la société dans les Pays Méditerranéens. Nous utilisons pour les analyses Google Trends, Topsy (un outil pour mesurer la popularité des mots sur Twitter) et YouTube pour quantifier l'impact des mèmes dans la société du Méditerranée.iii. Après cela nous étudions le graphe de recommandations de YouTube basées sur les mesures et les outils stochastiques. Nous confirmons que les listes de recommandations influencent les vues d'une vidéo. Nous nous focalisons sur le système de recommandations qui boostent la popularité des vidéos. Nous construisons en premier un graphe qui capture le système de recommandations dans YouTube et nous étudions la relation entre le nombre de vues d'une vidéo et la moyenne du nombre de vues d'une vidéo dans sa liste de recommandation.iv. Pour conclure nous décrivons les outils disponibles en ligne et les outils que nous avons développés pendant l'écriture de la thèse. Les outils en ligne Topsy, Trendistic et GoogleTrends nous ont permit d'analyser des plateformes comme YouTube et Twitter. On a produit aussi des outils basés sur les API's : dans Twitter nous avons utilisé la fonction Streaming pour télécharger et analyser les tweets , avec l'API de Topsy nous avons étudié l'évolution de la langue et l'utilisation des mots , et les API's de YouTube nous ont permis de décrire la façon dont se comportent les listes de recommandations et la popularité des vidéos.
Die von Cicero geprägte Wendung artes liberales wirkt in vielfacher Form über Seneca und Martianus Capella bis in die Gegenwart hinein. Sie ist im Kern die Forderung nach umfassender Bildung (im Gegensatz zu streng fachlicher Ausbildung), die auch heute unter Berufung auf Cicero erhoben wird. Das ehrt Cicero, aber ist nicht unproblematisch. Liberalis heißt nicht (wie es oft übersetzt wird), "frei", sondern "eines freien Mannes würdig": eine klare Abgrenzung von den auf Gelderwerb gerichteten "schmutzigen" Tätigkeiten'. Eine solche Beschränkung auf eine elitäre Oberschicht bleibt uns fremd. An anderen Stellen jedoch bezeichnet Cicero die gleichen Künste ohne Einschränkung als "menschlich" (humanae). Sie werden um ihrer selbst willen, als Eigenwerte, angestrebt, nicht um einen Nutzen (z.B. Gelderwerb) zu erzielen. In diesem Sinne sind die Attribute liberalis und humanus vielfach austauschbar. Als artes liberales nennt Cicero Geometrie, Musik, Literatur und Dichtung, Naturwissenschaft, Ethik, Politik. Das ist ein auch heute noch akzeptables Programm, aber es gibt auch Lücken, z.B. Bildende Kunst und Fremdsprachen. Das Programm bedarf also einer Ergänzung und Modifizierung. Cicero betont mehrfach, alle artes liberales seien durch ein gemeinsames Band miteinander verknüpft. Dieses Bild lässt verschiedene Deutungen zu. Es steht der bei Cicero nicht genannten Allegorie eines Kreises edler Künste nahe. Aber auch wenn es immer wieder andere Varianten und Modifizierungen in Form, Bild und Inhalt gibt, bleiben Ciceros Gedanken zur idealen Bildung Ursprung und Kern. Sie sollten auch bei gegenwärtigen Bildungsdiskussionen Beachtung finden. ; The expression artes liberales, found first in Cicero, has had a lasting and multiform impact through Seneca and Martanius Capella to our days. In its essence, the expression calls for a complete education (over and above strictly technical training) – a project which still has a bearing today with reference to Cice- ro. This is a credit to Cicero, but the project itself is not without issues. Liberalis does not mean "free", as it is often translated today, but "worthy of a free man", making it distinct from "dirty" money-making occupations. Such a limitation imposed upon an elite upper class is alien to us. In other instances, Cicero describes the same arts without reservation as "human" (humanae). They are the object of study for their own sake, insofar as they have an intrinsic value, and not to gain an advantage or benefit (such as to earn money). In this respect, the at- tributes liberalis and humanus are often interchangeable. Cicero includes in the artes liberales geometry, music, literature (and poetry), natural sciences, ethics, and politics. This programme is still valid today, though it presents some gaps such as the visual arts and foreign languages. The programme ought to, therefore, be completed and modified. Cicero regularly highlights that all the artes liberales share a common bond. This picture allows for different interpretations. It comes close to the allegory of a circle of noble arts, which is not mentioned in Cicero. However, even if there exist variations and modifications in form, image and con- tent of the artes liberales, Cicero's reflections on the ideal education remain their original source and essence; they should therefore also be taken into account in current debates on education. ; L'expression artes liberales, inventée par Cicéron, a eu un impact sous de nombreuses formes différentes à travers Sénèque et Martianus Capella jusqu'à aujourd'hui. Au cœur de ce projet se trouve la demande d'une éducation complète (par opposition à une formation strictement technique), qui est encore soulevée aujourd'hui en référence à Cicéron. Cela honore Cicéron, mais n'est pas sans poser de problèmes. Liberalis ne signifie pas (comme il est souvent traduit) «libre», mais «digne d'un homme libre»: une distinction claire par rapport aux activités «sales» visant à «acquérir de l'argent». Une telle limitation à une classe supérieure élitiste nous est étrangère. En d'autres endroits, cependant, Cicéron décrit les mêmes arts sans restriction comme «humains» (humanae). Ils sont recherchés pour leur propre intérêt, en tant que valeurs intrinsèques, et non pour le gain (par exemple l'acquisition d'argent). En ce sens, les attributs liberalis et humanus sont souvent interchangeables. Comme artes liberales Cicéron nomme la géométrie, la musique, la littérature et la poésie, les sciences naturelles, l'éthique, la politique. Ce programme est encore acceptable aujourd'hui, mais il y a aussi des lacunes, par exemple en ce qui concerne les arts visuels et les langues étrangères. Le programme doit donc être complété et modifié. Cicéron souligne à plusieurs reprises que tous les artes liberales sont liés entre eux par un lien commun. Cette image permet différentes interprétations. Elle est proche de l'allégorie d'un cercle d'arts nobles, qui n'est pas mentionnée par Cicéron. Mais même s'il y a toujours des variations et des modifications différentes dans la forme, l'image et le contenu, les réflexions de Cicéron sur l'éducation idéale en restent l'origine et le noyau. Ils devraient également être pris en compte dans les discussions actuelles sur l'éducation. ; L'espressione artes liberales coniata da Cicerone è stata accolta e recepita in molteplici modi da Seneca a Marziano Capella fino ai nostri giorni. Al centro c'è la richiesta di un'istruzione completa (in contrasto con una formazione di carattere strettamente tecnico), che ancor oggi viene avanzata in riferimento a Cicerone. Il che fa onore all'autore, sebbene non senza problemi. Liberalis non significa (come spesso viene tradotto) "libero", bensì "degno di un uomo libero", chiara distinzione dalle attività "sporche" volte al guadagno, espressione di una limitazione per la classe elitaria che a noi rimane estranea. Altre volte però Cicerone si riferisce alle stesse artes in modo generale, descrivendole semplicemente come "umane" (humanae). Esse sono ricercate per il loro stesso bene, come valori intrinseci, e non per qualche vantaggio (per es. il guadagno). In questo senso, gli attributi liberalis e humanus risultano spesso intercambiabili. Cicerone chiama arti liberali la geometria, la musica, la letteratura e la poesia, le scienze naturali, l'etica, la politica. Si tratta di un programma accettabile ancora oggi, anche se vi sono alcune lacune, come le arti visive e le lingue straniere, motivo per cui il programma dovrebbe essere integrato e modificato. Cicerone sottolinea più volte che tutte le arti liberali sono unite da un legame comune. Un'immagine che consente diverse interpretazioni. Per esempio, è vicina all'allegoria – mai menzionata da Cicerone – di un circolo di nobili arti, ma, anche se esistono diverse varianti e modifiche nella forma, nell'immagine e nel contenuto, le riflessioni ciceroniane sull'educazione ideale rimangono l'origine e il nucleo e dovrebbero essere tenute in considerazione anche nelle discussioni odierna sul tema dell'educazione.
From the nostalgia of the Promised Land to the nostalgia of the exile land of the Moroccan Israelites The disappearance of the Jews in Morocco, noticed after the fact, gave rise to a great deal of questioning: were the motives behind this phenomenon mystical or Zionist in nature? Or were they the result of persecution? In the Morocco of the 1980's, the mellah showed the only remnants of the civilization, the testament of a bygone existence. Both recent and distant past in the memories of those living alongside the Jews. In pre-Protectorate Morocco, the Judeo-Arabic coexistence gave way to socio-economic organization that can ultimately be called interdependence. Economically speaking, the Jewish existence was seen as necessary for the Muslim society. It was the result of a coexistence, varying according to the era in question and the reigning symbiosis and hostility. Trades a Muslim could not or did not wish to take on were left to the Jews, from import-export trade to peddling. This division of work, perceived as both discrimination and allocation, is representative of the ambiguity of the Judeo-Arabic relation. This ambiguity disturbs the work of researchers in the field. If Jews were merely tolerated, subject to their discriminatory status, so be it, but their presence was still generally seen as necessary by the Muslim. By the same token, the Jews' political substatus in Muslim society represented a permanent strength against assimilation, and the preservation of an ancestral link with the homeland. The mellah, symbolizing exclusion, also allowed the Jewish community to be a homogenous social, political, economical and cultural group, a micro-society whose religious identity was constant and rigorous growth, through a series of rituals and practices. Tradition kept identity alive: the Jewish identity, alive in a single prayer to return to Holy Land. The fragile Judeo-Arabic equilibrium, little-known by those who dreamt of colonizing North Africa (beginning in the 19th century), was upset by the French Protectorate of Morocco (1912-1956). With its colonialist ideology, the latter imposes a policy that widened the gap between Jews and Muslims, exacerbating their religious differences and affecting their relations. The Protectorate Morocco had a rude awakening to a number of outside influences -the invasion of European capitalism, administrative reforms and modernism- causing rapid destruction of traditional values. The population grew poorer in their inability to maintain the furious pace of this revolution, while the Muslim intellectual youth, deprived of its traditional privileges, took up the struggle against the foreign stranglehold on its country. The spare of early nationalism driven by the Protectorate's so-called Berber politics, whose project was to distinguish between Berbers and Moroccans through possible conversion to Catholicism and the French language. The anticolonialist struggle found its way in a growing Islamic identity which attracted the masses and united Moroccan leaders behind the struggles of North Africa. In the Jewish community, the effect of the Protectorate is more significant. The westernization process attracts an elite aspiring to rise to the European level using the French language and culture, and wishing to legitimately free itself from the demeaning dhimma status. A long way from the parent population whose fate is the same as the Muslims, privileged individuals of the Jewish community distance themselves both from the religious tradition of the Jewish identity as well as the age-old Judeo-Arabic rituals. This distinction manifests itself in education and travel, or simply moving away. The new class of Europeanized Jews abandons the use of the vernacular for French and leaves the mellah to the poor, the uneducated, and the destitute. The tensions between Jews and Arabs in Palestine, intensified by the Balfour Declaration (1917), also feed the Muslim-Arabic identity whose followers include Muslim nationalists. This option distances the Jewish community from the political scene and thus future Moroccan perspectives. While the Muslim mass is won through this struggle, the Jewish mass continues, away from the political upheavals shaking the Arabic world, to dream of the Promised Land and nurture a sense of nostalgia. This nostalgia is fulfilled with the declaration of the State of Israel in 1948, thus launching the Moroccan 'aliya. Exile was the great memory, the mystical nostalgia, wandering and danger, uprooting and spiritual affirmation. Moroccan roots were merely of convenience despite lasting so many generations, though Moroccan Jews had buried there their forefathers, created shared ways and customs, tended to their cherished cemeteries, developed their languages. and nonetheless Morocco spiritually had only ever been a temporary home, a land of transition, a lesser evil in adversity? Once the wandering and danger over, what of this Promised Land? Did some nourishment, for the mind and body, heart and soul, rise from this new breeding ground where the long awaited and conflicted resettlement occurred? The components of the plural memory have come together in the great gathering: places, values and manners, feelings, social perceptions, exposing to all the divide, the diversity and marks of exile, showing the socio-theologico-political disparities. Disparities that Zionism, in its hope for Jewish unity, planned to standardize and smooth into unity. A project impossible without the cultural uprooting and the identity crisis of North Africans. Taken to Israel beginning in 1948, Moroccan Jews met with a Western model established by the pioneers of European socialism: the Ashkenazi. Very early, the Israeli population was divided into two groups; the Ashkenazi, founders of the country they lead, and their recently immigrated coreligionists: the North Africans, who, for the first twenty years of their lives in Israel, would be members of the proletariat. The messianic ideal motivating the Moroccan 'alya confronted the secular conception of the Israeli state. This conception involves the rejection of the Diaspora heritage and the Exile of the Jews in favour of a new "normal" nation in the image of developed Western societies. The secular State based on legitimate representation of the Jewish people, replaces religious identification with a state identification or nationalism, a status unknown to Moroccan immigrants barely removed from their secular status as traditional religious minority. To the Judaism by choice succeeds Judaism by nature and community organization becomes a complex state organization closed to new citizens. For new Moroccan immigrants, the Jewish identity should suffice for integration into the Promised Land, but once arrived, the reality of significant differences regarding religious practice, language, rituals, tradition, and economic differences caused disillusion of the sacred dream: "In Morocco, he was Jewish, Jewish through the heritage of Abraham, Isaac and Jacob, Jewish tangled in the holy and sacred Law of Moses. (.) In Israel, he became -what a turn of events!- Arabic." Out of this disillusion arose nostalgia, nostalgia for the first nostalgia, nostalgia for the exile that some authors (Ami Bouganim, Erez Bitton) would continue to sing: "She sings the exile, a nostalgic tone in the voice, the exile from Jerusalem, the exile from Spain, the exile from Morocco. (.) She sings a Spanish serenade then a French song, an Arabic threnody then a hymn in Hebrew. (.) Without end, Zohra's songs recreate the fabulous scenery of her past." Recreate the scenery of one's past to struggle against the oblivion of the deads and the depersonalization of the livings. Recalling an identity lost in a process of assimilation imposing the oblivion of the Jewish Diaspora and the rebirth of Modern Hebrew. Memory finds its place once again: recreating an identity and a culture parallel to the national Israeli identity and culture. And this reconstitution is first reactivated through maternal memory, a domestic memory constituting ancestral rituals, smell of cooking, laughters, household tasks, games, festive music, superstitions and rumours, jokes in local dialect. folkloric memories. Because the mother is the character who embodies tradition, who has been the least touched by the maelstrom of the 'alya. It is in the literary expression of Moroccan Israelites that we see this nostalgia, through characters who do not feel they are part of a coherent Israeli entity. The language, the culture and the mentality exacerbate these differences, and allow their particularism take its course. Even though it is an historical fact, the creation of the Israeli society underwent the rules of immigration. More than elsewhere, the Israeli terrain is best suited for a review of immigration issues: integration, acculturation, ethnic mix, as a hypothesis of the future of societies in the growing globalization of our world. ; De la nostalgie de la terre promise à la nostalgie de la terre d'exil chez les Israéliens originaires du Maroc La disparition, constatée après coup, des Juifs du Maroc suscita bien des interrogations : les motivations de cette envolée étaient-elles de nature mystique ou sioniste ? Ou la conséquence de persécution ? Dans le Maroc des années 80, le mellah seul en montrait les vestiges et témoignait d'une existence révolue. Un passé proche et lointain gisant dans les mémoires de ceux pour qui le Juif fut du voisinage. Dans le Maroc d'avant le Protectorat, la coexistence judéo-arabe donnait lieu à une organisation socio-économique que l'on peut, malgré tout, qualifier d'interdépendance. L'existence juive en société musulmane était reconnue nécessaire au plan économique. Il en découlait une coexistence dont la nature variait selon les périodes et les règnes entre symbiose et hostilité. Les corps de métiers qu'un musulman ne pouvait ou ne voulait faire étaient laissés aux Juifs depuis l'import-export jusqu'au commerce itinérant. Ce partage de fonction qui est perçu à la fois comme une discrimination et une répartition, comporte en soi l'ambiguïté du rapport juif-arabe. Cette ambiguïté embarrasse le travail du chercheur dans ce domaine. Que le Juif ne fut que toléré, soumis au statut discriminatoire, soit, il n'en demeure pas moins que sa présence était généralement reconnue nécessaire par le Musulman. Parallèlement, le sous-statut politique du Juif dans la société musulmane lui était une force permanente contre l'assimilation et pour le maintien d'un lien ancestral avec la terre antique. Le mellah qui symbolisait l'exclusion, permettait aussi à la communauté juive d'être un groupe social, politique, économique et culturel homogène, une micro-société dont l'identité religieuse se cultivait continuellement et rigoureusement en un ensemble de rites et de pratiques. La tradition véhiculait l'identité ; celle d'être juif, animée par une seule prière celle de retrouver la Terre Sainte. Le fragile équilibre judéo-arabe, méconnu par ceux qui rêvent de coloniser l'Afrique du Nord (à partir du 19ème siècle), se déstabilise avec le Protectorat français (1912-1956) au Maroc. Par son idéologie colonialiste, ce dernier avance une politique éloignant encore plus les Juifs des Musulmans en exacerbant leurs différences religieuses et en affectant leurs rapports. Le Maroc du Protectorat s'ouvre brutalement aux influences extérieures : invasion du capitalisme européen, réformes administratives et modernisme, causent une destruction accélérée des valeurs traditionnelles. La masse populaire s'appauvrit, faute de pouvoir suivre le rythme effréné de cette révolution, tandis que la jeunesse intellectuelle musulmane, privée de ses privilèges traditionnels, élabore des formes de lutte contre la mainmise étrangère sur son pays. La flamme naissante du nationalisme est attisée par la politique dite --berbère-- du Protectorat, dont le projet est de distinguer les berbères du peuple marocain par une possible conversion française et catholique. La lutte anti-coloniale trouve alors sa voie dans une identité islamique accrue qui attire les masses et rallie les leaders marocains aux luttes d'Orient. Dans la communauté juive, l'effet du Protectorat est plus conséquent. Le processus d'occidentalisation attire une élite qui aspire à s'élever au niveau des Européens par le moyen de la langue et de la culture française, et veut légitimement s'affranchir du statut réducteur de la dhimma. Loin de la population de base qui subit le même sort que les musulmans, les privilégiés de la communauté juive s'écartent à la fois de la tradition religieuse véhiculant l'identité juive et des coutumes judéo-arabes séculaires. Cette distinction se traduit par l'instruction et l'éloignement géographique. La nouvelle classe juive européanisée abandonne l'usage de la langue vernaculaire au profit du français et laisse le mellah aux pauvres, non instruits, démunis. Les tensions entre Juifs et Arabes en Palestine, affûtées par la Déclaration de Balfour (1917), alimentent, par effet sympathique, l'identité arabo-musulmane à laquelle s'identifient et adhèrent les nationalistes musulmans. Cette option éloigne la communauté juive de la scène politique et donc des perspectives marocaines d'avenir. Tandis que la masse musulmane est gagnée au combat, la masse juive continue, à l'écart des bouleversements politiques qui secouent le monde arabe, à rêver de la terre Promise et en cultiver la nostalgie. Nostalgie qui trouve son accomplissement à la déclaration de l'Etat d'Israël en 1948 et commence alors la 'aliya marocaine. L'exil c'était la grande mémoire, la nostalgie mystique, l'errance et la précarité, le déracinement et l'affirmation du spirituel. L'ancrage marocain ne fut que de circonstance quand bien même il perdura tant et tant de générations, quand bien même les Juifs du Maroc y ont enterré la cohorte de leurs aïeux, créé des us et coutumes partagés, entretenus leurs chers cimetières, forgé leurs langues.et néanmoins le Maroc ne fut, spirituellement, qu'une terre d'attente, un lieu transitoire, un moindre mal dans l'adversité ? Errance et précarité ne sont plus, mais qu'en-est-il de cette terre promise ? Une sève nourricière pour le corps et l'esprit, l'âme et le cœur, a-t-elle monté dans ce nouveau terreau où s'est accompli le réenracinement si longtemps différé ? Dans le grand rassemblement se sont affrontées les composantes de la mémoire plurielle : lieux, mœurs, sentiments, perceptions sociétales, dénonçant au grand jour les lignes de partage, les diversités et les empreintes d'exils, faisant apparaître les disparités socio-théologico-politiques. Disparité que le sionisme, dans son aspiration à l'unité du peuple juif, projetait d'uniformiser et de dissoudre dans l'unicité. Projet qui ne parvint pas sans éviter aux Orientaux le déracinement culturel et la crise d'identité. Envolés vers Israël à partir de 1948, les Juifs marocains rencontrent un modèle occidental établi par les pionniers issus du socialisme européen : les Ashkénazes. Très tôt, la population israélienne est divisée en deux classes ; les Ashkénazes, fondateurs du pays dont ils sont l'élite dirigeante, et leurs coreligionnaires récemment immigrés : les Orientaux, qui durant les vingt premières années de leurs vie israélienne en constitueront le prolétariat. L'idéal messianique qui motivait la 'alya marocaine se heurte à la conception laïque de l'état israélien. Conception qui implique le rejet de l'héritage diasporique et du Juif de l'exil pour une nouvelle nation "normale" à l'image des sociétés occidentales évoluées. L'état, laïque, basé sur une représentation légitime du peuple juif, remplace l'identification religieuse par une identification nationale, statut inconnu des immigrants marocains à peine coupés de leur statut séculaire de minorité religieuse traditionnelle. Au judaïsme de condition succède un judaïsme d'élection et à l'organisation communautaire une organisation étatique complexe et hermétique aux nouveaux citoyens. Aux yeux des immigrés marocains, l'identité juive devait suffire à les intégrer en terre promise, mais une fois là, la mise en présence de différences notables concernant la pratique religieuse, la langue, les coutumes, la tradition, les disparités économiques, produisirent la désillusion du rêve sacré confronté à la réalité concrète : "Au Maroc, il était juif, juif de par l'héritage d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, juif empêtré dans la sainte et sacré Loi de Moïse. (.) En Israël, il est devenu --ô farce du destin !- arabe". De cette désillusion naquit la nostalgie, nostalgie de la nostalgie première, nostalgie de l'exil que certains auteurs (Ami Bouganim, Erez Bitton) chanteront sans cesse : "Elle chante l'exil, un embrun nostalgique autour de la voix, l'exil de Jérusalem, l'exil d'Espagne, l'exil du Maroc. (.) Elle passe d'une sérénade en espagnole à une chanson en français, d'une mélopée en arabe à un cantique en hébreu. (.)Sans cesse, les chants de Zohra reconstituent les décors fabuleux de son passé." Reconstituer les décors du passé pour lutter contre l'oubli des morts et la dépersonnalisation des vivants. Retrouver une identité perdue au cours d'un processus d'assimilation qui imposait l'oubli du Juif de la diaspora et la renaissance de l'Hébreu moderne. Ainsi la mémoire retrouve son rôle ; celui de reconstituer une identité et une culture parallèle à l'identité et à la culture nationale israélienne. Et c'est par la mémoire maternelle d'abord que se réactive cette reconstitution, une mémoire domestique faite de coutumes ancestrales, d'odeur de cuisine, de rires, de petits devoirs, de jeu, de musique festives, de superstition et de rumeurs, de blagues en parler local.mémoire folklorique. Car la mère est le personnage de la tradition que le maelström de la 'alya a corrodé le moins. C'est dans l'expression littéraire d'Israéliens issus du Maroc que pointe cette nostalgie avec des personnages qui ne se sentent pas dans une entité israélienne cohérente. Le parler, la culture, la mentalité exacerbent leurs différences et laissent agir leur particularisme. Bien que ce soit une particularité historique, la formation de la société israélienne a subi les règles de l'immigration. Plus qu'ailleurs, le terrain israélien est celui qui, le mieux, se prête à l'examen des problèmes posés par l'immigration : intégration, acculturation, mélange ethnique, en tant qu'hypothèse du devenir des sociétés dans la mondialisation.
MusicWorksist eine gemeinnützige Organisationmit Sitz in Kapstadt, Südafrikaund bietetJugendlichen ausRandbezirkenpsychosoziale Unterstützung durch Musik. In Südafrika ebneten300Jahre Kolonialismus den Weg für die Apartheid,welche ein zweifelhaftes Erbe ausVerschwendung, Vetternwirtschaft, Korruption undderUnterdrückung der Mehrheit der Bürger unseres Landeshinterließ. Ihre Auswirkungen sind heute noch sichtbar und die Folgen vergangener und aktueller politischer, sozialer und wirtschaftlicher Herausforderungen haben zu einer sich selbst aufrecht erhaltenden Struktur ausArmut,Gangsterismus1, Arbeitslosigkeit undhäuslicherGewalt geführt, die inGemeindenwieLavenderHill, wo sichdasMusicWorks-Projekt befindet,typischsind. DieFörderungund Stärkungvon Resilienz vonJugendlichen dieser Gemeindekann sienicht nur dazu befähigendiesen Kreislauf zu durchbrechen, sondern auch Teil der Lösung zu sein,indemsie zu Mitgliedern ihrerGemeindeund der Gesellschaft insgesamt werden.Ebersöhns(2012)generative Theorie derdurchBeziehungenentstehendenResilienzschlägt vor, dasswennIndividuen, Beziehungen alsMittelnutzen, umsichRessourcen zu erschließen,siezu verknüpfen und zu mobilisieren, einförderndes Umfeld geschaffen werden kann, welches eine positive Anpassung an eine gefährdende Umwelt fördert.Ausgehend von diesem Verständnisvon Resilienz skizziert dieser Artikeldas ProjektMusicWorksinLavenderHill und diskutiert Fallvignettenzu musikbasierter ArbeitmiteinzelnenJugendlichen undgrößeren Gruppen im Schulkontext.Ziel dieses Projektes ist es gemeinsam musikalische Räume zu schaffen, in denen Jugendliche und ihre Umgebung Zugang zudurchBeziehungenentstehenderResilienzhaben. (Übersetzung: Josephine Geipel) ; MusicWorksè un'organizzazione senza scopo di lucro con sede a Città del Capo, in Sudafrica, e offre supporto psicosociale attraverso la musica ai giovani che crescono in comunità emarginate.In Sudafrica trecento anni di colonialismo hanno aperto la strada all'Apartheid,la qualeha lasciato un'eredità di rifiuti, nepotismo, corruzione e oppressionenella maggioranza dei cittadini del nostroPaese.Oggi il suo impatto ètuttoravisibile e le conseguenze delle passate e attuali sfide politiche, sociali ed economiche,hanno portato a modelli perpetuati di povertà, gangsterismo, disoccupazione e violenza familiare, i quali sonoendemicia comunità comeLavenderHill, dove si trova questo progettoMusicWorks.Incoraggiare e rafforzare laresilienzadei giovani all'interno di questa comunità può consentir loro non solo di rompere questo ciclo, ma anche di essere parte della soluzione in quanto diventano membri contribuenti della loro comunità, nonchédella società in generale.LaTeoria Generativadella resilienzabasata su relazioniformulata daEbersöhn(2012),propone che quando gli individui usano le relazioni come modo per accedere, collegare e mobilitare risorse, si forma un'ecologia abilitante che possa favorire un aggiustamento positivo in un ambiente a rischio.Attingendo a questa comprensione socio-ecologica della resilienza, questoarticolodelinea il progettoMusicWorksinLavenderHill e discute lecasistichedel lavoro musicalesiacoi giovanicheconla comunità scolastica più ampia.Lo scopo del progetto è quello di co-creare spazi musicali in cui i giovani e coloro che li circondano possano accedere a relazioni con risorse.(Traduzione di Claudio Cominardi) ; MusicWorks is a non-profit organisation based in Cape Town, South Africa, and offers psycho-social support through music to young people growing up in marginalised communities. In South Africa three hundred years of colonialism paved the way for Apartheid which left a legacy of waste, nepotism, corruption and the oppression of the majority of our country's citizens. Its impact is still visible today and the consequences of past and current political, social and economic challenges has led to perpetuated patterns of poverty, gangsterism[1], unemployment, and family violence that are endemic to communities such as Lavender Hill where this MusicWorks project is situated. Encouraging and strengthening the resilience of young people within this community can empower them to not only break this cycle but also be part of the solution as they become contributing members of their community and society at large. Ebersöhn's (2012) generative theory of relationship resourced resilience proposes that when individuals use relationships as a way to access, link, and mobilise resources, an enabling ecology is shaped that can foster positive adjustment in a largely at-risk environment. Drawing on this social-ecological understanding of resilience, this paper outlines the MusicWorks project in Lavender Hill and discusses case vignettes of music work with young people and the broader school community. The aim of the project is to co-create musical spaces where young people and those around them can access resourced relationships. For the purpose of this paper the use of the term "gangsterism" is located firmly within the South African context, were terminology around "gangs" and "gangsterism" refers to a specific grouping of people who are involved in highly structured gangs whose criminal activity revolve mainly around illicit drug trade, with links to local and international organized crime networks ( Chetty, 2015; Goga, 2014; Shaw and Skywalker, 2016; Goga, 2014; Wegner et al., 2018). Several authors have linked the proliferation of gangs, specifically in Cape Town, to the forced removals of people during 1960 to 1980 as part of the Apartheid government's Group Areas Act ( Chetty, 2015; Goga, 2014; Kinnes, 2017; Steinberg, 2004). ; ミュージックワークスは南アフリカ、ケープタウンに拠点を置くNPO法人で、阻害されたコミュニティで育つ若者に音楽を通じた社会心理的支援を提供している。南アフリカでは、300年に渡る植民地主義によって、国民の大多数に浪費、ネポティズム(縁故主義)、腐敗、抑圧といった遺産が残され、アパルトヘイトへの道が開かれた。その影響は今もなお目に見える形で残り、現在および過去の政治的、社会的、経済的困難の結果、このミュージックワークスのプロジェクトが行われるラベンダーヒルのようなコミュニティに特有の、貧困、暴力団化、失業、家庭内暴力というパターンが延々と引き起こされた。こうしたコミュニティの若者のレジリエンスを促進し強化することは、この連鎖を打破するためだけでなく、コミュニティや社会全体に貢献するメンバーになり解決の一翼を担うようになるという意味でも、彼らを力づける。Ebersöhn's (2012)のレジリエンスを資源とするレジリエンス生成理論によれば、個人が資源にアクセスし、つながり、集める方法として関係性を利用する時、リスクにさらされている状況の中でも有益な適応を促す可能性を持った環境(エコロジー)が形成される。 レジリエンスの社会生態学的(ソーシャル・エコロジカル)知見に基づき、本稿はラベンダーヒルでのミュージックワークスプロジェクトを概観し、若者や広範囲のスクールコミュニティーとの音楽活動の事例について考察する。このプロジェクトは、若者と彼らを取り巻く人々が、資源となる関係性を利用できるような音楽スペースを共同で創ることを目的としている。 ; MusicWorks est une organisation à but non lucratif basée à Cape Town, en Afrique du Sud, qui offre un soutien psychosocial par le biais de la musique aux jeunes qui grandissent dans des communautés marginalisées. En Afrique du Sud, trois siècles de colonialisme ont ouvert la voie à l'apartheid qui a laissé un héritage de gaspillage, de népotisme, de corruption et d'oppression de la majorité des citoyens de notre pays. Son impact est encore visible aujourd'hui et les conséquences des défis politiques, sociaux et économiques passés et actuels ont conduit à la persistance de schémas de pauvreté, de gangstérisme, de chômage et de violence familiale endémiques dans des communautés telles que Lavender Hill, où se situe ce projet MusicWorks. Encourager et renforcer la résilience des jeunes au sein de cette communauté peut leur permettre non seulement de briser ce cycle, mais également de faire partie de la solution à mesure qu'ils deviennent des membres actifs de leur communauté et de la société en général. La théorie générative de Ebersöhn (2012) sur la résilience fondée sur les ressources des relations propose que, lorsque les individus utilisent les relations comme un moyen d'accéder aux ressources, de les lier et de les mobiliser, une écologie propice se dessine de manière à favoriser un ajustement positif dans un environnement largement exposé. S'appuyant sur cette compréhension socio-écologique de la résilience, cet article décrit le projet MusicWorks à Lavender Hill et examine des cas concrets de travail musical avec les jeunes et la communauté scolaire en général. L'objectif du projet est de co-créer des espaces musicaux où les jeunes et leur entourage peuvent accéder à des relations privilégiées.
Addressing issues such as the one that is intended to be developed in these Unes and that is proposed in the title, are interesting insofar as they become challenges not only theoretical but practical.The term Orange Economy in addition to pretending to offer a chromatic distinctive seems to want to locate us in a particular context with equally singular impacts Déribéré (1964). The study carried out on the subject and contained in the manual: «The orange economy.An infinite opportunity" by Felipe Buitrago Restrepo and lván Duque Márquez, expresses the importance of the creative and cultural industries in the development of countries like ours, where the economy is not very diverse compared to Mexico, the United States and Spain,among others.But what is the Orange economy? And what makes it up? The Orange economy has been defined by the IDB (lnter-American Development Bank) as the set of activities that in a chain-linked way allow ideas to be transformed into cultural goods and services, whose value is determined by their intellectual property content. The orange universe is composed of cultural economy and creative industries, in whose intersection are the conventional cultural industries and support areas far creativity (www.iadb. org, 26 Sep. 2018).Culture and knowledge are undoubtedly the economic components that generate wealth, it seems to be the slogan proclaimed by the Orange Economy. These elements are not new to Colombia as they have always been present in the national scenario. lt has been said and recognized that Colombian talent is indisputable not only locally, regionally, nationally, but also globally as well as its ancestral wealth in knowledge and traditions that are organized in consolidated knowledge to conserve cultural diversity which in turn is the source of creativity and innovation.Only until now do they seem to have value in an economy that had previously downplayed their importance and prominence, even reflected in sorne artistic and cultural activities that barely survive despite the talent, innovation and knowledge they possess. However, it must also be recognized that sorne artistic activities have had better luck than others, referring to the little ar much support they have received. Within these could be mentioned the cinema, sorne visual and scenic arts, music and fashion. lt is evident then that the contribution that ideas and cultural activities can offer to a national economy has begun to be recognized within this orange framework,as long as there is support, incentives and guarantees that facilitate their insertion in the economic cycle and not leave it to the fate ar influence of a few.Reconciling the relationship between economy and culture is not an easy task, given that far creative minds the monetary character with which they want to value and measure is odious and uncomfortable, perhaps because it does not really represent the creative and innovative value they possess. In addition, the lack of recognition of their work as legitimate, which deserves to have all the conditions and opportunities that are lacking, often leads them to swell the informality of their activities, denying them the opportunity to participate in a chain of value that benefits everyone.On the other hand, Buitrago and Duque in their manual, (p. 47) consider the economy and the expensive culture of the same coin: one is the abstract representation of its symbolic value and the other is its quantitatively precise validation, then comes to being the coin itself, the creation of both (p. 48) given the factors that are found in it: productive capacity, seriousness, solidity, entrepreneurial spirit or the values of the society that receive it. l n these, societies use their most important cultural symbols and their most recognized historical icons to adorn and support their value (p. 49).In this arder of ideas, to achieve in the reality and Colombian context that culture and economy complement each other and are seen as faces of the same coin, will be the biggest challenge that this Orange Economy proposal has to face, which shows to have political will, thanks to the current positions of its proponents.lt will be necessary, then, innovative and creative business models that allow transforming ideas into cultural goods and services whose value is determined by their intellectual property content and will undoubtedly be present, making use of the new and modern technologies of information and communication, in arder to contribute and promote connectivity to the insertion of these creative and cultural industries, thus contributing to the creative value cha in, accompanied by education and preservation of heritage, in this so-called Orange Economy. ; bordar temas como el que se pretende desarrollar en estas líneas y que se encuentra planteado en su título, resultan interesantes en la medida que se convierten en retos no solamente teóricos sino prácticos. El término Economía Naranja además de pretender brindar un distintivo cromático pareciera querer ubicarnos en un contexto particular con unos impactos igualmente singulares Déribéré (1964). El estudio realizado sobre el tema y contenido en el manual: «La economía naranja. Una oportunidad infinita» de Felipe Buitrago Restrepo e lván Duque Márquez, expresa la importancia de las industrias creativas y culturales en el desarrollo de países como el nuestro, donde la economía es poco diversa comparada con las deMéxico, Estados Unidos y España, entre otras. Pero ¿Qué es en sí la economía Naranja? ¿Y qué la compone?, La economía Naranja ha sido definida por el BID (Banco Interamericano de Desarrollo) como el conjunto de actividades que de manera encadenada permiten que las ideas se transformen en bienes y servicios culturales, cuyo valor está determinado por su contenido de propiedad intelectual. El universo naranja está compuesto por la economía cultural y las industrias creativas, en cuya intersección se encuentran las industrias culturales convencionales y las áreas de soporte para la creatividad (www.iadb.org, 26 sep. 2018). Cultura y conocimiento sin duda son los componentes económicos que generan riqueza, parece ser la consigna que proclama la Economía Naranja. Estos elementos no son nuevos para Colombia en la medida que siempre han estado presentes en el escenario nacional. Se ha dicho y reconocido que el talento colombiano es indiscutible no solo a nivel local, regional, nacional, sino también mundial al igual que su riqueza ancestral en saberes y tradiciones que se organizan en conocimiento consolidado para conservar la diversidad cultural que a su vez es origen de creatividad e innovación.Solo hasta ahora parecen tener valor dentro de una economía que antes les había restado importancia y protagonismo, viéndose reflejado incluso en algunas actividades artísticas y culturales que escasamente logran sobrevivir pese al talento, innovación y conocimiento que poseen; sin embargo, se debe reconocer también que algunas actividades artísticas sí han contado con mayor suerte que otras, refiriéndose al poco o mucho apoyo que han recibido. Dentro de estas se podrían mencionar el cine, algunas artes visuales y escénicas, la música y la moda. Se manifiesta entonces, que se ha empezado a reconocer dentro de este marco naranja el aporte que las ideas yactividades culturales pueden brindar a una economía nacional, siempre y cuando se cuente con apoyo, incentivos y garantías que faciliten su inserción en el ciclo económico y no dejárselo a la suerte o a la influencia de unos pocos. Conciliar la relación entre economía y cultura, no es tarea fácil dado que para las mentes creativas el carácter monetario con el que se le quiere valorar y medir le resulta odioso e incómodo, quizá porque no representa realmente el valor creativo e innovador que ellos poseen. Además, la falta de reconocimiento a su trabajo como legítimo, que merece contar con todas las condiciones y oportunidades de las cuales se carece, los lleva muchas veces a engrosar la informalidad de sus actividades, negándoles así, la oportunidad de participar en una cadena de valor que beneficie a todos.Por otra parte, Buitrago y Duque en su manual, (pág. 47), consideran a la economía y la cultura cara de una misma moneda: una es la representación abstracta de su valor simbólico y la otra es su validación cuantitativamente precisa, viene entonces a ser la moneda en sí misma la creación de ambas (pág. 48), dada los factores que en ella se encuentran: capacidad productiva, seriedad, solidez, espíritu emprendedor o los valores de la sociedad que la acogen. En estas, las sociedades se valen de sus símbolos culturales más importantes y de sus íconos históricos más reconocidos para adornar y respaldar el valor de las mismas (Pág. 49). En este orden de ideas, lograr en la realidad y contexto colombiano que la cultura y la economía se complementen y se vean cara de una misma moneda, será el reto mayor que tiene que enfrentar esta propuesta de Economía Naranja que muestra contar con voluntad política, gracias a las posiciones actuales de sus proponentes. Se necesitarán, entonces modelos de negocios innovadores y creativos, que permitan transformar ideas en bienes y servicios culturales cuyo valor esté determinado por su contenido de propiedad intelectual y sin duda estarán presentes, haciendo uso de las nuevas y modernas tecnologías de la información y comunicación, con el fin de aportar e impulsar la conectividad a la inserción de estas industrias creativas y culturales, contribuyendo así, a la cadena de valor creativa, acompañada por la educación y preservación del patrimonio, en esta llamada Economía Naranja. ; Aborder des questions telles que celles qui sont censées etre développées dans ces lignes et qui sont soulevées dans son titre est intéressant dans la mesure ou elles deviennent des défis non seulement théoriques mais pratiques. Le terme Économie Orange, en plus de prétendre offrir une distinction chromatique, semble vouloir nous situer dans un contexte particulier aux impacts tout aussi singuliers, Déribéré (1964). L.:étude réalisée sur le sujet et le contenu dans le manuel: «t.:économie orange. Une opportunité infinie» de Felipe Buitrago Restrepo et lván Duque Márquez, souligne l'importance des industries créatives et culturelles dans le développement de pays comme le nótre, ou l'économie n'est pas tres diversifiée par rapport a celles du Mexique, des États-Unis et de l'Espagne.Mais qu'est-ce que l'économie orange? Et qu'est-ce qui la compase? La BID (Banque interaméricaine de développement) a défini t.:économie Orange comme un ensemble d'activités permettant de transformer les idées en idées de biens et services culturels, dont la valeur est déterminée par le contenu de leur propriété intellectuelle. t.:univers orange est constitué de l'économie culturelle et des industries créatives, a l'intersection de laquelle se trouvent les industries culturelles conventionnelles et les espaces de soutien a la créativité (www.iadb.org, 26 sept. 2018). La culture et le savoir sont sans aucun doute les composants économiques génératrices de richesse, et semblent etre le slogan proclamé par l'économie orange. Ces éléments ne sont pas nouveaux en Colombie car ils ont toujours été présents dans le scénario national. ll a été dit et reconnu que le talent colombien est indiscutable non seulement au niveau local, régional, national, mais aussi mondial,ainsi que sa richesse ancestrale en savoirs et traditions organisés en savoirs consolidés pour préserver la diversité culture lle, qui a son tour origine de la créativité et de l'innovation.Jusqu'a présent, ils semblent avoir de la valeur dans une économie qui auparavant avait minimisé leur importance et leur notoriété, reflétant meme certaines activités artistiques et culturelles qui survivent a peine malgré le talent, l'innovation et les connaissances qu'ils possedent. Cependant, il faut aussi reconnaitre que certaines activités artistiques ont eu plus de chance que d'autres, en référence au peu ou beaucoup de soutien qu'elles ont re¡;u. Parmi ceux-ci, on peut citer le cinéma, certains arts visuels et scéniques, la musique et la mode. l l est ainsi manifesté que, dans ce cadre orange, la contribution que les idées et les activités culturelles peuvent apporter a une économie nationale ont commencé a etre reconnues, a condition qu'il existe un soutien, des incitations et des garanties qui facilitent leur insertion dans le cycle économique, sans laisser au sort ou a l'influence de quelquesuns.Réconcilier la relation entre l'économie et la culture n'est pas une tache facile étant donné que, pour les esprits créatifs, le caractere monétaire avec lequel ils veulent valoriser et mesurer est odieux et inconfortable; pour la raison que cela ne représente pas vraiment la valeur créative et innovante qu'ils possedent. En outre, le manque de reconnaissance de leur travail comme légitime, mérite de bénéficier de toutes les conditions et opportunités qui leur manquent pour souvent les conduire a grossir l'informalité de leurs activités, les privant ainsi de la possibilité de participer a une chaine de valeur qui profite a tout le monde.D'autre part, Buitrago et Duque, dans leur manuel (page 47), considerent l'économie et la culture coOteuse d'une meme piece: l'une est la représentation abstraite de sa valeur symbolique et l'autre est sa validation quantitative précise, puis étant la monnaie elle-meme la création des deux (page 48), compte tenu des facteurs qui s'y trouvent: capacité de production, sérieux, solidité, esprit d'entreprise ou valeurs de la société qui la rec;:oit. Dans ces, les sociétés utilisent leurs symboles culturels les plus importants et leurs icónes historiques les plus reconnues pour orner et soutenir leur valeur (p. 49).Dans cet ordre d'idées, est réalisé que dans la réalité et le contexte colombien, la culture et l'économie se completent et soient confrontés au meme probleme, qui constituera le plus grand défi auquel cette proposition de l'économie orange doit faire face, ce qui montre la volonté politique , grace aux positions actuelles de ses partisans. lls seront alors nécessaires que des modeles commerciaux innovants et créatifs permettant de transformer des idées en biens et services culturels dont la valeur est déterminée par leur contenu de propriété intellectuelle et, sans aucun doute, ils seront présents, en utilisant les technologies nouvelles et modernes de l'information et de la communication, afin de contribuer et de promouvoir la connectivité a l'insertion de ces industries créatives et culturelles, contribuant ainsi a la chaine de valeur de la création, accompagnée par l'éducation et la préservation du patrimoine, dans cette soi-disant économie orange.
Diplôme attribuée avec la mention très honorable avec félicitations ; RÉSUMÉDans la délimitation de notre corpus, constitué exclusivement de romans relatifs aux fazendas de café esclavagistes, nous avons été amenée à utiliser certaines notions redevables à la sociologie. Tout d'abord, celle où Maria Sylvia de Carvalho Franco élucide l'ordre esclavagiste comme celui qui, en donnant sa forme à la société brésilienne à un moment donné, exclut par sa propre nature « les hommes libres et pauvres » d'un univers polarisé entre maîtres et esclaves. Cet ordre est celui qui sous-tend toute l'organisation de la période impériale et qui permet à la jeune nation de rebondir, grâce au café, dans les années difficiles qui s'ensuivent à son indépendance en 1822. Dans cette « civilisation du café », d'immenses fazendas, partant des alentours de Rio de Janeiro, couvrent d'abord la vallée du Paraïba, remontant le cour du fleuve en direction notamment de São Paulo. C'est toujours la forme fictionnelle du roman qui semble la mieux adaptée à la fazenda de café littéraire, avec son organisation d'où sont exclus les hommes libres et pauvres, pour lesquels elle n'a pas de place.Leurs propriétaires, des fazendeiros associés à des financiers et à d'autres agents citadins, accroissent leur pouvoir et leur richesse, notamment à partir de 1850, où l'interdiction du trafic négrier libère d'immenses capitaux réinvestis désormais dans la modernisation des villes comme des fazendas. C'est aussi en cette année que s'inaugure une ligne régulière de vapeurs entre Liverpool et Rio de Janeiro mettant en consonance le temps brésilien, impérial et esclavagiste avec le temps industriel et urbanisé de l'Europe. Cette date, souvent évoquée par l'historiographie, a aussi impressionné trois écrivains brésiliens du XIX° siècle qui, tous, choisissent cette décennie comme le noyau central de leurs romans écrits entre 1871 et 1914. La fazenda de café esclavagiste vers le milieu du XIX° siècle au Brésil est un univers en plein épanouissement, où règne en maître absolu sur tout ce qui vit à l'intérieur de ses domaines le fazendeiro. Ce grand propriétaire, en s'enrichissant, abandonnera un mode de vie jusque là austère et isolé ; il voudra s'anoblir et achètera au pouvoir impérial des titres de noblesse qui feront de lui une figure ambiguë, respectée et raillée à la fois, celle des « Barons du café » de la période impériale brésilienne. Souvent évoqués par la littérature dans leurs riches villas citadines, ces nouveaux aristocrates créés par D. Pedro II attirent moins l'attention à l'époque de la construction de leurs personnages et de leur fortune dans les mondes réduits que sont leurs fazendas, polarisées entre la Casa Grande où résident les maîtres et la Senzala réservée aux esclaves. Dans cet univers, les rapports intensément vécus entre les uns et les autres, constitutifs de la vie nationale, composent le noyau d'échanges quotidiens qui envahissent un cadre rural et seigneurial. Trois romans se sont penchés sur ce mode de vie, installant son action dans une riche maison de maître au centre d'une immense propriété où les relations entre dominants et dominés vont évoluer d'une trompeuse harmonie jusqu'à l'éclatement d'une violence tardive mais d'autant plus meurtrière.De ces romans qui constituent le corpus principal de notre thèse, le premier est O tronco do ipê, écrit par José de Alencar en 1871, où apparaît pour la première fois la désignation du siège de la propriété comme Casa Grande, par la suite adoptée par la sociologie et par le langage courant au XX° siècle. Ce terme, plus connu pour son application à la réalité du Nord-est des moulins à sucre, apparaît ainsi comme originaire de la littérature relative à cette vallée caféière, qui a été au centre des discussions économiques et politiques du Brésil impérial et dont la fiction romanesque montre l'ascension fulgurante, suivie de sa disparition encore plus rapide et étonnante, de la mémoire nationale. Le deuxième roman est A escrava Isaura, de 1875, où Bernardo Guimarães a créé l'icône la plus célèbre de la lutte pour l'abolition de l'esclavage au Brésil, dans une œuvre au succès populaire jamais démenti et proportionnel au mépris où il est tenu dans les milieux académiques. Son insertion dans ce corpus permet, en le plaçant à côté des autres deux romans qui traitent du même thème, de mettre en lumière la profonde implication de cette intrigue feuilletonesque et séduisante dans la problématique de son temps et l'habile déconstruction qu'elle fait des clichés usuels dans ce genre de récit. Les deux premiers romans du corpus sont écrits à un moment où le romantisme n'avait pas quitté le centre de la scène littéraire brésilienne, mais où il recevait de plein fouet les attaques d'un régionalisme réaliste, plus représentatif des aspirations qui prenaient corps dans une société qui ne se contentait plus de l'unité impériale et esclavagiste du pays. Finalement, le troisième roman qui se penche sur les fazendas de la vallée est un ouvrage apparemment anachronique, puisque, écrit en 1914, empreint de toutes les tendances qui se croisent dans ce contexte du « Pré-modernisme » brésilien, il met en discussion les problèmes de l'esclavage aboli depuis 1888 et qui n'intéresse plus personne. Les esclaves alors libérés et jetés sur les routes pour mourir de faim, font désormais partie des hommes libres et pauvres toujours exclus de l'organisation sociale du pays. Pour en parler, Coelho Neto crée dans Rei Negro un héros entre romantique et parnassien, une figure olympique et pleinement noire, toutes des caractéristiques associées pour la première fois dans un roman brésilien, ce qui permet de douter de l'anachronisme attribué à cette œuvre. Ce roman vient combler un vide que la fiction romantique brésilienne n'avait pas osé ou pas pu remplir, au moins tant qu'elle était contemporaine de l'esclavage : le droit au centre de la scène pour un protagoniste esclave, le droit à la beauté associée à une peau noire comme l'ébène, le droit à la révolte conduite et assumée par le nègre, sans qu'aucun protagoniste blanc ne vienne lui voler sa fonction de héros romantique, teinté ici du naturalisme, du symbolisme et du régionalisme partout présents dans l'expression littéraire du pays à ce moment-là.Ces romans réunis autour du thème de la fazenda recréent dans leur diversité un même aspect de l'évolution sociale et culturelle du Brésil, la vie et les valeurs qui se développent à l'écart de la ville jusqu'à cette moitié du XIX° siècle qui constitue le moment choisi par les trois auteurs. C'est alors que l'ordre traditionnel se voit contesté par des valeurs nouvelles qui prennent de l'ampleur dans une population qui commence à peser du côté urbain, à échanger des idées avec une Europe en pleine mutation, tout en essayant de consolider son indépendance politique et de réduire sa dépendance économique héritée de l'époque coloniale. Ces facteurs rassemblés et reflétés dans l'espace symbolique d'une vallée autrefois sauvage, rapidement conquise par une culture qui l'occupe, l'enrichit et la détruit en un cycle extraordinairement court, fournissent des caractéristiques communes à nos trois romans. D'autre part, le création littéraire qui en résulte, tout en présentant une grande complexité dès les premier roman du corpus, éprouve le besoin d'expliciter de plus en plus clairement la place centrale de l'esclavage dans la problématique sociale brésilienne.Tout comme la période, le cadre où se situent ces romans fournit des traits déterminants pour leur construction et pour la figuration de la réalité dont ils se chargent. Le fleuve Paraïba, puissant et mythique jusqu'à l'arrivée du café et à la profonde altération de l'environnement alors survenue, est peu à peu ensablé par un sol épuisé et par l'abattage des forêts et se voit petit à petit amoindri, n'étant plus capable des inondations légendaires recréées par Alencar dans un roman précédant, le Guarani. Dans ce roman que l'auteur lui-même situait dans une période coloniale mythifiée, où le langage et les coutumes de l'envahisseur se modifiaient sous l'influx de la nature américaine, le Paraïba était le facteur déterminant du dénouement, puisque c'est lui qui provoque la catastrophique inondation créatrice de la nouvelle humanité qui va occuper l'espace géographique national à partir de cette vallée née en même temps que le pays indépendant. Le fleuve demeure l'espace des mythes dans O tronco do ipê, mais comme un miroir du passé, des légendes et de l'image de la mort qui se cache désormais dans tous les éléments du récit et du paysage. Dans A escrava Isaura, il occupe le fond du décor, les marges de la fazenda, il fait partie de la nature brute domptée et écartée par l'homme du centre du tableau et de l'action. Son cours est évoqué pour tracer les limites d'un immense verger qui allait se perdre dans ses marges escarpées et imposantes, « nas barrancas do grande rio ». Encore majestueux dans ce deuxième roman, bien qu'éloigné par le regard d'un narrateur qui ne s'intéresse qu'aux interactions humaines reflétées dans les discours des personnages, le Paraïba disparaît du décor dans Rei Negro. Dans le dernier roman du corpus, écrit à la veille de la Première guerre mondiale, le paysage n'est plus que symbolique et vaporeux, les terres sont couvertes par des cultures elles-mêmes vues de très loin, tandis que l'eau est devenue un élément sombre et sinistre, apportant la mort et la reflétant. Ce paysage complètement occupé par l'homme n'est évoqué que dans des visions polarisées entre des regards de maîtres et des regards d'esclaves, symbolisant un droit d'appropriation ou la transgression de ce même droit. Dans un conte (« Banzo ») contemporain de son roman, Coelho Neto compare le fleuve desséché et abandonné par le café à l'esclave jeté sur les routes après l'abolition, tous deux vivant de l'aumône d'une pluie ou d'un reste de nourriture. Quant aux terres, elles se transforment tout aussi vite, la forêt sauvage disparaît en quelques années faisant place à l'or vert des caféiers gourmands de terres vierges et d'esclaves en nombre croissant, tous deux engloutis dans la construction de la richesse des fazendeiros. Dans leurs maisons devenues de vrais châteaux, ces propriétaires raffinés ne se contentent plus de l'espace de la fazenda, peut-être trop marqué à la fois par le souvenir lointain d'un travail trop pénible et par la violence nécessaire à son acquisition, toujours présente dans les romans. La propriété de la terre apparaît partout comme originaire de la trahison et de l'usurpation, et le souvenir de ces crimes hante tous les paysages. Abandonnées par leurs propriétaires qui s'en vont vers la capitale ou vers d'autres destinations, maison et plantations tombent en ruine dans la vallée géographique, devenant un thème obsédant pour la fiction. Symptomatiquement, la représentation de la vallée et de ses fazendas dans le dernier roman du corpus est emboîtée dans une sorte d'ellipse qui, associée à l'historiographie, rend évidente la rapidité et la paradoxale fragilité de ce processus. Pour nos trois auteurs, postérieurs à Balzac, leur écriture est une histoire du cœur humain ou histoire sociale, où le terme « histoire » n'indique pas un examen scientifique d'événements passés, mais une invention relativement libre ; ce qu'ils font c'est de la fiction et non de l'history, pour utiliser les termes anglais, particulièrement précis, comme l'a si bien remarqué Auerbach. Ce n'est pas du passé que traite leur écriture, mais d'une époque qui leur est contemporaine et dont la connaissance est indispensable à la compréhension de leurs œuvres, comme l'accentue ce même critique dans son analyse de la représentation de la réalité dans la littérature occidentale.La rapidité des transformations intervenues au Brésil vers la moitié du XIX° siècle a, de toute évidence, retenu l'attention de nos trois romanciers. C'est le passage ravageur du temps le vrai conducteur de leurs intrigues. La représentation qu'ils en donnent reflète le moment fugace de fluctuation entre le monde ancien, rural, fermé, isolé et l'ouverture aux valeurs nouvelles qui aspireront vers la ville, vers l'Europe, vers le monde citadin les propriétaires terriens ainsi que leur richesse. La vallée, désertée par des maîtres qui n'y ont pas créé des racines, ainsi que par le café qui l'a épuisée, s'appauvrit, se dessèche pour être abandonnée au profit d'une avancée vers les terres rouges de l'Ouest pauliste, qui attirent désormais de nouveaux maîtres et de nouveaux travailleurs, les colons européens immigrés, qui viennent remplacer le Noir africain. Accrochée à son économie basée sur la force esclave, qu'elle veut à tout prix conserver, et absorbée par le besoin de rénovation constante de ces « machines humaines » remplaçables à peu de frais jusqu'en 1850, la richesse de la vallée se crée et se détruit en moins d'un siècle, dans un temps qui se précipite vers une modernité qu'elle ne voit pas ou ne veut pas voir venir. La répercussion de tous ces changements offre à nos trois romans un cadre circonscrit où dramatiser et condenser ces événements que nos auteurs ressentent comme décisifs pour les destins de leur société. Situés ainsi entre un ordre conservateur et une aspiration à la modernité que chacun d'eux voit reflétée sous un aspect différent dans la vie de la fazenda, nos trois romanciers ont recours à quelques constantes dans la construction de leurs récits. Les constellations des personnages et le jeu de leurs désirs autour de la propriété de la terre, condition incontournable pour devenir un personnage respectable depuis les premiers temps de la colonie ; l'éducation de l'héritier qui doit se cultiver en Europe mais revenir à un ordre le plus rétrograde qui soit ; les personnages féminins de la sinhá libre et de la mucama esclave qui interagissent à l'intérieur de la Casa Grande sont quelques-uns des thèmes de tout le corpus. Les représentations des esclaves, idéalisés mais point simplifiés chez Alencar, apportent à notre premier roman les voix du mythe, des légendes et de la mémoire du passé. Bernardo Guimarães élabore un personnage d'esclave blanche, tout à fait représentative des changements subis par la société brésilienne vers la moitié du XIX° siècle, chargée de commenter et retourner les raisonnements de ses maîtres dont l'hypocrisie, aujourd'hui patente, était parfaitement en conformité avec la doxa pratiquée par ses contemporains et lecteurs moins avertis. Finalement, l'esclave de Coelho Neto, enfin pleinement noir, est l'instrument de la vengeance épique contre toute une période où sa représentation le condamnait à la farce ou à l'ombre des fonds du tableau romanesque, comme le prouvent d'ailleurs les précédents romans : l'esclave noir de José de Alencar, pour devenir personnage littéraire, doit occuper des espaces mythifiés et légendaires, et l'esclave de Bernardo Guimarães, pour venir débattre dans les salons, est d'abord dépouillée de sa couleur. D'autre part, pour parler des valeurs qui importent à leurs lecteurs sans trop les secouer, les narrateurs de ces romans sont tous très prudents, ironiques, presque sournois dans leurs commentaires et suggestions. Les discours les plus incisifs seront généralement laissés pour le compte de personnages plats, capables d'attirer dans leur interaction la sympathie ou l'aversion de ces lecteurs à la fois éclairés et dépendants des esclaves pour le moindre de leurs gestes, voire pour leur apporter le roman abolitionniste qu'ils s'apprêtent à lire.Les espaces de vie à la fazenda se trouvent représentés dans nos trois romans de différentes manières. La Casa Grande est le lieu du discours civilisé, des échos du monde référentiel et historique contemporain, des arts à la mode et des idées éclairées ou conformistes qui divisent les opinions. Elle est aussi un espace de lecture, activité par ailleurs confiée aux esclaves ; ils sont aussi les seuls personnages chargés de l'acte de raconter. Ainsi, dès le premier roman, c'est dans la cabane de l'esclave que revit tradition orale, c'est là que les légendes sont ressuscitées et la mémoire du passé pieusement conservée. Dans le deuxième, la parole qui raconte retourne au salon en musique, mais portée par une figure d'esclave surdouée qui envahit et occupe entièrement cet espace de sociabilité. Elle ne cède jamais le centre de la scène à ses maîtres ou maîtresses, dont le discours elle réfute point par point, sans jamais se départir de son humilité ; en toute modestie, c'est elle qui occupe le piano pour chanter sa propre épopée (la muse qui l'inspire d'après la narration est la muse épique Calliope) et émouvoir le public le plus traditionnel du pays. Dans le troisième roman, le roi nègre a son propre oracle noir pour recréer un passé de gloire qui lui rendra insupportable l'humiliation de l'esclavage, mais ici les discours les plus significatifs des personnages n'ont plus pour cadre la maison seigneuriale, dont l'espace rétréci et ne peut plus rendre compte de la progression de l'action. À l'opposé de la casa grande, dans la polarisation inhérente à cette organisation, les romans de la fazenda donnent tout d'abord l'impression d'avoir laissé un vide inexplicable, car la senzala, le lieu d'habitation des esclaves n'y apparaît pratiquement jamais et ce qui fait vivre, ce qui permet à la fazenda historique d'exister, soit le travail de la terre, encore moins. Et pourtant, tout est là. Par des allusions, par des histoires racontées dans des digressions opportunes, par des rebondissement provoquées ailleurs qu'au premier plan de l'intrigue. Tout ce que le récit ne dit pas clairement agit sur lui ; tout ce que les intrigues laissent dans l'ombre les éclaire d'une lumière commune, et toutes ces fazendas se constituent ainsi en un univers fictionnel cohérent et problématisé par la structure romanesque. Ces romans mis ensemble offrent des possibilités de lecture inédites, mais il faut aussi les lire « à l'envers », comme le fait remarquer Heloisa Toller Gomes à propos du Tronco do ipê. En portant notre regard au-delà des protagonistes blancs et en concentrant notre attention sur la communauté environnante, et surtout en observant comment les uns et les autres interagissent, nous découvrons la diversité des moyens mis en œuvres par ces textes pour nous fournir un panneau très vivant et illustratif du Brésil esclavagiste au XIX° siècle. Par ailleurs, le brouillage de l'espace des esclaves, avec l'effacement de la senzala qui avait d'abord attiré notre attention, semble susciter encore des discussions, car si la senzala existe jusqu'à la fin de l'esclavage, les cabanes des esclaves avec leur petites plantations vivrières ou d'agrément font tout aussi partie d'un paysage référentiel absorbé et utilisé comme matériau littéraire.C'est dans ce cadre que la lutte entre passéisme et modernité peut se nouer dans des intrigues parfois presque pédagogiques grâce à la concentration permise par la délimitation restreinte du cadre, au nombre relativement réduit des personnages, et au dialogue forcé et constant entre ces deux classes de personnages, les maîtres et les esclaves. Il devient clair que les auteurs de notre corpus ont voulu construire une fiction complexe, capable de toucher un public ambivalent, peu nombreux mais liseur avide, éclairé et esclavagiste à la fois, conservateur mais curieux des nouveautés qui lui arrivent en nombre croissant depuis l'Europe, un public qui commence à changer ses habitudes d'habillement, de sociabilité - et de lecture. ; RESUMONa constituição deste corpus, foram usadas noções fundamentais para a compreensão dos romances das primeiras fazendas de café brasileiras, como aquelas em que Maria Sylvia de Carvalho Franco elucida a « ordem escravagista » como sendo a que, ao dar forma à sociedade exclui os "homens livres e pobres" de um universo polarizado entre mestres e escravos. A ordem evocada nessa obra é aquela que subtende toda a organização imperial e que possibilita à jovem nação, graças ao café, reconstruir-se nos anos difíceis que se seguem à sua independência em 1822. Esse estudo refere-se à velha "civilização do café" e às imensas fazendas que cobrem inicialmente o vale do Paraíba, a meio-caminho entre o Rio de Janeiro e São Paulo, onde fazendeiros associados a comissários e agentes financeiros citadinos formam uma sociedade cada vez mais poderosa, cujas características de ruralidade vão rapidamente ceder espaço à urbanização do país. As mudanças sofridas por essa sociedade se aceleram precisamente em torno do ano de 1850, momento que, freqüentemente evocado pela historiografia, impressionou também três escritores brasileiros do século XIX, que escolhem essa década como o nódulo central de seus romances escritos entre 1871 e 1914. Nos três casos, a forma ficcional do romance parece ser a que mais se adapta à fazenda de café literária, com a sua organização que exclui os homens livres e pobres, para os quais tanto a fazenda como sua representação romanesca parecem não ter lugar.A fazenda de café escravagista, na metade do século XIX é um universo em plena expansão, no qual reina e governa o fazendeiro com poderes absolutos sobre tudo o que vive em suas terras. Este grande proprietário, ao enriquecer, deseja também tornar-se nobre e compra seus títulos do poder imperial, tornando-se assim essa figura ambígua, ao mesmo tempo respeitada e ironizada, do Barão do café do período imperial brasileiro. Freqüentemente evocado pela literatura nas suas mansões citadinas, esses novos aristocratas criados por D. Pedro II, não chamam tanto a atenção na época da construção de seus personagens e de sua fortuna nesses mundos reduzidos que são as fazendas polarizadas entre Casa Grande e Senzala. Nesse universo, as relações intensamente vividas entre mestres e escravos, constitutivos da vida nacional, compõem o nódulo de trocas quotidianas que invadem um quadro rural e senhorial. Três romances se interessaram por esse modo de vida que, na época de sua escritura, dizia respeito à maior parte da população brasileira (no que se refere ao aspecto de ruralidade), instalando sua ação numa rica casa de senhor de escravos no meio de uma imensa propriedade na qual as relações entre dominantes e dominados vão evoluir de uma enganosa harmonia à explosão de uma violência tardia mais tanto mais mortífera.Desses romances que constituem o corpus principal de nossa tese, o primeiro é O tronco do ipê, escrito por José de Alencar em 1871, onde aparece pela primeira vez a designação da sede da propriedade como Casa Grande, em seguida adotada pela sociologia e pela linguagem corrente durante o século XX. Esse termo, mais conhecido por sua aplicação à realidade do Nordeste dos engenhos de açúcar, aparece assim como originário da literatura relativa a esse vale cafeeiro, que esteve no centro das discussões econômicas e políticas do Brasil imperial, e cuja ficção romanesca mostra a ascensão fulgurante, seguida de seu desaparecimento ainda mais rápido e surpreendente, da memória nacional. O segundo romance é A escrava Isaura, de 1875, no qual Bernardo Guimarães criou o ícone mais célebre da luta pela abolição da escravidão no Brasil, numa obra cujo sucesso popular nunca desmentido é proporcional ao desprezo que lhe votam os meios acadêmicos. Sua inserção neste corpus, ao lado dos outros dois romances que tratam do mesmo tema, permite esclarecer a profunda implicação dessa intriga folhetinesca e sedutora na problemática de seu tempo, bem a como a hábil desconstrução dos clichês usuais nesse gênero de narrativa. Os dois primeiros romances foram escritos num momento em que o romantismo ainda não tinha abandonado o centro da cena literária brasileira, mas em que ele já era alvo dos ataques furiosos de um regionalismo mais preocupado com o realismo e mais significativo das aspirações que tomavam corpo numa sociedade que não se satisfazia mais sob a unidade imperial e escravocrata do país. Finalmente, o terceiro romance a tratar das fazendas do vale é uma obra taxada de anacronismo pois, escrita em 1914, prenhe de todas tendências que se cruzam nesse contexto do Pré-modernismo brasileiro, põe em discussão os problemas da escravidão abolida desde 1888 e que não interessa mais ninguém. O país tem pressa de esquecer tanto o antigo regime escravagista quanto os escravos libertados para fazer parte dos homens livres e pobres que continuam excluídos da nova organização social do país. Para tanto, Coelho Neto cria em Rei Negro um herói romântico e parnasiano, uma figura olímpica e plenamente negra, características essas associadas pela primeira vez num romance brasileiro, o que permite duvidar do anacronismo atribuído a uma obra que vem preencher um vazio que a ficção romântica brasileira não pudera ou não ousara ocupar, pelo menos enquanto contemporânea da escravidão: o direito ao centro do palco para um protagonista escravo, o direito à beleza associado a uma pele negra como o ébano, o direito à revolta conduzida e assumida pelo negro, sem que nenhum protagonista branco venha lhe roubar sua função de herói romântico, tingido aqui pelo naturalismo, pelo simbolismo e pelo regionalismo presentes na expressão literária do país nesse momento.Os romances reunidos em torno do tema da fazenda recriam em sua diversidade um mesmo aspecto da evolução histórica do Brasil, a vida e os valores que se desenvolvem à margem da cidade até essa metade do século XIX que constitui o momento escolhido pelos três autores. É então que a ordem tradicional se vê contestada por valores novos que se amplificam numa população que começa a pesar do lado urbano, a trocar idéias com uma Europa em plena mutação, enquanto tenta consolidar sua independência política e reduzir sua dependência econômica herdada da época colonial. 1850 é o ano em que a cessação do tráfico de escravos africanos libera enormes quantidades de divisas e fornece aos fazendeiros os créditos que vão mudar um modo de vida até então austero e isolado. É também nesse ano que é inaugurada uma linha de navios a vapor entre Liverpool e o Rio de Janeiro, pondo em consonância o tempo brasileiro, imperial e escravocrata, com o tempo industrial e urbanizado da Europa. Esses fatores reunidos e refletidos num espaço simbólico de um vale outrora selvagem, rapidamente conquistado por uma cultura que o enriquece e o destrói num ciclo extraordinariamente curto, fornecem as características comuns que vão se acentuar na passagem do primeiro ao último romance.Tanto quanto o período, o cenário desses três romances fornece traços determinantes para sua construção e para a representação da realidade que eles trazem. O rio Paraíba, poderoso e mítico até a chegada do café e à profunda alteração do meio-ambiente sobrevinda então, já não é mais capaz das inundações legendárias recriadas por Alencar num romance precedente, O Guarani. Nesse romance que o próprio autor situava num período colonial mitificado, em que a linguagem e os costumes do invasor se modificavam sob o influxo da natureza americana, o Paraíba era o fator determinante do desenlace, pois é ele que provoca a catastrófica inundação criadora da nova humanidade que vai ocupar o espaço geográfico nacional a partir desse vale nascido ao mesmo tempo que o país independente. O rio permanece o espaço dos mitos no O tronco do ipê, mas como um espelho do passado, das lendas e da imagem da morte que se esconde doravante em todos os elementos da narrativa e da paisagem. Em A escrava Isaura, ele ocupa o fundo do cenário, as margens da fazenda, faz parte da natureza bruta, domada e afastada pelo homem do centro do quadro e da ação. Seu curso é evocado para traçar os limites do imenso pomar que ia se perder nas suas margens escarpadas e imponentes, "nas barrancas do grande rio". Ainda majestoso nesse segundo romance, se bem que descartado pelo olhar de um narrador que só se interessa pelas interações humanas refletidas nos discursos dos personagens, o Paraíba desaparece do cenário em Rei Negro. Nesse último romance do corpus, escrito às vésperas da Primeira Guerra Mundial, a paisagem torna-se simbólica e vaporosa, as terras são cobertas de culturas vistas de bem longe, enquanto a água se torna um elemento sombrio e sinistro, trazendo a morte e refletindo-a. Esta paisagem completamente ocupada pelo homem só é evocada em visões polarizadas entre olhares de mestres e olhares de escravos, simbolizando um direito de apropriação ou a transgressão desse mesmo direito. Num conto ("Banzo") contemporâneo de seu romance, Coelho Neto compara o rio ressecado e abandonado pelo homem ao escravo jogado nas estradas após a abolição, os dois vivendo da esmola de uma chuva ou de um resto de comida.Quanto às terras, elas se transformam tão depressa quanto o rio; a floresta desaparece em alguns anos, dando lugar ao ouro verde dos cafezais famintos de terras virgens e de escravos cada vez mais numerosos, ambos engolidos na construção da riqueza dos fazendeiros. Em suas mansões que se transformam em verdadeiros castelos, esses proprietários refinados não se contentam mais com o espaço da fazenda, talvez duplamente marcado pela lembrança longínqua de um trabalho demasiado penoso, ou pela violência necessária à sua aquisição. Nos romances, a propriedade da terra aparece sempre ligada à traição e à usurpação, e a lembrança desses crimes assombra todas as paisagens. Abandonadas por seus proprietários que partem para a capital ou ainda mais longe, casa e plantações ficam arruinadas, o que é um outro tema obsedante para esta ficção. Sintomaticamente, a representação do vale e de suas fazendas no segundo tempo de escritura dos romances, encaixa-se numa espécie de elipse que, associada à historiografia, torna evidente a rapidez e a paradoxal fragilidade desse processo. À medida que se aproximam a Abolição e a República, e que se percebem os progressos reais então conquistados, os escritores são obrigados a constatar a grande decepção que esses dois acontecimentos representaram para aqueles que ainda acreditavam em mudanças profundas, quando foram escritos os dois primeiros romances. Para os três autores, como para Balzac, sua escritura é uma "história do coração humano" ou "história social", na qual o termo história indica, não um exame cientifico de acontecimentos passados, mas uma invenção relativamente livre; o que eles fazem é fiction e não history, para usar termos ingleses particularmente precisos, como bem notou Erich Auerbach. Para esses escritores posteriores a Balzac, não se trata de passado, mas de uma época que lhes é contemporânea. Assim, o conhecimento do referente histórico é indispensável à compreensão de suas obras, como acentua esse mesmo crítico na sua análise da representação da realidade na literatura ocidental, ao evocar, após a obra de Balzac, a íntima relação entre a construção do romance de Stendhal, Le rouge et le noir, e os anos 1830 na França.A rapidez das transformações ocorridas no Brasil por volta da metade do século XIX não podia deixar de chamar a atenção de nossos três romancistas. A representação construída por eles reflete o momento fugaz de flutuação entre o mundo antigo, rural, fechado, isolado, e a abertura aos valores novos que atrairão para a cidade, para a Europa, para o mundo citadino os donos das terras com suas riquezas. O vale, desertado por senhores que não criaram raízes, bem como pelo café que o esgotou, empobrece, seca, para ser abandonado em proveito de uma corrida para as terras vermelhas do Oeste paulista, que atraem a partir de então novos senhores e novos trabalhadores, os colonos europeus imigrados, que vêm substituir o negro africano. Apoiada na sua economia baseada na força escrava, que ela quer conservar a qualquer preço, e absorvida pela necessidade de renovação constante dessas "máquinas humanas" facilmente descartáveis até 1850, a riqueza do vale se cria e se destrói em menos de um século, num tempo que se acelera para precipitá-lo numa modernidade que ele não vê ou não quer ver chegar. A repercussão de todas essas mudanças na fazenda oferece aos três romances um quadro circunscrito para dramatizar e condensar esses acontecimentos que nossos autores sentem como decisivos para os destinos de sua época.Assim, situados entre uma ordem conservadora e uma aspiração à modernidade que cada um deles vê refletida sob um aspecto diferente na vida da fazenda, os três romancistas recorrem a algumas constantes na construção de suas narrativas. As constelações de personagens e o jogo de seus desejos em torno da propriedade da terra, condição indispensável para fazer parte dos "homens bons" e respeitáveis desde os primeiros tempos da colonização; a educação do herdeiro que deve se cultivar na Europa para depois voltar à ordem a mais retrógrada; as personagens femininas da sinhá livre e da mucama escrava que interagem no interior da Casa Grande são alguns dos temas que percorrem todo o corpus. As representações de escravos, idealizadas mas não simplificadas por Alencar, trazem para o primeiro romance as vozes do mito, das lendas e da memória do passado. Bernardo Guimarães elabora um personagem de escrava branca, perfeitamente representativa das mudanças sofridas pela sociedade brasileira na metade do século XIX, encarregada de comentar e retornar os argumentos de seus mestres, cuja hipocrisia, hoje patente, estava perfeitamente em conformidade com a doxa praticada por seus contemporâneos e leitores menos prevenidos. Finalmente, o escravo de Coelho Neto, enfim plenamente negro, é o instrumento da vingança épica contra todo um período em que sua representação o condenava à farsa ou à sombra dos fundos do quadro romanesco, como provam aliás os romances precedentes: o escravo negro de José de Alencar, para se tornar personagem literário, deve ocupar espaços mitificados e legendários, e o escravo de Bernardo Guimarães, para vir debater nos salões, é primeiro despojado de sua cor. Por outro lado, para falar de valores que importam a seus leitores sem desestabilizá-los, os narradores desses romances são todos muito prudentes, irônicos, dissimulados em seus comentários e sugestões. Os discursos mais incisivos ficam geralmente por conta de personagens planos, capazes de atrair a simpatia ou a aversão desses leitores ao mesmo tempo ilustrados e dependentes dos escravos para o menor gesto, até mesmo para lhes trazer o romance abolicionista que eles se preparam para ler.Os espaços de vida na fazenda se acham representados nos três romances de diferentes maneiras. A Casa Grande é o lugar do discurso civilizado, dos ecos do mundo referencial e histórico contemporâneo, das artes da moda e das idéias esclarecidas ou conformistas que dividem as opiniões. É também um espaço de leitura, atividade que aliás passa progressivamente dos mestres aos escravos, que em todos os relatos são os únicos personagens encarregados do ato de contar. Assim, desde o primeiro romance, a tradição oral revive na cabana do escravo, onde as lendas são ressuscitadas e a memória do passado é piedosamente conservada; no segundo, a voz que conta (e canta) retorna ao salão, espaço agora inteiramente ocupado por uma figura de escrava excepcional. Ela não cede jamais o centro do palco a seus sinhôs ou sinhás, cujo discurso ela refuta ponto por ponto, sem jamais abandonar sua humildade; sempre modesta, é ela que ocupa o piano para cantar sua própria epopéia (a musa que a inspira, segundo a narração, é a musa épica Calíope) e emocionar o público mais tradicional do país. No terceiro romance, o rei negro tem seu próprio oráculo negro para recriar um passado de glória que torna insuportável a humilhação da escravidão, mas aqui os discursos mais significativos dos personagens não têm mais por cenário uma casa senhorial, cujo espaço encolheu e não pode mais dar conta da progressão da intriga. Do lado oposto à casa grande, na polarização inerente a essa organização, os romances da fazenda dão inicialmente a impressão de ter deixado um vazio inexplicável, pois a senzala, o lugar de moradia dos escravos, não aparece praticamente nunca, menos ainda aquilo que faz viver, que possibilita a existência da fazenda, ou seja, o trabalho da terra. E, no entanto, tudo está presente. Por alusões, por histórias contadas em digressões oportunas, por peripécias provocadas fora do primeiro plano do relato. Tudo o que a narrativa não diz claramente age sobre ela; tudo que as intrigas deixam na sombra as esclarece com uma luz comum, e todas essas fazendas constituem assim um universo ficcional coerente e problematizado pela estrutura romanesca. Esses romances oferecem possibilidades de leitura inéditas, mas deve-se lê-los "pelo avesso", como nota Heloísa Toller Gomes a propósito do O tronco do ipê. Projetando nosso olhar além das personagens brancas e concentrando nossa atenção sobre a comunidade negra, sobretudo observando como uns e outros interagem, descobrimos a diversidade dos meios empregados por esses textos para nos fornecer um painel vivo e ilustrativo do Brasil escravocrata do século XIX. Aliás, os contornos mal delimitados do espaço dos escravos, que desde o início tinha atraído nossa atenção, não ficam mais claros na historiografia, pois se a senzala existe até o final da escravidão, as cabanas dos escravos, com suas pequenas roças ou jardins, também fazem parte de uma paisagem referencial absorvida e utilizada como material literário.É nesse quadro que a luta entre passadismo e modernidade pode se travar em intrigas às vezes quase pedagógicas graças à concentração possibilitada pela delimitação restrita do quadro, ao número relativamente reduzido de personagens, e ao diálogo forçado e constante entre essas duas classes de personagens, os senhores e os escravos. A introdução dessas duas linguagens diversas na intriga romanesca, bem como a imbricação dramática entre tempo e espaço que predominam na construção de nossos romances, foram explicitados graças aos conceitos de "polifonia" e de "cronótopo" desenvolvidos por Mikhaïl Bakhtine. Torna-se claro que os romancistas do corpus queriam construir uma ficção complexa, capaz de sensibilizar um público ambivalente, pouco numeroso mas leitor ávido, ilustrado e escravagista ao mesmo tempo, conservador mas curioso das novidades que lhe chegam em número cada vez maior da Europa, um público que começa a mudar seus hábitos de vestuário, de moradia, de sociabilidade e, o que mais nos interessa, de leitura.