Faithful and fearless: moving feminist protest inside the church and military
In: Princeton studies in American politics
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In: Princeton studies in American politics
In: Regions & cohesion: Regiones y cohesión = Régions et cohésion : the journal of the Consortium for Comparative Research on Regional Integration and Social Cohesion, Band 2, Heft 3, S. 118-137
ISSN: 2152-9078
The ideological struggle deployed between the Syrian opposition groups and the government during the first year of the Syrian popular uprising is examined in this paper. Force alone was not enough for the regime to crush the revolt, at least during its first twelve months, while protesters were unable to bring down the government. The battle for cultural hegemony had to be won by one of the two sides. Protesters and the regime alike had to deploy their discourses along frames that resonated with the values, hopes and fears of Syrians. The effectiveness of the regime in securing the support of large sections of urban dwellers and its systematic violent repression led to frustration on the part of demonstrators, who ended up supporting at least morally the armed struggle. A stalemate was reached. This led to divergent framing activity within the opposition, which in turn led to its division.Spanish
El artículo examina la lucha ideológica que se dio entre los grupos sirios de oposición y el gobierno durante el primer año del levantamiento popular en Siria. Durante los primeros 12 meses a partir de marzo de 2011, al régimen no le bastó con la fuerza bruta para aplastar la revuelta, aunque los manifestantes tampoco lograron tumbar al gobierno. Se dio un combate por la hegemonía cultural y uno de los bandos necesitaba ganarla. Tanto los opositores como el régimen frasearon sus discursos alrededor de aristas conceptuales (frames) en armonía con los valores, esperanzas y temores de la población siria. La e ficacia del régimen en obtener el apoyo de amplios sectores de los habitantes de las principales ciudades y la represión violenta sistemática condujeron a un sentimiento de frustración entre los manifestantes, que terminaron ofreciendo un apoyo al menos moral a la lucha armada. Se llegó a un impasse. Esto a su vez llevó a que diferentes grupos de oposición reconstruyeran su discurso en torno de aristas distintas, lo que generó división.French
L'article étudie la lu e idéologique menée entre les groupes d'opposition et le gouvernement pendant la première année du soulèvement populaire en Syrie. Pendant les douze premiers mois, à dater du mois de mars de 2011, la force brute n'a pas suffiau régime pour écraser le mouvement, bien que les manifestants à leur tour n'aient pas réussi à faire tomber le gouvernement. Une lu e pour l'hégémonie culturelle s'est développée et un des deux côtés devait la gagner. L'opposition ainsi que le régime ont encadré (frame) leurs discours de sorte à qu'ils parlent aux valeurs, espoirs et peurs des syriens. Le succès du régime à gagner l'appui (ou le recul) de grands secteurs de la population des villes principales et la répression violente systématique ont produit un sentiment de frustration parmi les manifestants, qui ont fini par soutenir la lu e armée au moins moralement. La situation est arrivée à une impasse. Dans cet état, différents groupes d'opposition ont reformulé leurs discours au tour d'encadrements divergents, ce qui a mené à leur division.
In: Areas: Revista Internacional de Ciencias Sociales, Heft 38, S. 61-72
ISSN: 1989-6190
Le présent article repose sur une restitution des discours d'une poignée d'universitaires algériens ayant choisi l'émigration comme un chemin de vie. Il s'agit d'investiguer sur les motivations, trajectoires et raisons profondes qui exhortent ces jeunes à construire des projets de vie sous d'autres cieux. Après une vue rétrospective sur la configuration de la migration algérienne durant son histoire contemporaine, nous comptons analyser les récits d'un collectif d'étudiants en faisant des recoupements de leurs motivations partagées de vouloir émigrer pour la réalisabilité de leurs postérités, pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la théorie « push pull » pour recenser les facteurs répulsifs et attractifs comme des déterminants du processus migratoire.
Este artículo se basa sobre una restitución de los discursos de un puñado de universitarios argelinos que han elegido la emigración como un camino de vida, se trata de investigar sobre las motivaciones, las trayectorias y las razones profundas que instan a estos jóvenes a construir proyectos de vida bajo otros cielos. Después de una mirada retrospectiva de la configuración de la emigración argelina durante su historia contemporánea, contamos analizar las historias de un colectivo de estudiantes haciendo cruzamientos de sus motivaciones compartidas y deseos de emigrar para la realizabilidad de su posteridad, para hacerlo, nos apoyamos sobre la teoría «push pull» para identificar los factores repulsivos y atractivos como determinantes del proceso migratorio.De hecho, estos jóvenes universitarios están enfrentados a un entorno carente de perspectivas en sus países de origen, pero no solo eso. se proyectan en un país de acogida para su concretización y afirmación en un intento de superación de la frontera simbólica y física entre los dos mundos, el de origen y de acogida.
This article is based on a presentation from several academics' speeches who have chosen emigration as a way of life. It aims to investigate the motivations, trajectories and reasons that urge these young people to build another life overseas. After a retrospective view on the configuration of Algerian emigration during its contemporary history, we intend to analyse the stories of a group of students by linking their shared motivations and wish to emigrate. In order to do this, we relied on the push pull theory to identify positive and negative factors as determinants of the migration process. Indeed, these young academics are confronted with a lack of prospects in their countries of origin, but not only that. They project themselves into a host country attempting to integrate and overcome the symbolic and physical border between the two worlds; the one of origin and the host country.
International audience ; The 20th of October 2011, ETAannounced the suspension of the armedstruggle after negotiations within the BasqueNational Liberation Movement (MLNV)where a strong rivalry opposed on onehand, the proponents of the use of murder tobecome independent and, on the other hand,those who thought that the ballot would bea more effective weapon. Today ETA continues its communication on the managementof a qualified transition situation of "postconflict" with "an international verificationcommission" composed of prestigious foreigners, supposed to implement interventionsin a modeled phasing: secret negotiations,peace conference, disarmament, as if theBasque country were emerging from a war.Why do Basque terrorists need to complywith the international post-conflict model,when there is no disaster areas, no refugees,no institutional normalization nor statebuilding to implement? In fact, two pointsof view are confronted on the interpretationof ETA actions: on one side, the Basquenationalists are trying to impose a narrativeof the conflict that legitimizes terrorism inthe name of freedom of the Basque peopleagainst an oppressive regime, on the otherside, political groups or civilians are fightingto obtain that ETA enters history as a terrorist organization and totalitarian defeated bya democratic society. ; Le 20 octobre 2011, ETA annonçait la suspension de la lutte armée après des années de tractations au sein du Mouvement de libération nationale basque (MLNV) où une forte rivalité opposait les tenants de l'usage du meurtre pour devenir indépendants et ceux qui voyaient dans le bulletin de vote une arme plus efficace. Aujourd'hui l'ETA poursuit sa communication médiatique sur la gestion d'une situation de transition qualifiée de « postconflit » par une « commission internationale de vérification » composée d'étrangers prestigieux, censée mettre en œuvre des interventions selon un phasage modélisé : négociations secrètes, conférence de paix, désarmement, comme si le Pays basque sortait d'une guerre. Pourquoi les terroristes basques ont-ils besoin de se conformer à ce modèle international de sortie de conflit, alors qu'il n'y a pas de régions dévastées, pas de réfugiés, pas de normalisation institutionnelle ni de state-building à mettre en œuvre ? De fait, deux représentations s'opposent sur l'interprétation des actions passées de l'ETA : d'un côté, les nationalistes basques essaient d'imposer un récit du conflit qui légitime le terrorisme au nom de la liberté du peuple basque contre un régime oppresseur, de l'autre, des groupes politiques ou civils luttent pour que l'ETA entre dans l'histoire comme une organisation totalitaire et terroriste défaite par une société démocratique.
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Dans une atmosphère tendue, dominée par la peur du terrorisme, par sa condamnation unanime dans l'opinion publique et par un intérêt morbide pour l'actualité et les faits divers – exploité par les médias –, la réflexion solitaire d'Heinrich Böll l'amène à publier un roman de dénonciation : Die verlorene Ehre der Katharina Blum (L'honneur perdu de Katharina Blum). À ce titre purement fictionnel, l'écrivain ajoute un titre alternatif plus éloquent : Comment peut naître la violence et où elle peut conduire . Le roman, paru en 1974, soulève aussitôt une polémique : la cible de l'écrivain, jugée responsable de la violence, n'est pas le terrorisme mais la presse à scandale, représentée dans le roman par LE JOURNAL (DIE ZEITUNG), un nom fictif derrière lequel chaque lecteur peut reconnaître le Bild-Zeitung. Puisque Böll avait pris position deux ans auparavant contre l'acharnement des médias à l'égard du couple Baader-Meinhof (le groupe terroriste Armée Rouge), ainsi qu'à l'égard d'innocents accusés de complicité, son roman semble s'inscrire dans cette ligne de pensée. Peu importe que ses protagonistes ne soient pas de terroristes et que seule la campagne médiatique les accuse d'en être, cela suffit pour faire éclater la polémique. Quelques années plus tard, en Italie, l'enlèvement et le meurtre du politicien Aldo Moro, perpétrés par l'organisation terroriste des Brigades Rouges, marquent le sommet d'un crescendo de doutes, de craintes et de discussions exacerbées au sein de l'opinion publique aussi bien que de l'élite politique du pays. En 1978, quelques mois après la tragédie, l'écrivain Leonardo Sciascia exprime son opinion sur le sujet dans un pamphlet ardent, à la manière de Voltaire et de Zola : L'affaire Moro . Le pays étant sous l'emprise du terrorisme, la polémique est inévitable : dans ce compte-rendu, au lieu de s'en prendre aux Brigades Rouges, Sciascia accuse la classe politique entière de n'avoir rien fait pour sauver Moro de ses bourreaux, et d'avoir profité de sa disparition. Dans les deux cas, nous sommes confrontés à une situation analogue : pendant les années noires du terrorisme en Allemagne et en Italie – les années de plomb –, deux écrivains de grand renom (dont un lauréat du prix Nobel) prennent ouvertement position, non pour condamner les actions des terroristes, ce qui satisferait l'attente générale, mais pour dénoncer devant l'opinion publique d'autres coupables. En faisant cela, ils soulèvent une tornade de réactions et de critiques, qui atteignent leur comble dans l'accusation de complaisance – voire de complicité morale – à l'égard des terroristes.
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Dans une atmosphère tendue, dominée par la peur du terrorisme, par sa condamnation unanime dans l'opinion publique et par un intérêt morbide pour l'actualité et les faits divers – exploité par les médias –, la réflexion solitaire d'Heinrich Böll l'amène à publier un roman de dénonciation : Die verlorene Ehre der Katharina Blum (L'honneur perdu de Katharina Blum). À ce titre purement fictionnel, l'écrivain ajoute un titre alternatif plus éloquent : Comment peut naître la violence et où elle peut conduire . Le roman, paru en 1974, soulève aussitôt une polémique : la cible de l'écrivain, jugée responsable de la violence, n'est pas le terrorisme mais la presse à scandale, représentée dans le roman par LE JOURNAL (DIE ZEITUNG), un nom fictif derrière lequel chaque lecteur peut reconnaître le Bild-Zeitung. Puisque Böll avait pris position deux ans auparavant contre l'acharnement des médias à l'égard du couple Baader-Meinhof (le groupe terroriste Armée Rouge), ainsi qu'à l'égard d'innocents accusés de complicité, son roman semble s'inscrire dans cette ligne de pensée. Peu importe que ses protagonistes ne soient pas de terroristes et que seule la campagne médiatique les accuse d'en être, cela suffit pour faire éclater la polémique. Quelques années plus tard, en Italie, l'enlèvement et le meurtre du politicien Aldo Moro, perpétrés par l'organisation terroriste des Brigades Rouges, marquent le sommet d'un crescendo de doutes, de craintes et de discussions exacerbées au sein de l'opinion publique aussi bien que de l'élite politique du pays. En 1978, quelques mois après la tragédie, l'écrivain Leonardo Sciascia exprime son opinion sur le sujet dans un pamphlet ardent, à la manière de Voltaire et de Zola : L'affaire Moro . Le pays étant sous l'emprise du terrorisme, la polémique est inévitable : dans ce compte-rendu, au lieu de s'en prendre aux Brigades Rouges, Sciascia accuse la classe politique entière de n'avoir rien fait pour sauver Moro de ses bourreaux, et d'avoir profité de sa disparition. Dans les deux cas, nous sommes confrontés à une situation analogue : pendant les années noires du terrorisme en Allemagne et en Italie – les années de plomb –, deux écrivains de grand renom (dont un lauréat du prix Nobel) prennent ouvertement position, non pour condamner les actions des terroristes, ce qui satisferait l'attente générale, mais pour dénoncer devant l'opinion publique d'autres coupables. En faisant cela, ils soulèvent une tornade de réactions et de critiques, qui atteignent leur comble dans l'accusation de complaisance – voire de complicité morale – à l'égard des terroristes.
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In: Journal of contemporary African studies, Band 25, Heft 1, S. 141-166
ISSN: 0258-9001
World Affairs Online
Le spectre du conflit intercommunautaire est bien là au Mali avec la suspicion d'exactions à l'encontre de «peaux claires» (Touaregs, Arabes et autres) dans les villes libérées de l'emprise islamiste. Cette suspicion porte sur l'armée malienne et non sur les populations arrière où aucun clash communautaire n'a été signalé depuis le début du conflit. Dans ce contexte, des experts redoutent l'embrasement et préconisent non seulement un règlement politique de la question touareg au Mali (nécessaire et compliqué), mais vont parfois plus loin, en prônant le fédéralisme et «la création de provinces autonomes pour chacune des grandes ethnies présentes : touaregs, songhai, peuls, maures…». Ce serait la formule éculée du règlement territorial que l'on ressortirait là où elle a peut-être le moins de sens: au Sahel. Il est vrai que les deux dernières décennies ont vu leur lot de ces propositions ethno-territoriales, notamment en Irak où l'intervention extérieure butait sur la reconstruction d'un Etat post dictatorial oppresseur de grands groupes majoritaires, ou encore en ex-Yougoslavie où des conflits intercommunautaires sont survenus massivement, attisés par des partis ethnonationalistes. Le bilan de l'application de ces formules n'est pas évident, mais elles bloquent de toute façon, comme avant elles le grand apartheid sud-africain, sur le traitement de certains espaces comme celui des villes cosmopolites. Celles-ci, lorsqu'elles échappent à l'attribution à un groupe derrière ses frontières internes, se retrouvent face au défi vital de la cohabitation, et lorsqu'elles sont par- courues de secteurs clos et «nettoyés, elles perdent leur sens même. Dans le cas du Mali, et plus généralement de la zone sahélo-saharienne, c'est l'ensemble des impasses du traitement ethno-territorial qui apparaît. En effet, où faire passer des limites dans un espace où les logiques fonctionnelles et identitaires reposent sur des réseaux transnationaux entrecroisés bien plus que sur des territoires bornés? Sur des pratiques transactionnelles: pastorales, nomades et marchandes bien plus que sur des logiques de fixité et d'exploitation de ressources territorialisées. Denis Retaillé, en géographe du Sahel, a même pu y développer le concept «d'espace mobile». A qui attribuer des villes comme Tombouctou ou Agadez, Gao ou Zinder ? Elles sont avant tout des cités cosmopolites marchandes et furent des capitales politiques d'empires ou de cités-Etats, jamais d'Etats territoriaux en lien prioritaire avec une nation ou une ethnie. Elles sont aujourd'hui reconnues comme faisant partie du Patrimoine mondial de l'humanité, et, de par leur passé précolonial, comme des lieux phares pour l'African Renaissance chère à l'Afrique du Sud. Ont-elles vocation à devenir des capitales de provinces ethniques contemporaines qui profiteraient de la manne des ressources du sous-sol? L'argument massue de la limitation des conflits intercommunautaires que permettrait la délimitation ethnique dans sa version fédérale soft, se base sur une vision exclusive et intemporelle des divisions ethniques. Or, la définition des appartenances communautaires est bien plus changeante qu'une vision essentialiste de l'ethnie peut le laisser croire. Là encore, la situation sahélienne, et singulière- ment celle du Nord-Mali, est éclairante. L'irruption régionale de l'islamisme radical et armé avec des moyens considérables issus de différents trafics, dont celui des otages mais surtout de l'effondrement des légions et de l'arsenal libyen, a fait apparaître une ligne de fracture au sein de différentes sociétés sahéliennes. Les alignements et les oppositions fonctionnent aujourd'hui autant sur le clivage identitaire laïque-fondamentaliste que sur les clivages ethnolinguistiques. A une autre échelle, on a vu auparavant du côté nigérien s'opérer des clivages internes au groupe touareg sur des bases claniques ou tribales et sur l'accès aux rentes du tourisme et de différents trafics par l'alliance à d'autres groupes. A l'appui de la thèse du règlement territorial, se trouve aussi l'argument de la justice socio-spatiale passant par la réattribution des revenus de l'exploitation des richesses naturelles sur la base d'une souveraineté provinciale. Mais l'échelle locale est-elle vraiment plus légitime pour la captation de la rente du sous-sol? On sait que la justice sociale et spatiale passe plutôt par la redistribution et la transparence dans l'usage de la manne que par sa captation par l'élite, en lien avec les grands groupes internationaux. Ainsi les défis politiques essentiels ne sont-ils pas, d'une part, la reconnaissance à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb de groupes et de pratiques fonctionnant sur des réseaux culturel et économique transnationaux? D'autre part, le réinvestissement en régions sahélo-sahariennes de revenus de la rente de l'exploitation des richesses du sous-sol et l'accès facilité à leurs ressortissants aux filières publiques et privées de formation et d'emploi? Cela appelle l'ouverture aux niveaux national et supranational et certainement pas la fermeture sur des provinces ethniques qui capteraient aléatoirement la manne des ressources naturelles pour tenter de devenir de petits Etats rentiers. On le voit, loin d'être exclusivement nationale avec imposition de frontières provinciales comme solution politique, l'échelle de référence pour le règlement des questions intercommunautaires dans la zone sahélo-saharienne est plutôt régionale. Cela tombe bien et n'est pas réellement fortuit : c'est aussi l'échelle à laquelle se pose la question sécuritaire des trafics de personnes et de drogue en direction de l'Europe et du terrorisme, bien que ce dernier échappe largement à toute logique territoriale, si ce n'est celle du monde. Penser le Sahel et le Sahara d'un point de vue politique et social au-delà des frontières à la manière du grand historien, ethnologue et romancier malien Amadou Hampaté Bâ est plus que jamais une priorité.
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In: http://hdl.handle.net/20.500.11794/68748
Depuis plus de cinquante ans, la Colombie connaît un conflit interne ayant de grandes répercussions sur l'ensemble du pays. Ce conflit, opposant le gouvernement à la principale guérilla du pays, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, Armée du peuple (FARC-ep), a engendré le déplacement d'un grand nombre de citoyens, vivant dans des milieux ruraux ou des situations précaires. La mise en place des accords de paix en 2016 connaît alors de nombreuses failles tant des points de vue économiques, que politiques ou sociaux. Mis à part le fait que la durabilité des communautés des vétérans des FARC-ep est incertaine, il est possible de constater que les populations civiles se trouvent elles aussi victimes de l'échec des accords étant donné que ceux-ci devaient également leur être bénéfiques. La question à laquelle cette recherche tente de répondre est : En quoi les populations vulnérables de Colombie peuvent-elles participer à leur propre établissement durable à l'échelle de leur communauté, des milieux et des individus ? Les méthodes d'analyse des données recueillies sur le terrain dans la région Caribe incluent l'analyse de discours et de contenu. L'analyse a permis de comprendre, du moins en partie, que les instances gouvernementales nationales et infranationales ne parviennent pas, par manque d'implication, de décentralisation du pouvoir et de volonté de favoriser la participation citoyenne, à mettre en place les bases démocratiques pour le maintien de la paix et la réintégration des anciens combattants dans le tissu de la société colombienne rurale et urbaine. ; For more than fifty years, Colombia has experienced an internal conflict with broad repercussions affecting the entire country. This conflict, opposing the government and the main guerilla group in the country, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, People's Army (FARC-ep), has resulted in the displacement of a large number of people, living in rural areas or in precarious situations. There are many flaws in the implementation of the peace agreements signed in2016, both from an economic, political and social point of view. Apart from the fact that the sustainability of the communities of FARC-ep veterans is uncertain, it is possible to observe that the civilian populations also find themselves victims of the failure of the agreements since these were also intended to be beneficial to them. The question this research attempts to answer is: How can the vulnerable population groups in Colombia participate in their own sustainable settlement at the level of their community, environments and individuals? Analysis methods field data in the Caribe region include discourse and content analysis. The analysis enabled to understand, at least in part, that national and subnational government bodies fail, due to a lack of involvement, decentralization of power and the desire to promote citizen participation, to put in place the democratic foundations for the maintenance of peace and the reintegration of ex-combatants into the fabric of Colombian rural and urban society. ; Durante más de cincuenta años, Colombia ha experimentado un conflicto armado interno con varias repercusiones en todo el país. Este conflicto, al oponerse el gobierno a la principal guerrilla del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, Ejército Popular (FARC-ep), resultó el desplazamiento de una gran cantidad de personas, que viven en zonas rurales o en situaciones precarias. La implementación de los acuerdos de paz de 2016 ha conocido muchas fallas, desde el punto de vista económico, político o social. Aparte el facto que la durabilidad de las comunidades de los veteranos de las FARC-ep es incierto, es posible de observar que las poblaciones civiles en este país están también victimas del fracaso de los acuerdos ya que también se pretendía beneficiarlos. La cuestión de investigación a la que esta investigación intenta de responder es: En que las poblaciones vulnerables de Colombia pueden participar a sus propios establecimientos sostenible al nivel de sus comunidades, de los medios y de los individuos. Los métodos de análisis de datos de campo en la región del Caribe incluyen análisis de contenido y discurso. El análisis permitió comprender, al menos en parte, que los órganos de gobierno nacional y subnacional fracasan, por falta de implicación, descentralización del poder y la voluntad de promover la participación ciudadana, para sentar las bases democráticas para el mantenimiento de la paz y la reintegración de los excombatientes al tejido de la sociedad rural y urbana colombiana.
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International audience ; L'Union at -elle acquis sa propre identité ? Telle est « l'inquiétante question » que posait récemment un observateur attentif de la vie institutionnelle et juridique européenne 1. Sans doute convient-il avant que d'aller plus loin de lever une hypothèque et d'énoncer quelques éléments de définition. De quoi parle-ton exactement ? L'identité européenne ou l'identité de l'Union européenne ? Deux concepts proches mais distincts. Tout le monde s'accorde à le souligner mais beaucoup finissent par l'oublier, comme s'ils finissaient par s'absorber. Ce glissement est probablement lié à la confusion sémantique baignant ces notions 2. On estime généralement que l'identité se compose d'éléments distinctifs permettant de reconnaître un individu ou une collectivité sans confusion possible avec un ou une autre. On ne pourrait se « poser qu'en s'opposant ou du moins si la formule a quelque chose de choquant qu'en se différenciant ou en se distinguant » 3. On peut aussi considérer, sur un mode plus positif, que l'identité est un élément indispensable à la constitution de cet « univers mental partagé », cette « coalition des cultures » qu'est une civilisation 4. L'identité révèle ainsi une « conscience de l'identique et donc un sentiment d'appartenance à la collectivité ou au groupe » 5. En tout état de cause, Il est illusoire d'imaginer que les éléments fondant l'identité d'un groupe puissent être figés pour l'éternité, les civilisations ayant elles aussi leurs « saisons » 6. La fixité ne pourrait être ici que le présage d'une destinée tragique. Il ne saurait en aller différemment pour l'Europe 7. Il y a sans doute autant de perceptions de l'identité européenne qu'il y a d'auteurs à s'être intéressés au sujet. Sans nullement prétendre à l'exhaustivité, nous n'en évoquerons ici que quelques-uns. Ainsi, pour G. Steiner 8 , on peut obtenir les jalons essentiels de la « notion d'Europe » en tenant compte principalement de cinq éléments. A cet effet, il convient d'abord de dessiner la « carte des cafés », ces lieux de rendezvous et de complot, de débat intellectuel et de commérage, place du flâneur, du poète ou du métaphysicien armé de son carnet. Quand l'Europe plonge dans les ténèbres, Jaurès est assassiné dans un café. L'Europe est également un continent de pérégrins jouissant de la fluidité d'un espace que ne strie aucun obstacle naturel infranchissable. Les grands pèlerinages « tracent les routes de l'Europe au-dessus des frontières ethniques ou politiques » 9. L'émergence de pôles universitaires (Paris, Bologne…) tisse des liens d'échanges intellectuels et favorise le rayonnement du savoir 10. L'Europe est la 1-P. Mengozzi, « La contribution du droit à la détermination de l'identité de l'Union européenne », RDUE, 1/2012, p. 16. 2-Il est vrai que selon la langue utilisée, la situation est susceptible de varier. 3-C. Blumann, "Citoyenneté européenne et champ d'application personnel du droit communautaire", RAE-LEA 2003-2004 nº 1, p. 77. 4-Y. Ben Achour, Le rôle des civilisations dans le système international, droit et relations internationales, Bruylant, 2003, p. 15. 5-R. Franck, « Conclusions », Relations internationales, 2009/4, nº 140, p. 113. 6-ibid., p. 18. 7-Braudel ne considérait-il pas que l'identité française a constamment évolué au point que cette que cette évolutivité ait fini par en constituer la principale caractéristique.
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International audience ; L'Union at -elle acquis sa propre identité ? Telle est « l'inquiétante question » que posait récemment un observateur attentif de la vie institutionnelle et juridique européenne 1. Sans doute convient-il avant que d'aller plus loin de lever une hypothèque et d'énoncer quelques éléments de définition. De quoi parle-ton exactement ? L'identité européenne ou l'identité de l'Union européenne ? Deux concepts proches mais distincts. Tout le monde s'accorde à le souligner mais beaucoup finissent par l'oublier, comme s'ils finissaient par s'absorber. Ce glissement est probablement lié à la confusion sémantique baignant ces notions 2. On estime généralement que l'identité se compose d'éléments distinctifs permettant de reconnaître un individu ou une collectivité sans confusion possible avec un ou une autre. On ne pourrait se « poser qu'en s'opposant ou du moins si la formule a quelque chose de choquant qu'en se différenciant ou en se distinguant » 3. On peut aussi considérer, sur un mode plus positif, que l'identité est un élément indispensable à la constitution de cet « univers mental partagé », cette « coalition des cultures » qu'est une civilisation 4. L'identité révèle ainsi une « conscience de l'identique et donc un sentiment d'appartenance à la collectivité ou au groupe » 5. En tout état de cause, Il est illusoire d'imaginer que les éléments fondant l'identité d'un groupe puissent être figés pour l'éternité, les civilisations ayant elles aussi leurs « saisons » 6. La fixité ne pourrait être ici que le présage d'une destinée tragique. Il ne saurait en aller différemment pour l'Europe 7. Il y a sans doute autant de perceptions de l'identité européenne qu'il y a d'auteurs à s'être intéressés au sujet. Sans nullement prétendre à l'exhaustivité, nous n'en évoquerons ici que quelques-uns. Ainsi, pour G. Steiner 8 , on peut obtenir les jalons essentiels de la « notion d'Europe » en tenant compte principalement de cinq éléments. A cet effet, il convient d'abord de dessiner la « carte des cafés », ces lieux de rendezvous et de complot, de débat intellectuel et de commérage, place du flâneur, du poète ou du métaphysicien armé de son carnet. Quand l'Europe plonge dans les ténèbres, Jaurès est assassiné dans un café. L'Europe est également un continent de pérégrins jouissant de la fluidité d'un espace que ne strie aucun obstacle naturel infranchissable. Les grands pèlerinages « tracent les routes de l'Europe au-dessus des frontières ethniques ou politiques » 9. L'émergence de pôles universitaires (Paris, Bologne…) tisse des liens d'échanges intellectuels et favorise le rayonnement du savoir 10. L'Europe est la 1-P. Mengozzi, « La contribution du droit à la détermination de l'identité de l'Union européenne », RDUE, 1/2012, p. 16. 2-Il est vrai que selon la langue utilisée, la situation est susceptible de varier. 3-C. Blumann, "Citoyenneté européenne et champ d'application personnel du droit communautaire", RAE-LEA 2003-2004 nº 1, p. 77. 4-Y. Ben Achour, Le rôle des civilisations dans le système international, droit et relations internationales, Bruylant, 2003, p. 15. 5-R. Franck, « Conclusions », Relations internationales, 2009/4, nº 140, p. 113. 6-ibid., p. 18. 7-Braudel ne considérait-il pas que l'identité française a constamment évolué au point que cette que cette évolutivité ait fini par en constituer la principale caractéristique.
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International audience ; L'Union at -elle acquis sa propre identité ? Telle est « l'inquiétante question » que posait récemment un observateur attentif de la vie institutionnelle et juridique européenne 1. Sans doute convient-il avant que d'aller plus loin de lever une hypothèque et d'énoncer quelques éléments de définition. De quoi parle-ton exactement ? L'identité européenne ou l'identité de l'Union européenne ? Deux concepts proches mais distincts. Tout le monde s'accorde à le souligner mais beaucoup finissent par l'oublier, comme s'ils finissaient par s'absorber. Ce glissement est probablement lié à la confusion sémantique baignant ces notions 2. On estime généralement que l'identité se compose d'éléments distinctifs permettant de reconnaître un individu ou une collectivité sans confusion possible avec un ou une autre. On ne pourrait se « poser qu'en s'opposant ou du moins si la formule a quelque chose de choquant qu'en se différenciant ou en se distinguant » 3. On peut aussi considérer, sur un mode plus positif, que l'identité est un élément indispensable à la constitution de cet « univers mental partagé », cette « coalition des cultures » qu'est une civilisation 4. L'identité révèle ainsi une « conscience de l'identique et donc un sentiment d'appartenance à la collectivité ou au groupe » 5. En tout état de cause, Il est illusoire d'imaginer que les éléments fondant l'identité d'un groupe puissent être figés pour l'éternité, les civilisations ayant elles aussi leurs « saisons » 6. La fixité ne pourrait être ici que le présage d'une destinée tragique. Il ne saurait en aller différemment pour l'Europe 7. Il y a sans doute autant de perceptions de l'identité européenne qu'il y a d'auteurs à s'être intéressés au sujet. Sans nullement prétendre à l'exhaustivité, nous n'en évoquerons ici que quelques-uns. Ainsi, pour G. Steiner 8 , on peut obtenir les jalons essentiels de la « notion d'Europe » en tenant compte principalement de cinq éléments. A cet effet, il convient d'abord de dessiner la « carte des cafés », ces lieux de rendezvous et de complot, de débat intellectuel et de commérage, place du flâneur, du poète ou du métaphysicien armé de son carnet. Quand l'Europe plonge dans les ténèbres, Jaurès est assassiné dans un café. L'Europe est également un continent de pérégrins jouissant de la fluidité d'un espace que ne strie aucun obstacle naturel infranchissable. Les grands pèlerinages « tracent les routes de l'Europe au-dessus des frontières ethniques ou politiques » 9. L'émergence de pôles universitaires (Paris, Bologne…) tisse des liens d'échanges intellectuels et favorise le rayonnement du savoir 10. L'Europe est la 1-P. Mengozzi, « La contribution du droit à la détermination de l'identité de l'Union européenne », RDUE, 1/2012, p. 16. 2-Il est vrai que selon la langue utilisée, la situation est susceptible de varier. 3-C. Blumann, "Citoyenneté européenne et champ d'application personnel du droit communautaire", RAE-LEA 2003-2004 nº 1, p. 77. 4-Y. Ben Achour, Le rôle des civilisations dans le système international, droit et relations internationales, Bruylant, 2003, p. 15. 5-R. Franck, « Conclusions », Relations internationales, 2009/4, nº 140, p. 113. 6-ibid., p. 18. 7-Braudel ne considérait-il pas que l'identité française a constamment évolué au point que cette que cette évolutivité ait fini par en constituer la principale caractéristique.
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En Algérie, la production animale demeure un secteur d'importance politique, sociale et économique considérable. En effet, ce secteur représente près de 51% du Produit Intérieur Brut de l'Agriculture. L'élevage des petits ruminants, notamment ovins, qui participe pour 50 % à la formation de ce PIB est concentré principalement dans les territoires steppiques où de nombreux changements ont été enregistrés et qui ont engendré un contexte d'incertitudes élevé (climat, démographie, programmes de développement, pression sur les ressources, urbanisation, etc.). Les objectifs assignés à cette thèse sont d'une part, d'appréhender les capacités des éleveurs à se maintenir sur ce territoire soumis à de forte contraintes et incertitudes et, d'autre part, d'apprécier les facultés de résilience des systèmes d'élevage identifiés. L'hypothèse de base de cette thèse est que face à ce contexte d'incertitudes et jeux de contraintes, les éleveurs ont appris à s'adapter selon les opportunités présentes qui sont basées sur la valorisation de leurs différents "atouts-capitaux" (capital naturel, physique, financier, social, humain et de savoirs) pour développer des stratégies diversifiées de mise en oeuvre de leurs projets de production. La recherche a été conduite en faisant appel à des enquêtes quantitatives et qualitatives le plus souvent participatives auprès de 86 éleveurs appartenant à différentes fractions de la communauté agropastorale des Ouled M'Hani, située dans la zone d'El-Guedid-Djelfa de la région de Djelfa. Afin de comprendre les stratégies qui permettent aux éleveurs de développer des flexibilités multiples, un cadre d'approche intégré a été mis au point. Il repose sur le croisement de plusieurs disciplines et sciences (zootechnie, écologie, agronomie, sociologie, économie, gestion et communication. En outre, pour analyser les logiques des éleveurs en matière de valorisation des différents capitaux (atouts) dans la mise en oeuvre de leurs stratégies d'adaptation pour faire face aux multiples contraintes, l'approche basée sur "Sustainable Livelihood Approache SLA" a été mobilisée. Les principaux résultats montrent que les agropasteurs sont dans une logique d'adaptation permanente. Tous les systèmes d'élevage ont réussi à se maintenir et à se reproduire en s'appuyant sur des stratégies diverses et variées pour assurer un accès facile aux différentes ressources fourragères locales (autoproduites, louées et achetées). Ils combinent de façon variés leurs capitaux (ressources ou atouts) dans leurs décisions qui conditionnent la façon dont ils vont appréhender et anticiper les situations de sécheresse. Les capitaux humain et social restent des éléments importants dans la manière dont les éleveurs répondent aux événements qui affectent leur activité. Cette dotation en capitaux permet en effet aux éleveurs de développer des stratégies basées sur la diversification des produits et des revenus, l'agrandissement du patrimoine foncier et animal et surtout la mobilité des troupeaux, etc. Cependant, pour apprécier l'efficacité des stratégies variées mises en oeuvre par les différents groupes d'agropasteurs, des activités participatives de suivi s de performances sont à envisager. Elles permettront de mieux juger l'efficience et la pertinence des leviers et actions déployés actuellement par les agropasteurs.
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During the '70s, Italy was confronted by a particulary intense violent politics. In this period, the justice system was severly exposed. Not only magistrates and lawyers were implicated in the law processes aiming violent protagonists but also their actions were deeply controversial. One part of the magistrates and the lawyers were accused of serving an autoritarian and repressive state, while the others were incriminated for having possible complicities with the militants. At the same time, numerous groups of the revolutionary left decided to occupy the ground of the anti-repression and the support to the political prisoners. Among these political groups, Soccorso Rosso stood out as the main thing, due to its longevity, its presence spreads on the Italian territory and the implication of various universes and sectors of society within it. The commitment of intellectuals and numerous "militant-lawyer" in the politicization of the trials, including the problems of a fight against the prison or a solidarity with the prisoners stemming from the armed struggle, the trajectory of Soccorso Rosso allows us to cross this decade of a still under construction history to reread the period through the question of the repression to understand a nature of the crisis which shook Italy during this years. ; Au cours des années 1970, l'Italie fut confrontée à une violence politique et sociale d'intensité particulière. Pendant cette période, le monde de la justice fut exposé à plus d'un titre. Non seulement magistrats et avocats furent impliqués dans les procédures judiciaires visant les protagonistes de la violence mais leur action fut également au cœur de controverses, les uns étant accusés d'être au service d'un État autoritaire ou répressif quand les autres étaient mis en cause pour d'éventuelles complicités avec les militants incriminés. Dans le même temps, de nombreux groupes de la gauche révolutionnaire décidèrent d'occuper le soutien de l'anti-répression et du soutien aux prisonniers politiques. Parmi ces organismes politiques, le Soccorso Rosso s'est imposé comme le principal, de par sa longévité, sa présence diffuse sur le territoire italien et l'implication de différents univers et couches sociales en son sein. De l'engagement d'intellectuels et de nombreux "avocats-militants" à la politisation des procès, en passant par les problématiques d'une lutte contre la prison ou d'une solidarité avec les détenus issus de la lutte armée, la trajectoire du Soccorso Rosso nous permet de traverser cette décennie d'une histoire encore en chantier afin de relire la période à travers la question de la répression pour comprendre la nature et la signification de la crise que connut l'Italie au cours de ces années.
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International audience ; " L'an prochain à Jérusalem ". Répété au fil des siècles par les com-munautés juives dispersées, ce voeu de retour a pris forme pour deux d'entre elles au cours de la décennie quatre-vingt-dix. Profitant de deux événements politiques majeurs, l'État d'Israël a en effet pu aider au " retour " des juifs d'ex-URSS et d'Éthiopie. L'effondrement du bloc soviétique a signifié pour ses minorités ethniques (allemande, armé-nienne, grecque et juive) la fin de leur assignation à résidence et l'ou-verture des frontières à l'émigration, tandis que la transition poli-tique qu'a connue l'Éthiopie avec l'abandon du pouvoir par Mengistu en 1991 permettait la mise en place d'un véritable plan de rapatrie-ment, plus connu sous le nom d' " opération Salomon ". Ces deux vagues migratoires ont donc permis le " retour en terre d'Israël " de deux des communautés dispersées pour lesquelles l'État et la diaspora s'étaient mobilisés au fil des années, notamment sous le slogan " Let my people go " , pour l'émigration des juifs d'ex-URSS. Aujourd'hui, ces deux groupes font partie, avec près d'un million de personnes (soit plus de 15 % de la population totale du pays), de la mosaïque Israël. Leur observation laisse deviner les difficultés et les formes diverses qu'a pu prendre leur intégration sociale, et révèle une société israélienne qui renégocie son rapport à l'immigration. Israël compte aujourd'hui plus de 6 millions d'habitants, dont près de 4,9 millions de juifs. Ces Israéliens d'origine juive, que cela soit à la première, seconde, ou troisième génération, ont tous dans leur his-toire commune l'aliya, terme aux fondements religieux qui signifie " montée " et désigne au quotidien l'immigration juive en Israël. Au fil des cinquante années d'immigration qui se sont déroulées, les olim (1) sont donc " montés " en Israël dans le cadre de la loi du retour, qui par l'amendement de 1970 a permis l'extension du droit au retour aux membres de la famille de l'immigrant. En filigrane, der-rière le profil de cette courbe rassemblant plus de 2 millions et demi40 FLUX ET REFLUX par William Berthomière, chargé de recherche au CNRS, équipe Migrinter (Migrations internationales, espaces & sociétés), MSH Poitiers Avec le retour en nombre des juifs d'ex-URSS et d'Éthiopie, Israël a dû réapprendre à être un pays d'accueil. Leur intégration s'est avé-rée un processus laborieux et a suscité des réticences de la part des " anciens immigrants " , ainsi qu'une communautarisation croissante des rapports sociaux, particulièrement visible dans la vie politique. Mais l'État d'Israël ne serait-il pas, peut-être par le biais de cette ethnici-sation, en train de se constituer enfin en tant que société plurielle ? L'IMMIGRATION DES JUIFS D'EX-URSS ET D'ÉTHIOPIE EN ISRAËL
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