This subject concerns the protection of the consumer in the context of electronic commerce. The objective of the thesis is to make an analysis of the rules laid down to adapt electronic contracts to the strict requirements of consumer law. Indeed, special rules are required to govern a world virtual, cloud, where the commodity is digital. These rules must often be mixed standards of private international law and the general law of consumption. It is important to investigate coordination between the classical rules of conflict of laws and the courts to e-commerce? Private international law is ready to face the world intangible, which relies on the location of the acts and made legal? The problem lies in the fact that: the contracts online are primarily subject to common law contracts. But, at the same time, it would be simplistic to see the electronic contract as a contract. In fact, it has several aspects that justify the development of a suitable framework. From this observation, it seems that the rules of common law are insufficient and that special standards must be put in place. Thus, it is important to consider the measures taken by European, french and Egyptian lawmakers specifically, to address the difficulties identified as the renewal and the development of techniques. Indeed, there is the emergence of a law specific to electronic commerce which deals with its different aspects and, in particular, the protection of the vulnerable parties such as cyber-consumers. We are today witnessing a period of legislative ferment: a dozen of directives on electronic commerce, distance contracts, financial services. have been adopted in the community context and roughly the same number of laws promulgated at the domestic level to ensure their transpositions and broader strategies of legal systems enhancements, updates of the economic lawsbuilding the protections implemented by Governments that want or adhere to changes in the international economy and finally the adaptability of the international rights to the resolution of disputes in e-commerce. As discussed in the second part of this thesis, to enable reliable transactions, high-quality online regarding Arab countries and developing countries, must be modern telecommunications systems providing broadband and mobile services at affordable prices for businesses and individuals. It is necessary that there is also a supportive environment with strong competition among telecommunications providers. Indeed, it takes a real desire! These elements are crucial to continue the development of e-commerce while applying the rules relating to the protection of the consumer. And also, they are essential to produce useful applications, of high quality. In this area too, Governments can play a vital role in ensuring that secondary and professional schools teach as necessary expertise to assist in the emergence of a real digital economy sustainable, adaptable to the needs of users. ; Ce sujet concerne la protection du consommateur dans le cadre du commerce électronique. L'objectif de la thèse est de faire une analyse des règles édictées en vue d'adapter les contrats électroniques aux exigences strictes posées par le droit de la consommation. Des règles spéciales sont en effet nécessaires afin de régir un monde virtuel, dématérialisé, où la marchandise est numérique. Ces règles doivent souvent être mêlées aux normes du droit international privé et au droit général de la consommation. Il est important de s'interroger sur la coordination entre les règles classiques de conflits de lois et celles des juridictions au e-commerce? Le droit international privé est-il prêt à faire face au monde immatériel, lui qui s'appuie sur la localisation des actes et faits juridiques ? La problématique réside dans le fait que: les contrats passés en ligne sont avant tout des contrats soumis au droit commun. Mais, en même temps, il serait réducteur de voir le contrat électronique comme un simple contrat. Celui-ci comporte en effet plusieurs aspects qui justifient l'élaboration d'un cadre adapté. Partant de ce constat, il semble que les règles de droit commun sont insuffisantes et que des normes spéciales doivent être mises en place. Ainsi, il importe d'étudier les mesures prises par les législateurs européen, français et égyptien, précisément, dans le but de résoudre les difficultés identifiées au fur et à mesure du renouvellement et du développement des techniques. En effet, on constate, l'émergence d'un droit propre au commerce électronique qui traite de ses différents aspects et notamment de la protection des parties vulnérables tel que les cyber-consommateurs. On assiste aujourd'hui à une période d'effervescence législative: une dizaine de directives sur le commerce électronique, les contrats à distance, les services financiers… ont été adoptés dans le cadre communautaire et à peu près le même nombre de lois a été promulguées au niveau interne pour assurer leurs transpositions et plus largement les stratégies d'améliorations des systèmes juridiques, de mises à jour des législations économiques, de renforcement des protections mises en œuvre par les gouvernements qui aspirent ou adhèrent aux mutations de l'économie internationale et enfin l'adaptabilité des droits internationaux à la résolution des litiges en matière de commerce électronique. Comme traitée dans la Deuxième Partie de cette thèse, pour permettre des transactions fiables, de grande qualité en ligne concernant les pays arabes et les pays en voie de développement, il faut des systèmes de télécommunications modernes offrant des services à large bande et des services mobiles à des prix abordables pour les entreprises et les particuliers. Il faut qu'il existe aussi un milieu favorable avec une concurrence forte entre les fournisseurs de télécommunications. En effet, il faut une véritable volonté ! Ces éléments sont primordiaux pour continuer au développement du commerce électronique tout en appliquant les règles relatives à la protection du consommateur. Et aussi, elles sont indispensables pour produire des applications utiles, de grande qualité. Dans ce domaine aussi, les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle vital en veillant à ce que les écoles secondaires et professionnelles enseignent comme connaissances spécialisées nécessaires pour aider à l'avènement d'une véritable économie numérique durable, capable de s'adapter aux besoins des utilisateurs.
National audience ; Cette contribution présente les grands principes et les limites de nos dispositifs d'évaluation dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR), et propose des recommandations pour mieux répondre aux attentes actuelles (autonomie, décentralisation et modèle économique des universités et écoles, orientation et réussite des étudiants, financement de la recherche, lisibilité de l'organisation de l'ESR.). L'écosystème actuel de l'évaluation dans l'ESR est composé de plusieurs dispositifs complémentaires croisant l'évaluation des individus et celle des entités. On distinguera en particulier l'expertise institutionnelle réalisée par un comité de pairs dans une démarche d'assurance qualité, du diagnostic fin, du contrôle, de l'inspection, ou de l'audit. L'évocation de « l'évaluation » dans l'ESR conduit rapidement à des crispations en raison des termes sensibles liés à notre histoire, notre culture et nos pratiques: sélection/orientation des étudiants, modèle économique (coûts et droits d'inscription), évaluation des chercheurs et des enseignants-chercheurs, efficience, mesure de la « performance » individuelle ou collective. Attentif à ces difficultés, nous traiterons de la place de l'évaluation, de son organisation, de son utilité et de son efficacité : l'évaluation sert-elle l'objectif retenu ? Est-elle acceptée par les communautés évaluées ? Quel est son impact sur les transformations du paysage de l'ESR, par exemple dans le développement de la démarche d'assurance qualité ? Quels sont les grains pertinents de l'évaluation d'une structure ? Quelles pratiques nouvelles peut- on envisager pour communiquer les résultats et faire en sorte que ceux-ci apparaissent parfaitement lisibles à l'ensemble des acteurs et notamment les futurs étudiants ? Le contexte de l'organisation d'une évaluation est complexe et alterne plusieurs paramètres allant de l'interne à l'externe, du global au local, du qualitatif au quantitatif, du subjectif à l'objectif. La relation entre les évaluateurs (les pairs) et les évalués doit être basée sur la confiance et l'absence de liens d'intérêt. La distance entre l'évaluation et la prise de décision, ainsi que le rôle d'interface et de médiation de l'agence d'évaluation sont essentiels. La collégialité, la subsidiarité, la transparence, la déontologie et l'éthique sont les piliers d'une construction de l'évaluation réussie. À cet égard, celle-ci doit résulter d'une action conjointe des tutelles, des établissements et du Hcéres. Elle doit être conçue dans une triple perspective d'aide au développement des entités évaluées, d'aide à la décision des tutelles, et d'information des publics et usagers de l'enseignement supérieur et de la recherche. L'évaluation ne peut avoir pour seul objectif de sanctionner et de réguler le système, au risque de conduire à des biais d'adaptation des acteurs. Elle doit pouvoir s'appuyer sur un dispositif de confiance et une dynamique positive pour les acteurs. Nous nous focaliserons sur le périmètre d'intervention (recherche, formation, établissement, coordinations territoriales) du Hcéres, sans nous intéresser ici à son organisation interne. Les dispositifs d'évaluation par les pairs mis en place par cette autorité, conduisent à recueillir des attentes, à préciser les critères retenus (référentiel d'évaluation externe) et à observer la réalité (rapport d'autoévaluation, indicateurs, visite du comité), autant d'étapes essentielles à l'expression d'un jugement (rapport du comité d'experts). Ces modalités s'inscrivent par ailleurs dans le cadre d'une démarche qualité et d'amélioration continue, formalisée à l'échelle européenne (processus de Bologne, ESG, Enqa-Eqar, autoévaluation et trajectoire d'un établissement). L'obligation actuelle d'évaluer toutes les formations et toutes les unités de recherche pose la question de l'efficacité et de l'efficience du système d'évaluation qui, compte tenu de la charge induite par cette « industrialisation » d'un très grand nombre d'expertises, ne permet pas des investigations locales en profondeur susceptibles de meilleures plus-values. La définition du grain d'évaluation pour la formation (diplômes, champs, composantes) et la recherche (unité de recherche) ne devrait pas être figée. Un cadre institutionnel homogène et rigide n'étant plus adapté à des établissements autonomes, il convient de définir avec souplesse un canevas permettant à la diversité des établissements de pouvoir exprimer leurs spécificités et leurs stratégies. Il est donc indispensable, après analyse des retours d'expérience, de réactualiser et de préciser la loi et les décrets. L'objectif recherché dans cette contribution est une simplification et une évolution des dispositifs actuels d'évaluation en plaçant au centre de la démarche proposée l'établissement comme acteur principal de sa propre évaluation interne puis externe. Nous aborderons la question de la mesure de la performance - sujet sensible représentant en général une attente forte des tutelles ministérielles - et les pressions liées aux enjeux sociétaux. Nous soulignerons néanmoins que la vie scientifique, la créativité et la réussite des étudiants ne peuvent se limiter à des indicateurs ou des classements standardisés et figés. La prise de risque, la détection des « signaux faibles » dans l'innovation sont des enjeux fondamentaux pour progresser. La philosophie globale de l'organisation de l'évaluation doit préserver la dynamique de confiance envers les processus Hcéres, en élaborant une mesure de la performance qui ne soit pas normative, qui puisse être adaptée à la diversité des personnes, des établissements évalués et des écosystèmes concernés, et qui stimule les dynamiques d'établissement. Il s'agit en particulier d'apprécier les leviers utilisés par les établissements pour améliorer l'efficience de leur action et leur performance. L'évolution des approches actuelles d'évaluation vers une mesure de la performance à différents niveaux (institutionnel, formation, recherche et innovation) nécessite de mobiliser dans le processus l'ensemble des acteurs. Autrement dit, il s'agit d'une évolution globale des modes de fonctionnement qui ne peut se résumer à une action isolée du Hcéres pour comparer des entités6. Il convient donc de répondre efficacement aux attentes de l'État pour l'analyse (quantitative et qualitative) et le suivi des acteurs de l'ESR, tout en considérant les limites des dispositifs de mesure et les divers outils émergents d'extraction de données et cela sans négliger l'acceptation par les communautés. Les pistes d'évolution proposées pour la mesure de la performance nécessitent donc une implication non seulement du Hcéres, mais aussi des établissements et de l'État à diverses échelles : - au niveau « établissement » et dans une démarche qualité, en prévoyant une coloration qui sera assignée par le comité pour chaque référence (ESG) : maitrisé = vert/émergent = orange /non atteint = rouge ; - au niveau de la formation et de la réussite étudiante, en distinguant les niveaux Licence (et l'enjeu majeur de l'orientation et de la réussite étudiante) et Master-Doctorat (et les enjeux liés à la recherche), et en recourant à un usage de données publiques certifiées par les établissements et mises à jour annuellement (suivi national) ; - au niveau de la recherche, en distinguant la contribution des laboratoires à une stratégie d'établissement, et des analyses nationales par grands champs disciplinaires (OST 7 , rapports, auditions d'équipes de recherche d'un même périmètre). Pour préserver le climat actuel de confiance entre le Hcéres et les acteurs de l'ESR français, il est proposé des inflexions progressives des méthodes plutôt qu'une transformation brutale et radicale, porteuse de risques de rejet. Un dialogue permanent avec les acteurs de l'ESR en amont de toute transformation majeure est indispensable. Cette démarche devra être amplifiée et élargie pour faire progresser l'intégration des politiques d'assurance qualité dans les pratiques des équipes de gouvernance. Dans ce contexte, les dix propositions qui suivent traduisent des orientations à débattre et s'inscrivent dans une démarche d'accompagnement de l'autonomie des établissements et de responsabilisation des acteurs, en s'appuyant sur une démarche qualité : • accentuation de l'exigence de responsabilité des établissements • adaptation, simplification, communication • dialogue renforcé en amont et mieux synchronisé • amélioration de l'articulation des différentes évaluations du Hcéres • rationalisation du grain de l'évaluation • suivi régulier de données certifiées publiques • évolution des calendriers • objectif « d'accréditation établissement de l'offre de formation » • harmonisation des dimensions de l'évaluation de la recherche • mise en place de mesures appréciatives • objectif d'évaluation externe portée directement par l'établissement
Pour le commun des mortels, le mot "capital" désigne tantôt un compte en banque, tantôt un paquet d'actions Total Fina. Ce sont là diverses formes de capital car de tels actifs génèrent de façon répétée des revenus et d'autres produits utiles. Mais ces formes matérielles de capital ne sont pas les seules. Ainsi que le soulignait Adam Smith dès le 18èmesiècle, l'éducation constitue un capital à part entière. Aux yeux de l'économiste, l'école - de la maternelle à l'université - constitue donc depuis longtemps une source d'accumulation d'un capital immatériel appelé capital humain. Plus récemment, le terme a fait son entrée dans le discours des politiques. Révolution technologique et globalisation obligent, les uns et les autres s'accordent aujourd'hui pour dire que le capital humain conditionne de plus en plus la bonne ou mauvaise fortune des individus. Par agrégation, c'est toute la question du potentiel de croissance et celle du degré d'équité de nos sociétés qui seraient en jeu. Un tel contexte justifie de tenter de faire le point sur le capital humain en Belgique, sur l'évolution de son niveau et de sa qualité, mais aussi sur le degré d'équité d'accès à cette ressource. Et l'étude minitieuse des statistitiques disponibles débouche sur un premier constat, largement positif. Le niveau de capital humain monte! Si l'on se réfère au nombre moyen d'années d'études, force est de constater les progrès accomplis tout au long du 20èmesiècle, dans chacune des régions du pays. Ce nombre a pratiquement doublé entre les années 1920 et 2000, passant, selon les régions, de 6,5 ou 7 années à 11,5 ou 13 années. On doit, dans le même temps, souligner les asymétries régionales. De 1920 à 1960, Bruxelles a été la région la plus riche en capital humain. Elle est aujourd'hui la région du pays la plus pauvre, derrière la Wallonie et surtout la Flandre. Alors que Wallonie et Flandre faisaient jeu égal jusqu'au milieu des années 1960, une différence progressive se marque depuis 1970. Le handicap actuel de la Wallonie par rapport à la Flandre correspond à 1,2 année d'études. Le chiffre pour Bruxelles est supérieur à 1,5 année. Nous disposons de quelques indications concernant l'évolution de la qualité du capital humain, mais exclusivement pour le secondaire. La tendance est à l'amélioration des scores relatifs en math en Communauté flamande. Elle est inverse en Communauté française. Enfin, concernant l'importante question de l'équité, la tendance nette à l'égalisation des chances d'accès au diplôme secondaire intervenue en 1960 et 2000 - surtout en Flandre - s'est accompagnée du maintien d'une forte inégalité d'accès au diplôme supérieur. Par rapport à un individu dont la mère n'a pas été au-delà du primaire, celui dont la mère est diplômée du supérieur a, aujourd'hui, jusqu'à 2,5 fois plus chances de décrocher le précieux sésame. Chacun des indicateurs examiné ici traduit une tendance assez nette au décrochage des deux régions francophones par rapport à la Flandre. Les causes ne sont probablement pas à rechercher du côté du financement. Ainsi le décrochage de la Wallonie s'est accentué en bonne partie durant les années 1970 et le début des années 1980; période durant laquelle la dépense éducative (en % du PNB) était au sommet. Les explications paraissent plutôt relever de paramètres institutionnels ou organisationnels ainsi que de choix pédagogiques divergents. La communautarisation de l'enseignement se marque dès 1961, avec l'apparition de deux ministres. Les autres dates clefs sont 1980 (communautarisation partielle) et 1989 (communautarisation complète). Beaucoup d'éléments convergent par ailleurs pour suggérer que les politiques de l'enseignement ont été menées de manière plus cohérente en Flandre. Côté francophone, la plus grande division et confusion parmi les décideurs a contribué à l'avènement d'une gouvernance hybride, où se superposent des éléments antagonistes. Par exemple, celui de la concurrence des écoles et celui de la planification centralisée avec son cortège de statuts, directives et autres décisions à motiver sur le plan administratif. On sait également que les réformes comme le rénové et les pédagogies nouvelles qui les ont inspirées ont beaucoup moins marqué le fonctionnement scolaire en Flandre. Or le bilan de ces pédagogies se révèle plutôt négatif, notamment du fait de leur tendance à accentuer les écarts entre élèves. Epinglons enfin la forte correspondance entre le décrochage francophone en termes de capital humain et celui des performances macroéconomiques, notamment en matière d'emploi. Les travaux de nos collègues de l'UCL montrent que le découplage du niveau de l'emploi par rapport à la Flandre est intervenu dès 1975, soit approximativement au moment où l'écart Wallonie-Flandre s'est creusé sur le plan du capital humain. Il s'agit, en soi, d'une simple corrélation. Faut-il y voir une relation de cause à effet? Et puis dans quel sens opérerait-elle? Du capital humain vers l'emploi, au sens où de moins bonnes performances éducatives compromettraient la capacité de l'économie à créer des emplois. A moins qu'il s'agisse de l'inverse. Ou encore que ces deux phénomènes s'influencent et se déterminent simultanément.
Première partie : Théophraste et Aristote inspirent, au début de l'époque moderne (avant 1650), la représentation savante de la maladie des plantes. Celle-ci est perçue soit comme les effets du dépôt d'une rosée (théorie de la double exhalaison) soit comme une modification de la forme due à l'insuffisance du principe formatif relativement aux effets de la matière et des circonstances externes (théorie de la forme et de la matière). La théorie de la forme explique la continuité de celle-ci à travers les générations mais aussi la possibilité d'un changement, tel du froment devenant de l'ivraie. Des modifications sont apportées par plusieurs auteurs, comme Julius Scalger (fin 16e) ou Guy de la Brosse (début 17e). Aux 16e et 17e siècles, les histoires naturelles présentent une plante à part, aux cotés des autres graminées, l' ustilago (pour nous graminée malade de charbon ou de carie), comme le résultat d'une modification de forme. Galilée propose un modèle qui rompt avec l'Antiquité. Il s'appuie, comme pour son approche du mouvement selon le lieu, sur une géométrisation des phénomènes observés utilisant le modèle de la sphère ardente. Mais c'est surtout l'évolution de la météorologie et de la physiologie sous l'influence croissante de la chimie, et l'émergence des nouvelles théories de la génération, au 17e puis au 18e siècle, que la rupture avec l'aristotélisme a lieu, permettant de nouveaux modèles. Les maladies sont ainsi présentées comme le résultat de l'agressivité de substances acides de certaines intempéries, ou de dysfonctionnement interne de la plante ou dans ses échanges avec l'extérieur. Les représentations paysannes sont prises en considération dans le cadre des Lumières au 18e siècle. Finalement, nous terminons cette partie par l'identification de nouveaux modèles, qui n'accusent principale et premièrement, ni les intempéries, ni une anomalie interne, mais un agent externe : les modèles chimiques où il s'agit d'un ferment, les modèles animalculistes, d'un petit animal, finalement les modèles victorieux, les cryptogamistes où il s'agit d'un champignon parasite microscopique. Finalement les modèles chimiques qui accusent des substances dans l'atmosphère sont recyclés dans les modèles expliquant les effets nocifs des usines. Tous ces éléments nous amènent à quelques réflexions sur la multiplicité et la complexité des chaînes de causalité permettant de rendre compte de l'évolution des représentations savantes et de l'émergence de la "nouveauté" Seconde partie : Au 18e siècle, émerge un nouveau type de savant, le physicien agriculteur, dans le cadre des Lumières, sous l'effet de plusieurs influences, empirisme, utilitarisme, physiocratie, écoute des savoirs des gens de métiers, et dans le cadre du développement de l'alphabétisation. Ces savants s'organisent par la création de sociétés d'agriculture, dans la plupart des pays d'Europe puis d'Amérique ; sociétés présentant plusieurs points communs et constituant une sorte de réseau international, diffusant dans les campagnes, les valeurs du siècle. Des débats ont lieu sur ce que devrait être une science de l'agriculture. Au 19e siècle, ce nouveau champ des sciences agricoles s'institutionnalise mais de manière sensiblement différente, selon les pays. En France, ce champ se construit d'une manière autonome constituant ses propres écoles supérieures, ses propres stations et laboratoires de recherches avant l'établissement de l'Institut des recherches agronomiques (Ira) après la première guerre mondiale, puis de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) après la seconde guerre mondiale. Aux États-Unis, un autre processus a constitué l'USDA Land-Grant system. Plusieurs décisions législatives fédérales (Acts) y ont favorisé dans les années 1870, l'installation de collèges agricoles qui furent les embryons des universités. Origine de ces dernières, les sciences agricoles vont demeurer étroitement imbriquées avec elles. Les stations expérimentales agricoles seront rattachées à l'université lors de leur création. Le département américain de l'agriculture (USDA) est créé pour coiffer et organiser l'ensemble des stations regroupées en grande division. Nous nous sommes particulièrement intéressés à l'histoire de l'Ira et à celle de l'Inra, aux nombreux projets depuis le 19e siècle dont ils sont issus. Notre étude confirme l'ambiguïté du discours agrarianiste des milieux politiques et agricoles vis-à-vis de la modernisation et de la science, et montre la victoire du discours moderniste non pas à la libération et pendant les 30 glorieuses, mais dès Vichy, contre le discours de la révolution nationale de Pétain. Pendant la guerre émergent ainsi les hommes et les décisions qui amènent la création de l'Inra, en 1946. Nous avons découpé l'histoire de l'Inra en deux périodes définissant deux Inra : l'organisme de recherche de l'agriculture (jusque dans les années 1970), la partie agricole et agro-industrielle d'un réseau de recherche-développement (depuis les années 1980). Ces travaux montrent la disparité mais aussi plusieurs points communs entre pays, comme le fait que la professionnalisation, largement déterminée partout par la situation politique et économique, est accompagnée grosso modo des mêmes périodes de déclins et de progrès.
International audience ; Dans la continuité de la présentation des verres en contextes médiévaux et modernes à Rennes réalisée pour les rencontres AFAV de Bruxelles, il nous a semblé important de rendre hommage à J.-Y. Cotten (1) qui, jusqu'en 1989, s'est intéressé à ce domaine dans la région (2). En 1987-1988, la construction d'un ensemble immobilier à l'extrémité de la rue de Saint-Malo, a été l'occasion d'aborder l'occupation de ce secteur situé en dehors des murs d'enceinte de la ville antique et médiévale. La fouille de cet espace à flan de coteau a permis d'identifier une occupation antique du début du I er au IV e siècle après J.-C. avec des habitats privés et des espaces artisanaux situés de part et d'autre d'une voirie. Après abandon, l'habitat réapparaît sur cette parcelle à la fin du XVII e et au XVIII e siècle. Si pour différentes raisons, cette fouille reste aujourd'hui inédite et mal documentée, le mobilier demeure accessible et plusieurs études préparatoires ont été conservées, dont l'annexe de J.-Y. Cotten consacrée aux verreries médiévales et modernes découvertes à cette occasion. Il s'agit donc ici de porter à la connaissance de tous ce lot qui, bien que restreint et hors contexte, n'en demeure pas moins celui qui a livré, jusqu'à maintenant, les seules ver-reries médiévales de la cité. Les niveaux superficiels du site, bouleversés et largement remaniés à une époque tardive, ont livré un abondant matériel « moderne », que l'absence de contextes homogènes ne permet pas de situer précisément sur le plan chronologique. Parmi ce matériel essentiellement céramique, un petit lot de verres médiévaux et post-médiévaux, d'un intérêt documentaire non négligeable, si l'on considère l'indigence de nos connaissances en ce qui concerne la verrerie en circulation au Moyen-Age dans l'Ouest armoricain. Il a donc paru utile de s'attarder sur ces fragments, le plus souvent extrêmement dégradés par la corrosion, mais dont l'analyse s'est révélée fertile en informations. Elle situe résolument la Bretagne dans l'orbite nord-européen, et cela dès le XIIIe siècle, s'inscrivant par là-même dans le cadre plus vaste de l'étude du commerce international et de ses rapports avec le duché, vers la fin de l'indépendance. Le lot se compose de 18 objets en verre, tous issus de diverses parties de récipients (verres à boire et flacons). Le premier individu, bien que très fragmenté, correspond au profil quasiment complet d'un grand verre à tige creuse et pied très évasé, presque plat, orné de fines côtes spiralées (n°1). La coupe, réalisée indépendamment, a le fond bombé ; elle s'orne de neuf (?) côtes verticales obtenues par soufflage au moule. Elles montrent un fort relief à la base, puis s'affinent avant de se fondre à la lèvre. Celle-ci est adoucie au feu et soulignée extérieurement d'une fine gorge. Le pied et la coupe ont été soudés à chaud. En verre de teinte bleu-vert très altéré, le récipient présente un diamètre à la lèvre d'environ 5 cm, pour 8 cm au niveau du pied. Conséquence de l'excessive finesse de son matériau, ce verre nous est parvenu à l'état d'une collection de fragments et d'éclats, très altérés, ce qui n'a pas facilité sa restitution. La taille totale de l'objet demeure hypothétique (aux alentours de 15 cm), mais le problème majeur fut lié au profil de la coupe : celle-ci n'est en effet conservée qu'au niveau des côtes et il a fallu un examen attentif des plus importants fragments subsistants pour que soit retenue cette forme presque cylindrique. Ce type de verre à tige est connu, sous un certain nombre de variantes (tige pleine ou creuse, coupe plus ou moins évasée…), dans les régions du Nord de la France, des Pays-Bas, de Belgique et du Rhin, zone où il fut vraisemblablement produit aux XIII e et XIV e siècles (3). Des pièces proches ont été exhumées à Saint-Denis (4) ainsi que lors des fouilles de la cour Napoléon au Louvre. Mais on le rapprochera spécialement les verres de Besançon, rue de Vignier (1 ère moitié du XIV e) et du Mans, école Claude Chappe (fin XIII e-XIV e siècle) (5). Le spécimen rennais confirme l'existence des rapports étroits entre la Bretagne et la France septentrionale durant les XIII e et XIV e siècles, période de sujétion politique et économique, mais aussi d'ouverture vers les marchés extérieurs et le commerce international (6). Les pièces suivantes sont des fragments de gobelets à côtes spiralées en verre bleu-vert plus ou moins corrodé (n°2 à 5). Ce type de gobelet à côtes spiralées est fréquent dans l'Est de la France, en Belgique, Hollande et régions rhénanes dans des contextes des XIV e et XV e siècles (7).
International audience ; Dans la continuité de la présentation des verres en contextes médiévaux et modernes à Rennes réalisée pour les rencontres AFAV de Bruxelles, il nous a semblé important de rendre hommage à J.-Y. Cotten (1) qui, jusqu'en 1989, s'est intéressé à ce domaine dans la région (2). En 1987-1988, la construction d'un ensemble immobilier à l'extrémité de la rue de Saint-Malo, a été l'occasion d'aborder l'occupation de ce secteur situé en dehors des murs d'enceinte de la ville antique et médiévale. La fouille de cet espace à flan de coteau a permis d'identifier une occupation antique du début du I er au IV e siècle après J.-C. avec des habitats privés et des espaces artisanaux situés de part et d'autre d'une voirie. Après abandon, l'habitat réapparaît sur cette parcelle à la fin du XVII e et au XVIII e siècle. Si pour différentes raisons, cette fouille reste aujourd'hui inédite et mal documentée, le mobilier demeure accessible et plusieurs études préparatoires ont été conservées, dont l'annexe de J.-Y. Cotten consacrée aux verreries médiévales et modernes découvertes à cette occasion. Il s'agit donc ici de porter à la connaissance de tous ce lot qui, bien que restreint et hors contexte, n'en demeure pas moins celui qui a livré, jusqu'à maintenant, les seules ver-reries médiévales de la cité. Les niveaux superficiels du site, bouleversés et largement remaniés à une époque tardive, ont livré un abondant matériel « moderne », que l'absence de contextes homogènes ne permet pas de situer précisément sur le plan chronologique. Parmi ce matériel essentiellement céramique, un petit lot de verres médiévaux et post-médiévaux, d'un intérêt documentaire non négligeable, si l'on considère l'indigence de nos connaissances en ce qui concerne la verrerie en circulation au Moyen-Age dans l'Ouest armoricain. Il a donc paru utile de s'attarder sur ces fragments, le plus souvent extrêmement dégradés par la corrosion, mais dont l'analyse s'est révélée fertile en informations. Elle situe résolument la Bretagne dans l'orbite nord-européen, et cela dès le XIIIe siècle, s'inscrivant par là-même dans le cadre plus vaste de l'étude du commerce international et de ses rapports avec le duché, vers la fin de l'indépendance. Le lot se compose de 18 objets en verre, tous issus de diverses parties de récipients (verres à boire et flacons). Le premier individu, bien que très fragmenté, correspond au profil quasiment complet d'un grand verre à tige creuse et pied très évasé, presque plat, orné de fines côtes spiralées (n°1). La coupe, réalisée indépendamment, a le fond bombé ; elle s'orne de neuf (?) côtes verticales obtenues par soufflage au moule. Elles montrent un fort relief à la base, puis s'affinent avant de se fondre à la lèvre. Celle-ci est adoucie au feu et soulignée extérieurement d'une fine gorge. Le pied et la coupe ont été soudés à chaud. En verre de teinte bleu-vert très altéré, le récipient présente un diamètre à la lèvre d'environ 5 cm, pour 8 cm au niveau du pied. Conséquence de l'excessive finesse de son matériau, ce verre nous est parvenu à l'état d'une collection de fragments et d'éclats, très altérés, ce qui n'a pas facilité sa restitution. La taille totale de l'objet demeure hypothétique (aux alentours de 15 cm), mais le problème majeur fut lié au profil de la coupe : celle-ci n'est en effet conservée qu'au niveau des côtes et il a fallu un examen attentif des plus importants fragments subsistants pour que soit retenue cette forme presque cylindrique. Ce type de verre à tige est connu, sous un certain nombre de variantes (tige pleine ou creuse, coupe plus ou moins évasée…), dans les régions du Nord de la France, des Pays-Bas, de Belgique et du Rhin, zone où il fut vraisemblablement produit aux XIII e et XIV e siècles (3). Des pièces proches ont été exhumées à Saint-Denis (4) ainsi que lors des fouilles de la cour Napoléon au Louvre. Mais on le rapprochera spécialement les verres de Besançon, rue de Vignier (1 ère moitié du XIV e) et du Mans, école Claude Chappe (fin XIII e-XIV e siècle) (5). Le spécimen rennais confirme l'existence des rapports étroits entre la Bretagne et la France septentrionale durant les XIII e et XIV e siècles, période de sujétion politique et économique, mais aussi d'ouverture vers les marchés extérieurs et le commerce international (6). Les pièces suivantes sont des fragments de gobelets à côtes spiralées en verre bleu-vert plus ou moins corrodé (n°2 à 5). Ce type de gobelet à côtes spiralées est fréquent dans l'Est de la France, en Belgique, Hollande et régions rhénanes dans des contextes des XIV e et XV e siècles (7).
Loin d'un simple exode . des migrations du rural vers le rural. A Madagascar, les migrations internes liées à des phénomènes politiques, religieux ou économiques, qu'elles aient été contraintes, organisées ou spontanées, ont structuré le territoire dans le temps long (Deschamps, 1959). Aujourd'hui elles se poursuivent mais, contrairement à de nombreux autres pays africains, elles ne s'inscrivent pas dans un mouvement d'exode rural massif4 (Rakotanarivo et al., 2008). Même si les départs en direction des villes s'intensifient (Banque Mondiale, 2011), elles demeurent majoritairement rurales (OIM, 2014). Cependant, l'absence de données récentes à l'échelle nationale5 empêche de connaitre l'ampleur et les formes respectives de ces mobilités. Seules des analyses ponctuelles à l'échelle des régions permettent d'esquisser à grands traits les contours de ces dynamiques migratoires. A la recherche d'emploi, de terres, de ressources naturelles ou minières. Ces migrations rurales sont généralement motivées par la recherche d'emploi (saisonnier ou permanent), de ressources minières, de bois ainsi que de terres agricoles et de pâturages, les différents motifs pouvant se combiner. A l'échelle nationale, les superficies agricoles augmentent et incitent les éleveurs à déplacer leurs aires de pâturages (Faurroux, 1997 ; Jacquier-Dubourdieu, 2002). Cependant, à l'échelle des exploitations agricoles, la superficie moyenne cultivée ne cesse de diminuer – en prolongeant les tendances des deux derniers recensements agricoles (1984 et 2004), elle serait réduite de moitié en l'espace de 40 ans et passerait de 1,2 ha en 1984 à 0,61 ha en 2024 (Belières et al., 2016). Dans les territoires de haute densité de population, les jeunes agriculteurs n'ont plus la possibilité de défricher de nouvelles terres et certains n'ont aucune perspective d'héritage (Burnod et al., 2017)6. Ils doivent recourir au marché foncier mais les offres sont limitées, proposées en priorité au sein des réseaux familiaux et possibles sous réserve d'un capital rapidement disponible7. Sans capital suffisant, les ménages peinent à accéder au foncier comme à diversifier leurs systèmes d'activités. Dans les régions du Sud, la migration est une partie structurante des trajectoires de vie. Les jeunes utilisent souvent leurs compétences de charbonniers pour négocier et ouvrir un accès à la terre et visent pour cela les zones encore forestières (forêts sèches et mangroves du sudouest). Sur les Hautes Terres, les jeunes partent faute d'alternatives et nombre d'entre eux préfèrent le milieu rural au milieu urbain. Ils jugent en effet le secteur urbain plus difficile d'accès et plus concurrentiel ; ce qui ne peut être que confirmé par le nombre extrêmement limité d'entreprises et d'industries présentes dans les villes et la faible capacité de ces dernières à absorber les 400 000 nouveaux actifs entrant annuellement sur le marché du travail (Rural Struct, 2008). Les départs sont souvent présentés comme temporaires en vue de trouver un emploi et d'accumuler un petit capital d'investissement8. A l'échelle nationale, les régions de départ sont celles avec des densités de population supérieures à la moyenne nationale et, généralement, celles au sein desquels les superficies des exploitations agricoles sont les plus faibles (en gris foncé sur la carte 1) (OIM, 2013). Des bassins d'emplois qui se maintiennent mais des fronts pionniers qui peinent à se renouveler. Les migrations pour la recherche d'emploi se font en direction des grands bassins de production rizicole mais aussi, en fonction des réseaux sociaux des migrants, vers des destinations rurales variées. Parmi ces départs, certains deviennent définitifs et se matérialisent par un accès à la terre dans le territoire d'accueil. Les migrations pour l'accès à la terre visent les régions présentées comme riches en ressources foncières (en bleu sur la carte 1). Cependant, les territoires jouant réellement un rôle d'accueil massif se font rares. Tout d'abord, les fronts pionniers les plus connus du Moyen-Ouest9 (Raison, 1984) commencent à être saturés (Belières et al., à paraitre). Les migrations s'avèrent anciennes - les migrants de plus de deux générations s'y présentent parfois même comme natifs et y ont établi leurs tombeaux (voir carte 2). Ajouté à cela, les flux de migration, même s'ils se poursuivent, diminuent fortement en intensité (voir carte 3). Ensuite, les nouveaux fronts pionniers semblent très limités. Les terres agricoles potentielles, même si elles sont en deçà des 10 millions d'hectares estimés par les institutions internationales (FAO Stat, 2010), sont effectivement présentes mais situées dans des environnements isolés et dépourvus de services publics, au sein de territoires appropriés par des éleveurs et souvent contrôlées par des bandes organisées de voleurs de bétail. Rares sont les migrants qui souhaitent et peuvent entrer et valoriser seuls ces territoires. Des migrations qui ne permettent pas un rééquilibrage des territoires. L'évolution démographique des vingt dernières années – croissance naturelle et migrations spontanées – n'a pas modifié de façon significative l'inégale distribution de la population sur le territoire (OIM, 2014). Plusieurs projets ponctuels de l'Etat ou de structures associatives ont tenté depuis les années 1970 de débloquer l'accès au foncier dans ces zones isolées par le biais de migrations organisées. Cependant, l'accent mis sur le volet foncier a été fait au détriment d'une vision plus systémique des conditions de peuplement et d'installation d'une exploitation agricole. L'absence d'opportunité de diversification (salariat en particulier), de réseaux sociaux sources d'entraide, de protection contre les vols et attaques, et d'accès aux services publics minimaux (écoles, dispensaires) ont conduit la plupart de ces tentatives à l'échec. Des politiques d'accompagnement pour l'installation agricole et la diversification économique. Pour impulser des rééquilibrages territoriaux porteurs de développement, deux orientations semblent pertinentes. Une première, liée au constat qu'une partie des jeunes souhaitent rester dans leur territoire, est de promouvoir une intensification en travail des systèmes de production agricole (plusieurs cycles de cultures sur une même superficie), une meilleure rémunération des produits agricoles (plus de revenus par unité de surface), mais également un accès au foncier plus aisé (notamment par le déblocage de terrains gelés par des statuts légaux obsolètes). Cependant, l'approche ne peut être strictement agricole. Le développement des territoires, dans une perspective de décloisonnement des espaces ruraux et urbains, peut être porté par le renforcement conjoint : de la pluriactivité des ménages, des activités créatrices de valeur ajouté au niveau local – notamment sur les produits agricoles, et des besoins en services aux seins de pôle urbains de proximité (Losch, 2017). Une seconde orientation est, dans une logique de rééquilibrage, de désenclaver des territoires et d'améliorer leur environnement pour faciliter et accompagner l'installation de migrants (sécurité, services publics, connexion aux marchés des produits et des services, etc.). Cela suppose notamment que : (i) la sécurisation des pâturages (trop souvent considérés comme zone non appropriée et à cultiver) soit intégrée aux réflexions sur les politiques publiques à mener, (ii) l'accueil des investisseurs n'accapare pas le débat et le bénéfice des actions publiques au détriment des exploitations familiales (Burnod et Andriamanalina, 2017), et (iii) surtout l'approche sorte de schéma descendants d'installation agricole pour aller vers l'accompagnement de dynamiques migratoires existantes.
International audience ; Crise économique et santé Cantines scolaires : la désaffection des quartiers populaires D ans tous les quartiers, faire déjeuner, ou pas, son enfant à la cantine renvoie à la fois à une question économique et à une dimension d'identité et de reconnaissance. L'anthropologie a largement montré comment l'alimentation est cultu-rellement pensée : chacun mange ce que son groupe d'appartenance lui a appris à manger. Manger, c'est toujours affirmer une identité à la fois individuelle (j'aime, je n'aime pas) et collective (aliments conseil-lés, autorisés, déconseillés, interdits) organisée par les règles de ce qu'il est convenu de manger et de ne pas manger [84]. La cantine scolaire est ainsi un lieu collectif autour duquel se construisent, dans les quartiers, des processus de séparation. Si la dimension religieuse ne s'affirme pas explicitement, elle reste sou-vent un non-dit, constituant de fait un « distributeur identitaire » : « les enfants se mettent à surveiller ce qu'ils mangent » [78]. La désertion de la restauration à l'école, et plus encore au collège, a pris de l'ampleur à la fin des années 1990, donnant lieu à un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale [31] allant jusqu'à suggérer des situations critiques de malnutrition. Il apparaissait déjà que les élèves étaient trois fois moins nom-breux à déjeuner à la cantine dans les collèges sensibles que dans l'en-semble des collèges français. On sait que la fréquentation des cantines sco-laires est liée au niveau d'éducation des parents et au type de quartier : ainsi une des très rares publications des dernières années sur la question, portant sur l'ensemble des collèges du département de l'Essonne à la ren-trée 2010, montre que « les secteurs scolaires où résident moins de 20 % de collégiens de familles modestes ont un taux de demi-pensionnaires compris entre 49 % et 97 %. En re-vanche, dans les secteurs scolaires où résident plus de 50 % de collé-giens modestes, le taux de fréquen-tation de la demi-pension varie entre 20 % et 63 % » [54]. On sait moins que, désormais et sans plus aucun débat sur la question, les collèges des quartiers populaires accueillent souvent aujourd'hui un nombre de demi-pensionnaires dérisoire (moins de 10 % des élèves, à comparer aux plus de 60 % des collèges les plus favorisés) et vont jusqu'à fermer les cantines dans les quartiers les plus pauvres. On méconnaît également la désertion des cantines dans les écoles élémentaires, hormis le ven-dredi, « jour poisson ». Les enfants des familles concer-nées, qui sont pour une grande part au taux le plus bas pour le calcul du coût du repas, taux souvent calculé en fonction du quotient familial, ne bénéficient donc plus du service de restauration scolaire. Même s'il est souvent masqué sous des crispa-tions idéologiques autour de la laï-cité [107], l'enjeu économique et politique est déterminant pour com-prendre la situation actuelle : ainsi le coût d'un retour de ces enfants vers les cantines scolaires peut paraître prohibitif à la collectivité, comme une perte sèche dans le budget municipal ou départemental de plusieurs centaines de milliers d'euros. La désaffection massive des cantines dans les quartiers, habituellement référée aux choix religieux des publics, semble ici largement coorganisée par des choix économiques et politiques, sans considération des conséquences en matière de santé publique et de socialisation. Même si certaines collectivités ont trouvé des réponses du côté de l'offre (menus végétariens par exemple) et du côté de la tarification, le refus de bouger sur ces questions est aujourd'hui marqué dans de nom-breuses collectivités locales, et l'enjeu de santé publique de ces questions largement passé sous silence. 2 Laurent Visier Geneviève Zoïa Université de Montpellier, UMR 5112 aux soins (dans ce cadre, le recours à la PMI est pour un enfant sur cinq le seul accès au système de soins). Le rapport conclut que « ces premiers résultats-bien qu'exploratoires-permettent d'ores et déjà de dresser un portrait préoccupant de la situation sanitaire de ces familles. Les conséquences en termes de santé publique sont d'autant plus alarmantes que ces conditions extrêmes auront sur le long terme un retentissement sur la santé de la mère elle-même mais probablement, comme l'ont largement montré les études nord-américaines, sur leurs enfants. » Une autre étude regroupant les données des neuf enquêtes ESPS (Enquêtes sur la santé et la protection sociale) de 1995 à 2010 [8] a mis en évidence une association, déjà trouvée dans d'autres pays, entre la santé de l'enfant, son accès aux soins et le revenu du ménage. La mauvaise santé perçue de la santé de l'enfant, la fréquence du surpoids et de l'obésité et une plus faible taille sont inversement corrélées aux revenus des ménages. Certaines de ces études portent davantage sur les relations entre niveau socio-économique et santé, sans particulièrement s'intéresser aux crises économiques. Dans les études s'intéressant à la crise économique, les résultats ne sont pas toujours convergents du fait de la complexité de l'interprétation déjà évoquée et du fait aussi que le recul d'observation est peut-être encore insuffisant pour apprécier les effets sanitaires de la crise. Cependant, ceux-ci semblent peu discutables sur les conséquences nutritionnelles et sur différents aspects de la santé mentale. Des organisations non gouvernementales, comme Médecin du Monde en France, ou la coordination des ONG pour les droits de l'enfant en Belgique, insistent sur Les références entre crochets renvoient à la Bibliographie générale p. 50.
L'hégémonie et les programmes d'éducation autochtone au Mexique et au Brésil (1940-1970)Lígia Duque Platero Dans cet article, l'auteure présente des renseignements sur les programmes d'éducation autochtone des agences indigénistes du Brésil et du Mexique, entre 1940 et 1970, et elle propose également un survol de l'influence de ces programmes sur les processus de formation d'hégémonie des États au sens large, au sein des peuples amérindiens de ces pays durant la même période. Les écoles de l'Institut national indigéniste (INI), au Mexique, et surtout celles du Service de protection de l'Indien (SPI), au Brésil, ont mis l'accent sur l'enseignement de la langue nationale dans leurs programmes et elles ont exercé une influence sur la création de l'idée d'existence de la nationalité « métisse », visant le « développement » et l'« intégration » des peuples autochtones à la nation. Dans les deux pays, les missions religieuses ont participé à l'éducation autochtone, notamment le Summer Institute of Linguistics (SIL). Au Mexique, la participation des promoteurs culturels bilingues en tant qu'« intermédiaires culturels » entre les institutions indigénistes et les communautés s'est avérée un élément clé pour la formation de l'hégémonie. Au Brésil, les enseignants étaient « non autochtones » et leur influence fut moins importante.Mots clés : éducation autochtone, politique indigéniste, éducation bilingue, intégration indigénisme, hégémonie Hegemony and Indigenous Education Programs in Mexico and Brazil (1940-1970)Lígia Duque Platero This article describes the education programs of indigenist agencies in Brazil and Mexico between 1940 and 1970. It provides an overview of the influence that these programs have had on the formation of State hegemonies, broadly considered, and their extension to Indigenous peoples during this period. The schools of the National Indigenist Institute (INI) in Mexico, and even more those of the Indian Protection Service (SPI) of Brazil, have put an emphasis on the teaching of the national language in their programs, and have contributed to the creation of the idea of « mestizo » national identity, while centering their mission on the « development » and « integration » of Indigenous peolples within the nation. In both countries, religious missions have played a role in Indigenous education, notably through the Summer Institute of Linguistics (SIL). In Mexico, the participation of bilingual cultural promoters acting as « cultural intermediaries » between indigenist institutions and the communities has played a key role in the formation of State hegemony. In Brazil, teachers were non-indigenous, and their impact was less significative.Keywords: Indigenous Education, Indigenist policy, bilingual education, Indigenism Integration, hegemony Hegemonía y programas de educación indígena en México y Brasil (1940-1970)Lígia Duque Platero En este artículo la autora presenta informaciones sobre los programas de educación indígena de las agencias de asuntos indígenas de Brasil y de México, entre 1940 y 1970. Para este mismo período, la autora da también una mirada a la influencia de dichos programas sobre la constitución de formas hegemónicas en los Estados, en un sentido amplio, y en el seno de los pueblos indígenas de dichos países. Los programas de las escuelas del Instituto Nacional Indigenista (INI), en México, y sobre todo las del Servicio de Protección a los Indios (SPI), en Brasil, pusieron el acento en la enseñanza de la lengua nacional e influyeron en la creación de la idea de la existencia de la nacionalidad "mestiza", apuntando hacia el "desarrollo" y la "integración" de los pueblos indígenas a la nación. En ambos países las misiones religiosas han participado en la educación indígena, especialmente el Instituto Lingüístico de Verano (ILV). En México, la acción de los promotores culturales bilingües como "mediadores culturales" entre las instituciones de asuntos indígenas y las comunidades fue un elemento clave para la configuración de formas hegemónicas. En Brasil, los profesores eran "no indígenas" y su influencia fue menos importante.Palabras clave : educación indígena, política indigenista, educación bilingüe, integración indigenismo, hegemonía Hegemonia e os programas de educação indígena no México e no Brasil (1940-1970)Lígia Duque Platero Nestas notas de pesquisa, apresentamos informações sobre os programas de educação indígena das agências indigenistas do Brasil e do México, entre 1940 e 1970, e realizamos uma breve discussão sobre a influência desses programas nos processos de formação de hegemonia dos Estados ampliados entre os povos indígenas desses países, no período citado. Nas escolas do Instituto Nacional Indigenista (INI), no México, e principalmente do Serviço de Proteção aos Índios (SPI), no Brasil, as escolas enfatizaram o ensino da língua nacional em seus currículos e influenciaram na criação da ideia da existência da nacionalidade "mestiça", visando o "desenvolvimento" e a "integração" dos povos indígenas à nação. Em ambos os países, missões religiosas participaram da educação indígena e aqui destacamos a atuação do Summer Institute of Linguistics (SIL). No México, a participação dos promotores culturais bilíngues como "intermediários culturais" entre as instituições indigenistas e as comunidades resultou na grande importância da educação indígena para a formação da hegemonia. Já no caso do Brasil, os professores e professoras eram "não indígenas" e sua influencia foi mais restrita.Palavras-chave : Educação Indígena; Política indigenista; educação bilíngue; Indigenismo de Integração; Hegemonia
Dr Adam Piwowar est né à Dąbrowa Górnicza, le 29 octobre 1874. Il fit ses études secondaires au lycée de Miechów, puis étudia à l'École publique des Usines, «Staszic», de Dąbrowa Górnicza. En 1897, il va en Suisse pour y étudier la géologie à l'université de Zurich, chez le célèbre professeur Albert Heim. En 1902, il finit ses études à la faculté des Sciences et d'Histoire Naturelle de cette université et, ayant présenté sa thèse intitulée : «Über Maximalbôschungen trockener Schuttkegel und Schutthalden» (Zürich, 1903) il est promu docteur. Pendant son séjour en Suisse, il est membre actif de l'«Assotiation des socialistes polonais à l'étranger» et comme tel étroitement surveillé par les agents de la Russie des Tzars. La sécurité dont il jouissait en Suisse, disparaît dès qu'il revient au pays. Bientôt arrêté, il est déporté à Arkhangelsk. En exil, arraché à la lutte pour l'indépendance du pays, il commence à s'intéresser aux terres polaires. Il travaille d'abord au Musée Polaire d'Arkhangelsk en dressant le catalogue des riches collections d'histoire naturelle. En même temps il profite de la bibliothèque du Musée pour étudier les problèmes polaires. Ces recherches l'amènent à concevoir l'idée d'organiser une expédition à la Nouvelle Zemble. Le gouverneur d'Arkhangelsk, le baron von Bütting, ayant examiné son projet, y agrée et assure son aide à l'organisation de l'expédition. L'expédition dure trois mois et bien que médriocrement équipée, donne de très bons résultats scientifiques, grâce aux conditions atmosphériques favorables. Dr Piwowar sort d'Arkhangelsk au mois de juillet 1905, sur un voilier d'un mât, traverse la mer Blanche, et la partie sud-ouest de l'océan Glacial arctique et arrive à la Nouvelle Zemble. Après avoir traversé le détroit Matoczkin Szar, il fait le trajet de retour à travers l'île, allant de l'embouchure du fleuve de Czirakina jusqu' au golphe de Brandt dans un traîneau attelé de 14 chiens. Voilà les résultats les plus importants de l'expédition: 1) découverte d'un haut plateau couvert de glaciers de caractère alpin que Piwowar nomma Plateau Central de Heim, 2) découverte de nombreux lacs situés à l'Est du plateau et appelés lacs d'Ekstam, 3) découverte d'un fleuve découlant de ces lacs et ayant à peu près 30 km de longueur, appelé fleuve de Nałkowski, 4) établissement du fait qu' à la base de l'origine du détroit Matoczkin Szar divisant la Nouvelle Zemble en deux îles, est la dislocation et non pas l'érosion comme l'affirmait en 1895 le géologue russe, Czernyszew. A. Piwowar découvrit en plus des gisements de houille, des minerais de fer, de cuivre et de plomb, ainsi que des couches de marbre. Au retour de son expédition, Piwowar en a présenté au gouverneur d'Arkhangelsk un compte rendu détaillé qui sans doute a du s'égarer, car les nombreuses publications soviétiques d'après-guerre ne mentionnent point les découvertes du dr Piwowar. La science soviétique cependant a apprécié l'effort d'A. Piwowar en donnant son nom à un village de Samoyèdes sur la côte occidentale de la Nouvelle Zemble («Stanowiszcze Adama Leopoldowicza Piwowara»). Retourné de l'éxil à Dąbrowa Górnicza, sa ville natale, A. Piwowar étudie la géologie des environs de sa ville, En 1919, l'École des Mines, institution bien connue et pleine de mérite, fut ouverte à Dąbrowa Górnicza. Depuis ce moment et jusqu'à la fin de sa vie, dr Piwowar y enseigne la géologie et la minéralogie. Ses recherches, faites dans la Houillère de Dąbrowa Górnicza eurent pour résultat la découverte des gisements de la houille à Psary, des minerais de fer et de zinc dans la partie septentrionale du bassin houiller, des minerais de fer (sédérites) à Rodaki et, en plus, de la pierre litographique, des argiles réfractaires etc. Pendant la première guerre mondiale, Piwowar prend part dans la lutte pour l'indépendance. Dans la Pologne liberée, il occupe des postes publiques dirigeants. Il est élu, puis deux fois encore reélu, président de la ville de Dąbrowa Górnicza. Il devient ensuite, pour de longues années, président du conseil municipal de sa ville natale. En reconnaissance de ses mérites dans le domaine de l'activité politique et sociale, il est décoré de l'ordre de la Polonia Restituta, de la Croix de l'indépendance, de l'Étoile de la Haute Silésie et obtient la médaille de «Dix années de Service Public». Fidèle à la maxime de Staszic: Salus Rei Publicae suprema lex esto, il ne néglige point l'autre côte de son activité: l'enseignement. En 1919, à l'instigation du ministre de l'Éducation Nationale, il se charge des cours de géologie et de minéralogie à l'École des Mines, et des Usines de Dąbrowa Górnicza. Pour l'institution de cette école, il a fait d'ailleurs d'assidues démarches chez les autorités centrales. Les 20 années de professorat ont donné à A. Piwowar beaucoup de joie intérieure, rendue plus grande encore grâce à la profonde vénération dont l'entourait la jeunesse qu'il aimait beaocoup et à laquelle il était toujours prêt de donner aide et appui. L'Assistance académique des élèves de l'École des Mines dont il était le curateur depuis qu'elle s'était constituée, l'a nommé membre d'honneur en témoignage de sa profonde reconnaissance.
This thesis develops an innovative approach of corruption in order to capture the complex reality of the phenomenon and explain its persistence in the emerging world. After a critical analysis of the economic orthodoxy of corruption, i.e. the most common understanding of corruption based on a patchwork of theoretical approaches culminating with the model of good governance, we emphasise the weakness of attention on structural factors. In our research we conducted expert's opinion survey (Delphi method) and multidimensional exploratory statistical analysis (factoral analysis) which led to new interpretations of the observed phenomenon. Relying on lessons of contemporary heterodox schools (unified within the institutionalist political economy described by A.Caillé), building a positive and comprehensive approach based on holindividualism, we propose a structuro-institutionalist analysis of corruption. With a renewed paradigm on rationality and coordination of economic agents we rebuilt the interpretative framework of corruption. In this regard, we have developed the concept of institutionalised corruption that describes situations where corruption is no longer a deviance but a rule of behaviour. We studied the mechanisms of institutionalised corruption by highlighting the role of cultural attitudes, of inherent principles in social networks and neo-patrimonial characteristics of contemporary states. In this way, we explain the origins of corruption referring to its historicity and embededness (cultural, social, institutionnal), the operating mechanisms based on hybrid coordination, as well as the effects and ambiguous ties between institutionalised corruption and economic growth. Our dynamic analysis of corruption focuses on transformation patterns in neo-patrimonial systems through the understanding of institutional evolutions, where the path dependency and actions of politico-economic clans explain resistance and reproduction of corrupt systems. We suggest scenarios to get out of clientelism in neo-patrimonial states, where we put forward issues and levers of gradual and endogenous evolutions. In our analysis we emphasise the role of clientelism in democratic construction (a paradoxal vector), where reciprocity networks make democratisation possible. We highlighted two key moments in a virtuous evolution: the decentralisation (or dispersion) of powers among clientelist networks and the diversification of autonomous networks resources, which are notably possible throught integration in global economy. The thesis leads to a set of concrete proposals for improving the relevance of anti-corruption programmes. We reconsider the role of international integration and highlight the superiority of the bottom-up programmes in the fight against corruption, which must be based on the gradual evolution of societal structures. The significance of our analysis exceeds the emerging world and is applicable to different economic systems. Indeed, institutionalised corruption is not specific to emerging or developing countries and therefore can not be reduced to the dynamic of development. ; La thèse s'est donnée pour objectif d'élaborer une approche innovante de la corruption, permettant de saisir les réalités complexes du phénomène et d'expliquer sa persistance dans le monde émergent. Suite à une analyse critique de l'orthodoxie économique de la corruption - la compréhension actuelle la plus répandue comprenant un mix d'approches théoriques et culminant avec le modèle de bonne gouvernance -, nous soulignons la faiblesse d'attention accordée aux facteurs structurels. Dans notre recherche nous avons effectué une enquête de terrain (méthode Delphi) et une analyse statistique exploratoire multidimensionnelle qui ont permit des nouvelles interprétations du phénomène observé. En nous appuyant sur les enseignements des écoles hétérodoxes contemporaines (unifiées au sein de l'économie politique institutionnaliste décrit par A. Caillé), construisant une approche positive et compréhensive basée sur une démarche holindividualiste, nous proposons une analyse structuro-institutionnaliste de la corruption. Avec un renouveau paradigmatique sur la rationalité et la coordination des agents économiques, nous avons reconstruit le cadre interprétatif de la corruption. Dans ce but, nous avons élaboré le concept de la corruption institutionnalisée, qui décrit les situations où la corruption n'est plus une déviance, mais, au contraire, est devenue une règle de comportement. Nous avons étudié les mécanismes de la corruption institutionnalisée à travers la mise en évidence du rôle des attitudes culturelles, des principes inhérents aux réseaux sociaux et des caractéristiques néo-patrimoniales des États contemporains. Ainsi, nous avons expliqué les origines de la corruption, qui renvoient à son historicité et à l'encastrement (culturel, social, étatique), les mécanismes de fonctionnement reposant sur des coordinations hybrides, ainsi que les impacts et liens ambigus de la corruption institutionnalisée avec la croissance. Notre analyse dynamique de la corruption se penche sur les questions de transformations des systèmes néo-patrimoniaux à travers la compréhension d'évolutions institutionnelles, où la path dependency et les actions des clans politico-économiques expliquent la résistance et la reproduction des systèmes corrompus. Nous proposons des scénarii de sortie du clientélisme des États néo-patrimoniaux et mettons en avant les enjeux et les leviers d'une évolution graduelle endogène. Nous avons attiré l'attention sur le rôle du clientélisme dans la construction démocratique (un vecteur paradoxal), où les réseaux de réciprocité rendent la démocratisation possible. Nous avons mis en lumière deux moments clés dans une évolution vertueuse : la déconcentration (ou dispersion) des pouvoirs à travers l'autonomisation de certains réseaux par rapport aux grands clans politico-économiques, et la diversification des ressources de nouvelles unités, rendue possible notamment à travers le processus d'insertion dans l'économie mondiale. La thèse aboutit à une série de propositions concrètes pour l'amélioration de la pertinence des programmes anti-corruption. Nous reconsidérons le rôle de l'extérieur et mettons en évidence la supériorité des programmes bottom-up dans le combat contre la corruption, celui-ci devant reposer sur les évolutions graduelles des structures sociétales. La portée de notre approche dépasse le monde émergent et est applicable à différents systèmes économiques. En effet, la corruption institutionnalisée n'est pas spécifique aux pays émergents et ne peut être donc réduite à une dynamique de développement.
Thèse de socio-histoire comparée du politique rédigée entre 2002 et 2007 dans le cadre d'une co-tutelle franco-italienne. ; This PhD deals with the forms of public and political activism developed by conservative Catholic women in the Italian Unione fra le donne cattoliche d'Italia (UDCI) and the French Ligue patriotique des Françaises (LPDF) before the 1944 and 1945 that allows full citizenship to French and Italian women. It led me to explore in depth two distinct paths by which such organizations managed to mobilize, and politicize conservative women, despite their avowedly non-feminist and non-political ideologies stances. By examining individual political trajectories in the context of collective political stances, this research provides a new insight on processes of politicization at a moment of broader democratization in French and Italian politics (1902-19 in Italy, 1902-33 in France). I could identifyied a "liberal" path of politicization for the French organization: French Catholic Women officially supported the Republic and since 1902 enteredparticipated since 1902 in the political arena through financing and canvassing for male candidates. This path is quite different to the "instransigeant" Italian one. In Italy, since the suffrage was restricted, the Catholic Church forbade Catholic women to enter the political competition. In this perspective, the association used lobbying and cultural action to influence male politicians and led them to propose laws in favour of the Church and of women (i.e. mothers). ; Cette recherche historique qui croise les apports des études de genre, de la science politique et de la sociologie religieuse met en lumière la façon singulière dont les militantes d'action féminine catholique sont venues à la politique en France et en Italie durant les premières décennies du XXe siècle. Deux associations catholiques féminines de masse ont fait l'objet de cette analyse comparée : la Ligue patriotique des Françaises active de 1902 à 1933 et l'Unione fra le donne cattoliche d'Italia de 1909 à 1919. La thèse réalisée dans le cadre d'un doctorat en co-tutelle entre l'Ecole des hautes études en sciences sociales et l'Université de Rome 'La Sapienza' s'est appuyée sur différents fonds d'archives qui ont été dépouillés, pour certains d'entre eux intégralement, durant cinq ans. La problématique qui a guidé cette recherche est celle de l'activité politique féminine conservatrice dans des contextes d'exclusion des femmes du suffrage. Si l'activité des suffragistes, des féministes, des militantes socialistes de la période contemporaine est bien connue, les mobilisations conservatrices sont restées dans l'ombre de l'histoire, malgré leur caractère massif et durable. Le point de départ de mon travail a été de comprendre comment les femmes qui n'étaient pas féministes, dans le sens où ce terme est défini par les organisations féminines en faveur du suffrage et des femmes au début du siècle dernier, se sont mobilisées pour faire émerger une parole féminine conservatrice. Il fallait éclairer les modalités d'action de ces femmes, saisir le paradoxe de leur engagement à la fois conservateur sur le plan politique, religieux et social et en même temps porteur de redéfinition pratique des normes de genre. Tout en étant très attachées à un ordre social inégalitaire et à une hiérarchie des genres sous-tendus par la reconquête du terrain perdu par l'Église, certaines de ces femmes ont dans certains contextes pu faire preuve d'une contestation plus ou moins silencieuse des normes en vigueur dans l'Église et dans la société. La comparaison est centrale dans cette démarche. L'Italie et la France sont deux pays que les contextes de sécularisation et de séparation de l'Etat de l'Église catholique rapprochent. Leur système politique libéral repose sur l'exclusion des femmes du corps électoral d'abord sur des motifs juridiques – elles ne sont pas libres depuis le Code civil de 1804 en France et en Italie –, puis politiques – jugées trop proches de l'Église et sous la coupe du clergé. Mais dans ces contextes proches, la naissance de l'action catholique féminine prend des formes distinctes. La Ligue patriotique des Françaises voit le jour en 1902, en tant qu'entreprise électorale pourvoyeuse de subsides pour les candidats catholiques. Tandis qu'en Italie, ce ne sont pas les élections qui provoquent l'apparition d'une association de laïques organisées mais le congrès féministe de Rome en 1908. Le cas italien fait saillir les spécificités du rapport à la politique de l'association française. Bien que s'en défendant, en France, les femmes de la Ligue entrent dans l'arène politique, non pas pour voter directement mais pour prendre une part dans la division sexuelle du travail militant qu'elle justifient par les compétences supposées de leur sexe. A l'œuvre en 1902, lors des municipales de 1904, des législatives de 1906, elles diffusent les tracts des candidats catholiques, collent des affiches, gèrent les caisses électorales, nettoient les listes électorales dans les mairies, et même monnayer leur « devoir conjugal » contre une promesse de vote pour le bon candidat. Cette activité se poursuit de façon plus discrète après 1906, date à laquelle le pape Pie X leur interdit toute action politique. Tout autre est la situation italienne, où, parce que le non expedit du pape Pie IX déconseille la participation des catholiques italiens au jeu démocratique censitaire d'un Royaume d'Italie impie, les femmes catholiques n'ont pas vocation à contribuer à la rechristianisation du pays par les urnes. C'est l'articulation complexe de ces deux cas, auxquels vient s'ajouter un troisième acteur qu'est la hiérarchie vaticane, qui est au centre de l'analyse comparée. Ce travail s'est appuyé sur des archives mais aussi une littérature scientifique de différentes disciplines : outre les travaux d'histoire du catholicisme, d'histoire du genre, d'histoire sociale, d'histoire de l'éducation et d'histoire de la Grande Guerre, les ouvrages de science politique, de la sociologie des mobilisations sont venus enrichir le corpus des sources secondaires. Des sources inattendues pour l'histoire du genre aux sources inexploitées Plusieurs types de fonds dans chacun des trois pays – France, Italie, Vatican – ont été consultés. Des sondages ponctuels dans des fonds américains – Schlesinger Librairy, spécialisée sur l'histoire des femmes, et Boston College, université de la Compagnie de Jésus, à Boston ont complété ces consultations principales. Les fonds français sont constitués des fonds de l'association Ligue patriotique des Françaises (1902-1933), déposés à l'Action catholique des femmes ; des Archives historiques des archevêchés de Lyon et de Paris, des Archives départementales du Rhône, des Alpes-Maritimes, du Tarn, de l'Yonne – dont certains n'ont parfois rien donné -, des Archives nationales, série F7 « partis et associations politiques ». Ce dernier choix de ne prendre en considération que les documents identifiés comme relevant d'une activité politique était justifié par la volonté d'attester montrer qu'un engagement conservateur féminin avait existé et était identifié comme tel par les pouvoirs publics. La perception de la Ligue patriotique des Françaises sous l'angle de son activité politique indique une féminisation précoce de la profession politique par le biais de cette association connexe de l'Action libérale populaire. Une deuxième phase de dépouillement a été effectuée à Rome. Le fonds personnel de Cristina Giustiniani Bandini, première présidente et fondatrice de l'Unione fra le donne cattoliche d'Italia (U.D.C.I.) en 1909 a été intégralement dépouillé. Il est conservé près l'Archive général de l'ordre prêcheur (dominicains) en l'Église Sainte-Sabine de Rome. Les archives d'État de Rome (Archivio di stato di Roma) ont été sondées pour établir une comparaison dans la surveillance politique de ces associations catholiques féminines. La localisation des sources révèle ainsi que l'Action catholique féminine italienne n'est pas structurée comme une organisation à vocation politique ou sociale. Elle n'est pas déclarée auprès des autorités, il n'y a pas de trace aux Archives d'Etat en tant qu'association politique ou de bienfaisance. Enfin, les Archives secrètes vaticanes ont offert un regard inédit sur ces associations. Ces matériaux inexploités jusqu'ici – papiers du fonds personnel Pie XI, fonds Pie IX ouvert à la consultation depuis septembre 2006 – ou qui n'avaient jamais été consultés pour l'action catholique féminine française et italienne – fonds Secrétairie d'État pour les pontificats de Léon XIII, Pie X et Benoît XV ; Affaires ecclésiastiques extraordinaires France et Italie – ont été d'une importance majeure dans cette recherche. Ils permettent de comprendre le regard porté par l'institution sur ces associations mais aussi la complexité du rapport à l'autorité de ces organisations de laïques qui avaient un pied dans l'Église et un pied dans la société. La presse de ces deux associations a également été dépouillée. Organisation de la thèse L'exploitation du matériau a été organisée de façon thématique et chronologique. Trois parties scandent ce travail. La première porte sur l'émergence et le développement des deux organisations, la seconde s'intéresse à la citoyenneté sociale mise en œuvre par ces associations et enfin, une troisième partie examine l'élaboration complexe d'une citoyenneté politique qui ne passe pas nécessairement par le vote dans un premier temps puis qui intègre le suffrage féminin au lendemain de la Grande Guerre. La première partie de la thèse traite de la genèse du militantisme d'action catholique féminine de part et d'autre des Alpes. Elle éclaire la naissance, le développement et l'institutionnalisation de chacune des deux associations. Un premier chapitre retrace la naissance de la Ligue patriotique des Françaises à Paris, durant les derniers mois de l'année 1901. Il montre comment un premier noyau parisien composé de femmes consacrées sans toutefois qu'elles portent un habit religieux et d'« entrepreneuses » - comme certaines dirigeantes se définissent -, rompues à l'entreprise électorale de leur mari sous le Second Empire et la IIIe République, a créé une organisation de laïque qui gagne très vite la Province. Forte de 300 000 adhérentes dès son troisième anniversaire, la Ligue est d'abord une œuvre électorale, qui doit fournir aux candidats catholiques des subsides et des propagandistes zélées dans le contexte de structuration de l'offre politique par les partis. La loi de 1901 sur les associations, votée pour contrôler les congrégations religieuses offre alors une opportunité inattendue d'organisation pour ces catholiques. L'échec aux élections législatives de 1906 et l'évolution des positions pontificales vers un rejet de la démocratie chrétienne et de l'engagement politique des catholiques marque l'arrêt officiel de l'œuvre électorale pour les femmes. Dès 1907, l'action sociale et religieuse sont mises au premier plan : c'est par elles, et par elles seules, que les femmes referont la société chrétienne et non par les urnes. Dans la pratique cependant, l'interdit est contourné jusqu'en 1914. Peu de temps après, en 1909, est proclamée la naissance de l'Union entre les femmes catholiques d'Italie. Les cérémonies de béatification de Jeanne d'Arc en avril de cette même année sont l'occasion de lier les deux organisations qui se placent ainsi sous la protection de la sainte. La vierge guerrière symbolise le renouveau de l'apostolat féminin sous tendu par une spiritualité de combat qui prend tout son sens dans un contexte de laïcisation des institutions d'Etat. Le deuxième chapitre porte sur cette « petite sœur italienne » qui naît au lendemain du congrès féministe de Rome de mai 1908, qui avait vu des femmes catholiques prendre part au vote d'une motion supprimant le caractère obligatoire de l'instruction religieuse à l'école. Une aristocrate romaine proche du pape Pie X, la princesse Cristina Giustiniani Bandini, mobilise ses réseaux religieux et nobiliaires pour fonder une association de laïques sur le même modèle que la Ligue. Mais, contrairement aux Parisiennes, la dirigeante romaine se place dans une ligne intransigeante et refuse toute forme de participation politique féminine. Il n'est pas question de voir les Italiennes financer les candidats catholiques aux élections locales – les seules où ils sont autorisés à se présenter en tant que tels par la hiérarchie ecclésiale jusqu'en 1912, ni de réclamer le suffrage. La mise en conformité de la cité terrestre avec la cité céleste se fera par l'action religieuse, par les pèlerinages, par une piété féminine accrue et éventuellement par les œuvres de bienfaisance. Dans ces deux contextes, qui ont pour point commun l'affirmation de l'État nation sur des bases laïques et l'institution d'un régime démocratique fondé sur le citoyen masculin, la capacité des femmes catholiques à imposer leur programme politique dans le débat public se traduit donc par des modalités d'action différentes. Dirigées toutes deux par des aristocrates, défendant une hiérarchie sociale, une hiérarchie de genre et une hiérarchie religieuse ces femmes ont, pour certaines d'entre-elles, maintenu leur autonomie à travers ce militantisme conservateur. Une deuxième partie s'intéresse aux déclinaisons d'une citoyenneté sociale féminine. Elle montre comment au sein de ces associations l'acception restrictive de la citoyenneté politique identifiée au vote, attribut masculin en France et en Italie jusqu'en 1945, est contournée pour proposer une autre forme d'appartenance à la cité. Cette citoyenneté sociale est alors définie comme l'ensemble des droits et des devoirs assignés aux femmes en tant que mères biologiques ou spirituelles, afin de transposer à l'ensemble de la société les activités de soin, de prise en charge des œuvres sociales, aujourd'hui désignées sous le terme de care. Le troisième chapitre porte sur l'action sociale catholique. Il intègre de façon comparée les étapes du passage de la dame patronnesse à la militante d'action catholique. Il montre comment la résolution de la question sociale « les Évangiles à la main » se heurte à la différence des positions sociales des militantes : la solution corporatiste où patronnes et ouvrières sont réunies dans une même structure est difficilement envisageable dans les comités composés d'ouvrières. Si la Ligue délègue cette question délicate aux syndicats féminins chrétiens, l'Union italienne entend monopoliser l'encadrement des catholiques en contrôlant les syndicats des professions pensées comme féminines – infirmières, institutrices, téléphonistes.-. À travers l'organisation chrétienne de ces occupations féminines s'opère dans certains cas une professionnalisation de ces activités. Tant en France qu'en Italie, le brevet d'aptitude vient se substituer à la formation uniquement religieuse pour devenir enseignante ou infirmière d'Etat. Cette professionnalisation s'étend après la Grande Guerre à d'autres activités féminines : la formation professionnelle est proposée en France aux agricultrices, aux ouvrières. Elle est sous-tendue par l'idée que l'élite féminine militante doit d'abord être une élite de professionnelles. Cependant, la crise des années Trente met un frein à cette activité quand la mère au foyer devient le cheval de bataille de l'Église catholique. Une deuxième dimension de cette citoyenneté sociale est son enracinement dans l'expérience de la maternité qui est présentée par ces associations comme constitutive du genre féminin. Bien que la plupart des dirigeantes n'aient pas d'enfants – parce qu'elles sont vierges consacrées ou tertiaires - elles entendent néanmoins promouvoir la maternité. Se distinguant des associations natalistes plutôt républicaines en France, les catholiques s'inscrivent dans la mouvance familialiste. Mais, elles se singularisent par le fait que cette promotion de la maternité est faite par des femmes, pour des femmes. On observe alors des nuances importantes sur l'acception de la maternité : celle-ci peut être entendue comme la mise au monde des enfants mais aussi le maternage d'autres enfants dans le cadre d'un célibat chaste et consacré. En France, la Ligue établit parallèlement à d'autres institutions républicaines des institutions d'aide aux mères – gouttes de lait, consultation du nourrisson, mutualités maternelles et prix. Ainsi, la Ligue patriotique organise t-elle la fête des mères au mois de mai à partir de 1917 : le prix des mères méritantes est remis aux adhérentes de condition modeste, mères de famille nombreuse et d'observance religieuse rigoureuse. En Italie, c'est surtout la dimension religieuse de la maternité qui est privilégiée à travers la promotion de la dévotion mariale mais aussi de saintes du quotidien comme Anne Marie Taigi, mère de famille battue par son mari qui avait des extases dans ses activités domestiques. Sous le fascisme, un retour à l'action sociale s'opère quand l'Union rejoint les action de l'œuvre nationale de la maternité et de l'enfance et mène « l'apostolat du berceau » (1929). C'est également en tant que mères que ces femmes portent leurs revendications auprès des gouvernements. Le maternalisme catholique se décline de part et d'autre des Alpes et conduit parfois ces associations hostiles au féminisme à rejoindre les positions des féministes laïques sur la recherche en paternité ou la protection de la maternité. Cette acception de la maternité rompt avec l'idée que parce que les femmes mettent au monde un enfant, elles feront de bonnes mères. Au cœur de l'action de ces associations se trouve le projet d'une pédagogie maternelle chrétienne destinée à apprendre aux mères biologiques à être des éducatrices. C'est l'objet d'un cinquième chapitre. Cette pédagogie s'adresse en premier lieu aux ouvrières, redoublant la relation de maternage entre la patronne et ses employées par une relation de mère spirituelle à une mère biologique. Mais les mères de la petite bourgeoisie sont elles aussi invitées à devenir des éducatrices de leurs filles et à s'investir dans la formation des futurs citoyens chrétiens. Les éducatrices catholiques doivent prendre une place centrale dans la famille et dans la société soit en devenant des institutrices catholiques, soit en se fédérant dans des associations de pères et de mères de famille pour mener une activité de lobbying au nom de la défense de leurs enfants. En France, les ligueuses prennent une part active dans la guerre scolaire du début du siècle, tandis qu'en Italie, les aristocrates de l'Union qui font pression sur les hommes politiques de leur entourage pour maintenir l'instruction religieuse dans les écoles primaires en 1912. Elles parviennent ainsi à avoir un monopole sur les demandes d'instruction religieuse formulées par les parents dans les écoles de Rome et font office d'intermédiaire entre les parents d'élèves et les autorités municipales qui accordent cet enseignement dans les écoles. Dans une troisième partie, c'est le passage à la citoyenneté politique qui est analysé. Un sixième chapitre analyse l'épisode de la Grande Guerre comme un moment à la fois de rupture avec les positions de ces associations et d'accélération de certains processus d'inclusion des femmes catholiques dans la gestion des affaires publiques. La guerre ouvre une période d'élargissement de l'action publique pour les deux associations. La professionnalisation de certaines occupations comme les infirmières s'accélère. La matrice maternaliste de l'action collective légitime la prise en charge des enfants des classes populaires, des soldats mutilés etc. L'action des associations ne vise plus seulement à attirer les âmes d'élites mais véritablement à assumer l'œuvre d'assistance que les pouvoirs publics ne peuvent fournir. À la faveur de cette crise, le rôle des congrégations exilées est reconnu en France et celui des laïques de la L.P.D.F. sanctionné positivement par les décorations nationales et religieuses que reçoivent la plupart des dirigeantes, tant en France qu'en Italie. Les jeunes femmes non mariées, les mères célibataires deviennent aussi les cibles des politiques mises en place par la Ligue, tandis qu'en Italie, il semblerait que l'élargissement de l'action sociale suscite un rappel à l'ordre quant à la collaboration avec les non catholiques. La guerre ouvre la voie d'une réconciliation avec les autorités laïques qui passe avant tout par une action locale. S'appuyant sur les notables, sur les réseaux d'œuvres religieuses préexistantes, l'U.D.C.I. acquiert rapidement un rôle important dans les Comités d'assistance civile qui gèrent bon nombre de problèmes matériels liés à la guerre. En France, l'Union sacrée se fait aussi dans certaines communes, mais la reconnaissance de l'action civile des ligueuses sera d'avantage symbolique. Ainsi, nous voyons comment le contexte national structure la façon dont sera pensée et légitimée l'action civile des associations féminines catholiques. Elle passe par une reconnaissance locale puis nationale, en Italie, où l'U.D.C.I. se voit accorder la personnalité juridique au lendemain du conflit. En revanche, là où le poids des instances locales de représentation démocratique reste dominé par les institutions nationales, il s'agit plutôt d'une reconnaissance symbolique. Le dernier chapitre de la thèse montre comment les militantes d'action catholique ont participé aux premières consultations électorales sans pour autant détenir le droit de vote et ont ensuite abandonné ces pratiques une fois celui-ci admis comme un moyen de faire changer les lois. En Italie, en revanche, le rapport à la politique plus difficile évolue après la guerre vers des positions plus ouvertes au suffrage féminin. S'esquissent ainsi les linéaments d'une politisation féminine contrainte à la fois par le contexte politique et religieux national et par les propriétés sociales des dirigeantes dont le recrutement n'est pas identique dans chacun des pays. Définissant par la pratique tout autant que par les discours l'activité politique légitime pour des femmes catholiques, ces citoyennes catholiques se positionnent d'abord contre le suffrage féminin, manifestant leur appartenance à la communauté politique et nationale par les œuvres sociales et religieuses. S'appuyant sur leur mission d'apôtres du XXe siècle, pour résoudre la question sociale « l'Évangile à la main », les militantes revendiquent un rôle d'expertise de plus en plus important dans le travail social. De la dame patronnesse aristocrate du début du siècle à la travailleuse sociale qualifiée d'origine plus modeste de l'entre-deux-guerres s'est amorcé un processus de politisation féminine et de professionnalisation. La préparation des femmes au suffrage devient alors une activité importante de la Ligue, qui organise des conférences de préparation civique, qui publie des brochures et veut inciter les femmes à adopter le suffrage familial dans un premier temps, puis individuel dans un second temps. En Italie, en 1925 le bref épisode de l'autorisation du vote pour les femmes de plus de trente ans, mères et épouses de soldats, voit l'Union intervenir pour solliciter les inscriptions sur les listes électorales. Celles-ci ne purent cependant voter jusqu'en 1946. Cette thèse contribue ainsi à repenser les catégories de citoyenneté habituellement définies en rapport avec le suffrage et à comprendre la façon dont les associations de femmes catholiques ont contribué à l'apprentissage de la vie politique durant les premières décennies du XXe siècle en France et en Italie. La citoyenneté telle que l'entendent ces associations est d'abord une citoyenneté sociale, fondée par l'expérience de la maternité spirituelle ou biologique, et vécue à travers la mise en œuvre d'institutions sociales. La citoyenneté politique qui se manifeste par le vote n'est pas considérée, dans un premier temps, comme une pratique légitime pour les femmes catholiques dans chacun des pays. Toutefois, l'intervention dans les affaires politique et la façon dont les femmes de ces associations se pensent comme des sujets politiques et interviennent en leur nom dans les affaires publiques attestent de la volonté de contourner le suffrage masculin. En France, dans un contexte de ralliement de l'Église catholique à la République et de suffrage universel, même les femmes sont invitées à participer de façon indirecte à la compétition électorale. En Italie, un modèle de politisation intransigeante domine : les catholiques hommes et femmes sont invités à se tenir à distance de la compétition électorale. Au terme de la Grande guerre, ces prises de positions se rejoignent. Dans cette évolution, la Grande Guerre a constitué un moment d'accélération plus que de rupture et a ouvert une période de réconciliation entre ces associations catholiques et les pouvoirs publics laïcs. Ce travail invite à une compréhension plus large de l'engagement féminin en intégrant ces associations de masse qu'ont été les associations catholiques. Prises entre la nécessité de se distinguer des féministes et des hommes catholiques, ces associations ont défini des cadres d'action légitimes pour des femmes conservatrices, attachées aux normes de genre inégalitaires mais soucieuses de se ménager des marges d'autonomie. Cette recherche permet de mieux saisir la complexité des rapports sociaux de sexe et de classe en adoptant des questionnements de science politique et de sociologie. Malgré leur conservatisme et leur hostilité au suffrage, ces associations ont été des lieux de socialisation politique et religieuse qui ont marqué les premières générations d'électrices tant en France qu'en Italie. Et on ne peut comprendre pourquoi le vote féminin a d'abord été un vote démocrate-chrétien sans s'intéresser à la façon dont ces milliers de femmes ont appris à « bien voter » durant les premières décennies du siècle dernier.
Le courant l'archidiocèse orthodoxe d'Accra, au Ghana, appartient au patriarcat orthodoxe grec d'Alexandrie et de toute l'Afrique. Les premières paroisses ghanéennes de cet archidiocèse ouest-africain trouvent leur origine à une église indépendante africaine (AIC) commencée dans la colonie britannique de la Côte de l'Or en 1932. Connue sous le nom d'Église universelle africaine (ou Église d'Ebibirpim), elle a été fondée par un évêque local non canonique du nom de Kwamin Ntsetse Bresi-Ando (1884-1970). Extrêmement motivé pour assurer l'émancipation complète de l'Africain dans tous les domaines de la vie, l'évêque a lancé un programme à multiples facettes. Partout sur la Côte de l'Or et les terres voisines d'Asante, il a fondé 67 églises, 21 écoles, un séminaire et une énorme entreprise commerciale d'exportation de cacao dans l'espace de 10 ans - de 1932 à 1942. Le thème de l'émancipation de son église, sa politique d'africanisation et son programme de rapatriement afro-américain « Back-to-Africa » a attiré de nombreux habitants, ce qui en fait un mouvement à croissance rapide. L'échec de son aspect rapatriement et son incapacité d'assurer l'émancipation politique a été remplacée par une vision spiritualisée de l'indépendance lorsque Bresi-Ando a été consacré comme « patriarche catholique orthodoxe autocéphale » à Londres en 1935 par un episcopus vagans appartenant à la succession Vilatte du (faux) mouvement « vieux catholique » qui prétendait avoir des liens avec les jacobites indiennes du patriarcat syriaque oriental orthodoxe d'Antioche. Croyant qu'il avait découvert la véritable ancienne Église orthodoxe, Bresi-Ando se considérait comme un « patriarche » pour tous les Africains et il a changé le nom de son église à l'Église universelle africaine (orthodoxe-catholique). Adoptant l'ancienne polémique ecclésiastique monophysite, il se considérait comme libéré du christianisme colonial européen occidental. Pas reconnu par l'Église Orthodoxe grecque (« Eastern Orthodox ») ou par les orthodoxes orientaux (« Coptic, Jacobite ») comme canoniques, après sa mort, l'église orpheline de Bresi-Ando a été reçue dans le patriarcat orthodoxe grec d'Alexandrie en 1982, devenant ainsi la fondation du courant l'archidiocèse d'Accra. La question de recherche de cette thèse cherche à déterminer s'il est possible de trouver une perspective globale qui unifierait tous les facteurs apparemment disparates de la vie compliquée de cet homme complexe. Bresi-Ando avait-il une vision sous-jacente qui a guidé toutes les différentes étapes et transitions de sa vie, qu'elles soient théologiques, ecclésiologiques, commerciales, politiques, sociales, culturelles ou éducatives? L'hypothèse est que le panafricanisme était sa vision directrice. C'est la « clé » pour comprendre l'évêque, ses objectifs, ses rêves, ses actions et comment tout cela a aidé à préparer providentiellement le terrain pour l'avenir de l'église orthodoxe grec dans le Ghana moderne. Afin de tester cette hypothèse, un arrière-plan historique et ecclésiastique complet en sept niveaux est établi sur lequel est posée la biographie complète de l'évêque. Bresi-Ando suit l'enseignement et les exemples de plusieurs grands panafricanistes: Edward Blyden, W. E. B. Du Bois, Casely Hayford, Marcus Garvey et Laura Kofey. On fait valoir que Bresi-Ando était un panafricaniste qui a été constamment guidé par les principes panafricains parce que des preuves ont été fournies montrant comment il a synthétisé l'ensemble de divers concepts panafricains dans cinq catégories spécifiques: socioculturel, religieux, éducatif, commercial et politique. Bresi-Ando a utilisé les idéaux panafricains tels que ceux de « la race noire », de « l'unification, l'autonomisation, la libération », de « l'internationalisme noir », des « spectacles éthiopiens », de « l'africanisation », de « l'éthiopianisme », « les églises indépendantes africaines », de « l'émancipation » dans toutes les domaines de la vie, « le rapatriement », du « commerce appartenant aux noirs » et la synthèse d'une dénomination religieuse noire avec « l'internationalisme noir » et l'idéologie du « rapatriement ». La conclusion de cette thèse est que Bresi-Ando avait une vision panafricaine dans toutes ses actions de vie. Donc, les travaux préparatoires qui ont amené à la fondation de l'actuel archidiocèse orthodoxe grec d'Accra était en grande partie le résultat de la motivation panafricaniste d'un homme d'église africaine qui voulait à la fois une expression indépendante et africaine du christianisme authentique de l'Église primitive dans son pays d'origine. ; Abstract : The modern-day Orthodox Archdiocese of Accra, Ghana, belongs to the Greek Orthodox Patriarchate of Alexandria and All Africa. The first Ghanaian parishes within this West African archdiocese trace their origin to an African independent church (AIC) begun in the British Crown Colony of the Gold Coast in 1932. Known as the African Universal Church (or Ebibirpim Church), it was started by a local uncanonical bishop named Kwamin Ntsetse Bresi-Ando (1884- 1970). Extremely motivated to provide complete emancipation for the African in every area of life, the bishop launched a multi-faceted program. All across the Gold Coast and the neighboring Asante lands he started 67 churches, 21 schools, a seminary, and a huge cocoa-exporting commercial enterprise within a period of 10 years—from 1932 to 1942. His church's emancipation theme, its Africanization policy, and its Afro-American "Back-to-Africa" repatriation program attracted many locals, making it a fast-growing movement. The failure of its repatriation aspect and its inability to secure political emancipation was replaced with a spiritualized vision of independence when Bresi-Ando was consecrated as an "autocephalous Orthodox Catholic Patriarch" in London in 1935 by an episcopus vagans belonging to the Vilatte succession of the (fake) "Old Catholic" movement who claimed connection to the Indian Jacobites of the Oriental Syriac Orthodox Patriarchate of Antioch. Believing that he had discovered the true ancient Orthodox Church, Bresi-Ando declared himself to be a "Patriarch" for all Africans and he changed the name of his AIC to the African Universal (Orthodox-Catholic) Church. Adopting the ancient Monophysite ecclesiastical polemic, he considered himself to be liberated from Western colonial European Christianity. Not recognized by either the Orientals or the Eastern Orthodox as canonical, after his death Bresi-Ando's orphaned "Orthodox Catholic" church was received into the Greek Orthodox Patriarchate of Alexandria in 1982, becoming the foundation for the presentday Archdiocese of Accra. The research question of this thesis seeks to determine if a global perspective can be found that would unify all the seemingly disparate factors of the intricate life of this complex man. Did Bresi-Ando have an underlying vision that guided all of his different steps and transitions in life, whether they were theological, ecclesiological, commercial, political, social, cultural, or educational? The hypothesis is that Pan-Africanism was his guiding vision. It is the "key" to understand the bishop, his goals, his dreams, his actions, and how all of these providentially helped prepare the ground for the future Eastern Orthodox Church in modern-day Ghana. In order to test the hypothesis, a complete seven-layered historical and ecclesiastical background is established, over which is laid the full biography of the bishop. Bresi-Ando is seen following the teaching and examples of several great Pan-Africanists: Edward Blyden, W. E. B. Du Bois, Casely Hayford, Marcus Garvey, and Laura Kofey. It is argued that Bresi-Ando was a Pan-Africanist who was consistently guided by Pan-African principles because evidence is provided showing how he synthesized together various Pan-African concepts within five specific categories: socio-cultural, religious, educational, commercial, and political. Bresi-Ando utilized the Pan-African ideals of "blackness", "unification, empowerment, liberation," "black internationalism," "Ethiopian spectacles," "Africanization", "Ethiopianism", "African Independent Churches," "Emancipation" in all areas of life, "repatriation", "black-owned commerce," and the synthesis of a black religious denomination with "black internationalism" and "repatriation" ideology. The thesis research conclusion is that episcopus vagans "Patriarch" BresiAndo had a Pan-Africanist determination in all his life actions. Therefore, the preparatory groundwork that led to the founding of the present-day Eastern Orthodox Archdiocese of Accra was largely the result of the Pan-Africanist motivation of an African churchman who wanted both an independent and African expression of authentic Early Church Christianity in his homeland.
The construction of a national service for the evaluation of the school system had a long and difficult birth in Italy, and lagging behind the international panorama. The first signals that show attention to this problem date back to 1990, at the National School Conference, where for the first time, a hypothesis about this was formulated. However, the times were not yet ripe for an institution of this kind: in fact, at that time there was lacking a centralized computer system capable of recording the data of the Italian school system. In 1997 the Minister of Education Giovanni Berlinguer, by a directive, instituted the National Service for the Quality of Education, with the task of "assessing the situation and the effectiveness of the country's training system, its different articulations to at all levels, in order to suggest the necessary improvements and to be able to compare our situation with comparable situations in other countries ". This service is established at the European Center for Education (CEDE), an institution which belongs to the Ministry of Education and which also has the institutional tasks of learning problems and their evaluation. By legislative decree N ° 258 of 1999, the CEDE was transformed into a National Institute for the Evaluation of the Education System (INValSI) with a substantial extension of its tasks and purposes in the evaluation sector. The realization of this National Evaluation Service (SNE) was accelerated by the establishment, on the part of the Ministry of Education in July 2001, of a Working Group whose objective is to develop a service which provide, at different levels of decision and intervention (Ministry of Education, local authorities, schools) useful information for understanding the phenomenon of "school" and its behavior over the years; this information is essential so that each subject, at their level, can make an informed decision on the policies and objectives to be set, verify their activation and progress, allocate resources correctly, with a view to continuous improvement. The working group projected the SNE model and tested it in the field for three years, through three Pilot Projects (PP): PP1 (school year 2001-2002), PP2 (school year 2002-2003) and PP3 (school year 2003-2004), which are described in broad outline below. The objective of these Pilot Projects was to verify the technical and economic applicability of the initiative by making, if necessary, the adjustments suggested by experience. It is on the basis of this experience that the legislative decree (No. 286, November 2004) on the "Institution of the National Service for the Evaluation of the Education and Training System" was promulgated, which emphasizes the purpose of this service: assess the efficiency and effectiveness of the system "by framing the assessment in an international context" (art.1); the seat is redesigned and becomes, to face its new role, the INVALSI (Istituto Nazionale per la Valutazione del Sistema dell'Istruzione e della Formazione). Schools and training establishments, Regions, Provinces and Municipalities are also involved, each according to their skills, to achieve this objective. ; La construction d'un service national pour l'évaluation du systême scolaire a eu en Italie une naissance longue et difficile, et en retard par rapport au panorama international. Les premiers signaux qui témoignent d'une attention à ce problême remontent à 1990, à l'occasion de la Conférence Nationale de l'Ecole, o๠pour la premiêre fois, une hypothêse à ce propos a été formulée. Cependant, les temps n'étaient pas encore mûrs pour une institution de ce genre : en fait, il manquait à cette époque un systême informatique centralisé capable d'enregistrer les données du systême scolaire italien. En 1997 le Ministre de l'Education Giovanni Berlinguer, par une directive, institut le Service national pour la qualité de l'éducation, avec la tâche de « évaluer la situation et l'efficacité du systême de formation du pays, ses différentes articulations à tous les niveaux, afin de suggérer les améliorations nécessaires et de pouvoir confronter notre situation avec des situations comparables dans d'autres pays ». Ce service est institué au Centre Européen de l'Education (CEDE), institution qui appartient au Ministêre de l'Education et qui a aussi pour tâches institutionnelles les problêmes de l'apprentissage et leur évaluation. Par le décret législatif N° 258 de 1999, le CEDE est transformé en Institut National pour l'Evaluation du Systême de l'Education (INValSI) avec un élargissement substantiel de ses tâches et finalités dans le secteur de l'évaluation. La réalisation de ce Service National d'Evaluation (SNE) a été accélérée par l'institution, de la part du Ministêre de l'Education en juillet 2001, d'un Groupe de Travail dont l'objectif est d'élaborer un service qui fournisse, à différents niveaux de décision et d'intervention (Ministêre de l'éducation, autorités locales, établissements scolaires) des informations utiles pour la connaissance du phénomêne « école » et de son comportement au fil des années; ces informations sont indispensables pour que chaque sujet, à son niveau, puisse décider en connaissance de cause les politiques et les objectifs à fixer, en vérifier l'activation et le déroulement, allouer correctement les ressources, dans une logique d'amélioration continue. Le groupe de travail a projeté le modêle du SNE et l'a expérimenté sur le terrain pendant trois ans, à travers trois Projets Pilotes (PP) : PP1 (année scolaire 2001-2002), PP2 (année scolaire 2002-2003) e PP3 (année scolaire 2003-2004), qui sont décrits dans les grandes lignes ci-dessous. Ces Projets Pilotes avaient comme objectifs de vérifier l'applicabilité technique et économique de l'initiative en y apportant, si nécessaire, les ajustements suggérés par l'expérience. C'est sur la base de cette expérience qu'a été promulgué le décret législatif (n.286, novembre 2004) sur l' « Institution du Service National d'Evaluation du Systême d'Education et de Formation » qui souligne la finalité de ce service : évaluer l'efficience et l'efficacité du systême « en encadrant l'évaluation dans un contexte international » (art.1) ; le siêge est remanié et devient, pour faire face à son nouveau rôle, l'INValSI (Istituto Nazionale per la Valutazione del Sistema dell'Istruzione e della Formazione). Les établissements scolaires et de formation, les Régions, les Provinces et les Municipalités sont également impliqués, chacun selon ses compétences, pour réaliser cet objectif.
Depuis la fin du XXème siècle, de nombreux travaux de recherche ont été publiés sur l'épuration franquiste de l'éducation et du milieu enseignant en Espagne à partir du coup d'État du 17 juillet 1936. En réaction au soulèvement militaire, la République a également entrepris une épuration du corps de fonctionnaires afin de garantir sa loyauté au Gouvernement. Cependant, cette dernière fut accomplie de façon plus rapide et plus brève du fait même de l'évolution défavorable des évènements pour le gouvernement. Au contraire, les rebelles ont entrepris une épuration totale du corps de fonctionnaires et de la société en général réalisée sur une période longue avec comme finalité l'élimination des opposants au nouveau régime. Jusqu'à présent, ce mécanisme répressif n'avait guère été étudié dans les territoires espagnols de souveraineté et de protectorat en Afrique du Nord. Dans cette thèse, nous nous concentrons sur la purge du corps enseignant et de l'enseignement, dans le cadre d'une épuration générale de l'appareil d'État. Très rapidement, Melilla, Ceuta et le Protectorat espagnol du Maroc ont été occupés par l'armée rebelle, qui exécuta une répression foudroyante paralysant toute tentative de résistance. La dictature franquiste s'instaura dès lors en Afrique du Nord et, comme les directives de préparation du soulèvement l'indiquent, elle entreprit dès les premiers jours, toujours sous les ordres militaires, une épuration intense et exhaustive de tous les fonctionnaires et, parmi eux, les enseignants, les étudiants, le personnel administratif et subalterne, sans oublier l'enseignement privé et particulier. Indépendamment de leur formation ou de leurs qualités professionnelles, les professeurs et autres professionnels du milieu éducatif qui avaient publiquement signifié pendant la deuxième République leur militantisme dans des partis ou des syndicats de gauche, en franc-maçonnerie ou dans des initiatives culturelles de nature progressiste, ont été persécutés et victimes de représailles. Dans les zones territoriales limitrophes, la République survécut pratiquement jusqu'à la fin de la guerre. Les consulats espagnols de la ville internationale de Tanger, du Protectorat français au Maroc et de l'Algérie française sont restés fidèles au gouvernement. Ces territoires deviendront ensuite un refuge pour des centaines de républicains fuyant la répression depuis la péninsule, les places de souveraineté et le Protectorat espagnol. Les écoles dépendant de l'État y connurent une double épuration : d'abord républicaine puis franquiste, cette dernière commençant à la reconnaissance du Gouvernement de Burgos par la France et la Grande-Bretagne en 1939, entraînant la prise de contrôle des dépendances consulaires espagnoles. Cette recherche confirme que l'épuration qui eut lieu en Afrique du Nord se réalisa sur les mêmes bases que celle qui se déroula dans la péninsule, puisque les exécuteurs et leurs objectifs étaient les mêmes. Cependant, elle exhibe certaines particularités propres au territoire colonial nord-africain, en même temps qu'elle met en évidence que l'extrême sévérité des mesures répressives appliquées – l'élimination physique, l'emprisonnement ou l'exil – contre les personnes accusées d'être des ennemis politiques, sévérité d'autant plus frappante que les rebelles ont rapidement pris le contrôle de la région, et qu'il n'y eut par conséquent pratiquement aucune opposition au coup d'État et donc pas d'état de guerre. Enfin, cette thèse analyse en détail le processus de cette répression de manière tant globale qu'individuelle, ainsi que sa poursuite pendant des années par le biais de l'ouverture de dossiers administratifs d'épuration, de dossiers des responsabilités politiques, de sanctions économiques, de réassignations de poste, etc., tout un ensemble de mesures qui transforma complètement l'enseignement et ses acteurs en un instrument d'endoctrinement politique et religieux au service de la diffusion des principes et des valeurs du nouveau régime victorieux en Afrique du Nord. ; Hasta ahora, apenas se había hablado de esta mecánica represiva en los territorios norteafricanos de soberanía y protectorado español. En esta tesis nos centramos en la depuración a la que fueron sometidos el cuerpo docente y la enseñanza, la cual se enmarcó en la depuración general del aparato del Estado. Desde finales del siglo XX se vienen publicando numerosos trabajos de investigación sobre la depuración franquista de la enseñanza en España a partir del golpe de Estado del 17 de julio de 1936. La República también acometió esta labor depuradora para garantizar la lealtad de su funcionariado, pero por su propio devenir en la guerra hizo que fuera rápida y delimitada en el tiempo. Por el contrario, los sublevados emprendieron una depuración total del funcionariado y de la sociedad en general que se desarrolló durante un amplio período y con la finalidad de eliminar a los desafectos del nuevo régimen. De manera expeditiva, Melilla, Ceuta y el Protectorado español de Marruecos fueron ocupados por los militares sublevados, que ejecutaron una represión fulminante eliminando cualquier posible conato de resistencia. La dictadura franquista se instauró desde entonces en el norte de África y, como ya se indicó en las pautas de preparación del golpe, se inició desde los primeros días y siempre bajo órdenes militares, una profusa y exhaustiva depuración de todos los funcionarios y, con ellos, también los enseñantes, alumnos, personal administrativo y subalterno, sin olvidar que de igual forma se depuró la enseñanza privada y la particular. Independientemente de su valía o labor profesional, fueron perseguidas aquellos docentes y otras personas de la enseñanza que se significaron públicamente durante el gobierno de la Segunda República por su militancia en partidos o sindicatos de izquierda, en la masonería o en iniciativas culturales de carácter progresista. En las zonas territoriales limítrofes, la República subsistió prácticamente hasta el final de la guerra. Los consulados españoles de la ciudad internacional de Tánger, del Protectorado francés de Marruecos y de la Argelia francesa permanecieron fieles al Gobierno. Estos territorios se convirtieron entonces en refugio para cientos de republicanos huidos de la represión en la península, de las plazas de soberanía y del Protectorado español. Las escuelas allí existentes dependientes del Estado pasaron por una doble depuración: primero por la republicana y después por la franquista, ésta a partir del reconocimiento del Gobierno de Burgos por Francia y Gran Bretaña en 1939, cuando pasó entonces a controlar las dependencias consulares. Esta investigación nos confirma que la depuración que tuvo lugar en el norte de África se desarrolló según los mecanismos empleados en la península, puesto que los ejecutores y los objetivos fueron los mismos. No obstante, nos muestra que dicha depuración tuvo ciertas particularidades propias del territorio norteafricano colonial, al mismo tiempo que se manifiesta la extrema severidad de las medidas represivas aplicadas por los sublevados -eliminación física, encarcelamiento o exilio- contra los declarados enemigos políticos; una severidad que fue desproporcionada teniendo en cuenta que los rebeldes se hicieron rápidamente con el control de la zona, que apenas hubo oposición al golpe y que no hubo ninguna guerra. En definitiva, esta tesis analiza en detalle el proceso de dicha represión, tanto global como individual, así como su continuación durante años mediante expedientes administrativos de depuración, expedientes de Responsabilidades Políticas, multas, traslados, etc., lo que transformó por completo la enseñanza en un instrumento de adoctrinamiento político y religioso para servir a la difusión de los principios y valores del nuevo régimen vencedor en el norte de África.