Les questions de recherche sur les régionalismes portent principalement sur leur diversité et sur leur nature (postlibérale, post-hégémonique). Pour aller au-delà de ces questionnements, il est nécessaire de travailler sur les organisations régionales qui prolifèrent depuis les années 1990, en Amérique latine comme dans le reste du monde, et occupent une place de plus en plus importante dans la politique internationale. Une approche centrée sur les acteurs permet d'observer la configuration du pouvoir dans les régionalismes latino-américains et plus précisément le positionnement des Secrétaires généraux, à la lumière de deux variables de l'autonomie de volonté et d'action : l'ambigüité institutionnelle et les dispositions individuelles. Dans cet article, nous travaillons en particulier sur le Marché commun sud-américain (Mercosur), l'Union des nations du Sud (Unasur) et le Système d'intégration centraméricain (Sica).
Un débat concernant la nature de l'État moderne est en cours. Étant donné la longueur de son évolution, sa complexité croissante tant dans sa forme que dans ses fonctions et ses nombreux caractères quantifiables, l'État peut être traité comme une structure de long terme, émergeant de la société, l'influençant, éventuellement la dominant. Mais à quel degré peut-on considérer l'État moderne comme un agent indépendant et quand est-il tout simplement l'expression des besoins d'un certain type de société ? Existe-t-il une contradiction entre un État, organisme analysé encore en termes de centralisation progressive, et une société dont les historiens reconnaissent la grande diversité régionale et un développement plutôt cyclique?.
Zusammenfassung: "La guerre franco-prussienne de 1870-1871, de la débâcle à la guerre civile, a souffert d'une image négative dans la mémoire nationale. À la veille du cent cinquantenaire du conflit, le temps est venu de proposer une synthèse et de « repenser 1870 » au prisme des nouvelles approches de la Grande Guerre et de la séquence des guerres industrielles entamée avec la guerre de Crimée et la guerre de Sécession. Ce livre organise l'analyse selon trois axes : la diversité des sources, l'appréhension des échelles du temps et de la mémoire, la différenciation des espaces et le croisement des regards nationaux."--Résumé de l'éditeur
Cette revue publiée par Armand Colin a un ISBN 278-2-2009-2187-3 ; National audience ; Based on the results of empirical and conceptual research, the paper is about the relation between resource and development at a regional scale and from the point of view of regional policy. The question of the resource refers to a multitude of objects and situations. May one think of resources like oil, forest, ore, know-how, artefacts, landscape, and appears problems as various as scarcity, overexploitation, maintenance, development, conservation, revalorization, etc. This paper suggests however, that four configurations emerge from this diversity; each referring to different forms of coordination and anchoring and thus to specific stakes for the regions concerned. ; Fondé sur les résultats d'une recherche à la fois empirique et conceptuelle, l'article proposé porte sur la relation entre ressource et développement à l'échelle régionale. Ceci dans une perspective de politique de développement régional. La question des ressources renvoie à une multitude d'objets et de situations différentes. Que l'on pense à des ressources comme le pétrole, les forêts, les minerais ou encore les savoir-faire, les objets d'art, le paysage et apparaissent alors des problématiques d'apparences aussi diverses que la rareté, la surexploitation, le maintien, la mise en valeur, la conservation, la revalorisation, etc. Pourtant, et ce sera la proposition du présent article, on peut identifier dans toute cette diversité quatre grandes configurations; chacune renvoyant à des coordinations et des ancrages différents et donc des enjeux spécifiques pour les territoires concernés.
Cette revue publiée par Armand Colin a un ISBN 278-2-2009-2187-3 ; National audience ; Based on the results of empirical and conceptual research, the paper is about the relation between resource and development at a regional scale and from the point of view of regional policy. The question of the resource refers to a multitude of objects and situations. May one think of resources like oil, forest, ore, know-how, artefacts, landscape, and appears problems as various as scarcity, overexploitation, maintenance, development, conservation, revalorization, etc. This paper suggests however, that four configurations emerge from this diversity; each referring to different forms of coordination and anchoring and thus to specific stakes for the regions concerned. ; Fondé sur les résultats d'une recherche à la fois empirique et conceptuelle, l'article proposé porte sur la relation entre ressource et développement à l'échelle régionale. Ceci dans une perspective de politique de développement régional. La question des ressources renvoie à une multitude d'objets et de situations différentes. Que l'on pense à des ressources comme le pétrole, les forêts, les minerais ou encore les savoir-faire, les objets d'art, le paysage et apparaissent alors des problématiques d'apparences aussi diverses que la rareté, la surexploitation, le maintien, la mise en valeur, la conservation, la revalorisation, etc. Pourtant, et ce sera la proposition du présent article, on peut identifier dans toute cette diversité quatre grandes configurations; chacune renvoyant à des coordinations et des ancrages différents et donc des enjeux spécifiques pour les territoires concernés.
"La société guyanaise est aujourd'hui, de fait, une "société plurielle". Les Guyanais, qui dans leur histoire en ont l'expérience collective, ne s'interrogent pas moins sur les effets sociétaux des migrations récentes, imposantes à l'échelle démographique du pays, et sur l'explosion démographique qui leur est consécutive. Ces phénomènes migratoires, qui participent des secteurs formels et informels, légaux et illégaux, impulsent en effet une bonne part des dynamiques sociales et politiques dont découle la situation guyanaise actuelle. Ils ne viennent pas seulement peser sur la société, telle qu'on la vivait jusqu'à la fin des années 1970, ils en sont véritablement partie intégrante et contribuent à remodeler largement une Guyane, département de la République française, désormais profondément insérée dans un espace régional au sein duquel circulent des flux migratoires, économiques et culturels, qui traversent et dépassent les frontières héritées de l'histoire coloniale. Venus de centres de recherche de la Guyane, du Brésil, du Surinam, des Pays-Bas, des États-Unis et de France, les chercheurs réunis ici se sont emparés de ce moment de l'histoire de la Guyane, avec un double objectif : proposer des pistes pour une meilleure compréhension des mutations en cours, et présenter quelques éléments d'appui à la réflexion, afin qu'ils puissent être envisagés comme moyens de décision et d'action dans la définition des politiques publiques, tant auprès des pouvoirs publics que des acteurs privés, qui, à n'en pas douter, pressentent la difficile situation d'une société guyanaise en construction."--Page 4 of cover
Changement de mission de la RAD : jusque dans les années 1990, la recherche a mis l'accent sur l'augmentation massive des productions pour les principales espèces cultivées (contribuant ainsi à un appauvrissement de la biodiversité agricole) ; la mission de la recherche pour le développement a pris depuis une orientation multidimensionnelle en s'engageant à contribuer à une réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition par une amélioration durable de la productivité des ressources agricoles, forestières et marines. Changement de contexte : Le traité international sur les ressources génétiques d'une part, l'émergence de nouveaux acteurs dont les organisations régionales et sous régionales de recherche, le lancement de grands programmes mondiaux avec un partenariat large et diversifié comme par exemple les " challenge programmes ", sont autant de facteurs qui viennent aujourd'hui modifier le contexte dans lequel évoluent les recherches sur la diversité agricole. Une nouvelle efficacité : les nouvelles technologies et particulièrement les applications de la génomique fonctionnelle ouvrent de réelles perspectives pour l'utilisation d'une plus grande diversité dans l'amélioration des plantes cultivées et pour la diversification des cultures chez les petits agriculteurs du Sud. La complexification des enjeux de la recherche impose toutefois de plus en plus d'intégrer les disciplines des sciences de la nature - la " biologie intégrative " constituant un premier niveau de mise en synergie - et au-delà d'intégrer celles-ci avec les sciences sociales et économiques. Des choix stratégiques : Aucun opérateur ne peut agir seul ni être présent partout. Si le système international décide d'ouvrir ses recherches à de nouvelles plantes cultivées, répondant aux besoins et demandes pressantes des agriculteurs pauvres du Sud, il ne pourra le faire que dans le cadre d'un partenariat élargi dans lequel la France devrait avoir un rôle important à jouer. Notre principal avantage comparatif, en complémentarité de ce que font les autres acteurs, se situera sans doute en amont des recherches appliquées réalisées par ceux qui oeuvrent sur le terrain, au Sud. Les efforts pourraient donc se concentrer sur des recherches génériques, appuyées par quelques " études de confirmation " (proof of concept) sur des sujets emblématiques. Conclusions - les modes opératoires : si produire plus, dans des environnements favorables, pouvait résulter d'une recherche relativement simple, améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs des zones marginales exige une réelle pluridisciplinarité et une ouverture des partenariats encore largement à concrétiser dans les organismes français de recherche.
International audience ; mépris des langues régionales ou minoritaires ? A la lecture de la littérature juridique française sur l'appréhension constitutionnelle des langues régionales ou minoritaires (LRM), il semble qu'un a priori favorable se dégage en faveur de ces dernières, témoignant d'une lecture d'ordre politique de la question : il fau(drai)t protéger les LRM ! Mieux, il faut sauver les LRM de l'odieux comportement centralisateur de l'Etat qui, depuis l'ordonnance de Villers-Cotterets d'août 1539, a tout fait pour anéantir les langues locales. L'intitulé du sujet proposé n'est d'ailleurs pas neutre. Le mépris suppose une attitude négative. L'emploi de ce terme paraît présupposer que ce qui en fait l'objet n'est pas digne d'être méprisé. La dimension politique de la question est indéniable, en lien avec des choix de société dont la portée est sensible : la culture, la communication, l'unité des groupes sociaux, l'Etat et les droits fondamentaux. La langue est un instrument de communication, de diffusion de la pensée et des cultures et renvoie ainsi à la singularité de chacun et à l'histoire des groupes humains. Qui peut d'ailleurs prétendre maîtriser plusieurs langues avec la même acuité et pouvoir y exprimer toutes les subtilités de sa pensée ? Elle est aussi un instrument d'exclusion lorsqu'elle n'est pas partagée et qu'elle n'est pas utilisée par d'autres. Parler sa langue peut en effet permettre de ne pas être compris et de demeurer dans le secret. La langue permet de partager avec les autres ou de s'en couper. La langue se trouve ainsi entre deux tensions, celle de l'unité et celle de la diversité, entre l'ipse et l'idem. La question emporte alors une conséquence décisive avec l'Etat. Ce dernier postule plutôt l'unité, unité de son peuple et de la langue qu'il utilise. La revendication de l'usage d'une LRM peut se heurter à l'Etat, d'autant plus que cette revendication dépasse d'ailleurs souvent le seul cadre de la langue pour englober la revendication à sa culture propre. Le dynamisme des revendications identitaires conduit souvent à des velléités autonomistes, séparatistes ou indépendantistes, toutes concurrentielles à l'Etat. L'Etat qui recherche l'unité se risquera difficilement dans la voie de la reconnaissance d'autres langues en son sein. Toutefois, l'Etat peut aussi postuler la diversité et se pose alors la question des formes de l'Etat. La pluralité linguistique semble alors liée aux modalités d'organisation de l'Etat. Un Etat fédéral sera plus tenté par le plurilinguisme que ne peut l'être un Etat unitaire. L'usage des langues dépasse par ailleurs le cadre de l'Etat. Il existe des langues parlées par plusieurs Etats (c'est encore le cas du français) et des langues parlées à l'intérieur de plusieurs Etats (basque, catalan). La question de la langue est enfin une question de droits fondamentaux en ce sens que l'usage de la langue est une question de droits et libertés reconnus à chacun et aux groupes au sein desquels chacun peut s'insérer. La lecture proposée sera axiologiquement neutre. Elle est d'autant plus facile à adopter qu'elle répond à une exigence scientifique d'ordre fondamental, la description pour connaître de manière objective les objets observés. Pour que cette neutralité ne soit pas supposée et qu'elle ne soit pas suspectée de masquer des présupposés politiques, il convient d'ajouter que l'auteur de ces lignes n'est pas certain de savoir, en tant que citoyen, s'il faut ou s'il ne faut pas protéger les langues
International audience ; mépris des langues régionales ou minoritaires ? A la lecture de la littérature juridique française sur l'appréhension constitutionnelle des langues régionales ou minoritaires (LRM), il semble qu'un a priori favorable se dégage en faveur de ces dernières, témoignant d'une lecture d'ordre politique de la question : il fau(drai)t protéger les LRM ! Mieux, il faut sauver les LRM de l'odieux comportement centralisateur de l'Etat qui, depuis l'ordonnance de Villers-Cotterets d'août 1539, a tout fait pour anéantir les langues locales. L'intitulé du sujet proposé n'est d'ailleurs pas neutre. Le mépris suppose une attitude négative. L'emploi de ce terme paraît présupposer que ce qui en fait l'objet n'est pas digne d'être méprisé. La dimension politique de la question est indéniable, en lien avec des choix de société dont la portée est sensible : la culture, la communication, l'unité des groupes sociaux, l'Etat et les droits fondamentaux. La langue est un instrument de communication, de diffusion de la pensée et des cultures et renvoie ainsi à la singularité de chacun et à l'histoire des groupes humains. Qui peut d'ailleurs prétendre maîtriser plusieurs langues avec la même acuité et pouvoir y exprimer toutes les subtilités de sa pensée ? Elle est aussi un instrument d'exclusion lorsqu'elle n'est pas partagée et qu'elle n'est pas utilisée par d'autres. Parler sa langue peut en effet permettre de ne pas être compris et de demeurer dans le secret. La langue permet de partager avec les autres ou de s'en couper. La langue se trouve ainsi entre deux tensions, celle de l'unité et celle de la diversité, entre l'ipse et l'idem. La question emporte alors une conséquence décisive avec l'Etat. Ce dernier postule plutôt l'unité, unité de son peuple et de la langue qu'il utilise. La revendication de l'usage d'une LRM peut se heurter à l'Etat, d'autant plus que cette revendication dépasse d'ailleurs souvent le seul cadre de la langue pour englober la revendication à sa culture propre. Le dynamisme des revendications identitaires conduit souvent à des velléités autonomistes, séparatistes ou indépendantistes, toutes concurrentielles à l'Etat. L'Etat qui recherche l'unité se risquera difficilement dans la voie de la reconnaissance d'autres langues en son sein. Toutefois, l'Etat peut aussi postuler la diversité et se pose alors la question des formes de l'Etat. La pluralité linguistique semble alors liée aux modalités d'organisation de l'Etat. Un Etat fédéral sera plus tenté par le plurilinguisme que ne peut l'être un Etat unitaire. L'usage des langues dépasse par ailleurs le cadre de l'Etat. Il existe des langues parlées par plusieurs Etats (c'est encore le cas du français) et des langues parlées à l'intérieur de plusieurs Etats (basque, catalan). La question de la langue est enfin une question de droits fondamentaux en ce sens que l'usage de la langue est une question de droits et libertés reconnus à chacun et aux groupes au sein desquels chacun peut s'insérer. La lecture proposée sera axiologiquement neutre. Elle est d'autant plus facile à adopter qu'elle répond à une exigence scientifique d'ordre fondamental, la description pour connaître de manière objective les objets observés. Pour que cette neutralité ne soit pas supposée et qu'elle ne soit pas suspectée de masquer des présupposés politiques, il convient d'ajouter que l'auteur de ces lignes n'est pas certain de savoir, en tant que citoyen, s'il faut ou s'il ne faut pas protéger les langues
International audience ; mépris des langues régionales ou minoritaires ? A la lecture de la littérature juridique française sur l'appréhension constitutionnelle des langues régionales ou minoritaires (LRM), il semble qu'un a priori favorable se dégage en faveur de ces dernières, témoignant d'une lecture d'ordre politique de la question : il fau(drai)t protéger les LRM ! Mieux, il faut sauver les LRM de l'odieux comportement centralisateur de l'Etat qui, depuis l'ordonnance de Villers-Cotterets d'août 1539, a tout fait pour anéantir les langues locales. L'intitulé du sujet proposé n'est d'ailleurs pas neutre. Le mépris suppose une attitude négative. L'emploi de ce terme paraît présupposer que ce qui en fait l'objet n'est pas digne d'être méprisé. La dimension politique de la question est indéniable, en lien avec des choix de société dont la portée est sensible : la culture, la communication, l'unité des groupes sociaux, l'Etat et les droits fondamentaux. La langue est un instrument de communication, de diffusion de la pensée et des cultures et renvoie ainsi à la singularité de chacun et à l'histoire des groupes humains. Qui peut d'ailleurs prétendre maîtriser plusieurs langues avec la même acuité et pouvoir y exprimer toutes les subtilités de sa pensée ? Elle est aussi un instrument d'exclusion lorsqu'elle n'est pas partagée et qu'elle n'est pas utilisée par d'autres. Parler sa langue peut en effet permettre de ne pas être compris et de demeurer dans le secret. La langue permet de partager avec les autres ou de s'en couper. La langue se trouve ainsi entre deux tensions, celle de l'unité et celle de la diversité, entre l'ipse et l'idem. La question emporte alors une conséquence décisive avec l'Etat. Ce dernier postule plutôt l'unité, unité de son peuple et de la langue qu'il utilise. La revendication de l'usage d'une LRM peut se heurter à l'Etat, d'autant plus que cette revendication dépasse d'ailleurs souvent le seul cadre de la langue pour englober la revendication à sa culture propre. Le dynamisme des revendications identitaires conduit souvent à des velléités autonomistes, séparatistes ou indépendantistes, toutes concurrentielles à l'Etat. L'Etat qui recherche l'unité se risquera difficilement dans la voie de la reconnaissance d'autres langues en son sein. Toutefois, l'Etat peut aussi postuler la diversité et se pose alors la question des formes de l'Etat. La pluralité linguistique semble alors liée aux modalités d'organisation de l'Etat. Un Etat fédéral sera plus tenté par le plurilinguisme que ne peut l'être un Etat unitaire. L'usage des langues dépasse par ailleurs le cadre de l'Etat. Il existe des langues parlées par plusieurs Etats (c'est encore le cas du français) et des langues parlées à l'intérieur de plusieurs Etats (basque, catalan). La question de la langue est enfin une question de droits fondamentaux en ce sens que l'usage de la langue est une question de droits et libertés reconnus à chacun et aux groupes au sein desquels chacun peut s'insérer. La lecture proposée sera axiologiquement neutre. Elle est d'autant plus facile à adopter qu'elle répond à une exigence scientifique d'ordre fondamental, la description pour connaître de manière objective les objets observés. Pour que cette neutralité ne soit pas supposée et qu'elle ne soit pas suspectée de masquer des présupposés politiques, il convient d'ajouter que l'auteur de ces lignes n'est pas certain de savoir, en tant que citoyen, s'il faut ou s'il ne faut pas protéger les langues
A la fin du XVIIe siècle, Al Yūsī, dans ses , évoque un conteur qui, sur la place publique, à sa façon, campe la diversité régionale et sociale du Maroc. Le Fassi, dit-il, si on lui demande ce qu'il préfère manger dira : des pigeons à la sauce, le Marrakchi... du pain de blé et de la viande de mouton, le 'arubī... — paysan arabophone — du barkūksh — sorte de couscous — avec du lait et du beurre frais, le berbère... de la bouillie de millet ou de sorgho, 'asīda 'anilī, et enfin le Dr'āwi réclamera la datte bu faqqūs de Tagmadert avec de la soupe, harīra. Pour la plus grande joie de son auditoire, il le fait dire à chacun dans son parler. Notre lettré veut-il simplement typer des personnages, ou est-il désireux d'illustrer la sagesse de l'ordre voulu par Dieu lorsqu'il ajoute qu'il serait vain.
Le Canada moderne a-t-il pour vocation de surpasser ses divisions au point de les sublimer par l'horizon d'une unité indissoluble, d'un unique demos? Aspire-t-il plutôt, comme d'autres démocraties fédérales qui sont traversées par une diversité nationale et régionale profonde, à exister malgré les divisions qui le caractérisent?
Verfügbarkeit an Ihrem Standort wird überprüft
Dieses Buch ist auch in Ihrer Bibliothek verfügbar:
Donner des orientations de recherches en ce domaine est une tâche difficile, tant les sources disponibles sont fragmentaires : on manque de témoignages précis sur les modes alimentaires des différents groupes sociaux et professionnels, et la diversité des traditions était très forte d'une région à l'autre suivant les structures sociales et les niveaux de revenus. L'histoire de l'alimentation traditionnelle se heurte à certains obstacles dont il faut avoir nettement conscience.
Ce travail de recherche s'inscrit dans le grand champ de l'histoire culturelle et conduit à revenir sur plusieurs concepts et notions tels que culture, mémoire, commémoration, patrimoine, tradition orale, rapport religions/traditions, civilisation et identité dans une perspective qui part de l'Afrique. C'est aussi, une recherche qui propose un regard comparatif et des analyses croisées sur deux pays que sont le Sénégal et la Gambie. Cependant, ont été plus prises en compte les actions particulières pour chaque espace politique, entreprises par des institutions distinctes et régies par des cadres législatifs et réglementaires spécifiques. C'est particulièrement évident lorsque qu'il s'est agit d'analyser la presse et l'univers scolaire. Régionalement, mais aussi par ses ambitions interafricaines et internationales, le Sénégal pèse lourd sur la Gambie, cherche à faire déborder sur ce pays voisin, les actions qu'il pose à titre d'État. Mais, le travail permet de voir à quel point la patrimonialisation de la traite atlantique, les formes que prend sa commémoration, sa place dans l'enseignement, sont au coeur des politiques des États. Elles affectent également la cohésion sociale, la paix civile et, peut-être surtout, l'identité culturelle dans une perspective réunissant la diaspora transatlantique. Et comme cela sera démontré, entre les deux pays, il y a plus de différences que de similitudes dans le rapport histoire/mémoire. L'unité régionale à l'époque de la traite atlantique semble avoir été décomposée, au moins aux niveaux institutionnels et de la vie publique « moderne », par les gestes posés d'abord par les puissances colonisatrices, puis par les nouveaux États. Ainsi, par le titre actuel, l'accent est mis sur la continuité de l'unité régionale ancienne. La réponse à ce préalable est présentée en trois parties dans cette réflexion après avoir en introduction dévoilé la démarche en soulignant dans un premier temps, que réécrire l'histoire imposait de mettre en place un ensemble d'outils archivistiques et universitaires. Mais les sources écrites n'offrent des fonds que sur les XIXe et XXe siècles, ce qui obligeait d'avoir recours aux sources dites orales pour étudier l'impact de l'économie atlantique sur les sociétés sénégambiennes ou l'histoire des communautés ethniques entre autres. En outre, les travaux scientifiques de l'Institut Français (Fondamental) d'Afrique Noire (IFAN) portent par exemple sur l'organisation politique, économique et sociale. Mais pour atteindre les valeurs traditionnelles, les archives orales collectées permettent notamment de saisir l'organisation fonctionnelle de ces sociétés précoloniales en orientant les recherches sur la place de l'islam dans la genèse des systèmes politiques de la Sénégambie ancienne. Les chercheurs en sciences humaines se retrouvent pour exploiter ces matériaux autour de deux thématiques majeurs celles des castes et du mode de production asiatique ou africain. À partir des apports très importants issus du travail sur la question, la thèse a essayé d'enrichir de manière très originale la réflexion relative à la problématique des traits fondamentaux des expériences historiques des sociétés sénégambiennes à partir d'une période antéislamique et avant le contact avec le monde atlantique. Dans la dialectique Histoire/culture, le travail aborde en deuxième partie la question relative à la transmission du savoir historique en relation avec les politiques culturelles et commémoratives de l'esclavage. La généalogie de la mise en place du nouveau système éducatif des deux pays ainsi que des programmes pédagogiques a été abordée. Il s'agit pour les deux États, d'envisager la formation des citoyens sénégambiens, même si tous ne bénéficient pas du même enseignement de l'histoire. Pour les élites sénégambiennes, il s'agit d'aider les sénégambiens à entrer dans le monde moderne en transformant l'environnement façonné par un long passé colonial, en s'en libérant sans l'oublier. Or, pour se projeter dans le monde moderne, la politique culturelle préconisée met l'accent sur le retour aux traditions, facteur d'enracinement et d'identité et d'affirmation de la civilisation africaine, que la traite avait voulu nier. Sont donc examinées conséquemment les politiques de sauvegarde du patrimoine tangible et intangible qui ont été menées afin de constituer un héritage culturel pour les descendants des anciens esclaves à la recherche de leurs racines africaines. Enfin, en tenant compte des enjeux actuels liés à la commémoration et qui portent sur les problématiques relatives aux réparations, un intérêt a été porté sur les supports journalistiques qui médiatisent ces sujets. Ainsi, est-il question dans nos dernières analyses d'examiner les rapports entre la presse et les événements relatifs à la mémoire de l'esclavage en Sénégambie.
International audience ; mépris des langues régionales ou minoritaires ? A la lecture de la littérature juridique française sur l'appréhension constitutionnelle des langues régionales ou minoritaires (LRM), il semble qu'un a priori favorable se dégage en faveur de ces dernières, témoignant d'une lecture d'ordre politique de la question : il fau(drai)t protéger les LRM ! Mieux, il faut sauver les LRM de l'odieux comportement centralisateur de l'Etat qui, depuis l'ordonnance de Villers-Cotterets d'août 1539, a tout fait pour anéantir les langues locales. L'intitulé du sujet proposé n'est d'ailleurs pas neutre. Le mépris suppose une attitude négative. L'emploi de ce terme paraît présupposer que ce qui en fait l'objet n'est pas digne d'être méprisé. La dimension politique de la question est indéniable, en lien avec des choix de société dont la portée est sensible : la culture, la communication, l'unité des groupes sociaux, l'Etat et les droits fondamentaux. La langue est un instrument de communication, de diffusion de la pensée et des cultures et renvoie ainsi à la singularité de chacun et à l'histoire des groupes humains. Qui peut d'ailleurs prétendre maîtriser plusieurs langues avec la même acuité et pouvoir y exprimer toutes les subtilités de sa pensée ? Elle est aussi un instrument d'exclusion lorsqu'elle n'est pas partagée et qu'elle n'est pas utilisée par d'autres. Parler sa langue peut en effet permettre de ne pas être compris et de demeurer dans le secret. La langue permet de partager avec les autres ou de s'en couper. La langue se trouve ainsi entre deux tensions, celle de l'unité et celle de la diversité, entre l'ipse et l'idem. La question emporte alors une conséquence décisive avec l'Etat. Ce dernier postule plutôt l'unité, unité de son peuple et de la langue qu'il utilise. La revendication de l'usage d'une LRM peut se heurter à l'Etat, d'autant plus que cette revendication dépasse d'ailleurs souvent le seul cadre de la langue pour englober la revendication à sa culture propre. Le dynamisme des ...