The northern Tigray (Ethiopia) is characterized by vast plateaus with steeply sloping valleys on their edges. The bottoms of these valleys are now densely cultivated using terraces, water and soil conservation structures. In this mountainous context, archaeological remains from the Aksumite period (1st millennium BCE - 1st millennium CE) have been discovered on Wakarida site. Located on a spur, this small urban settlement raised the question of the relationship between environment, hydro-agricultural facilities and societies. Today, the surrounding valleys are filled by sedimentary accumulations several metres thick, cultivated in terraces. Are these structures the result of the centuries-old transmission of a landscape that could be called "fossil"? The result of the controlled sedimentation undertaken for a long time by the Aksumites and their descendants? The proximity of the structures and of the archaeological remains could suggest this, since the Aksumite culture has similarities with that of the South Arabians, known for their talent in the construction of hydraulic structures. To answer these questions, a systemic methodology was applied. It borrows techniques from geomorphology, geoarchaeology and sedimentology, landscape history and geohistory, and develops ethnoarchaeological and ethno-geomorphological approaches. First, the study of sedimentary accumulations in the valleys of the region makes it possible to highlight the main phases of filling and the various factors controlling detritism, whether biophysical processes (climate change, vegetation cover) or anthropogenic action (deforestation, agriculture). Sediments accumulate from the 7th millennium BCE onwards, under a more humid climate with more regular rainfall than today (African Humid Period). From the 4th millennium BCE onwards, the equilibria changed, leading to the alternation of low and high energy flows. Finally, from the 1st millennium BCE, the influence of human societies became more noticeable in deposits that testify to advanced deforestation from the 13th century AD. No agricultural structure remains were detected in the fillings, which do not result from controlled sedimentation.From the 17th century AD onwards, chronostratigraphic records are missing. Textual and iconographic archives are used to understand the evolution of plant cover and to specify the period of appearance of terraces. They shed light on the position of Wakarida, on the fringes of the Aksum kingdom, following Ethiopian kingdoms and exploration routes. This situation has allowed the persistence of farming techniques over time, some of which date back to the prehistoric period. The only notable exception is the terraces, which are absent from these testimonies. According to the archives, they did not appear in the Tigray until the 1960s. The combination of interviews and archives provides details at the scale of the studied site. The surroundings of Wakarida have recently been repopulated and current structures have been built since the 1990s, in line with agrarian reforms and socio-political events. The terraces of Wakarida reflect the close relationship between economic, social, political and biophysical processes. Their future is now threatened by the regressive erosion that affects the valleys and by the rural exodus that risks breaking the fragile balance between slope, development, cultures and societies.The current structures, which are of recent construction, are therefore based on old fillings that continue to evolve. Thus, the hydroagricultural landscapes of the Wakarida region are not fossil but palimpsest. ; Le nord du Tigray (Éthiopie) est caractérisé par de vastes plateaux en bordure desquels se trouvent des vallées encaissées aux versants abrupts. Les fonds de ces vallées sont aujourd'hui densément mis en culture à l'aide de terrasses, ouvrages de conservation des eaux et des sols. Dans ce contexte montagnard, des vestiges archéologiques d'époque axoumite (Ier millénaire av. n. è. - Ier millénaire de n. è.) ont été découverts sur le site de Wakarida. Localisée sur un éperon, cette petite installation urbaine a soulevé la question des relations entre milieu, aménagements hydroagricoles et sociétés. Aujourd'hui, les vallons alentours sont comblés par des accumulations sédimentaires épaisses de plusieurs mètres, cultivées en gradin au moyen de terrasses. Ces aménagements sont-ils le fruit de la transmission pluriséculaire d'un paysage qu'on pourrait appeler « fossile » ? Le résultat de la sédimentation dirigée entreprise de longue date par les Axoumites et leurs descendants ? La proximité des aménagements et des vestiges archéologiques pourrait le laisser penser, d'autant que la culture axoumite présente des similitudes avec celle des Sud-Arabiques, connus pour leur talent dans la construction d'ouvrages hydrauliques.Pour répondre à ces interrogations, une méthodologie systémique est appliquée. Elle emprunte des techniques à la géomorphologie, la géoarchéologie et la sédimentologie, à l'histoire du paysage et la géohistoire, et développe des approches ethnoarchéologique et ethnogéomorphologique.Dans un premier temps, l'étude d'accumulations sédimentaires dans les vallées de la région permet de mettre en évidence les principales phases de mise en place des comblements et les différents facteurs de contrôle du détritisme, qu'il s'agisse de processus biophysiques (changement climatique, couvert végétal) ou d'actions anthropiques (déboisement, agriculture). Les sédiments s'accumulent à partir du VIIe millénaire av. n. è., sous un climat plus humide aux précipitations plus régulières que de nos jours (African Humid Period). À partir du IVe millénaire av. n. è., les équilibres changent, entraînant l'alternance de flux hydrosédimentaires de faible et de grande énergie. Enfin, à partir du Ier millénaire av. n. è., l'influence des sociétés humaines devient plus sensible dans les dépôts qui témoignent d'un déboisement avancé à partir du XIIIe siècle de n. è. Aucun vestige d'aménagement agricole n'a été détecté dans les comblements, qui ne résultent pas d'une sédimentation dirigée.À partir du XVIIe siècle de n. è., les enregistrements chronostratigraphiques manquent. Des archives textuelles et iconographiques sont mobilisées pour comprendre l'évolution des couverts végétaux et préciser la période d'apparition des terrasses. Elles éclairent sur la position de Wakarida, en marge du royaume d'Axoum, des royaumes éthiopiens suivants et des routes d'exploration. Cette situation a permis la persistance sur le temps long de techniques culturales dont certaines remontent à la préhistoire. Seule exception notable, les terrasses sont absentes de ces témoignages. D'après les archives, elles n'apparaissent pas avant les années 1960 dans le Tigray.Le croisement des entretiens et des archives apporte des précisions à l'échelle du site étudié. Les alentours de Wakarida ont été repeuplés récemment et les aménagements actuels ont été érigés à partir des années 1990, en lien avec des réformes agraires et des évènements socio-politiques. Les terrasses de Wakarida témoignent de relations étroites entre processus économiques, sociaux, politiques et biophysiques. Leur avenir est aujourd'hui menacé par l'érosion régressive qui touche les vallons et par l'exode rural qui risque de rompre l'équilibre fragile entre pente, aménagements, cultures et sociétés.Les ouvrages actuels, de construction récente, reposent donc sur des comblements anciens qui continuent à évoluer. Ainsi, les paysages hydroagricoles de la région de Wakarida ne sont pas fossiles mais palimpsestes.
Depuis la fin du XXème siècle, de nombreux travaux de recherche ont été publiés sur l'épuration franquiste de l'éducation et du milieu enseignant en Espagne à partir du coup d'État du 17 juillet 1936. En réaction au soulèvement militaire, la République a également entrepris une épuration du corps de fonctionnaires afin de garantir sa loyauté au Gouvernement. Cependant, cette dernière fut accomplie de façon plus rapide et plus brève du fait même de l'évolution défavorable des évènements pour le gouvernement. Au contraire, les rebelles ont entrepris une épuration totale du corps de fonctionnaires et de la société en général réalisée sur une période longue avec comme finalité l'élimination des opposants au nouveau régime. Jusqu'à présent, ce mécanisme répressif n'avait guère été étudié dans les territoires espagnols de souveraineté et de protectorat en Afrique du Nord. Dans cette thèse, nous nous concentrons sur la purge du corps enseignant et de l'enseignement, dans le cadre d'une épuration générale de l'appareil d'État. Très rapidement, Melilla, Ceuta et le Protectorat espagnol du Maroc ont été occupés par l'armée rebelle, qui exécuta une répression foudroyante paralysant toute tentative de résistance. La dictature franquiste s'instaura dès lors en Afrique du Nord et, comme les directives de préparation du soulèvement l'indiquent, elle entreprit dès les premiers jours, toujours sous les ordres militaires, une épuration intense et exhaustive de tous les fonctionnaires et, parmi eux, les enseignants, les étudiants, le personnel administratif et subalterne, sans oublier l'enseignement privé et particulier. Indépendamment de leur formation ou de leurs qualités professionnelles, les professeurs et autres professionnels du milieu éducatif qui avaient publiquement signifié pendant la deuxième République leur militantisme dans des partis ou des syndicats de gauche, en franc-maçonnerie ou dans des initiatives culturelles de nature progressiste, ont été persécutés et victimes de représailles. Dans les zones territoriales limitrophes, la République survécut pratiquement jusqu'à la fin de la guerre. Les consulats espagnols de la ville internationale de Tanger, du Protectorat français au Maroc et de l'Algérie française sont restés fidèles au gouvernement. Ces territoires deviendront ensuite un refuge pour des centaines de républicains fuyant la répression depuis la péninsule, les places de souveraineté et le Protectorat espagnol. Les écoles dépendant de l'État y connurent une double épuration : d'abord républicaine puis franquiste, cette dernière commençant à la reconnaissance du Gouvernement de Burgos par la France et la Grande-Bretagne en 1939, entraînant la prise de contrôle des dépendances consulaires espagnoles. Cette recherche confirme que l'épuration qui eut lieu en Afrique du Nord se réalisa sur les mêmes bases que celle qui se déroula dans la péninsule, puisque les exécuteurs et leurs objectifs étaient les mêmes. Cependant, elle exhibe certaines particularités propres au territoire colonial nord-africain, en même temps qu'elle met en évidence que l'extrême sévérité des mesures répressives appliquées – l'élimination physique, l'emprisonnement ou l'exil – contre les personnes accusées d'être des ennemis politiques, sévérité d'autant plus frappante que les rebelles ont rapidement pris le contrôle de la région, et qu'il n'y eut par conséquent pratiquement aucune opposition au coup d'État et donc pas d'état de guerre. Enfin, cette thèse analyse en détail le processus de cette répression de manière tant globale qu'individuelle, ainsi que sa poursuite pendant des années par le biais de l'ouverture de dossiers administratifs d'épuration, de dossiers des responsabilités politiques, de sanctions économiques, de réassignations de poste, etc., tout un ensemble de mesures qui transforma complètement l'enseignement et ses acteurs en un instrument d'endoctrinement politique et religieux au service de la diffusion des principes et des valeurs du nouveau régime victorieux en Afrique du Nord. ; Hasta ahora, apenas se había hablado de esta mecánica represiva en los territorios norteafricanos de soberanía y protectorado español. En esta tesis nos centramos en la depuración a la que fueron sometidos el cuerpo docente y la enseñanza, la cual se enmarcó en la depuración general del aparato del Estado. Desde finales del siglo XX se vienen publicando numerosos trabajos de investigación sobre la depuración franquista de la enseñanza en España a partir del golpe de Estado del 17 de julio de 1936. La República también acometió esta labor depuradora para garantizar la lealtad de su funcionariado, pero por su propio devenir en la guerra hizo que fuera rápida y delimitada en el tiempo. Por el contrario, los sublevados emprendieron una depuración total del funcionariado y de la sociedad en general que se desarrolló durante un amplio período y con la finalidad de eliminar a los desafectos del nuevo régimen. De manera expeditiva, Melilla, Ceuta y el Protectorado español de Marruecos fueron ocupados por los militares sublevados, que ejecutaron una represión fulminante eliminando cualquier posible conato de resistencia. La dictadura franquista se instauró desde entonces en el norte de África y, como ya se indicó en las pautas de preparación del golpe, se inició desde los primeros días y siempre bajo órdenes militares, una profusa y exhaustiva depuración de todos los funcionarios y, con ellos, también los enseñantes, alumnos, personal administrativo y subalterno, sin olvidar que de igual forma se depuró la enseñanza privada y la particular. Independientemente de su valía o labor profesional, fueron perseguidas aquellos docentes y otras personas de la enseñanza que se significaron públicamente durante el gobierno de la Segunda República por su militancia en partidos o sindicatos de izquierda, en la masonería o en iniciativas culturales de carácter progresista. En las zonas territoriales limítrofes, la República subsistió prácticamente hasta el final de la guerra. Los consulados españoles de la ciudad internacional de Tánger, del Protectorado francés de Marruecos y de la Argelia francesa permanecieron fieles al Gobierno. Estos territorios se convirtieron entonces en refugio para cientos de republicanos huidos de la represión en la península, de las plazas de soberanía y del Protectorado español. Las escuelas allí existentes dependientes del Estado pasaron por una doble depuración: primero por la republicana y después por la franquista, ésta a partir del reconocimiento del Gobierno de Burgos por Francia y Gran Bretaña en 1939, cuando pasó entonces a controlar las dependencias consulares. Esta investigación nos confirma que la depuración que tuvo lugar en el norte de África se desarrolló según los mecanismos empleados en la península, puesto que los ejecutores y los objetivos fueron los mismos. No obstante, nos muestra que dicha depuración tuvo ciertas particularidades propias del territorio norteafricano colonial, al mismo tiempo que se manifiesta la extrema severidad de las medidas represivas aplicadas por los sublevados -eliminación física, encarcelamiento o exilio- contra los declarados enemigos políticos; una severidad que fue desproporcionada teniendo en cuenta que los rebeldes se hicieron rápidamente con el control de la zona, que apenas hubo oposición al golpe y que no hubo ninguna guerra. En definitiva, esta tesis analiza en detalle el proceso de dicha represión, tanto global como individual, así como su continuación durante años mediante expedientes administrativos de depuración, expedientes de Responsabilidades Políticas, multas, traslados, etc., lo que transformó por completo la enseñanza en un instrumento de adoctrinamiento político y religioso para servir a la difusión de los principios y valores del nuevo régimen vencedor en el norte de África.
The northern Tigray (Ethiopia) is characterized by vast plateaus with steeply sloping valleys on their edges. The bottoms of these valleys are now densely cultivated using terraces, water and soil conservation structures. In this mountainous context, archaeological remains from the Aksumite period (1st millennium BCE - 1st millennium CE) have been discovered on Wakarida site. Located on a spur, this small urban settlement raised the question of the relationship between environment, hydro-agricultural facilities and societies. Today, the surrounding valleys are filled by sedimentary accumulations several metres thick, cultivated in terraces. Are these structures the result of the centuries-old transmission of a landscape that could be called "fossil"? The result of the controlled sedimentation undertaken for a long time by the Aksumites and their descendants? The proximity of the structures and of the archaeological remains could suggest this, since the Aksumite culture has similarities with that of the South Arabians, known for their talent in the construction of hydraulic structures. To answer these questions, a systemic methodology was applied. It borrows techniques from geomorphology, geoarchaeology and sedimentology, landscape history and geohistory, and develops ethnoarchaeological and ethno-geomorphological approaches. First, the study of sedimentary accumulations in the valleys of the region makes it possible to highlight the main phases of filling and the various factors controlling detritism, whether biophysical processes (climate change, vegetation cover) or anthropogenic action (deforestation, agriculture). Sediments accumulate from the 7th millennium BCE onwards, under a more humid climate with more regular rainfall than today (African Humid Period). From the 4th millennium BCE onwards, the equilibria changed, leading to the alternation of low and high energy flows. Finally, from the 1st millennium BCE, the influence of human societies became more noticeable in deposits that testify to advanced deforestation from the 13th century AD. No agricultural structure remains were detected in the fillings, which do not result from controlled sedimentation.From the 17th century AD onwards, chronostratigraphic records are missing. Textual and iconographic archives are used to understand the evolution of plant cover and to specify the period of appearance of terraces. They shed light on the position of Wakarida, on the fringes of the Aksum kingdom, following Ethiopian kingdoms and exploration routes. This situation has allowed the persistence of farming techniques over time, some of which date back to the prehistoric period. The only notable exception is the terraces, which are absent from these testimonies. According to the archives, they did not appear in the Tigray until the 1960s. The combination of interviews and archives provides details at the scale of the studied site. The surroundings of Wakarida have recently been repopulated and current structures have been built since the 1990s, in line with agrarian reforms and socio-political events. The terraces of Wakarida reflect the close relationship between economic, social, political and biophysical processes. Their future is now threatened by the regressive erosion that affects the valleys and by the rural exodus that risks breaking the fragile balance between slope, development, cultures and societies.The current structures, which are of recent construction, are therefore based on old fillings that continue to evolve. Thus, the hydroagricultural landscapes of the Wakarida region are not fossil but palimpsest. ; Le nord du Tigray (Éthiopie) est caractérisé par de vastes plateaux en bordure desquels se trouvent des vallées encaissées aux versants abrupts. Les fonds de ces vallées sont aujourd'hui densément mis en culture à l'aide de terrasses, ouvrages de conservation des eaux et des sols. Dans ce contexte montagnard, des vestiges archéologiques d'époque axoumite (Ier millénaire av. n. è. - Ier millénaire de n. è.) ont été découverts sur le site de Wakarida. Localisée sur un éperon, cette petite installation urbaine a soulevé la question des relations entre milieu, aménagements hydroagricoles et sociétés. Aujourd'hui, les vallons alentours sont comblés par des accumulations sédimentaires épaisses de plusieurs mètres, cultivées en gradin au moyen de terrasses. Ces aménagements sont-ils le fruit de la transmission pluriséculaire d'un paysage qu'on pourrait appeler « fossile » ? Le résultat de la sédimentation dirigée entreprise de longue date par les Axoumites et leurs descendants ? La proximité des aménagements et des vestiges archéologiques pourrait le laisser penser, d'autant que la culture axoumite présente des similitudes avec celle des Sud-Arabiques, connus pour leur talent dans la construction d'ouvrages hydrauliques.Pour répondre à ces interrogations, une méthodologie systémique est appliquée. Elle emprunte des techniques à la géomorphologie, la géoarchéologie et la sédimentologie, à l'histoire du paysage et la géohistoire, et développe des approches ethnoarchéologique et ethnogéomorphologique.Dans un premier temps, l'étude d'accumulations sédimentaires dans les vallées de la région permet de mettre en évidence les principales phases de mise en place des comblements et les différents facteurs de contrôle du détritisme, qu'il s'agisse de processus biophysiques (changement climatique, couvert végétal) ou d'actions anthropiques (déboisement, agriculture). Les sédiments s'accumulent à partir du VIIe millénaire av. n. è., sous un climat plus humide aux précipitations plus régulières que de nos jours (African Humid Period). À partir du IVe millénaire av. n. è., les équilibres changent, entraînant l'alternance de flux hydrosédimentaires de faible et de grande énergie. Enfin, à partir du Ier millénaire av. n. è., l'influence des sociétés humaines devient plus sensible dans les dépôts qui témoignent d'un déboisement avancé à partir du XIIIe siècle de n. è. Aucun vestige d'aménagement agricole n'a été détecté dans les comblements, qui ne résultent pas d'une sédimentation dirigée.À partir du XVIIe siècle de n. è., les enregistrements chronostratigraphiques manquent. Des archives textuelles et iconographiques sont mobilisées pour comprendre l'évolution des couverts végétaux et préciser la période d'apparition des terrasses. Elles éclairent sur la position de Wakarida, en marge du royaume d'Axoum, des royaumes éthiopiens suivants et des routes d'exploration. Cette situation a permis la persistance sur le temps long de techniques culturales dont certaines remontent à la préhistoire. Seule exception notable, les terrasses sont absentes de ces témoignages. D'après les archives, elles n'apparaissent pas avant les années 1960 dans le Tigray.Le croisement des entretiens et des archives apporte des précisions à l'échelle du site étudié. Les alentours de Wakarida ont été repeuplés récemment et les aménagements actuels ont été érigés à partir des années 1990, en lien avec des réformes agraires et des évènements socio-politiques. Les terrasses de Wakarida témoignent de relations étroites entre processus économiques, sociaux, politiques et biophysiques. Leur avenir est aujourd'hui menacé par l'érosion régressive qui touche les vallons et par l'exode rural qui risque de rompre l'équilibre fragile entre pente, aménagements, cultures et sociétés.Les ouvrages actuels, de construction récente, reposent donc sur des comblements anciens qui continuent à évoluer. Ainsi, les paysages hydroagricoles de la région de Wakarida ne sont pas fossiles mais palimpsestes.
Contexte et enjeux: Les espaces arborés peuvent prendre différentes formes dans les paysages à dominante agricole en France et en Europe tempérée : bois, bosquets et plantations, mais aussi haies, alignements d'arbres et plantations agroforestières. Ils sont en interaction étroite avec les activités agricoles, de culture ou d'élevage dans dynamiques particulières. Il peut s'agir (1) d'interactions socio-techniques entre acteurs et ressources lorsque des agriculteurs possèdent, gèrent ou utilisent des portions de forêt, (2) d'interactions biophysiques spatiales entre ressources quand l'activité agricole est influencée par la proximité des forêts, mais aussi (3) d'interactions sociales entre acteurs agriculteurs et forestiers qui vont parfois déterminer certains modes de gestion forestière. Ces différents points de vue expliquent la difficulté à bien délimiter les forêts des paysages ruraux agricoles, ainsi que le manque de connaissance à leur égard. Ces espaces arborés sont dynamiques et, durant les 2 derniers siècles, leur répartition spatiale a fortement changé, avec des processus de fragmentation par endroits et de défragmentation dans les zones de déprise agricole. Néanmoins, comparativement aux espaces agricoles environnants soumis aux rotations de cultures, ils apparaissent relativement stables et constituent de ce fait ce qu'on appelle des infrastructures écologiques influant très significativement les caractéristiques des milieux voisins. Ils sont ainsi souvent vus comme des réservoirs de biodiversité dans les paysages agricoles. Problématique: Etudier les relations entre ces espaces arborés des paysages et l'agriculture est crucial pour aider à concevoir des territoires ruraux valorisant au mieux et de façon durable l'ensemble de leurs ressources, agricoles et forestières, et des services qui y sont liés. Cette problématique s'inscrit dans les priorités nationales pour une agriculture plus agroécologique. Méthodes: A partir de plusieurs exemples de travaux récents en écologie, géographie, agronomie et ethnologie, la présentation montre les différents aspects de ces interactions entre espaces arborés et agriculture, comment elles influent sur des propriétés clés des territoires et comment elles pourraient être mieux valorisée. Ces exemples s'appuient sur des recherches interdisciplinaires et conduites en partenariat, combinant des approches écologiques avec des analyses socio-techniques. Résultats: De nombreux travaux ont largement montré les rôles clés des espaces arborés dans la dynamique de population d'espèces contribuant à des services écosystémiques importants pour l'agriculture comme la régulation des bioagresseurs ou la pollinisation. Ainsi des suivis spatialisés de la répartition des carabiques, prédateurs auxiliaires des cultures de part et d'autre de lisières forestières montrent clairement que les bois peuvent fournir un surcroit d'individus qui vont chasser dans les cultures adjacentes. De plus, plusieurs résultats laissent penser que cet effet est crucial surtout quand des évènements extrêmes réduisent drastiquement les populations déjà présentes dans les champs. Les espaces arborés joueraient ainsi un rôle de réservoir pour contribuer à reconstituer les populations d'auxiliaires. Des travaux similaires montrent des phénomènes comparables pour les pollinisateurs, en particulier sur l'intérêt des lisières dans la fourniture de ressources florales tout au long de l'année et de leur capacité à abriter des sites de nidification et d'hivernation. Les caractéristiques des lisières jouent un rôle important et mal connu dans ces échanges ; on peut supposer qu'ils pourraient être favorisés par une gestion particulière de ces interfaces. Les espaces arborés sont à l'origine d'un grand nombre de services écosystémiques. Le projet Terafor, soutenu par la Fondation de France, en a ainsi identifié près de 70 ; ils ont été intégrés dans un système d'analyse multi-critères destiné à aider à élaborer des projets de territoires agri-forestiers valorisant l'ensemble de ces services. Parallèlement, des recherches exploratoires tentent d'utiliser les données satellitaires nouvelles pour fournir des cartographies de niveaux potentiels de services. Enfin, il convient de signaler que si les espaces arborés sont sources de services pour l'agriculture, l'inverse est aussi vrai : les bois et forêts bénéficient de services issus des autres composantes des paysages ; la régulation des insectes défoliateurs des arbres s'avère par exemple plus élevée en lisière, tandis que les mouvements de chevreuils entre les cultures où ils se nourrissent et les bois semblent contribuer à la fertilisation du sol forestier. Le bois produit par les espaces arborés contribue à satisfaire l'accroissement de l'usage de la biomasse pour se substituer aux énergies fossiles, ou les compléter. Il existe maintenant de multiples formes de valorisation du bois qui s'adaptent aux conditions locales et aux possibilités des opérateurs. L'association Bois Paysan en Ariège a ainsi développé des circuits courts de vente de bûches aux particuliers. En réponse à une demande croissante, des filières nouvelles et originales se mettent en place, avec l'émergence, parfois, de véritables « ateliers bois » dans des exploitations agricoles qui diversifient ainsi leurs activités. Les usages du bois se sont aussi élargis et l'agriculture commence à en utiliser plus fréquemment, pas seulement comme source d'énergie ou de matériaux de construction. Dans le APIL en Ariège, par exemple, les multiples usages du bois en exploitation agricole sont testés : litière pour les animaux ou paillage pour les plantations. Au-delà du bilan matériel et économique pour les exploitations, ces démarches de valorisation des produits des espaces arborés des paysages agricoles contribuent aussi à renforcer des projets de territoires en valorisant des ressources dispersées par des usages les plus proches possibles. Grâce aux possibilités de communication actuelles et de mise en réseau, la dispersion des ressources en bois n'est plus toujours un handicap et devrait contribuer à une relocalisation d'une partie des approvisionnements en énergie et matériaux. Enfin, des recherches en sciences sociales ont clairement montré que les espaces arborés sont associés à une dimension culturelle particulière dans la perception qu'ont les habitants de leur environnement et de son devenir. Ainsi, dans le Sud-Ouest de la France, nous avons montré que les bois sont un marqueur social fort qui relie les familles d'aujourd'hui à leur histoire et s'inscrivent dans une tradition de transmission des patrimoines et de gestion à objectif d'autosuffisance particulière. Connaitre ces dimensions sociales est essentiel, tant pour les respecter et les préserver comme partie d'un patrimoine culturel spécifique, que pour pouvoir les faire évoluer et lever des blocages qui limiteraient des développements durables. A cet égard, les démarches participatives de co-construction de ces projets de développement semblent une façon pertinente de prendre en compte les multiples attentes des habitants d'un territoire agricole et forestier. Discussion et conclusion: Ces exemples soulignent combien la séparation entre gestion forestière et agriculture dans bien des régions est artificielle et mériterait d'être remise en cause dans les projets d'aménagement des territoires. Pourtant, les politiques actuelles, comme le récent Plan National Forêt Bois, semblent tourner le dos à la valorisation de ces interactions, privilégiant des approches par filières cloisonnées. La foresterie tout comme l'agriculture, et d'autres activités humaines, tireraient un bénéfice à mieux coordonner leurs objectifs et leurs actions. Des initiatives locales vont dans ce sens et la recherche montre comment ces interactions écologiques, techniques et socio-culturelles s'avèrent importantes dans une perspective de développement plus durable.
In: Actes du colloque - Approches territorialisées des usages de la forêt . 2017; Approches territorialisées des usages de la forêt , Paris, FRA, 2017-01-12-, 11-12
Contexte et enjeux: Les espaces arborés peuvent prendre différentes formes dans les paysages à dominante agricole en France et en Europe tempérée : bois, bosquets et plantations, mais aussi haies, alignements d'arbres et plantations agroforestières. Ils sont en interaction étroite avec les activités agricoles, de culture ou d'élevage dans dynamiques particulières. Il peut s'agir (1) d'interactions socio-techniques entre acteurs et ressources lorsque des agriculteurs possèdent, gèrent ou utilisent des portions de forêt, (2) d'interactions biophysiques spatiales entre ressources quand l'activité agricole est influencée par la proximité des forêts, mais aussi (3) d'interactions sociales entre acteurs agriculteurs et forestiers qui vont parfois déterminer certains modes de gestion forestière. Ces différents points de vue expliquent la difficulté à bien délimiter les forêts des paysages ruraux agricoles, ainsi que le manque de connaissance à leur égard. Ces espaces arborés sont dynamiques et, durant les 2 derniers siècles, leur répartition spatiale a fortement changé, avec des processus de fragmentation par endroits et de défragmentation dans les zones de déprise agricole. Néanmoins, comparativement aux espaces agricoles environnants soumis aux rotations de cultures, ils apparaissent relativement stables et constituent de ce fait ce qu'on appelle des infrastructures écologiques influant très significativement les caractéristiques des milieux voisins. Ils sont ainsi souvent vus comme des réservoirs de biodiversité dans les paysages agricoles. Problématique: Etudier les relations entre ces espaces arborés des paysages et l'agriculture est crucial pour aider à concevoir des territoires ruraux valorisant au mieux et de façon durable l'ensemble de leurs ressources, agricoles et forestières, et des services qui y sont liés. Cette problématique s'inscrit dans les priorités nationales pour une agriculture plus agroécologique. Méthodes: A partir de plusieurs exemples de travaux récents en écologie, géographie, agronomie et ethnologie, la présentation montre les différents aspects de ces interactions entre espaces arborés et agriculture, comment elles influent sur des propriétés clés des territoires et comment elles pourraient être mieux valorisée. Ces exemples s'appuient sur des recherches interdisciplinaires et conduites en partenariat, combinant des approches écologiques avec des analyses socio-techniques. Résultats: De nombreux travaux ont largement montré les rôles clés des espaces arborés dans la dynamique de population d'espèces contribuant à des services écosystémiques importants pour l'agriculture comme la régulation des bioagresseurs ou la pollinisation. Ainsi des suivis spatialisés de la répartition des carabiques, prédateurs auxiliaires des cultures de part et d'autre de lisières forestières montrent clairement que les bois peuvent fournir un surcroit d'individus qui vont chasser dans les cultures adjacentes. De plus, plusieurs résultats laissent penser que cet effet est crucial surtout quand des évènements extrêmes réduisent drastiquement les populations déjà présentes dans les champs. Les espaces arborés joueraient ainsi un rôle de réservoir pour contribuer à reconstituer les populations d'auxiliaires. Des travaux similaires montrent des phénomènes comparables pour les pollinisateurs, en particulier sur l'intérêt des lisières dans la fourniture de ressources florales tout au long de l'année et de leur capacité à abriter des sites de nidification et d'hivernation. Les caractéristiques des lisières jouent un rôle important et mal connu dans ces échanges ; on peut supposer qu'ils pourraient être favorisés par une gestion particulière de ces interfaces. Les espaces arborés sont à l'origine d'un grand nombre de services écosystémiques. Le projet Terafor, soutenu par la Fondation de France, en a ainsi identifié près de 70 ; ils ont été intégrés dans un système d'analyse multi-critères destiné à aider à élaborer des projets de territoires agri-forestiers valorisant l'ensemble de ces services. Parallèlement, des recherches exploratoires tentent d'utiliser les données satellitaires nouvelles pour fournir des cartographies de niveaux potentiels de services. Enfin, il convient de signaler que si les espaces arborés sont sources de services pour l'agriculture, l'inverse est aussi vrai : les bois et forêts bénéficient de services issus des autres composantes des paysages ; la régulation des insectes défoliateurs des arbres s'avère par exemple plus élevée en lisière, tandis que les mouvements de chevreuils entre les cultures où ils se nourrissent et les bois semblent contribuer à la fertilisation du sol forestier. Le bois produit par les espaces arborés contribue à satisfaire l'accroissement de l'usage de la biomasse pour se substituer aux énergies fossiles, ou les compléter. Il existe maintenant de multiples formes de valorisation du bois qui s'adaptent aux conditions locales et aux possibilités des opérateurs. L'association Bois Paysan en Ariège a ainsi développé des circuits courts de vente de bûches aux particuliers. En réponse à une demande croissante, des filières nouvelles et originales se mettent en place, avec l'émergence, parfois, de véritables « ateliers bois » dans des exploitations agricoles qui diversifient ainsi leurs activités. Les usages du bois se sont aussi élargis et l'agriculture commence à en utiliser plus fréquemment, pas seulement comme source d'énergie ou de matériaux de construction. Dans le APIL en Ariège, par exemple, les multiples usages du bois en exploitation agricole sont testés : litière pour les animaux ou paillage pour les plantations. Au-delà du bilan matériel et économique pour les exploitations, ces démarches de valorisation des produits des espaces arborés des paysages agricoles contribuent aussi à renforcer des projets de territoires en valorisant des ressources dispersées par des usages les plus proches possibles. Grâce aux possibilités de communication actuelles et de mise en réseau, la dispersion des ressources en bois n'est plus toujours un handicap et devrait contribuer à une relocalisation d'une partie des approvisionnements en énergie et matériaux. Enfin, des recherches en sciences sociales ont clairement montré que les espaces arborés sont associés à une dimension culturelle particulière dans la perception qu'ont les habitants de leur environnement et de son devenir. Ainsi, dans le Sud-Ouest de la France, nous avons montré que les bois sont un marqueur social fort qui relie les familles d'aujourd'hui à leur histoire et s'inscrivent dans une tradition de transmission des patrimoines et de gestion à objectif d'autosuffisance particulière. Connaitre ces dimensions sociales est essentiel, tant pour les respecter et les préserver comme partie d'un patrimoine culturel spécifique, que pour pouvoir les faire évoluer et lever des blocages qui limiteraient des développements durables. A cet égard, les démarches participatives de co-construction de ces projets de développement semblent une façon pertinente de prendre en compte les multiples attentes des habitants d'un territoire agricole et forestier. Discussion et conclusion: Ces exemples soulignent combien la séparation entre gestion forestière et agriculture dans bien des régions est artificielle et mériterait d'être remise en cause dans les projets d'aménagement des territoires. Pourtant, les politiques actuelles, comme le récent Plan National Forêt Bois, semblent tourner le dos à la valorisation de ces interactions, privilégiant des approches par filières cloisonnées. La foresterie tout comme l'agriculture, et d'autres activités humaines, tireraient un bénéfice à mieux coordonner leurs objectifs et leurs actions. Des initiatives locales vont dans ce sens et la recherche montre comment ces interactions écologiques, techniques et socio-culturelles s'avèrent importantes dans une perspective de développement plus durable.
The aim of my thesis was to offer a detailed study of an area which, if regularly used for the extension of Archaeology and History, has never been so far the subject of a specific study, according to our knowledge. Archaeological and historical reconstruction is nevertheless a phenomenon, especially in the Anglo-Saxon and Scandinavian countries, that plays a key role in both scientific research and release of heritage to the general public. Articles and books that are interested in this or that method of reconstruction are frequently published in France.This research work is divided in three parts: the first one is devoted to a historic of reconstruction and representations of the past, through space and time. From antiquity to today, we will study the evolution of staging and set images on events, buildings and figures in history, as well as values and taboos associated to these representations of the past. Give a picture, realistic or symbolic of the past and not only allude to it by spoken or written means, is a desire that seems to have been present among men in all ages and in all civilizations. Mirrors of the eras that created them and perceptions of the men of their own society and those who preceded them, ancient historical and archaeological reconstructions are important testimony. The second part is based on the analysis of three examples of archaeological and historical representation made in France and on European sites. They were chosen for their paradigm and their respective places in the advanced techniques and expectations of scientists as well as the public supposed to watch them. The third and last part goes to the heart of the subject and, in particular, from the examples discussed above, offers an interrogation upon the limits and the challenges of archaeological and historical reconstructions. This issue is particularly topical in the late twentieth and early twenty-First century. For three reasons: the development of cultural tourism and the development of interactive archaeological parks, the amplification of heritage policies, the increase in the public educated in image reading which is waiting not only for the researcher's result of a hypothesis but also its justification. So the reconstruction issues are crucial. A sign of it is that more and more doctoral thesis of archeological sites offers reconstructions. The archaeological authorities of many countries now stipulate that a significant proportion of the budget of the search must be devoted to subsequent promotion, of which the center is reconstruction. The latter therefore falls outside the strict framework of museums and now requires a variety of actors who were only superficially interested in these issues. The explosion in use of reconstructions appears as an ambiguous triumph. Indeed, the various actors who use the reconstruction are not aiming the same goals: between those who experience a working hypothesis and those who are expecting pedagogical resource as teaching tools, or those looking for an image to generate a sentimental investment of a place, the common denominator is very difficult, if not impossible, to find. In addition, a major limitation of archaeological and historical reconstructions lies mainly in the ephemeral nature of their scientific validity, even if their life is sometimes very long. An historiography of these achievements is necessary, because they reflect the context of their building as much as the era they are supposed to bring back to life. ; L'objectif de ma thèse est de proposer une étude approfondie d'un domaine qui, s'il est régulièrement employé pour la vulgarisation de l'Archéologie et de l'Histoire, n'a jamais fait jusqu'à présent à notre connaissance l'objet d'une étude spécifique. La restitution archéologique et historique est pourtant un phénomène qui, en particulier dans les pays anglo-Saxons et nordiques, joue un rôle-Clé à la fois dans la recherche scientifique et dans la diffusion du patrimoine auprès du grand-Public. Des articles et des ouvrages qui s'intéressent à telle ou telle méthode de restitution sont fréquemment publiés en France. Ce travail de recherche se développe en trois parties : la première est consacrée à une Histoire de la restitution et des représentations du passé, à travers l'espace et le temps. De l'Antiquité à aujourd'hui, nous étudierons ainsi l'évolution des mises en scène et des mises en images des évènements, édifices et figures marquantes de l'Histoire, de même que des valeurs et des interdits rattachés à ces représentations du passé. Donner une image, réaliste ou symbolique, du passé et ne pas seulement l'évoquer par la parole ou par l'écrit, est un désir qui semble avoir été présent chez les hommes à toutes les époques et dans toutes les civilisations. Miroir des époques qui les ont créées et de la perception qu'ont les hommes de leur société et de celles qui les ont précédés, les restitutions historiques et archéologiques anciennes sont des témoignages importants. La seconde partie repose sur l'analyse de trois exemples de restitutions archéologiques et historiques réalisées en France et sur des sites européens. Ils ont été choisis pour leur caractère paradigmatique et leurs places respectives dans l'avancée des techniques et des attentes des scientifiques comme du public destiné à les regarder. Enfin, la troisième et dernière partie va au cœur du sujet et, en particulier, à partir des exemples analysés précédemment, propose une interrogation sur les limites et les enjeux de la restitution archéologique et historique. Cette mise en question revêt une particulière actualité à la fin du XXème et au début du XXIème siècle. Cela pour trois raisons : le développement du tourisme culturel et le développement des parcs archéologiques interactifs, l'amplification des politiques du patrimoine, l'accroissement d'un public formé à la lecture de l'image qui n'attend plus seulement du chercheur le résultat d'une hypothèse mais aussi sa justification. Les enjeux de la restitution sont donc cruciaux. Un signe en est que de plus en plus de thèses d'archéologie sur des études de sites proposent des restitutions. Les autorités archéologiques de nombreux pays stipulent désormais qu'une part conséquente du budget de la fouille doit être consacrée à la valorisation postérieure, au centre de laquelle se trouve la restitution. Cette dernière sort donc du cadre strict de la muséographie et s'impose désormais à des acteurs très divers, qui n'ont été que superficiellement intéressés à ces problématiques. L'explosion du recours à la restitution apparaît comme un triomphe ambigu. En effet, les divers acteurs qui utilisent la restitution ne poursuivent pas les mêmes buts : entre ceux qui expérimentent une hypothèse de travail et ceux qui attendent un support pédagogique pour instruire, voire ceux qui recherchent une image destinée à susciter l'investissement sentimental du lieu, le dénominateur commun est très difficile, voire impossible, à trouver. En outre une des limites majeures des restitutions archéologiques et historiques réside principalement dans à leur caractère éphémère de leur validité scientifique, alors que leur durée de vie est parfois très longue. Une historiographie de ces réalisations est nécessaire en ce qu'elles reflètent au moins autant leur contexte de construction que l'époque qu'elles sont supposées faire revivre.
For years I have asked my Intro to Comparative Politics class: what would it take for your generation to abandon its passivity and lack of interest in politics and become mobilized as students all over the world did in the 1960s? From the évènements de mai in Paris to the sit-ins against Vietnam and police brutality in American universities, to the strikes against oligarchic democracies in South America, those were the times when the terms "young" and "mobilized" were almost synonyms.In response to this question, my students would just laugh softly, shuffle in their seats and avoid a direct answer. A couple of times someone would say: "well, if the government took away our rights, we would certainly do something about that…"After twenty years of teaching, I think I have the answer─ for the American youth to become mobilized, it takes fear and loss of national self-confidence, usually due to ineffective presidents who, through their misconceived and reckless policies, escalate the level and intensity of an earlier conflict. Lately, the manic reaction of George W. Bush to September 11, his mediocre and short-sighted populist presidency and his failure in the fake war against terrorism in Iraq, have had that effect.Finally, after eight years of failed foreign policy that certainly has not made the country safer, indeed, many would say it has made it even more vulnerable and hated in the world, students all around the United States are mobilizing around Barack Obama, whose charisma and message have struck such a deep chord in many Americans, that he is being called a "phenomenon" against which it will be very difficult to run a successful traditional campaign.Every twenty years or so, after a bad war and some wound-licking and soul-searching, Americans coalesce around a leader that reminds them of their national identity, proposes a new way and makes them feel better about themselves and the country's destiny.This happened with John F. Kennedy in the early 1960s, then with Reagan after the shameful decade of the 1970s and now it has happened again.This American tendency of losing its self-esteem follows a clear pattern: after a big fear has engulfed the nation, the government, instead of assuaging those feelings, builds on them to justify its foreign policy adventures. During the late 1950s it was the growing concern with the Soviet threat, the arms race and the competition over the imminent conquest of Space. Kennedy appeared on the scene. Young, passionately articulate, strong and handsome, he reassured the nation about its own strengths and powers. He embodied the hope they yearned for, the hope that could assuage their fear.The foreign policy establishment watched him suspiciously. Wasn't he a big liberal that would be soft on Khrushchev? If elected, he would be the first Catholic President─ wouldn't that mean his first allegiance would be to the Pope and not to the nation?The younger generation was energized, as were others, by this promising young figure and they managed to put him in the White House by a narrow margin.In the short time he was given a chance to govern, before he was abated by a lone gunman on October 16, 1962, he proved himself as a world leader, well-liked by most, yet respected by "the enemy." He restored pride and self-confidence to all Americans, even if behind the scenes he had a much darker side, including increasing the involvement of US in Vietnam and even condoning the CIA killings of certain dictators.Then came the 1970s, the lost war, Nixon and Watergate, and American morale plummeted. This, followed by the Iranian Revolution and Jimmy Carter's failed attempt to rescue the American hostages in Teheran, made the mood even more somber. To the rescue came Reagan, in his entire Hollywood cowboy splendor, with his wonderfully reassuring smile that said: "Vote for me and I will restore your pride!" America became once more the "shining light on the hill", a beacon of freedom and prosperity. He was blessed not only with a great personality but also by destiny: his challenge to Gorbachev ("Mr. Gorbachev, bring down that Wall!") could not have been more perfectly timed. America was back on top. Again, in FDR's uplifting words, we had nothing to fear but fear itself.The 1990s were the times of peace dividends, low mortgage prices, balanced budgets and prosperity for all Americans. The future extended before us, without a cloud in sight. It was the End of History, the end of ideological conflict, and American style democracy and capitalism reigned supreme, unchallenged.Then came September 11, and with it, bunker mentality, the rallying around the opportunist president who could not wait too long before he used the spectacularly terrible attack to gather his posse and plan the completion of the war against Saddam. Americans were scared, and we sacrificed young people's lives and our own personal freedoms in order to be "safe again". It took a while to realize that complete security is an absurd concept, and that good police and intelligence work, together with cooperation with the rest of the world, was the only rational response.Now, five years into an unwinnable war, after a terrible toll of young deaths and injured veterans, many with severe mental problems, the light shines again on a new leader. Out of the shadows comes Barack Obama. He is the poster child of the post-modern candidate: dark, tall, with a winning smile, from a mixed racial and religious background, and a JD degree from Harvard, he dismisses the "silliness" of Washington-style politics and scare tactics, of building walls to keep immigrants out, of eavesdropping on citizens to track down terrorists, of arousing the worst emotions on people for political gains. Instead, he wants to change the face of America, talk to the "enemies", to leave ideology behind and use good ideas pragmatically, even if they happen to be "Republican" ideas. He appeals to a broad base of college educated young white men and women (under 50), African Americans, and even Hispanics.Never mind that his middle name is Hussein, as some insist on bringing up, and that he for a while followed the Muslim faith (he professes to be a Christian now): young people are so tired of the barrage of propaganda against anything and anybody foreign, that they don't even listen. False nationalism based on violence and war does not sway them anymore. Serenely cool, this gifted orator voices the youth's angst, promises change, a new beginning, a fresh approach, and non-partisan solutions to problems. He shares their fatigue with the lies, the corruption, and the meaningless sacrifice of the young in Iraq.He leads, in Max Weber's terms, by a "gift of grace" (charisma), the strongest source of legitimacy at times when the other two, namely tradition and statute, are deeply discredited. His oratory hits the right tones, he inspires devotion, he embodies the confidence the country is thirsty for. Let's move on, he says, and show the world the real face of America. He is more than "a narrow and vain upstart of the moment".He is the post-modern candidate.Senior Lecturer, Department of Political Science and Geography Director, ODU Model United Nations Program Old Dominion University, Norfolk, Virginia
Esta tesis se inscribe en el campo de estudios que han volcado su atención hacia la creciente gravitación de la justicia y el derecho sobre la conflictividad social y los asuntos políticos. Conocido en el debate público y académico como judicialización, este fenómeno ha sido ampliamente abordado con relación a la predisposición de los jueces a involucrarse en la formulación de políticas, y en función de cómo los conflictos se transforman al insertarse en el campo del derecho. Sin embargo, son escasos los trabajos abocados a analizar los modos en que los fallos activistas –por ejemplo, aquellos que exigen la implementación de políticas– se convierten en problemas de política pública. El objetivo aquí es examinar los conflictos y controversias suscitados en los procesos de implementación de políticas judicializadas, allí donde se entrecruzan las lógicas jurídicas, sociales y político-institucionales. En última instancia, se apunta a indagar en los efectos de largo alcance de la judicialización para con las formas de desenvolvimiento de los conflictos y la producción de la acción pública. La tesis se focaliza en los sucesos iniciados en el año 2010 cuando, en el marco de la ejecución de una sentencia por la recomposición ambiental de la cuenca Matanza-Riachuelo, un juez federal les ordenó a los gobiernos condenados que despejasen la ribera de obstrucciones con el fin de abrir una vía de libre circulación (o "camino de sirga") a lo largo del río. Al aducir que su creación era una medida indispensable para facilitar el saneamiento, el magistrado dispuso la reubicación de las personas que allí vivían, en su mayoría habitantes de villas y asentamientos que se extendían hasta los márgenes del curso de agua. La orden de relocalización emitida por el juez se presentó como un paso más hacia la clausura del conflicto por el deterioro ambiental, pero catalizó uno nuevo signado por el desplazamiento de la población. Por lo tanto, cabe preguntarse, ¿de qué modos se redefinió el problema al salir de los tribunales y volcarse al terreno de la formulación e implementación de políticas? ¿Cómo se imbricó la formulación jurídica de la cuestión con los intereses y estrategias de los actores implicados en el proceso judicial? ¿Cuáles fueron sus efectos en relación a las dinámicas sociales presentes en los territorios ribereños? La tesis, centrada en el caso de las relocalizaciones llevadas a cabo en la ciudad de Buenos Aires, se basa en un diseño de investigación cualitativo. Éste implicó la utilización de instrumentos de recolección de información tales como observaciones participantes y no participantes, entrevistas en profundidad y análisis de documentos. Asimismo, se adoptó una estrategia de triangulación intramétodo que requirió el uso de fuentes tanto primarias como secundarias. A partir de esta metodología, se abordan tres objetivos específicos. En primer lugar, se analizan las controversias jurídicas suscitadas en el proceso de emergencia de las resoluciones que ordenaron la puesta en marcha de políticas de relocalización. En segundo lugar, se caracterizan los conflictos socioterritoriales catalizados durante la implementación de las relocalizaciones en relación con las estrategias llevadas a cabo por los afectados y sus defensores para sostener sus demandas. En tercer lugar, se examinan los dispositivos y mecanismos institucionales creados por los condenados para dar cumplimiento a las políticas ordenadas por la justicia, identificando sus límites y potencialidades para la tramitación de los conflictos. En última instancia, la sumatoria de estos objetivos permite comprender de qué manera el traslado de población de la ribera del Riachuelo como problema judicial se transformó al institucionalizarse y territorializarse. ; Cette thèse s'inscrit dans le champ d'études sur l'influence croissante de la justice et du droit sur le conflit social et les affaires politiques. Connu dans le débat public et académique comme judiciarisation, certains aspects de ce phénomène ont été amplement traités, notamment, la prédisposition des juges à s'impliquer dans la formulation de politiques, et la façon dont les conflits se transforment en s'insérant dans le champ du droit. Néanmoins, il y a un manque de travaux consacrés à analyser les manières dont les jugements dits activistes –par exemple, ceux qui exigent la mise en œuvre de politiques– deviennent des problèmes de politique publique. L'objectif est ici d'examiner les conflits et controverses suscités par les processus de mise en œuvre de politiques judiciarisées, là où les logiques juridiques, sociales et politicoinstitutionnelles s'entrecroisent. En définitive, on essaye de connaître les effets de grande portée de la judiciarisation sur le déroulement des conflits et sur la production d'action publique. La thèse analyse les évènements déclenchés en 2010 à partir de l'ordonnance d'un juge qui, dans le cadre de l'exécution d'une sentence portant sur la recomposition environnementale du bassin Matanza-Riachuelo, a obligé les gouvernements condamnés par celle-ci à dégager la rive de toute obstruction afin d'y ouvrir un chemin de circulation libre (ou « chemin de halage »). En allégeant que sa création était une mesure indispensable pour faciliter l'assainissement, le juge a prévu la relocalisation des personnes qui y résidaient, dans la plupart des habitants des bidonvilles qui s'étendaient jusqu'au bord de l'eau. L'ordre de relocalisation émis par le juge a été présenté comme un pas en avant vers la clôture du conflit autour de la détérioration environnementale, mais elle a aussi catalysé un autre conflit caractérisé par le déplacement de la population. Il faut se demander : comment le problème a été redéfini après sa sortie des tribunaux et son entrée dans le terrain de la formulation et implémentation des politiques publiques ? Quel rapport existe-t-il entre la construction juridique de la question et les intérêts et stratégies des acteurs impliqués dans le procès judiciaire ? Quels ont été les effets de cette imbrication sur les dynamiques sociales présentes dans les territoires riverains ? La thèse, centrée sur le cas des relocalisations effectuées dans la ville de Buenos Aires, repose sur un modèle de recherche qualitative. Ceci a impliqué l'utilisation des outils de collecte d'information comme des observations participantes et non participantes, des entretiens en profondeur, et l'analyse des documents disponibles. De même, on a adopté une stratégie de triangulation intra-méthode, qui a exigé l'usage de sources primaires et secondaires. Grâce à cette méthodologie, on aborde trois objectifs spécifiques. Premièrement, on analyse les controverses juridiques suscitées par le processus d'émergence des résolutions qui ordonnaient de mettre en marche les politiques de relocalisation. Deuxièmement, on caractérise les conflits socio-territoriaux catalysés pendant la période de mise en œuvre des relocalisations et leur rapport aux stratégies mises en place par les affectés et ses défenseurs pour revendiquer des droits. Troisièmement, on examine les dispositifs et mécanismes institutionnels créés par les gouvernements condamnés pour mettre en marche les politiques ordonnées par la justice, en identifiant ses limitations et potentialités pour la canalisation des conflits. Au bout du compte, la somme de ces objectifs permet de comprendre comment le déplacement de la population des rives du Riachuelo, en tant que problème judiciaire, s'est transformé en s'institutionnalisant et en se territorialisant. ; Fil: Scharager, Andrés. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina. Universidad de Buenos Aires. Facultad de Ciencias Sociales. Instituto de Investigaciones "Gino Germani"; Argentina
Cette thèse étudie le rôle joué par le mythe de l'anglais, langue universelle dans le cadrage du débat sur l'enseignement intensif de l'anglais au Québec, une problématique liée à l'enjeu sociopolitique de la question linguistique au Québec. Les théories du cadrage suggèrent que les différentes catégories d'acteurs (politiques, médiatiques et citoyens) « cadrent » les évènements en privilégiant certaines définitions des enjeux sociaux, influençant ensuite les perceptions qu'ont les individus de ces enjeux. Toutefois, pour être efficaces et mobilisateurs, les cadres doivent parvenir à « toucher une corde sensible ». Ils doivent faire écho à certains mythes ou récits historiques culturellement partagés (Snow et Benford, 1988). Or, du fait de son hégémonie à travers le monde, des chercheurs qualifient de « mythe » le discours qui fait de l'anglais la langue universelle et affirment qu'il joue un rôle stratégique dans le cadrage des enjeux linguistiques à travers le monde. Considérant le contexte sociolinguistique unique du Québec, où le français et l'anglais cohabitent et se concurrencent depuis longtemps, on peut se demander comment ce mythe influe sur la manière de cadrer ces enjeux. Dans certains débats entourant l'enseignement de l'anglais au Québec, on observe une tension entre deux manières de cadrer l'anglais : certains le décrivent comme une « clé d'ouverture sur le monde », promesse de réussite individuelle et de mobilité socioéconomique ; d'autres, au contraire, le voient comme la « langue de Lord Durham », une langue dominatrice dont l'expansion, particulièrement dans le contexte québécois, menace la langue française et le sentiment identitaire. La thèse porte plus précisément sur le cadrage du débat public ayant entouré l'annonce d'une mesure d'enseignement intensif de l'anglais, entre février 2011 et 2015. Elle pose la question du rôle joué par le mythe de l'anglais, langue universelle dans ce débat. Réalisée selon un devis méthodologique mixte en trois phases, la recherche débute par une enquête historique qui trace la généalogie des cadres ayant balisé les débats sur l'enseignement de l'anglais au Québec. Dans un second temps, une analyse qualitative permet de répertorier et de décrire les mécanismes de cadrage et de raisonnement qui composent les différents cadres. Enfin, une analyse quantitative de contenu automatisée permet de valider leur présence sur un plus vaste échantillon de textes et de mesurer l'ampleur de leur mobilisation. Les résultats soulignent, d'une part, la nature centrale et polarisante de l'enjeu de l'enseignement de l'anglais dans l'histoire québécoise et montrent qu'il constitue le terrain d'un affrontement idéologique dont la signification le dépasse. Si l'on constate une faible dominance du métacadre globalisant, on voit que cette perspective instrumentale et universalisante n'est pas le propre des récents débats, mais qu'elle s'exprime tout au long de la trame historique québécoise. La thèse permet également de constater la force et la résilience du métacadre nationalisant, particulièrement chez les acteurs citoyens, cela même si l'on observe les signes d'un déclin du mythe de l'anglais, langue de Lord Durham. Enfin, elle montre que, dans le débat québécois sur l'enseignement de l'anglais, le mythe de l'anglais, langue universelle procure un effet de résonance culturelle aux cadres qui le mobilisent. Il permet aux acteurs d'ancrer leur argumentaire dans un récit historique largement partagé et véhicule un certain éthos communicationnel. Il fournit ainsi une grille d'évaluation morale de l'enjeu qui permet de légitimer la position dominante de l'anglais dans le monde et, par le fait même, de justifier l'adoption de politiques favorisant son enseignement. Enfin, la thèse répond au besoin, soulevé par certains chercheurs, d'études qui prennent en compte les dimensions culturelle, sociopolitique et idéologique du processus de cadrage (Oliver et Johnston, 2000). Elle contribue de plus à une meilleure compréhension du rôle des mythes dans ce processus et met en lumière les dynamiques de pouvoir qui concourent à l'émergence, à la montée en puissance, puis à la dominance de certains cadres. En outre, la thèse contribue à éclairer la manière dont se construit et s'articule localement le discours sur l'anglais comme langue mondiale. En combinant de façon unique certains concepts et méthodes d'horizons divers, l'approche méthodologique mixte privilégiée permet ainsi de poser un regard multidimensionnel sur un phénomène complexe et difficile à cerner. ; This dissertation studies the role played by the Myth of English as the global language in framing the debate on the intensive teaching of English in Quebec; a notion closely related to Quebec's language issue. Framing theories suggest that different actors (political, media and citizens) "frame" events by favoring certain definitions of social issues, which later influence how individuals perceive these issues. However, to be effective and mobilizing, frames must "strike a chord". They must resonate culturally with shared historical narratives or myths (Snow and Benford, 1988). In this sense, due to its hegemony around the world, some researchers describe the discourse that constructs English as the universal language as a "myth". They also suggest that this myth plays a strategic role in framing linguistic issues around the world. In the unique sociolinguistic context of Quebec, where the French and English languages have coexisted and competed for a long time, we may wonder how this myth influences the framing of linguistic issues. In some debates surrounding the teaching of English in Quebec, we do observe a tension between two ways of framing English: some describe it as a "key to opening up to the world", a promise of individual success and social mobility; on the other hand, others see it as the "language of Lord Durham", a dominating language whose expansion, particularly in the Quebec context, threatens the French language and the feeling of collective identity. The dissertation focuses on the framing of the public debate surrounding the announcement of a mandatory intensive English program policy, between February 2011 and 2015 in Quebec. It raises the question of the role played by the Myth of English as the global language in this debate. Using a three-phase mixed methods research design, the dissertation begins with a historical survey tracing the genesis of the frames and myths emerging from different public debates on the teaching of English. In a second step, a qualitative analysis allows us to list the different frames and describe framing and reasoning devices that compose them. Finally, a quantitative automated content analysis of documents from sources involved in the debate helps validate and measure the frames' presence in this public debate. The results underline the central and polarizing nature of the issue of the teaching of English as a second language in Quebec history and show that it represent a terrain for a long-lasting ideological struggle. We observe a weak dominance of the globalizing master frame and we also note that this instrumental and universalizing perspective is not specific to recent debates, but that it is rather expressed throughout Quebec's history. The study also shows the strength and resilience of the nationalizing master frame, particularly among citizens involved in the debate, even though we observe signs of a decline of the myth of English as Lord Durham's language. Finally, it shows that, in the Quebec debate on the teaching of English, the myth of English as the global language, provides a cultural resonance effect to the frames which mobilizes it. It allows actors to anchor their arguments in a widely shared historical narrative and conveys a certain communication ethos. It thus provides a moral evaluation grid of the issue which makes it possible to legitimize the dominant position of English in the world and, by the same token, to justify the adoption of policies favoring its teaching. The thesis responds to the need, raised by some researchers, for studies that take into account the cultural, socio-political and ideological dimensions of the framing process (Oliver and Johnston, 2000). It also contributes to a better understanding of the role of myths in this process and highlights the power dynamics that contribute to the emergence, the rise in power, and then the dominance of certain frames. In addition, the thesis helps to shed light on the understanding of how discourse on English as the global language is constructed and articulated locally. By uniquely combining certain concepts and methods from various research traditions, the favored mixed methodological approach offers a multidimensional look to the complex phenomenon of framing and helps to better understand its process.
As a result of its significant economic development, Chinese society has transformed itself and today faces a global environmental crisis. In everyday life, China's big cities are covered with a thick smog of gas and particles, which is responsible for more than 1.6 million premature deaths, making China the most affected country by air pollution, along with its neighbor, India. In China, there are many sources of air pollution linked to human activities [traffic, industry, agriculture, energy production, construction], but also various natural sources of pollutants, in particular emissions of mineral dust from the deserts of Asia, in western China. The People's Republic of China has begun to regulate activities that may affect air quality. The effectiveness of such actions is conditioned by the detailed knowledge of the anthropogenic contribution to this pollution and the complex relationship between primary and secondary pollutants.In this thesis, we have investigated, on the one hand, the impact of primary pollutant reduction policies on ammonia concentrations and more generally inorganic aerosols, and on the other hand, the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in Chinese urban agglomerations. To do so, we combined data sources and tools such as satellite observations and numerical modelling. We use the CHIMERE regional chemistrytransport model to study and characterize air pollution in China.First, we carried out a detailed evaluation of the simulations performed with a configuration of the CHIMERE model set up for China. For this, we relied on satellite observations, remote sensing, and in-situ measurements of particulate concentrations and gaseous [inorganic] precursors. The results obtained show that the model works satisfactorily according to criteria given in the literature. Regarding the impact of emission reduction policies - especially for sulfur and nitrogen oxides, long term measurements with the OMI instrument aboard the AURA satellite show a sharp decrease in the atmospheric sulfur dioxide and nitrogen dioxide columns. From these observations, it was possible to derive corrected emissions[compared to the available 2010 inventory] for the years 2013 and 2015 for NOX and SO2. The derived emission trends were then used to study the impacts on atmospheric composition, particularly on the formation of inorganic particles and associated gases such as ammonia, whose concentrations appeared to strongly increase in recent years. Simulations showed that the sharp decrease in SO2 and NO2 emissions between 2011 and 2015 led to a overall 14% decrease in nitrate, sulphate and ammonium aerosol concentrations, as well as an increase of nearly 50% of ammonia column levels, a value corroborated by the IASI observations that indicate an increase in ammonia columns of +65 ˙% under the same conditions.In a second step, the objective was to evaluate the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in several Chinese cities. Dust emission modeling by Asian desert regions was first evaluated using remote sensing observations. Then, we verified the model's ability to represent PM2.5 and PM10 concentrations in Chinese megacities by comparing measurements of ground based observation networks. The study focuses mainly on three of the most populated PRC cities with different geographic locations, Beijing, Chengdu and Shanghai. It appears that mineral dust impacts these 3 cities for 6.6 %[Beijing], 9.5 %[Chengdu] and 9.3 %[Shanghai] PM10 on an annual average. The frequencies of dust participation in particulate pollution [i.e. when dust contributes more than 25% to the daily averages of >25% of the mass of PM10] have been determined for all spring days, as well as for the 25% of the most polluted spring days. It appears that, over this season, dust contributes more significantly to pollution events : in Beijing it accounts for 22% of polluted days compared to 18% for all spring days, in Chengdu for 52% of polluted days compared to 31% for all spring days, and in Shanghai for 43% of polluted days compared to 19% for all spring days. On the contrary, for all seasons combined andespecially for peaks of particulate pollution in winter, the anthropogenic origin of pollution is highlighted. ; À la suite de son important développement économique, la société chinoise s'est transformée et fait face aujourd'hui à une crise environnementale globale. Au quotidien, le ciel des grandes villes chinoises s'est recouvert d'un épais brouillard de gaz et de particules, qui est à l'origine de plus de 1.6 millions de décès prématurés, ce qui fait de la Chine le pays le plus affecté par la pollution atmosphérique, avec son voisin, l'Inde. On retrouve en Chine, de nombreuses sources de pollution atmosphériques liées aux activités humaines [trafic, industrie, agriculture, production d'énergie, construction], mais aussi des sources de polluants d'origine naturelle, avec à l'Ouest, notamment les émissions de poussières minérales depuis les déserts d'Asie. La République Populaire de Chine a commencé à réglementer les activités pouvant dégrader la qualité de l'air. L'efficacité de telles actions est conditionnée par la connaissance fine de la part anthropique de cette pollution et de la relation complexe entre polluants primaires et secondaires.Dans cette thèse nous avons investigué d'une part l'impact des politiques de réduction des polluants primaires sur les concentrations d'ammoniac et plus généralement sur l'aérosol inorganique. D'autre part, la contribution de l'aérosol désertique sur la charge particulaire des grandes agglomérations chinoises. Pour cela, nous avons combiné des outils d'étude de l'atmosphère comme les instruments satellitaires et la modélisation numérique via le modèle de chimie-transport régional CHIMERE, afin d'étudier et de caractériser cette pollution atmosphérique en Chine.Dans un premier temps, nous avons procédé à une évaluation détaillée des simulations effectuées avec une configuration du modèle CHIMERE mise en place pour la Chine. Nous nous sommes appuyés sur les observations satellitaires, mesures de télédétection, et mesures in-situ des concentrations en particules et de leurs précurseurs gazeux [inorganiques]. Les résultats obtenus montrent un fonctionnement satisfaisant du modèle selon les critères donnés dans la littérature. Concernant l'impact des politiques de réductions des émissions – notamment pour les oxydes de soufre et d'azote, les sondages de l'instrument OMI à bord du satellite AURA permettent de constater une diminution rapide des colonnes atmosphériques de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote, comme réponse aux normes mises en place en Chine. À partir de ces observations, il a été possible de dériver des émissions corrigées [par rapport à l'inventaire 2010 disponible] pour les années 2013 et 2015 pour les NOX et le SO2. Cette représentation des tendances d'émissions a ensuite été exploitée pour étudier les impacts sur la Chimie atmosphérique, notamment sur les bilans des particules inorganiques et des gaz associés comme l'ammoniac dont les concentrations semblent augmenter fortement ces dernières années. Il apparait, qu'entre 2011 et 2015, la forte diminution des émissions de SO2 et NO2 a entrainé une diminution de 14% de la production de nitrate, sulfate et ammonium, ainsi qu'une augmentation de presque 50% des niveaux des colonnes d'ammoniac, une valeur corroborée par les observations de l'instrument IASI qui indiquent une augmentation des colonnes d'ammoniac de +65% selon les mêmes conditions.Dans un second temps, l'objectif a été d'évaluer la contribution des sources d'aérosols naturels que sont les déserts sur la charge particulaire des villes chinoises. La modélisation des émissions depuis les régions désertiques asiatiques a d'abord été évaluée à partir d'informations obtenues par télédétection. Puis, nous avons vérifié la capacité du modèle à représenter les concentrations des PM2.5 et PM10 dans les mégapoles chinoisespar confrontation à des mesures des réseaux d'observations aux sols. L'étude se concentre principalement sur trois des villes les plus peuplées de PRC aux situations géographiques différentes : Pékin, Chengdu et Shanghai. Il en ressort que les poussières minérales impactent ces 3 villes pour 6.6% [Pékin], 9.5% [Chengdu] et 9.3% [Shanghai] des PM10 en moyenne annuelle. Les fréquences de participation des « dust » à la pollution particulaire [i.e. quand les dust contribuent à plus de 25% des valeurs journalières des PM10] ont été déterminées pour l'ensemble des jours du printemps, ainsi que pour les 25% des jours du printemps les plus pollués. Il apparait pour cette saison que les poussières participent de façon plus fréquente aux évènements de pollution : à Pékin pour 22%des jours pollués contre 18%pour l'ensemble des jours de printemps, à Chengdu pour 52%des jours pollués contre 31% pour pour l'ensemble des jours de printemps, et à Shanghai pour 43% des jours pollués contre 19% pour pour l'ensemble des jours de printemps. En revanche, pour toutes les saisons confondues et surtout pour les pics de pollution par les particules en hiver, l'origine anthropique de la pollution est mise en avant.
As a result of its significant economic development, Chinese society has transformed itself and today faces a global environmental crisis. In everyday life, China's big cities are covered with a thick smog of gas and particles, which is responsible for more than 1.6 million premature deaths, making China the most affected country by air pollution, along with its neighbor, India. In China, there are many sources of air pollution linked to human activities [traffic, industry, agriculture, energy production, construction], but also various natural sources of pollutants, in particular emissions of mineral dust from the deserts of Asia, in western China. The People's Republic of China has begun to regulate activities that may affect air quality. The effectiveness of such actions is conditioned by the detailed knowledge of the anthropogenic contribution to this pollution and the complex relationship between primary and secondary pollutants.In this thesis, we have investigated, on the one hand, the impact of primary pollutant reduction policies on ammonia concentrations and more generally inorganic aerosols, and on the other hand, the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in Chinese urban agglomerations. To do so, we combined data sources and tools such as satellite observations and numerical modelling. We use the CHIMERE regional chemistrytransport model to study and characterize air pollution in China.First, we carried out a detailed evaluation of the simulations performed with a configuration of the CHIMERE model set up for China. For this, we relied on satellite observations, remote sensing, and in-situ measurements of particulate concentrations and gaseous [inorganic] precursors. The results obtained show that the model works satisfactorily according to criteria given in the literature. Regarding the impact of emission reduction policies - especially for sulfur and nitrogen oxides, long term measurements with the OMI instrument aboard the AURA satellite show a sharp decrease in the atmospheric sulfur dioxide and nitrogen dioxide columns. From these observations, it was possible to derive corrected emissions[compared to the available 2010 inventory] for the years 2013 and 2015 for NOX and SO2. The derived emission trends were then used to study the impacts on atmospheric composition, particularly on the formation of inorganic particles and associated gases such as ammonia, whose concentrations appeared to strongly increase in recent years. Simulations showed that the sharp decrease in SO2 and NO2 emissions between 2011 and 2015 led to a overall 14% decrease in nitrate, sulphate and ammonium aerosol concentrations, as well as an increase of nearly 50% of ammonia column levels, a value corroborated by the IASI observations that indicate an increase in ammonia columns of +65 ˙% under the same conditions.In a second step, the objective was to evaluate the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in several Chinese cities. Dust emission modeling by Asian desert regions was first evaluated using remote sensing observations. Then, we verified the model's ability to represent PM2.5 and PM10 concentrations in Chinese megacities by comparing measurements of ground based observation networks. The study focuses mainly on three of the most populated PRC cities with different geographic locations, Beijing, Chengdu and Shanghai. It appears that mineral dust impacts these 3 cities for 6.6 %[Beijing], 9.5 %[Chengdu] and 9.3 %[Shanghai] PM10 on an annual average. The frequencies of dust participation in particulate pollution [i.e. when dust contributes more than 25% to the daily averages of >25% of the mass of PM10] have been determined for all spring days, as well as for the 25% of the most polluted spring days. It appears that, over this season, dust contributes more significantly to pollution events : in Beijing it accounts for 22% of polluted days compared to 18% for all spring days, in Chengdu for 52% of polluted days compared to 31% for all spring days, and in Shanghai for 43% of polluted days compared to 19% for all spring days. On the contrary, for all seasons combined andespecially for peaks of particulate pollution in winter, the anthropogenic origin of pollution is highlighted. ; À la suite de son important développement économique, la société chinoise s'est transformée et fait face aujourd'hui à une crise environnementale globale. Au quotidien, le ciel des grandes villes chinoises s'est recouvert d'un épais brouillard de gaz et de particules, qui est à l'origine de plus de 1.6 millions de décès prématurés, ce qui fait de la Chine le pays le plus affecté par la pollution atmosphérique, avec son voisin, l'Inde. On retrouve en Chine, de nombreuses sources de pollution atmosphériques liées aux activités humaines [trafic, industrie, agriculture, production d'énergie, construction], mais aussi des sources de polluants d'origine naturelle, avec à l'Ouest, notamment les émissions de poussières minérales depuis les déserts d'Asie. La République Populaire de Chine a commencé à réglementer les activités pouvant dégrader la qualité de l'air. L'efficacité de telles actions est conditionnée par la connaissance fine de la part anthropique de cette pollution et de la relation complexe entre polluants primaires et secondaires.Dans cette thèse nous avons investigué d'une part l'impact des politiques de réduction des polluants primaires sur les concentrations d'ammoniac et plus généralement sur l'aérosol inorganique. D'autre part, la contribution de l'aérosol désertique sur la charge particulaire des grandes agglomérations chinoises. Pour cela, nous avons combiné des outils d'étude de l'atmosphère comme les instruments satellitaires et la modélisation numérique via le modèle de chimie-transport régional CHIMERE, afin d'étudier et de caractériser cette pollution atmosphérique en Chine.Dans un premier temps, nous avons procédé à une évaluation détaillée des simulations effectuées avec une configuration du modèle CHIMERE mise en place pour la Chine. Nous nous sommes appuyés sur les observations satellitaires, mesures de télédétection, et mesures in-situ des concentrations en particules et de leurs précurseurs gazeux [inorganiques]. Les résultats obtenus montrent un fonctionnement satisfaisant du modèle selon les critères donnés dans la littérature. Concernant l'impact des politiques de réductions des émissions – notamment pour les oxydes de soufre et d'azote, les sondages de l'instrument OMI à bord du satellite AURA permettent de constater une diminution rapide des colonnes atmosphériques de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote, comme réponse aux normes mises en place en Chine. À partir de ces observations, il a été possible de dériver des émissions corrigées [par rapport à l'inventaire 2010 disponible] pour les années 2013 et 2015 pour les NOX et le SO2. Cette représentation des tendances d'émissions a ensuite été exploitée pour étudier les impacts sur la Chimie atmosphérique, notamment sur les bilans des particules inorganiques et des gaz associés comme l'ammoniac dont les concentrations semblent augmenter fortement ces dernières années. Il apparait, qu'entre 2011 et 2015, la forte diminution des émissions de SO2 et NO2 a entrainé une diminution de 14% de la production de nitrate, sulfate et ammonium, ainsi qu'une augmentation de presque 50% des niveaux des colonnes d'ammoniac, une valeur corroborée par les observations de l'instrument IASI qui indiquent une augmentation des colonnes d'ammoniac de +65% selon les mêmes conditions.Dans un second temps, l'objectif a été d'évaluer la contribution des sources d'aérosols naturels que sont les déserts sur la charge particulaire des villes chinoises. La modélisation des émissions depuis les régions désertiques asiatiques a d'abord été évaluée à partir d'informations obtenues par télédétection. Puis, nous avons vérifié la capacité du modèle à représenter les concentrations des PM2.5 et PM10 dans les mégapoles chinoisespar confrontation à des mesures des réseaux d'observations aux sols. L'étude se concentre principalement sur trois des villes les plus peuplées de PRC aux situations géographiques différentes : Pékin, Chengdu et Shanghai. Il en ressort que les poussières minérales impactent ces 3 villes pour 6.6% [Pékin], 9.5% [Chengdu] et 9.3% [Shanghai] des PM10 en moyenne annuelle. Les fréquences de participation des « dust » à la pollution particulaire [i.e. quand les dust contribuent à plus de 25% des valeurs journalières des PM10] ont été déterminées pour l'ensemble des jours du printemps, ainsi que pour les 25% des jours du printemps les plus pollués. Il apparait pour cette saison que les poussières participent de façon plus fréquente aux évènements de pollution : à Pékin pour 22%des jours pollués contre 18%pour l'ensemble des jours de printemps, à Chengdu pour 52%des jours pollués contre 31% pour pour l'ensemble des jours de printemps, et à Shanghai pour 43% des jours pollués contre 19% pour pour l'ensemble des jours de printemps. En revanche, pour toutes les saisons confondues et surtout pour les pics de pollution par les particules en hiver, l'origine anthropique de la pollution est mise en avant.
As a result of its significant economic development, Chinese society has transformed itself and today faces a global environmental crisis. In everyday life, China's big cities are covered with a thick smog of gas and particles, which is responsible for more than 1.6 million premature deaths, making China the most affected country by air pollution, along with its neighbor, India. In China, there are many sources of air pollution linked to human activities [traffic, industry, agriculture, energy production, construction], but also various natural sources of pollutants, in particular emissions of mineral dust from the deserts of Asia, in western China. The People's Republic of China has begun to regulate activities that may affect air quality. The effectiveness of such actions is conditioned by the detailed knowledge of the anthropogenic contribution to this pollution and the complex relationship between primary and secondary pollutants.In this thesis, we have investigated, on the one hand, the impact of primary pollutant reduction policies on ammonia concentrations and more generally inorganic aerosols, and on the other hand, the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in Chinese urban agglomerations. To do so, we combined data sources and tools such as satellite observations and numerical modelling. We use the CHIMERE regional chemistrytransport model to study and characterize air pollution in China.First, we carried out a detailed evaluation of the simulations performed with a configuration of the CHIMERE model set up for China. For this, we relied on satellite observations, remote sensing, and in-situ measurements of particulate concentrations and gaseous [inorganic] precursors. The results obtained show that the model works satisfactorily according to criteria given in the literature. Regarding the impact of emission reduction policies - especially for sulfur and nitrogen oxides, long term measurements with the OMI instrument aboard the AURA satellite show a sharp decrease in the atmospheric sulfur dioxide and nitrogen dioxide columns. From these observations, it was possible to derive corrected emissions[compared to the available 2010 inventory] for the years 2013 and 2015 for NOX and SO2. The derived emission trends were then used to study the impacts on atmospheric composition, particularly on the formation of inorganic particles and associated gases such as ammonia, whose concentrations appeared to strongly increase in recent years. Simulations showed that the sharp decrease in SO2 and NO2 emissions between 2011 and 2015 led to a overall 14% decrease in nitrate, sulphate and ammonium aerosol concentrations, as well as an increase of nearly 50% of ammonia column levels, a value corroborated by the IASI observations that indicate an increase in ammonia columns of +65 ˙% under the same conditions.In a second step, the objective was to evaluate the contribution of desert aerosol to the particulate matter load in several Chinese cities. Dust emission modeling by Asian desert regions was first evaluated using remote sensing observations. Then, we verified the model's ability to represent PM2.5 and PM10 concentrations in Chinese megacities by comparing measurements of ground based observation networks. The study focuses mainly on three of the most populated PRC cities with different geographic locations, Beijing, Chengdu and Shanghai. It appears that mineral dust impacts these 3 cities for 6.6 %[Beijing], 9.5 %[Chengdu] and 9.3 %[Shanghai] PM10 on an annual average. The frequencies of dust participation in particulate pollution [i.e. when dust contributes more than 25% to the daily averages of >25% of the mass of PM10] have been determined for all spring days, as well as for the 25% of the most polluted spring days. It appears that, over this season, dust contributes more significantly to pollution events : in Beijing it accounts for 22% of polluted days compared to 18% for all spring days, in Chengdu for 52% of polluted days compared to 31% for all spring days, and in Shanghai for 43% of polluted days compared to 19% for all spring days. On the contrary, for all seasons combined andespecially for peaks of particulate pollution in winter, the anthropogenic origin of pollution is highlighted. ; À la suite de son important développement économique, la société chinoise s'est transformée et fait face aujourd'hui à une crise environnementale globale. Au quotidien, le ciel des grandes villes chinoises s'est recouvert d'un épais brouillard de gaz et de particules, qui est à l'origine de plus de 1.6 millions de décès prématurés, ce qui fait de la Chine le pays le plus affecté par la pollution atmosphérique, avec son voisin, l'Inde. On retrouve en Chine, de nombreuses sources de pollution atmosphériques liées aux activités humaines [trafic, industrie, agriculture, production d'énergie, construction], mais aussi des sources de polluants d'origine naturelle, avec à l'Ouest, notamment les émissions de poussières minérales depuis les déserts d'Asie. La République Populaire de Chine a commencé à réglementer les activités pouvant dégrader la qualité de l'air. L'efficacité de telles actions est conditionnée par la connaissance fine de la part anthropique de cette pollution et de la relation complexe entre polluants primaires et secondaires.Dans cette thèse nous avons investigué d'une part l'impact des politiques de réduction des polluants primaires sur les concentrations d'ammoniac et plus généralement sur l'aérosol inorganique. D'autre part, la contribution de l'aérosol désertique sur la charge particulaire des grandes agglomérations chinoises. Pour cela, nous avons combiné des outils d'étude de l'atmosphère comme les instruments satellitaires et la modélisation numérique via le modèle de chimie-transport régional CHIMERE, afin d'étudier et de caractériser cette pollution atmosphérique en Chine.Dans un premier temps, nous avons procédé à une évaluation détaillée des simulations effectuées avec une configuration du modèle CHIMERE mise en place pour la Chine. Nous nous sommes appuyés sur les observations satellitaires, mesures de télédétection, et mesures in-situ des concentrations en particules et de leurs précurseurs gazeux [inorganiques]. Les résultats obtenus montrent un fonctionnement satisfaisant du modèle selon les critères donnés dans la littérature. Concernant l'impact des politiques de réductions des émissions – notamment pour les oxydes de soufre et d'azote, les sondages de l'instrument OMI à bord du satellite AURA permettent de constater une diminution rapide des colonnes atmosphériques de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote, comme réponse aux normes mises en place en Chine. À partir de ces observations, il a été possible de dériver des émissions corrigées [par rapport à l'inventaire 2010 disponible] pour les années 2013 et 2015 pour les NOX et le SO2. Cette représentation des tendances d'émissions a ensuite été exploitée pour étudier les impacts sur la Chimie atmosphérique, notamment sur les bilans des particules inorganiques et des gaz associés comme l'ammoniac dont les concentrations semblent augmenter fortement ces dernières années. Il apparait, qu'entre 2011 et 2015, la forte diminution des émissions de SO2 et NO2 a entrainé une diminution de 14% de la production de nitrate, sulfate et ammonium, ainsi qu'une augmentation de presque 50% des niveaux des colonnes d'ammoniac, une valeur corroborée par les observations de l'instrument IASI qui indiquent une augmentation des colonnes d'ammoniac de +65% selon les mêmes conditions.Dans un second temps, l'objectif a été d'évaluer la contribution des sources d'aérosols naturels que sont les déserts sur la charge particulaire des villes chinoises. La modélisation des émissions depuis les régions désertiques asiatiques a d'abord été évaluée à partir d'informations obtenues par télédétection. Puis, nous avons vérifié la capacité du modèle à représenter les concentrations des PM2.5 et PM10 dans les mégapoles chinoisespar confrontation à des mesures des réseaux d'observations aux sols. L'étude se concentre principalement sur trois des villes les plus peuplées de PRC aux situations géographiques différentes : Pékin, Chengdu et Shanghai. Il en ressort que les poussières minérales impactent ces 3 villes pour 6.6% [Pékin], 9.5% [Chengdu] et 9.3% [Shanghai] des PM10 en moyenne annuelle. Les fréquences de participation des « dust » à la pollution particulaire [i.e. quand les dust contribuent à plus de 25% des valeurs journalières des PM10] ont été déterminées pour l'ensemble des jours du printemps, ainsi que pour les 25% des jours du printemps les plus pollués. Il apparait pour cette saison que les poussières participent de façon plus fréquente aux évènements de pollution : à Pékin pour 22%des jours pollués contre 18%pour l'ensemble des jours de printemps, à Chengdu pour 52%des jours pollués contre 31% pour pour l'ensemble des jours de printemps, et à Shanghai pour 43% des jours pollués contre 19% pour pour l'ensemble des jours de printemps. En revanche, pour toutes les saisons confondues et surtout pour les pics de pollution par les particules en hiver, l'origine anthropique de la pollution est mise en avant.
2009/2010 ; Lo scopo di questa ricerca di dottorato è l'analisi geopolitica di una regione transfrontaliera dell'Asia centrale: la valle del Fergana. Tre anni di ricerca sul campo: l'analisi delle frontiere di questa regione attualmente divisa politicamente tra Uzbekistan, Tagikistan e Kirghizistan, la cartografia analitica, le osservazioni, le interviste alla popolazione e agli esperti, la ricerca nelle biblioteche della regione, nella capitale dell'Uzbekistan, Tashkent (presso l'Istituto Francese di Studi sull'Asia centrale – IFEAC) e la ricerca svolta in Francia principalmente presso l'Istituto Francese di Geopolitica (IFG) e la Biblioteca Nazionale di Francia (BNF), sono gli strumenti che hanno permesso lo studio di questo territorio. Il principale obiettivo del lavoro è l'analisi delle rivalità di potere della valle del Fergana. Grazie alla sua fertilità e alla sua importante posizione strategica all'interno del contesto geopolitico centrasiatico, il bacino del Fergana è stato e continua tuttora ad essere una posta in gioco ambita da differenti attori territoriali. La rivalità di potere tra i diversi attori si gioca soprattutto sullo scenario transfrontaliero della regione. Il secondo scopo di questa ricerca è la presentazione e la valutazione di un particolare attore territoriale della valle, il Regionalismo culturale. La parte introduttiva della ricerca si concentrerà su una presentazione del contesto centrasiatico e sulle peculiarità derivanti dalle sue frontiere. In seguito verrà introdotta la "posta in gioco" Fergana con le sue risorse fisiche ed economiche al fine di legittimare l'importanza del territorio. Infine l'introduzione si concluderà con la teoria geopolitica: il perché della scelta della scuola di geopolitica del geografo francese Yves Lacoste per questa ricerca e una prima analisi dello spazio Fergana come regione divisa tra confine e frontiera. Il lavoro è strutturato in due grandi parti. La prima, più teorica, è relativa all'analisi dei tre attori territoriali. Le rappresentazioni dei differenti attori che verranno presentate, non seguiranno un ordine cronologico, ma un ordine concettuale: eventi simultanei verranno dunque analizzati non nello stesso momento, perché relativi a rappresentazioni differenti del territorio Fergana. Il primo capitolo è consacrato all'attore Nazione. Con questa espressione si intende non solo l'attore Stato-Nazione in sé, o meglio gli Stati-Nazione (Uzbekistan, Tagikistan e Kirghizistan), ma anche la Nazione come idea, come politica nazionalistica applicata ad un territorio. La valle del Fergana è diventata una regione transfrontaliera da quando, negli anni '20, fu divisa tra i tre Stati, allora all'interno della Unione delle Repubbliche Socialiste Sovietiche (URSS). Negli anni '90, in seguito alla caduta dell'URSS, il Fergana divenne una regione divisa da frontiere non più interne ma internazionali. Questo capitolo ha come scopo l'analisi di tutte le rappresentazioni dell'attore Nazione per quanto riguarda il contesto Fergana, dalla sua nascita (anni '20) fino all'indipendenza delle Repubbliche (anni '90). Sicuramente la rappresentazione più importante da analizzare è quella della creazione delle sue frontiere. L'attore Nazione è senza dubbio l'attore geopolitico più importante anche perché quello più legittimato in questo contesto territoriale. Il capitolo approfondirà anche le relazioni tra i differenti Stati-Nazione che rappresentano allo stesso tempo: un unico attore (contro la Religione e il Regionalismo culturale) e tre attori differenti quando competono tra loro per il territorio Fergana. Il secondo attore è la Religione. La valle del Fergana è una delle aree centrasiatiche più credenti e praticanti e la religione islamica ha sempre avuto un ruolo importante nella gestione della società ferganiana. Verrà proposta un'analisi di tutte le rappresentazioni della religione nel Fergana: il sufismo autoctono con un'analisi sulla geografia sacra dei luoghi ferganiani importanti per questa corrente dell'Islam; l'Islam tradizionale del periodo sovietico, divenuto un'arma legale utilizzata da Mosca per combattere l'ortodossia religiosa sufi del Fergana; il fondamentalismo wahabbita degli ultimi anni importato dall'Afghanistan, dal Pakistan, dall'Arabia Saudita, come conseguenza dell'invasione sovietica dell'Afghanistan del 1979 e dunque in seguito all'incontro tra i musulmani sovietici e i mujaheddin afgani. In seguito verrà analizzato come le differenti varianti dell'attore Religione si sono opposte, negli anni, all'attore Nazione per il controllo del potere e delle risorse del territorio Fergana. Un fenomeno particolarmente analizzato sarà la politicizzazione dell'attore Religione e come questa politicizzazione ha portato l'attore in questione ad essere l'elemento protagonista di numerosi eventi nel Fergana. Il terzo attore è il Regionalismo culturale. Con questa espressione si fa riferimento all'identità geo-culturale di questo insieme regionale che persiste nonostante le pressioni nazionalistiche e religiose. La valle del Fergana è sempre stata un insieme geografico, politico, sociale, malgrado negli ultimi secoli la sua popolazione si è sempre distinta per il suo alto livello di multietnicità e di disomogeneità linguistica. Questo però, non ha impedito un'amalgamazione sociale di tale popolazione che ha sempre considerato la multietnicità come la normalità e ha sempre attribuito ad ogni "etnia" un ruolo sociale integrato all'interno del sistema Fergana. Popolazioni di lingua e cultura persiana e sedentaria e popolazioni di lingua e cultura turca, sedentaria o nomade hanno sempre condiviso, ognuna con il proprio ruolo sociale, una vita comunitaria all'interno della regione e questa è sicuramente la caratteristica principale del Regionalismo culturale del Fergana. Questo equilibrio cambiò con la perdita di sovranità politica della regione, con l'istituzione dei nazionalismi e la conseguente spartizione della regione tra tre dei cinque nuovi Stati nazionali dell'Asia centrale sovietica. In questo capitolo verranno analizzate le principali rappresentazioni nel tempo dell'attore Regionalismo culturale e come esso si sia opposto agli altri attori territoriali, soprattutto all'attore Nazione. La seconda parte di questo lavoro è stata dedicata all'impatto che gli attori territoriali hanno oggi nella valle del Fergana, soprattutto nelle sue aree di frontiera. Questa parte è il risultato delle interviste e delle osservazioni sul campo effettuate in Asia centrale e in particolare nel Fergana nelle spedizioni del 2007, 2009 e del 2010. Nel primo capitolo verrà analizzata la frontiera di questa regione dal punto di vista teorico, in particolar modo con l'analisi del Fergana come" prima o ultima linea di difesa". Nel secondo capitolo, all'interno di un contesto di base: la differenza tra la frontiera all'epoca sovietica e all'epoca dell'indipendenza, ci sarà un approfondimento della definizione di frontiera centrasiatica, l'esame della burocrazia di frontiera, del posto di blocco e dei documenti del soggetto transfrontaliero. Saranno trattate, inoltre, le tematiche relative alle relazioni commerciali transfrontaliere, come i "tre" Fergana riescono ancora ad interagire malgrado la crescente rigidità delle frontiere e verranno studiate le relazioni sociali transfrontaliere sempre all'interno del panorama ferganiano di oggi. In questo contesto, verranno considerate le interviste svolte nel Fergana, le opinioni riguardo le difficoltà di passaggio e di comunicazione nella valle ed analizzeremo la presenza dei tre attori geopolitici che tuttora giocano un ruolo fondamentale nelle relazioni e nei conflitti di frontiera. Il terzo capitolo sarà dedicato ai centri urbani del Fergana; la loro storia, il rapporto dei ferganiani con le città e soprattutto le rappresentazioni interne ed esterne che i centri urbani hanno assunto all'interno di una regione oggi del tutto transfrontaliera. Il quarto capitolo si concentrerà sulle evoluzioni demografiche della popolazione: il Fergana, che durante gli anni zaristi e sovietici era terra di immigrazione, con l'indipendenza e dunque con la concretizzazione delle frontiere, si ritrova terra di emigrazione. Il quinto capitolo sarà dedicato al Fergana delle infrastrutture: come la strada ferrata e la rete stradale influiscono e sono influenzate dalle mutazioni frontaliere di questa regione. Il sesto capitolo riprenderà degli interrogativi teorici posti all'inizio del lavoro, con un analisi conclusiva sull'odierno "Fergana delle frontiere". La conclusione di questa ricerca, in realtà, è una vero e proprio capitolo di analisi, dove si farà il punto della situazione e si constaterà la persistenza dell'attore Regionalismo culturale, la sua evoluzione e il suo rapporto attuale con gli altri attori geopolitici. Un punto di arrivo fondamentale della ricerca è il fatto che la regione Fergana è cambiata, sotto differenti punti di vista e la popolazione ferganiana ha nuovi punti di riferimento culturali, politici e sociali. Differenti forme politiche e nuove strutture culturali hanno portato la popolazione del Fergana, nel tempo, a mutare la propria immagine e la propria identità: "russa, musulmana, ferganiana", in seguito "sovietica, uzbeca (o tagica o kirghiza), atea, ferganiana" e infine "uzbeca (o tagica o kirghiza), laica, ferganiana". Il territorio, le sue frontiere e la società che lo abita sono cambiati, ma vedremo che, nonostante i forti ostacoli posti dall'attore Nazione, il Regionalismo culturale riuscirà a sopravvivere, adattandosi alle nuove tendenze e ai nuovi modi di interpretare il Fergana. Come ultimo studio sul territorio, faremo degli esempi riguardanti gli eventi più recenti concernenti il Fergana (massacro di Andijan nel 2005, scontri ad Osh nel giugno 2010) ed analizzeremo questi fenomeni alla luce delle rivalità di potere geopolitiche che ancora persistono nella regione. ; Cette thèse de Doctorat propose une analyse géopolitique d'une région transfrontalière de l'Asie centrale, la vallée du Ferghana, aujourd'hui divisée entre les Républiques d'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan. Des séjours sur le terrain répartis sur trois ans ont constitué la base de la recherche, au travers de l'analyse des frontières, de la cartographie analytique, d'entretiens qualitatifs avec experts et habitants, et de recherches bibliographiques dans le Ferghana ainsi que dans la capitale ouzbèke Tachkent – notamment près l'Institut Français d'Etudes sur l'Asie Centrale (IFEAC). Ces périodes de terrain ont été complétées par un séjour de recherche en France, articulé principalement autour d'un approfondissement théorique à l'Institut Français de Géopolitique (IFG) de l'Université Paris VIII-Vincennes et de recherches bibliographiques à la Bibliothèque Nationale de France. L'objet de ce travail est donc l'analyse des rivalités de pouvoir entre les acteurs territoriaux sur l'enjeu territorial de la vallée du Ferghana, bassin fertile à la position stratégique dans le contexte géopolitique centrasiatique élargi. Si le Ferghana a toujours constitué un enjeu disputé par différents acteurs territoriaux, les rivalités des acteurs actuels jouent aujourd'hui surtout au niveau frontalier et transfrontalier. Ce faisant, cette thèse introduit un nouvel acteur dans le schéma d'analyse géopolitique classique: le Régionalisme culturel. Le Régionalisme culturel en tant qu'acteur territorial y fait donc l'objet d'une présentation approfondie ainsi que d'une évaluation de son importance passée et actuelle. Concentrée d'abord sur le contexte centrasiatique et les particularités qui découlent de ses frontières, l'introduction présente ensuite « l'enjeu » Ferghana et ses ressources physiques et économiques, qui expliquent l'importance de ce territoire. Elle se poursuit sur un rapide point théorique sur la géopolitique et la justification du choix de l'école de pensée géopolitique de Yves Lacoste comme cadre théorique de cette recherche, avant de s'achever sur une première analyse de l'espace Ferghana à l'aune des catégories de frontières et de confins. La thèse est structurée en deux grandes parties. La première, à dominante théorique, analyse à tour de rôle les trois acteurs territoriaux qui rivalisent pour le pouvoir sur le Ferghana: il s'agit de la Nation, de la Religion, et du Régionalisme culturel. La présentation des acteurs, de leurs différentes incarnations et de leurs représentations respectives du territoire ferghanien sont ainsi abordés selon un ordre conceptuel ; des évènements s'étant produits simultanément ne sont ainsi pas analysés chronologiquement mais séparément, en tant qu'ils se rapportent aux acteurs évoqués. Le premier chapitre est consacré à l'acteur Nation. Par cette expression nous entendons non seulement l'entité effective Etat-Nation et ses trois incarnations (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan), mais aussi la Nation comme idéologie qui agit sur le territoire au travers de politiques nationalistes. La force de légitimation de l'acteur Nation n'est pas étrangère à l'accroissement de son importance sur ce territoire, qui l'a sans aucun doute mené au sommet de la hiérarchie des acteurs géopolitiques dans cette région. Ce chapitre analyse les représentations du Ferghana définies et mises en oeuvres par l'acteur Nation depuis son apparition dans les années 1920. La vallée du Ferghana est en effet devenue une région transfrontalière à cette époque, avec son intégration à l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et sa partition entre trois des cinq Républiques Socialistes Soviétiques nouvellement créées en Asie Centrale. Dans les années 1990, avec la chute de l'URSS et l'indépendance des trois Républiques, les frontières qui divisaient le Ferghana ne sont plus simplement internes, mais deviennent bel et bien internationales. Parmi les représentations majeures qui font l'objet d'une étude dans ce chapitre, une attention particulière est portée aux frontières nationales, leur création et leur évolution. Le chapitre s'intéresse également aux relations entre les différents Etats-Nations, qui constituent un acteur unique lorsqu'ils rivalisent contre les autres acteurs territoriaux – la Religion et le Régionalisme culturel – mais aussi trois acteurs différenciés lorsqu'ils se disputent le territoire Ferghana entre eux. Le deuxième chapitre est consacré au deuxième acteur territorial, la Religion. La vallée du Ferghana est l'une des régions d'Asie centrale les plus croyantes et pratiquantes, et la religion islamique y a toujours eu un rôle important dans la gestion de la société. Ce chapitre propose d'abord une analyse des représentations de la religion dans le Ferghana : le soufisme autochtone et la "géographie sacrée" des hauts lieux de ce courant de l'Islam dans le Ferghana ; l'Islam traditionnel de la période soviétique, devenu une arme légale utilisée par Moscou pour combattre l'orthodoxie soufie du Ferghana ; le fondamentalisme wahabbite récemment apparu, importé d'Afghanistan, du Pakistan et d'Arabie Saoudite à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques en 1979 et de la rencontre qui s'en est ensuivie entre les musulmans soviétiques et les moudjahiddines afghans. Ensuite est examinée la manière dont les différentes variantes de l'acteur Religion se sont opposées, au cours des années, à l'acteur Nation pour le contrôle du pouvoir et des ressources du territoire Ferghana. Nous y voyons comment la rivalité géopolitique entre deux acteurs varie du tout au tout selon que l'on parle de l'acteur Nation au cours de la période Soviétique ou bien au cours de l'ère ayant succédé à l'indépendance. Une attention particulière est portée au phénomène de politisation de l'acteur Religion et à la manière dont cette politisation a amené la Religion à assumer un rôle de protagoniste dans de nombreux évènements du Ferghana. Le troisième acteur est le Régionalisme culturel. Avec cette expression nous faisons référence à l'identité géo-culturelle de cet ensemble régional, qui persiste malgré les pressions nationalistes et religieuses. Car aussi loin que remonte son existence en tant que lieu, la vallée du Ferghana a toujours constitué un ensemble géographique, politique et social à part entière. Bien que sa population se soit distinguée au cours des derniers siècles par une grande multiethnicité et hétérogénéité linguistique, cela n'a pas empêché un amalgame sociétal de cette population qui a toujours considéré la multiethnicité comme normale, et toujours a attribué à chaque « ethnie » un rôle social déterminé au sein du système Ferghana. Qu'elles soient de langue et de culture persane et sédentaire, de langue et de culture turque et sédentaire, ou bien de langue et de culture turque et nomade, ces populations ont toujours partagé, chacune dans son propre rôle social, une vie communautaire au sein de la région, et ce phénomène est la caractéristique principale de ce que nous appelons le Régionalisme culturel du Ferghana. Cependant, cet équilibre change avec la perte de souveraineté politique de la région, l'avènement du nationalisme sous l'action de l'URSS, et la partition de l'espace entre trois Etats nations de l'Asie centrale soviétique. Ce chapitre analyse ainsi les principales représentations de l'acteur Régionalisme culturel au cours du temps, et comment il s'est opposé aux autres acteurs territoriaux, en particulier à l'acteur Nation. La seconde partie de ce travail est dédiée aux manifestations actuelles des acteurs territoriaux dans la vallée du Ferghana, plus spécialement dans ses zones de frontière. Cette partie est le résultat des entretiens et des observations de terrain réalisés en Asie centrale et dans le Ferghana au cours de séjours en 2007, 2009 et 2010. Le premier chapitre analyse la frontière de cette région du point de vue théorique, à la lumière notamment des catégories géostratégiques de "première ligne de défense" ou "dernière ligne de défense". Dans le contexte d'une modification de la frontière entre l'époque soviétique et celle de l'indépendance, le deuxième chapitre approfondit la définition de frontière centrasiatique, au travers principalement de l'analyse de la bureaucratie de frontière, des postes de contrôle et des documents requis pour le passage de la frontière. Les thématiques liées aux relations commerciales transfrontalières y sont examinées : comment les "trois" Ferghana parviennent encore à interagir malgré la rigidité croissante des frontières, quelles relations sociales transfrontalières subsistent au sein du Ferghana d'aujourd'hui. Les entretiens qualitatifs réalisés dans le Ferghana jouent un rôle majeur pour recenser les difficultés de passage et de communication dans la vallée et déceler, dans les descriptions et jugements recueillis, la présence des trois acteurs géopolitiques qui toujours jouent un rôle fondamental dans les relations et conflits de frontière. Le troisième chapitre est dédié aux centres urbains du Ferghana : leur histoire, le rapport que les Ferghaniens entretiennent avec eux, et surtout les représentations internes et externes que les centres urbains assument au sein d'une région désormais tout à fait transfrontalière. Le quatrième chapitre se concentre sur les évolutions démographiques de la population. Jusque là terre d'immigration tout au long des années tsaristes et soviétiques, le Ferghana est devenu une terre d'émigration avec l'indépendance et la concrétisation des frontières. Le cinquième chapitre s'intéresse au Ferghana des infrastructures, notamment les réseaux ferré et routier, et leur rapport d'influence réciproque mutations frontalières de cette région. Le sixième chapitre reprend les interrogations théoriques posées dans l'introduction et développe une analyse conclusive sur le Ferghana des frontières aujourd'hui. La conclusion de cette recherche dresse le bilan actuel du Ferghana et des rapports entre les différents acteurs géopolitiques, et observe la persistance de l'acteur Régionalisme culturel. Force est de constater l'existence de changements dans la région Ferghana à différents points de vue. La population ferghanienne dispose de nouveaux cadres de référence culturels, politiques et sociaux qui ont pris une importance majeure. Des nouvelles formes politiques et de structures culturelles ont eu un impact sur son image d'elle-même, sur son identité: "russe, musulmane,ferghanienne", puis "soviétique, ouzbèke (ou tadjike ou kirghiz), athée, ferghanienne", et enfin "ouzbèke (ou tadjike ou kirghiz), laïque, ferghanienne". Cependant, bien que le territoire, ses frontières et la société qui l'habite aient changé, et malgré les obstacles forts posés par l'acteur Nation, que Régionalisme culturel a réussi à survivre, en s'adaptant aux nouvelles tendances et aux nouveaux modes d'interprétation du Ferghana. La conclusion s'achève sur les évènements les plus récents du Ferghana; massacre d'Andijan en 2005 et affrontements à Osh en juin 2010, qui sont analysés à la lumière des rivalités de pouvoir géopolitique qui persistent encore dans la région. ; This PhD dissertation proposes a geopolitical analysis of a centrasiatic transborder region, the Ferghana Valley, which is today divided between the Republics of Uzbekistan, Tajikistan and Kyrgyzstan. A basis of the research, field trips spread over the past three years enabled the development of instruments such as border analysis, analytical cartography, qualitative interviews with experts and inhabitants, and bibliographical research in the Ferghana as well as the Uzbek capital city Tashkent – noticeably at the French Institute for Central Asian Studies (IFEAC). As a complement to the field trips in Central Asia, a research period in France permitted both a consolidation in geopolitical theory at the French Institute of Geopolitics (IFG) of the University of Paris 8-Vincennes, and additional bibliographical research at the French National Library (BNF). The topic of the research is hence the analysis of power rivalries between "territorial actors" over the "territorial stake" of the Fergana Valley, a fertile basin of strategical location within the larger geopolitical context of Central Asia. Always a stake disputed by various territorial actors over time, the Fergana Valley now experiences power rivalries from contemporaneous territorial actors first and foremost on the border and transborder levels. By doing so, the dissertation introduces a new actor in the classical geopolitical pattern of analysis: the cultural regionalism. The dissertation hence offers a detailed presentation of the cultural regionalism as well as an evaluation of its past and current importance. First focusing on the centrasiatic context and the peculiarities which stem from its borders, the introduction presents the "stake" Fergana and its economic and physical resources which explain its importance as a territory. A rapid summary of the theory of geopolitics follows, with the justification of the choice of the French Lacostian school as the theoretical frame of this work. The introduction closes on a first analysis of the Fergana as a space of border or frontier. The thesis is structured in two main parts. The first, more theoretical, analyses each of the three territorial actors which aim for power over the Fergana: the Nation, the Religion, and the Cultural Regionalism. The presentation of the actors, of their respective embodiments and of their manifestations within the ferganian territory is organised according to a conceptual rationale; events that occurred simultaneously are thus not considered following a chronological order, but separately, according to their respective relations with the actors evoked. The first chapter focuses on the actor Nation. By this word we understand not only the effective entity of the Nation-State, and its three embodiments (Uzbekistan, Tajikistan, Kyrgyzstan), but also the Nation as an ideology which acts upon the territory through nationalistic policies. The force of legitimation of the actor Nation did certainly not have a neutral role in the rise of this actor in the Ferganian landscape, a process which led the Nation to the top of the geopolitical actors' hierarchy in the region. This chapter also analyses the representations of the Fergana which are defined and implemented by the actor Nation since its birth in the 1920s. In fact, the Fergana valley first became a transborder region only in these years, through its integration to the Union of the Socialist Soviet Republics (USSR) and its partition between three of the five newly created Socialist Soviet Republics in Central Asia. In the 1990s, following the fall of the USSR and the independence of the three Republics, the borders which divided the Ferghana stopped being only internal, but became real and proper international borders. Among the main representations that this study looks at, a particular attention is devoted to the study of the national borders , their creation and their evolution. The chapter also looks at the relations between the different Nation-States, which form a unique actor when they rival against the other territorial actors – the Religion and the Cultural Regionalism –, but three well different ones when they rival among themselves. The second chapter concentrates upon the second territorial actor, the Religion. The Fergana valley is one of the most pious and practicing region of Central Asia, and the Islamic religion always played a major role in the society's administration and organization. The chapter proposes first an analysis of the religion's representations in the Fergana: the autochthonous sufism and its sacred geography within the Fergana valley ; the traditional Islam of the soviet times, which became a legal weapon used by Moscow to fight the sufi orthodoxy in the Fergana ; the recently appeared wahabbite fundamentalism, imported from Afghanistan, Pakistan and Saudi Arabia following the Soviet invasion of Afghanistan in 1979 and the encounter it induced between the soviet muslims and the afghan mujaheddins. It is then examined how the different variations of the actor opposed themselves to the actor Nation, over the years, for the control over the power and the resources of the Fergana. We look at how the geopolitical rivalries vary dramatically from the soviet era to that of the independence. A special attention is devoted to the phenomenon of politization of the actor Religion and the way this led the Religion to endorse a role of protagonist in many of the Fergana's events. The third actor is the Cultural Regionalism. It is hereby referred to the geo-cultural identity of this regional entity, which persists in spite of nationalistic and religious pressures. In fact, as long as the Fergana has existed as a place, it has always constituted a geographical, political and social whole. Although its population has been characterized during the past centuries by high levels of multiethnicity and linguistic heterogeneity, this did not prevent the societal amalgamation of populations which always held multiethnicity as normality, and always attributed to each "group" a specific social role within the system Fergana. Be they of language and culture persian and sedentary, turk and sedentary or turk and nomadic, these populations always shared, each in its own social role, a common life within the region. This very phenomenon is the main characteristic of what we call the Cultural Regionalism of the Fergana. However, this equilibrium changes with the loss of political sovereignty of the region and the rise of nationalism under the soviet sovereignty. This chapter analyzes the main representation of the actor Cultural Regionalism over time, and how it took stand against the other territorial actors, especially the Nation. The second part of the dissertation as dedicated to the current manifestations of the territorial actors in the Fergana valley, particularly in its border zones. This part results from the interviews and field observation undertaken in Central Asia and the Fergana in 2007, 2009 and 2010. The first chapter analyzes the border of this region from a theoretical point of view, especially in the light of the geostrategical categories of "first line of defence" or "last line of defence". In the context of a transformation of the border from the soviet era to that of the independence, the second chapter explores the definition of the centrasiatic border, mainly through the analysis of border bureaucracy, control posts and documents required to cross the border. The chapter looks at themes connected to the commercial transborder relations : how the "three" Fergana still manage to interact despite growing border rigidity, which social relationships subsist today. The qualitative interviews led in the Fergana are a major source in this process of reviewing the difficulties of passage and communication within the valley, and of tracking the actual presence of the three geopolitical actors which play a major role in the border relations and conflicts. The third chapter focuses on the Ferganian urban centres: their history, the relations that the Ferganians have with them, et above all the internal and external representations of these centres in a now fully transborder region. The fourth chapter concentrates on the demographical evolutions of the Ferganian population. Up until then a land of immigration, the Fergana became a land of emigration following the independence and the materialization of the borders. The fifth chapter deals with the Ferganian infrastructures, especially the rail and road networks, and their relationship of reciprocal influence with the mutation of the borders in the region. The sixth chapter builds on the theoretical interrogations evoked in the introduction of the dissertation and develops a conclusive analysis of the Fergana of the borders nowadays. The conclusion of this research depicts the current Fergana, the relations between the different geopolitical actors and underscores the persistence of the actor Cultural Regionalism. It establishes the existence of tremendous changes in the region Fergana from various viewpoints: the Ferganian population has new frames of cultural, political and social reference whose importance increased dramatically ; new political forms and cultural structures influenced its self-image, its very identity: "russian, muslim, ferganian", then "soviet, uzbek (or tajik or kyrgyz), atheist, ferganian", finally "uzbek (or tajik or kyrgyz), secular, ferganian". However, although the territory, its borders and inhabitants changed, and despite the strong obstacles set by the actor Nation, the cultural regionalism succeeded in maintaining itself, by adapting to the new tendencies and ways of interpretation of the Fergana. The conclusion ends with the most recent events of the Fergana, the Andjian massacre in 2005 and the Osh clash in 2010, which are both analysed in the light of the geopolitical power rivalries which persist in the region. ; XXIII Ciclo
The generation of knowledge across the scientific investigation meets demanded to giving response to the pressures and needs of the environment, concretely from the priorities of the productive organizations and of the market.Nowadays, the knowledge authorized already does not generate only in the University, which has deep implications in his hegemony and in the form in which the company itself sees to this institution. In the company of the knowledge, the companies and other private entities seem to worry for the creation of the knowledge, so much or more than the own State. The pressure for the innovation crosses the whole social fabric and knowledge is not understood externally of the generation again, with aptitude to be used and assimilated collectively.There, the tension between knowledge and interest takes a particular embossment, since the altruistic ends and the mechanisms that accompany the processes of production of knowledge in the academy are seen displaced and / or transformed in a scene of new economic priorities. (Habermas, 1982)It is undeniable that in the area of the administrative and countable sciences the nature of such knowledge claims a very deep link with the world organizacional. This way, the applied investigation becomes more relevant and reliable to know the managerial world, when it is supported in conceptual frames and theoretical robust structures, which are own of the basic investigation and which allow to deliver explanatory and comprehensive sense to the empirical events; which implies that not only the application is valid for the investigation in our disciplines. (Mora-Osejo and Fals-hut, 2004)Hereby, the link between University, on one hand, and managerial and bought environment, for other one, needs to be permanently rethought and reconstructed. We must understand that the comprehension, intervention and transformation of our reality claims a process disciplined and compromised with the delivery of tangible results, which reverberate in suggestions and strategies of action for the medium and long term.Though the diffusion of the results of investigation first needs of the expert lens of the academicians to guarantee the scientific character of the findings and the responsible autorregulación, it is not less true than the investigation the limited space of the cloisters must come out, impressing the actors with capacity of political and economic decision and to the public opinion.For these reasons, between others, from this scene, across the Magazine IN VESTIGIUM IRE, we invite the academicians of the administrative and countable sciences - as well as as of other social sciences-, in order that together with other generating factors of knowledge and development there appear debates and reflections that allow to increase our comprehension of the reality organizacional of the region, the country and the included world.We trust that our readers will find valuable the works that are revealed in the present volume, recognizing that our collaborators continue reaching to the comprehension of the dynamics organizacional and socioeconomic, in a complex environment and challenger as the one that faces today the University worldwide. ; La generación de conocimiento a través de la investigación científica se ve exigida a dar respuesta a las presiones y necesidades del entorno, concretamente a las prioridades de las organizaciones productivas y del mercado.Hoy en día, el conocimiento autorizado ya no se genera solo en la Universidad, lo que tiene implicaciones profundas en su hegemonía y en la forma en que la sociedad misma ve a esta institución. En la sociedad del conocimiento, las empresas y otras entidades privadas parecen preocuparse por la creación del conocimiento, tanto o más que el propio Estado. La presión por la innovación atraviesa todo el tejido social y no se entiende por fuera de la generación de nuevo conocimiento, con capacidad de ser usado y asimilado colectivamente.Allí, la tensión entre conocimiento e interés toma un realce particular, puesto que los fines altruistas y los mecanismos que acompañan los procesos de producción de conocimiento en la academia se ven desplazados y/o transformados en un escenario de nuevas prioridades económicas. (Habermas, 1982)Es innegable que en el ámbito de las ciencias administrativas y contables la naturaleza de tales conocimientos reclama un vínculo muy profundo con el mundo organizacional. Así, la investigación aplicada se torna más relevante y confiable para conocer el mundo empresarial, cuando está soportada en marcos conceptuales y estructuras teóricas robustas, que son propias de la investigación básica y que permiten entregar sentido explicativo y comprensivo a los eventos empíricos; lo cual implica que no solo la aplicación es válida para la investigación en nuestras disciplinas. (Mora-Osejo y Fals-Borda, 2004)De esta manera, el vínculo entre Universidad, por una parte, y entorno empresarial y mercado, por otra, necesita ser permanentemente repen sado y reconstruido. Debemos entender que la comprensión, intervención y transformación de nuestra realidad reclama un proceso disciplinado y comprometido con la entrega de resultados tangibles, que repercutan en sugerencias y estrategias de acción para el mediano y largo plazo. Si bien la difusión de los resultados de investigación primero requiere del lente experto de los académicos para garantizar el carácter científico de los hallazgos y la autorregulación responsable, no es menos cierto que la investigación debe trascender el reducido espacio de los claustros, impactando a los actores con capacidad de decisión política y económica y a la opinión pública.Por estas razones, entre otras, desde este escenario, a través de la Revista IN VESTIGIUM IRE, invitamos a los académicos de las ciencias administrativas y contables -así como de otras ciencias sociales-, para que conjuntamente con otros factores generadores de conocimiento y desarrollo se planteen debates y reflexiones que permitan aumentar nuestra comprensión de la realidad organizacional de la región, el país y el mundo globalizado.Confiamos en que nuestros lectores encontrarán valiosos los trabajos que se ponen de manifiesto en el presente volumen, reconociendo que nuestros colaboradores continúan aportando a la comprensión de la dinámica organizacional y socioeconómica, en un ambiente complejo y retador como el que enfrenta hoy la Universidad a nivel mundial. ; La génération de connaissance à travers de la recherche scientifique se trouve exigée de donner la réponse aux pressions et les nécessités de l'environnement, concrètement aux priorités des organisations productives et du marché.De nos jours, la connaissance autorisée n'est pas seulement déjà générée dans l'Université ce qui a des implications profondes dans son hégémonie et dans la forme dans laquelle la société même voit cette institution. Dans la société de la connaissance, les entreprises et d'autres entités privées semblent se préoccuper de la création de la connaissance, tant ou plus que le propre État. La pression de l'innovation traverse tout le tissu social et on n'entend pas du dehors de la génération à nouveau de connaissance, avec la capacité d'être collectivement utilisé et assimilé.Là, la tension entre une connaissance et un intérêt prend un relief particulier, puisque les fins altruistes et les mécanismes qui accompagnent les processus de production de connaissance dans l'académie se trouvent déplacés et(ou) transformés en scène de nouvelles priorités économiques. (Habermas, 1982)Il est indéniable que dans le domaine des sciences administratives et comptables la nature de telles connaissances réclame un lien très profond avec le monde organisationnel. Ainsi, la recherche appliquée devient plus éminente et de confiance pour connaître le monde patronal, quand elle est supportée dans des cadres conceptuels et les structures théoriques robustes qui sont propres de la recherche basique et qui permettent de livrer un sens explicatif et compréhensif aux évènements empiriques; ce qui implique que non seulement l'application est estimée pour la recherche dans notre discipline. (Mora-Osejo et Faux Il Brode, 2004)De cette façon, le lien entre l'Université, d'une part, et, par l'autre, un environnement patronal et acheté a besoin d'être repensé d'une manière permanente et reconstruit. Nous devons entendre que la compréhension, une intervention et une transformation de notre réalité réclame un processus discipliné et compromis avec la livraison de résultats tangibles, qui répercutent des suggestions et des stratégies d'action pour le moyen et le long terme.Bien que la diffusion des résultats de recherche requiert d'abord de la lentille experte des académiciens pour garantir le caractère scientifique des découvertes et de l'autorregulación responsable, il n'est pas moins certain que la recherche il doit embaumer l'espace réduit des cloîtres, en impactant les acteurs avec capacité de décision politique et économique et à l'opinion publique.Par ces raisons, entre les autres, depuis cette scène, à travers de la Revue IN VESTIGIUM IRE, nous invitons les académiciens des sciences administratives et comptables - ainsi que d'autres sciences sociales-, pour qu'ensemble avec d'autres facteurs générateurs de connaissance et de développement se posent des débats et les réflexions qui permettent d'augmenter notre compréhension de la réalité organisationnelle de la région, du pays et du monde globalisé. Nous espérons que nos lecteurs trouveront précieux les travaux qui sont mis en évidence dans le volume présent, en reconnaissant que nos collaborateurs continuent d'apporter à la compréhension de la dynamique organisationnelle et socio-économique, dans une atmosphère complexe et un provocateur comme celui qui fait face aujourd'hui à l'Université au plan mondial.Nous espérons que nos lecteurs trouveront précieux les travaux qui sont mis en évidence dans le volume présent, en reconnaissant que nos collaborateurs continuent d'apporter à la compréhension de la dynamique organisationnelle et socio-économique, dans une atmosphère complexe et un provocateur comme celui qui fait face aujourd'hui à l'Université au plan mondial.
The intracontinental endorheic Aral Sea, remote from oceanic influences, represents an excellent sedimentary archive in Central Asia that can be used for high-resolution palaeoclimate studies. We performed palynological, microfacies and geochemical analyses on sediment cores retrieved from Chernyshov Bay, in the NW part of the modern Large Aral Sea. The most complete sedimentary sequence, whose total length is 11 m, covers approximately the past 2000 years of the late Holocene. High-resolution palynological analyses, conducted on both dinoflagellate cysts assemblages and pollen grains, evidenced prominent environmental change in the Aral Sea and in the catchment area. The diversity and the distribution of dinoflagellate cysts within the assemblages characterized the sequence of salinity and lake-level changes during the past 2000 years (Chapter III). Due to the strong dependence of the Aral Sea hydrology to inputs from its tributaries, the lake levels are ultimately linked to fluctuations in meltwater discharges during spring. As the amplitude of glacial meltwater inputs is largely controlled by temperature variations in the Tien Shan and Pamir Mountains during the melting season, salinity and lake-level changes of the Aral Sea reflect temperature fluctuations in the high catchment area during the past 2000 years. Dinoflagellate cyst assemblages document lake lowstands and hypersaline conditions during ca. 0–425 AD, 920–1230 AD, 1500 AD, 1600–1650 AD, 1800 AD and since the 1960s, whereas oligosaline conditions and higher lake levels prevailed during the intervening periods. Besides, reworked dinoflagellate cysts from Palaeogene and Neogene deposits happened to be a valuable proxy for extreme sheet-wash events, when precipitation is enhanced over the Aral Sea Basin as during 1230–1450 AD. We propose that the recorded environmental changes are related primarily to climate, but may have been possibly amplified during extreme conditions by human-controlled irrigation activities or military conflicts (Chapter VI). Additionally, salinity levels and variations in solar activity show striking similarities over the past millennium, as during 1000–1300 AD, 1450–1550 and 1600–1700 AD when low lake levels match well with an increase in solar activity thus suggesting that an increase in the net radiative forcing reinforced past Aral Sea's regressions. On the other hand, we used pollen analyses to quantify changes in moisture conditions in the Aral Sea Basin (Chapter IV). High-resolution reconstruction of precipitation (mean annual) and temperature (mean annual, coldest versus warmest month) parameters are performed using the "probability mutual climatic spheres" method, providing the sequence of climate change for the past 2000 years in western Central Asia. Cold and arid conditions prevailed during ca. 0–400 AD, 900–1150 AD and 1500–1650 AD with the extension of xeric vegetation dominated by steppe elements. Conversely, warmer and less arid conditions occurred during ca. 400–900 AD and 1150–1450 AD, where steppe vegetation was enriched in plants requiring moister conditions. Change in the precipitation pattern over the Aral Sea Basin is shown to be predominantly controlled by the Eastern Mediterranean (EM) cyclonic system, which provides humidity to the Middle East and western Central Asia during winter and early spring. As the EM is significantly regulated by pressure modulations of the North Atlantic Oscillation (NAO) when the system is in a negative phase, a relationship between humidity over western Central Asia and the NAO is proposed. Besides, laminated sediments record shifts in sedimentary processes during the late Holocene that reflect pronounced changes in taphonomic dynamics (Chapter V). In Central Asia, the frequency of dust storms occurring during spring when the continent is heating up is mostly controlled by the intensity and the position of the Siberian High (SH) Pressure System. Using titanium (Ti) content in laminated sediments as a proxy for aeolian detrital inputs, changes in wind dynamics over Central Asia is documented for the past 1500 years, offering the longest reconstruction of SH variability to date. Based on high Ti content, stronger wind dynamics are reported from 450–700 AD, 1210–1265 AD, 1350–1750 AD and 1800–1975 AD, reporting a stronger SH during spring. In contrast, lower Ti content from 1750–1800 AD and 1980–1985 AD reflect a diminished influence of the SH and a reduced atmospheric circulation. During 1180–1210 AD and 1265–1310 AD, considerably weakened atmospheric circulation is evidenced. As a whole, though climate dynamics controlled environmental changes and ultimately modulated changes in the western Central Asia's climate system, it is likely that changes in solar activity also had an impact by influencing to some extent the Aral Sea's hydrology balance and also regional temperature patterns in the past (Chapter VI). ; La Mer intracontinentale endoréique de l'Aral, éloignée de toute influence océanique, constitue en Asie Centrale une excellente archive sédimentaire pour des études paléoclimatiques à haute résolution. Nous avons effectué une analyse palynologique, sédimentologique et géochimique sur des carottages sédimentaires effectués dans la Baie de Chernyshov, située au nord-ouest de l'actuelle Grande Mer d'Aral. La séquence sédimentaire la plus complète mesure 11 m et représente les 2000 dernières années de l'Holocène terminal. L'étude palynologique, conduite conjointement sur des assemblages de kystes de dinoflagellés et de grains de pollen, a mis en évidence de profonds changements environnementaux en Mer d'Aral, ainsi que dans le bassin Aralien. Les variations d'assemblages de kystes de dinoflagellés (diversité, distribution des espèces) ont permis d'établir la séquence des variations de salinité et du niveau du lac au cours des 2000 dernières années (Chapitre III). En raison de l'étroite dépendence de l'hydrologie de la Mer d'Aral aux apports fluviaux de l'Amu Darya et de la Syr Darya, les variations de niveau du lac sont étroitement liées à l'apport d'eaux résultant de la fonte des neiges en altitude au printemps. Or, l'amplitude de ces apports étant principalement contrôlée par les variations de température printanières dans les massifs du Tien Shan et du Pamir au cours de la fonte, les variations de salinité et de niveau de la Mer d'Aral traduisent essentiellement des fluctuations de température dans le bassin versant au cours des 2000 dernières années. Ainsi, les assemblages de kystes de dinoflagellés caractérisent des épisodes de bas niveau de la Mer d'Aral accompagnés d'une forte augmentation de la salinité au cours des périodes 0–425, 900–1230, 1500, 1600–1650 et 1800 après J.C., ainsi qu'après les années 1960. Inversement, un retour vers des conditions de faible salinité associées à une hausse du niveau du lac est documenté pour les périodes intermédiaires. Par ailleurs, la présence de kystes de dinoflagellés remaniés des dépôts Paléogène et Néogène alentours caractérise des évènements de désagrégation intense des berges lors d'une hausse significative des précipitations sur le bassin Aralien, notamment au cours de la période 1230–1450 après J.C. Nous proposons que les changements environnementaux enregistrés sont principalement liés à des changements climatiques mais qu'ils ont également pu être amplifiés par l'homme lors de conditions extrêmes, via une irrigation non-maîtrisée et/ou des conflits militaires (Chapitre VI). En outre, les variations de salinité montrent de fortes similitudes avec celles de l'activité solaire au cours du dernier millénaire, notamment pour les périodes 1000–1300, 1450–1550 et 1600–1700 après J.C. où les périodes de bas niveau du lac correspondent à une activité solaire accrue, suggérant qu'une augmentation du bilan radiatif ait renforcé les régressions de la Mer d'Aral dans le passé. Parallèlement, le contenu du sédiment en grains de pollen a été analysé afin de mettre en évidence des changements environnementaux, et notamment des variations d'humidité dans le bassin Aralien au cours des 2000 dernières années (Chapitre IV). Une reconstruction quantitative à haute résolution du taux de précipitation (moyenne annuelle) et des températures (moyenne annuelle, mois le plus froid versus le plus chaud) a été réalisée à l'aide de la méthode dite de "probabilité des sphères climatiques mutuelles", permettant d'obtenir la séquence chronologique des changements climatiques en Asie Centrale. Un climat froid et aride domine au cours des périodes 0–400, 900–1150 et 1500–1650 après J.C., caractérisé par l'extension d'une végétation de type désertique avec des éléments de steppe. En revanche, un climat plus chaud et moins sec apparaît au cours des périodes 400–900 et 1150–1450 après J.C., caractérisé par une végétation steppique enrichie en plantes exigeant des conditions d'humidité plus élevées. Les variations de précipitation enregistrées dans le bassin Aralien au cours des 2000 dernières années sont principalement contrôlées par le système cyclonique de la Méditerranée Orientale qui fournit l'humidité nécessaire au Moyen Orient et en Asie Centrale à la transition hiver–printemps. Ce système cyclonique étant étroitement lié aux modulations de pression régulées par l'Oscillation de l'Atlantique Nord (NAO), une relation entre humidité en Asie Centrale et le NAO en phase négative est proposée. Enfin, les sédiments laminés des carottages étudiés ont enregistré des changements marqués de la sédimentation au cours de l'Holocène terminal qui révèlent des bouleversements importants de la dynamique d'apports du matériel sédimentaire (Chapitre V). En Asie Centrale, la fréquence des tempêtes de poussières s'intensifie au printemps lorsque le continent se réchauffe, et est ainsi principalement contrôlée par l'intensité et la position de l'anticyclone Sibérien sur le continent. Une analyse semi-quantitative du contenu du sédiment en Titanium, révélateur fiable d'apports détritiques d'origine éolienne, a permis d'établir la séquence chronologique des variations de la dynamique éolienne en Asie Centrale au cours des 1500 dernières années, représentant aussi la plus longue reconstruction dans le temps de l'intensité de l'anticyclone Sibérien établie jusqu'ici. Ainsi, une intensification de la dynamique éolienne est documentée pour les périodes 450–700, 1210–1265, 1350–1750 et 1800–1975 après J.C. En revanche, de faibles concentrations en Titanium (1750–1800 ; 1980–1985 après J.C.) caractérisent une réduction significative de l'intensité de l'anticyclone Sibérien et une circulation atmosphérique plus stable. Au cours des périodes 1180–1210 et 1265–1310 après J.C., une profonde modification de la circulation atmosphérique s'installe en Asie Centrale. En Mer d'Aral, elle se caractérise par une réduction considérable des apports détritiques éoliens. En définitive, si l'ensemble des intéractions entre différents systèmes climatiques ont contrôlé les changements environnementaux en Asie Centrale et modulé les variations climatiques au cours de l'Holocène terminal, il est probable que les variations de l'activité solaire aient eu un impact notable sur l'évolution du bilan hydrique de la Mer d'Aral au cours des 1000 dernières années (Chapitre VI).