The mosques of the Djebel Nafūsa, little known and under threat, personify the continuity of traditions and faith of the Ibadites, who have retained their grip over the centuries on this rugged landscape, despite their many trials and tribulations. This book is the result of a mission carried out in 2010 with the photographer Axel Derriks and examines twenty or so mosques, bringing to light their architectural features and linking them to medieval Ibadite texts.
Le Brésil est, en dehors du Moyen-Orient, le pays du Sud global qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés en provenance de Syrie. Le gouvernement accorde depuis septembre 2013 un « visa humanitaire » offrant une route légale, sûre, et non sélective aux réfugiés syriens. Les mosquées, pourtant relativement peu nombreuses au Brésil, ont joué un rôle de premier plan dans leur accueil. Cet article se penche sur les ressorts de cette implication. La première partie analyse la fonction d'assistance des associations musulmanes auprès des réfugiés syriens, au regard à la fois des carences de l'État et de la concurrence des autres acteurs de la société civile. La deuxième s'intéresse à la dimension identitaire et politique de cette solidarité musulmane en montrant, en particulier, pourquoi le registre confessionnel a pris le dessus sur le lien au pays d'origine. La dernière partie, enfin, interroge le rôle des mosquées dans l'intégration des réfugiés syriens à la société brésilienne.
International audience ; L'intérêt en Occident pour le coran attribué à ʿUṯmān n'est pas nouveau. Dès le début du xxe siècle, Paul Casanova s'est penché sur les exemplaires répertoriés dans les différentes sources médiévales et modernes en langue arabe. Ce travail d'une dizaine de pages, inclus dans les notes de son Muhammad et la fin du monde, est suffisamment exhaustif pour qu'il ne soit pas besoin de revenir dessus. Certes un certain nombre des manuscrits qu'il cite ont été édités depuis, mais ces éditions sont référencées dans les travaux récents de Jean-Michel Mouton, pour le Proche et Moyen-Orient, ou de Maribel Fierro, pour l'Occident musulman médiéval, et je ne ferai que les rappeler moi-même dans cette communication. Pourtant le travail réalisé par Paul Casanova est tellement complet que même l'ouvrage de l'égyptien ʿAbd al-ʿAzîz Sālim, qui traite justement des corans attribués à ʿUṯmān, n'apporte pas grand chose de nouveau. Aussi ne m'intéresserai-je ici pas tant à la matérialité des codex cités par les sources, matérialité à laquelle François Déroche a consacré de nombreuses pages5 qu'à la construction du mythe et à la mise en place d'un véritable culte itinérant à l'époque almohade, donc à une utilisation de ce codex, très différente de celle que décrivent Dominique Sourdel et Jean-Michel Mouton pour l'Orient abbasside et bouride. Malgré ces différences, les Almohades s'inscrivent pleinement dans la pensée politique médiévale arabo-musulmane, en particulier pour ce qui touche au califat, et le culte rendu au coran dit « de ʿUṯmān » dans l'Occident musulman entretient des liens profonds avec ce que l'on observe en Orient à des époques contemporaines ou presque.
International audience ; L'intérêt en Occident pour le coran attribué à ʿUṯmān n'est pas nouveau. Dès le début du xxe siècle, Paul Casanova s'est penché sur les exemplaires répertoriés dans les différentes sources médiévales et modernes en langue arabe. Ce travail d'une dizaine de pages, inclus dans les notes de son Muhammad et la fin du monde, est suffisamment exhaustif pour qu'il ne soit pas besoin de revenir dessus. Certes un certain nombre des manuscrits qu'il cite ont été édités depuis, mais ces éditions sont référencées dans les travaux récents de Jean-Michel Mouton, pour le Proche et Moyen-Orient, ou de Maribel Fierro, pour l'Occident musulman médiéval, et je ne ferai que les rappeler moi-même dans cette communication. Pourtant le travail réalisé par Paul Casanova est tellement complet que même l'ouvrage de l'égyptien ʿAbd al-ʿAzîz Sālim, qui traite justement des corans attribués à ʿUṯmān, n'apporte pas grand chose de nouveau. Aussi ne m'intéresserai-je ici pas tant à la matérialité des codex cités par les sources, matérialité à laquelle François Déroche a consacré de nombreuses pages5 qu'à la construction du mythe et à la mise en place d'un véritable culte itinérant à l'époque almohade, donc à une utilisation de ce codex, très différente de celle que décrivent Dominique Sourdel et Jean-Michel Mouton pour l'Orient abbasside et bouride. Malgré ces différences, les Almohades s'inscrivent pleinement dans la pensée politique médiévale arabo-musulmane, en particulier pour ce qui touche au califat, et le culte rendu au coran dit « de ʿUṯmān » dans l'Occident musulman entretient des liens profonds avec ce que l'on observe en Orient à des époques contemporaines ou presque.
International audience ; L'intérêt en Occident pour le coran attribué à ʿUṯmān n'est pas nouveau. Dès le début du xxe siècle, Paul Casanova s'est penché sur les exemplaires répertoriés dans les différentes sources médiévales et modernes en langue arabe. Ce travail d'une dizaine de pages, inclus dans les notes de son Muhammad et la fin du monde, est suffisamment exhaustif pour qu'il ne soit pas besoin de revenir dessus. Certes un certain nombre des manuscrits qu'il cite ont été édités depuis, mais ces éditions sont référencées dans les travaux récents de Jean-Michel Mouton, pour le Proche et Moyen-Orient, ou de Maribel Fierro, pour l'Occident musulman médiéval, et je ne ferai que les rappeler moi-même dans cette communication. Pourtant le travail réalisé par Paul Casanova est tellement complet que même l'ouvrage de l'égyptien ʿAbd al-ʿAzîz Sālim, qui traite justement des corans attribués à ʿUṯmān, n'apporte pas grand chose de nouveau. Aussi ne m'intéresserai-je ici pas tant à la matérialité des codex cités par les sources, matérialité à laquelle François Déroche a consacré de nombreuses pages5 qu'à la construction du mythe et à la mise en place d'un véritable culte itinérant à l'époque almohade, donc à une utilisation de ce codex, très différente de celle que décrivent Dominique Sourdel et Jean-Michel Mouton pour l'Orient abbasside et bouride. Malgré ces différences, les Almohades s'inscrivent pleinement dans la pensée politique médiévale arabo-musulmane, en particulier pour ce qui touche au califat, et le culte rendu au coran dit « de ʿUṯmān » dans l'Occident musulman entretient des liens profonds avec ce que l'on observe en Orient à des époques contemporaines ou presque.
International audience ; L'intérêt en Occident pour le coran attribué à ʿUṯmān n'est pas nouveau. Dès le début du xxe siècle, Paul Casanova s'est penché sur les exemplaires répertoriés dans les différentes sources médiévales et modernes en langue arabe. Ce travail d'une dizaine de pages, inclus dans les notes de son Muhammad et la fin du monde, est suffisamment exhaustif pour qu'il ne soit pas besoin de revenir dessus. Certes un certain nombre des manuscrits qu'il cite ont été édités depuis, mais ces éditions sont référencées dans les travaux récents de Jean-Michel Mouton, pour le Proche et Moyen-Orient, ou de Maribel Fierro, pour l'Occident musulman médiéval, et je ne ferai que les rappeler moi-même dans cette communication. Pourtant le travail réalisé par Paul Casanova est tellement complet que même l'ouvrage de l'égyptien ʿAbd al-ʿAzîz Sālim, qui traite justement des corans attribués à ʿUṯmān, n'apporte pas grand chose de nouveau. Aussi ne m'intéresserai-je ici pas tant à la matérialité des codex cités par les sources, matérialité à laquelle François Déroche a consacré de nombreuses pages5 qu'à la construction du mythe et à la mise en place d'un véritable culte itinérant à l'époque almohade, donc à une utilisation de ce codex, très différente de celle que décrivent Dominique Sourdel et Jean-Michel Mouton pour l'Orient abbasside et bouride. Malgré ces différences, les Almohades s'inscrivent pleinement dans la pensée politique médiévale arabo-musulmane, en particulier pour ce qui touche au califat, et le culte rendu au coran dit « de ʿUṯmān » dans l'Occident musulman entretient des liens profonds avec ce que l'on observe en Orient à des époques contemporaines ou presque.
International audience ; L'intérêt en Occident pour le coran attribué à ʿUṯmān n'est pas nouveau. Dès le début du xxe siècle, Paul Casanova s'est penché sur les exemplaires répertoriés dans les différentes sources médiévales et modernes en langue arabe. Ce travail d'une dizaine de pages, inclus dans les notes de son Muhammad et la fin du monde, est suffisamment exhaustif pour qu'il ne soit pas besoin de revenir dessus. Certes un certain nombre des manuscrits qu'il cite ont été édités depuis, mais ces éditions sont référencées dans les travaux récents de Jean-Michel Mouton, pour le Proche et Moyen-Orient, ou de Maribel Fierro, pour l'Occident musulman médiéval, et je ne ferai que les rappeler moi-même dans cette communication. Pourtant le travail réalisé par Paul Casanova est tellement complet que même l'ouvrage de l'égyptien ʿAbd al-ʿAzîz Sālim, qui traite justement des corans attribués à ʿUṯmān, n'apporte pas grand chose de nouveau. Aussi ne m'intéresserai-je ici pas tant à la matérialité des codex cités par les sources, matérialité à laquelle François Déroche a consacré de nombreuses pages5 qu'à la construction du mythe et à la mise en place d'un véritable culte itinérant à l'époque almohade, donc à une utilisation de ce codex, très différente de celle que décrivent Dominique Sourdel et Jean-Michel Mouton pour l'Orient abbasside et bouride. Malgré ces différences, les Almohades s'inscrivent pleinement dans la pensée politique médiévale arabo-musulmane, en particulier pour ce qui touche au califat, et le culte rendu au coran dit « de ʿUṯmān » dans l'Occident musulman entretient des liens profonds avec ce que l'on observe en Orient à des époques contemporaines ou presque.
Une recherche concernant les conflits relatifs à la création des Mosquées en Belgique a été conduite dans le courant des années 2008 et 2009. Cette recherche a été réalisée dans le cadre d'une vaste recherche européenne coordonnée par le professeur Stefano Allievi conduite sur l'initiative de la fondation NEF. Le texte de cette recherche a été publié dans http://www.nef-europe.org/wp-content/uploads/2013/03/mosques-in-Europe-fullpdf.pdf. Le coordonnateur de cette recherche a également publié une synthèse dans http://www.nef-europe.org/wp-content/uploads/2013/03/Conflicts-over-mosques_NEF-RelDem-RELIGION-MOSQUES-Final-1.pdf. Ayant été publiée en anglais, cette étude n'a malheureusement pas été fort connue par le public francophone. À quelques années de distance, il nous est apparu utile de publier la version française de la recherche réalisée en Belgique à partir de trois cas de conflits autour des mosquées. Les réalités politiques concrètes, majorités politiques, bourgmestres, acteurs ont changé depuis lors. Aujourd'hui ces trois cas ne sont plus des cas de conflit, car ils ont trouvé une solution, au moins relative. Ce qui nous fournit un premier enseignement : les conflits ne sont presque jamais définitifs ; ils ne sont pas toujours à classer dans un état définitivement néfaste des relations. Ils sont souvent des épisodes de tensions qui, comme l'enseignait le sociologue allemand Georg Simmel, peuvent être utiles pour faire mûrir la réflexion et faire émerger des solutions. Les conflits malgré tout créent du lien social. De toute manière, le conflit est inhérent à la vie collective. Et toute la force des sociétés consiste à faire évoluer les conflits, à les gérer et à trouver des espaces de négociation. Si les conflits spécifiques autour des trois mosquées que nous analysons ne sont plus d'actualité, il n'en reste pas moins qu'ils sont emblématiques et restent très utiles pour éclairer des logiques de conflit, les raisons à partir desquels des conflits émergent, et les processus qui contribuent à des résolutions de conflits. Et c'est la raison pour laquelle nous pensons utile de faire connaître ce travail à un lecteur francophone. Au lieu d'avoir une attitude morale qui condamne ou accuse, les uns de vouloir imposer l'islam ou les autres d'être islamophobes, les sciences humaines et sociales, par leur approche analytique, peuvent contribuer à éclairer les enjeux, à cerner les raisons d'être des positions et attentes respectives et à les mettre dans une perspective, à trouver les voies d'une possible solution, que les acteurs en présence, au moins ceux de bonne volonté, peuvent parvenir à atteindre. Les cas de conflit au sujet de l'édification ou de la transformation de lieux de culte sont finalement rares en Belgique de même que les cas d'hostilité à l'égard de mosquées par des graffitis ou agressions violentes. Et les musulmans semblent en général avoir trouvé une voie moyenne pour réaliser leurs projets. Mais l'un ou l'autre cas de conflit émerge de temps en temps. Autant disposer de quelques outils tirés des leçons du passé.
Une recherche concernant les conflits relatifs à la création des Mosquées en Belgique a été conduite dans le courant des années 2008 et 2009. Cette recherche a été réalisée dans le cadre d'une vaste recherche européenne coordonnée par le professeur Stefano Allievi conduite sur l'initiative de la fondation NEF. Le texte de cette recherche a été publié dans http://www.nef-europe.org/wp-content/uploads/2013/03/mosques-in-Europe-fullpdf.pdf. Le coordonnateur de cette recherche a également publié une synthèse dans http://www.nef-europe.org/wp-content/uploads/2013/03/Conflicts-over-mosques_NEF-RelDem-RELIGION-MOSQUES-Final-1.pdf. Ayant été publiée en anglais, cette étude n'a malheureusement pas été fort connue par le public francophone. À quelques années de distance, il nous est apparu utile de publier la version française de la recherche réalisée en Belgique à partir de trois cas de conflits autour des mosquées. Les réalités politiques concrètes, majorités politiques, bourgmestres, acteurs ont changé depuis lors. Aujourd'hui ces trois cas ne sont plus des cas de conflit, car ils ont trouvé une solution, au moins relative. Ce qui nous fournit un premier enseignement : les conflits ne sont presque jamais définitifs ; ils ne sont pas toujours à classer dans un état définitivement néfaste des relations. Ils sont souvent des épisodes de tensions qui, comme l'enseignait le sociologue allemand Georg Simmel, peuvent être utiles pour faire mûrir la réflexion et faire émerger des solutions. Les conflits malgré tout créent du lien social. De toute manière, le conflit est inhérent à la vie collective. Et toute la force des sociétés consiste à faire évoluer les conflits, à les gérer et à trouver des espaces de négociation. Si les conflits spécifiques autour des trois mosquées que nous analysons ne sont plus d'actualité, il n'en reste pas moins qu'ils sont emblématiques et restent très utiles pour éclairer des logiques de conflit, les raisons à partir desquels des conflits émergent, et les processus qui contribuent à des résolutions de conflits. Et c'est la raison pour laquelle nous pensons utile de faire connaître ce travail à un lecteur francophone. Au lieu d'avoir une attitude morale qui condamne ou accuse, les uns de vouloir imposer l'islam ou les autres d'être islamophobes, les sciences humaines et sociales, par leur approche analytique, peuvent contribuer à éclairer les enjeux, à cerner les raisons d'être des positions et attentes respectives et à les mettre dans une perspective, à trouver les voies d'une possible solution, que les acteurs en présence, au moins ceux de bonne volonté, peuvent parvenir à atteindre. Les cas de conflit au sujet de l'édification ou de la transformation de lieux de culte sont finalement rares en Belgique de même que les cas d'hostilité à l'égard de mosquées par des graffitis ou agressions violentes. Et les musulmans semblent en général avoir trouvé une voie moyenne pour réaliser leurs projets. Mais l'un ou l'autre cas de conflit émerge de temps en temps. Autant disposer de quelques outils tirés des leçons du passé.
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 73, S. 33-52
L'article restitue les résultats d'une enquête portant sur un processus participatif relatif à la localisation d'une future mosquée à Florence, sujet particulièrement controversé en Italie. Ce dispositif est pensé comme un moyen de créer la légitimité suffisante à la construction du lieu de culte. Le débat s'annonçait conflictuel. Pourtant, en l'absence de projet précis de localisation du futur lieu de culte – qui aurait pu offrir des prises spatiales dans le débat –, la participation a surtout pris la forme d'une discussion culturelle sur la place de l'islam dans l'espace public italien. Si les consultantes ont tenté de raviver la controverse en sollicitant l'apport d'architectes pour proposer des lieux fictifs de localisation de la mosquée, cette respatialisation du débat n'a cependant pas suscité la controverse attendue entre l'ensemble des participants. C'est au sein du groupe des musulmans que celle-ci a émergé. Elle a surtout donné à voir les clivages territoriaux qui traversent les communautés musulmanes. Le dispositif n'a dès lors pas permis d'arrêter l'emplacement du lieu de culte, mais a paradoxalement contribué à renforcer la représentation des musulmans localement.
Depuis quelques années maintenant, un consensus général sur le « mal islamique » et la nécessité absolue de son éradication sur le territoire européen voient le jour dans certains milieux populaires et intellectuels. Le processus permettant la création d'une volonté de destruction de l' « Autre » est complexe et il paraît évident que celui-ci n'obéit pas à des lois générales nous délivrant le moyen d'éradiquer ces formes de pensées haineuses. Pourtant, il est possible de déceler les processus discursifs et mémoriels légitimant ces formes de pensées pour pouvoir, à terme, mieux les comprendre et mieux les combattre. Le présent article s'efforce donc d'analyser la logique mémorielle soutenant la réappropriation politique d'une figure historique (Charles Martel) par un mouvement d'extrême droite (le Bloc identitaire). À cette fin, un cas d'étude particulier sera mobilisé : celui de l'affaire de la mosquée de Poitiers. Il s'agira dans un premier temps d'établir une description des faits liés à ce cas d'étude avant d'analyser les enjeux politiques de la réappropriation proprement dite. Le but sera de montrer en quoi la réappropriation de Charles Martel s'inscrit dans le climat global actuel permettant d'opposer la civilisation occidentale au monde musulman. Whoever debases others is debasing himself James Baldwin