This chapter presents an emerging effort to develop a participatory mapping methodology that will illuminate the pathways through which sustainable urban food systems achieve lasting impact. Carried out in collaboration with Està (Economia e Sostenibilità), the UNESCO Chair in World Food System (at Montpellier SupAgro), CIRAD (French Agricultural Research Centre for International Development) and the LCSFS (Laurier Center for Sustainable Food Systems), this initiative aims to provide an alternative to quantitative tools that lack precision at the local level, and to qualitative approaches holding a narrow focus that may obscure broader systemic dynamics. This URBAL project focuses on innovations in consumer practices, value-chains, and governance by examining 12 case studies in eight cities in the Global South and North.
The low rate of technology adoption has long been a key constraint on improving producti-vity, income and yields in farming, particularly in developing countries where market-based systems of production are not well developed, the subsistence economy remains strong, land is under communal tenure and family labour is the backbone of production. We examine four case studies of innovation to explore key socio-economic factors facilitating or constraining adoption: 1. new replanting program for oil palm smallholders in PNG, 2. new selected oil palm planting materials in Cameroon smallholdings, 3. Cocoa Pod Borer control methods in PNG, and 4. high yielding planting materials amongst cocoa growers in PNG. We assess the propensity to adopt along a number of socioeconomic dimensions including intra-household relations, particularly gender relations; tensions between modern and traditional farming prac-tices in terms of labour mobilisation, land tenure and the indigenous values underpinning production, consumption and distribution. The barriers to technology adoption and innovation are not simply technical and nor are they because smallholders lack the relevant knowledge and information to facilitate adoption. Rather, proposed technologies and innovations are often incompatible with indigenous values, habits, and socio-cultural institutions that can make adoption difficult for farmers. Improving adoption rates requires a closer alignment with indigenous social institutions and values.
Cette contribution analyse les processus d'innovation au travers de leurs mécanismes de dissociation et de détachement, en complément des associations classiquement documentées par la sociologie de la traduction et de l'acteur-réseau. Elle traite pour cela des innovations dites ici " par retrait ", dont l'une des particularités est d'être justement fondées sur la réduction d'une pratique ou le retrait d'un artefact donné, plutôt sur l'introduction et l'ajout d'un nouvel élément dans des marchés ou des usages. À partir d'un cas d'innovation technique en agriculture française, celui des techniques culturales sans labour, nous mettons en évidence quatre grands mécanismes constitutifs de la dissociation : l'association centrifuge, la mise en visibilité de certaines entités et associations, la mise en invisibilité de certaines autres, et l'association de nouvelles entités. Notre recherche contribue ainsi à affiner la compréhension des processus d'innovation et de détachement, en documentant les modalités de ruptures d'association préexistantes au sein de réseaux sociotechniques. Plus largement elle contribue à éclairer les déplacements qui s'opèrent entre instituts publics de recherche, industriels et citoyens dans la conception de nouveaux modèles de production dits " durables " ou respectueux de l'environnement.
Ce tome V est le complément bibliographique d'une réflexion collective animée par les chercheurs du CIRAD-SAR intitulée "le développement agricole au Sahel". Mettre en évidence la diversité des situations agricoles et les défis auxquels sont confrontées les sociétés sahéliennes, analyser les apports de la recherche aux processus de développement afin de suggérer de nouvelles orientations et, enfin, réfléchir sur les processus d'innovation, tels sont les objectifs de cette synthèse. La "bibliographie" se réfère aux problématiques abordées à travers les différentes contributions de cette synthèse et rassemble près de 800 références. Les données bibliographiques parues dans les précédents ouvrages et des références complémentaires issues de la base de données du CIRAD, AGRITROP, ont été regroupées et ordonnées selon deux domaines majeurs : 1. Le milieu sahélien où sont privilégiées les approches sur l'environnement et les conditions de production. 2. Productions et techniques agricoles au Sahel qui recense plus particulièrement, les travaux sur les propositions d'innovation de la recherche et du développement
Literature often presents information as a key element of learning processes to enable innovation in development projects. Different learning theories formalize such processes, in which information is part of a dynamic cycle: actors construct new knowledge and develop competencies to then better use available information within ideal learning organizations or learning communities. But in practice, what are the factors which encourage such learning and innovative processes, in which information truly fosters innovation? Universidade Camponesa - UniCampo, aimed to develop the capacities of community leaders in a territory of the semi-arid region of Brazil. Information in such territories raises some particular issues. Often, social and economical information is the monopoly of traditional elites, who still politically dominate these regions. Adequate agronomic information, while available for productive zones, is non-existent for the selected region. Moreover, local knowledge retained by the local communities is often disdained by the banks and technical advisory services who impose their views. At UniCampo, a consultation of various stakeholder groups was held to discuss development models and suggest new ways for sharing information. Information adapted to the context was produced through research and experimentation, simultaneously reinforcing the actors' knowledge and skills. Thus empowered, the community leaders started asking to be informed about the development policies in the territory. Despite several limitations, the overall assessment of this experience shows that by enhancing the links between information systems, capacity building and governance systems, actors can learn to better mobilize and produce information and thus suggest innovative ways for the sustainable development of their territory.
Du fait de leur transversalité et de leur objet, l'évaluation des politiques de développement territorial ne peut pas s'appuyer sur les outils utilisés pour évaluer les politiques sectorielles. Les questions procédurales sont très largement dominantes, les dispositifs portant essentiellement sur la gouvernance et la coordination. Pour évaluer une démarche procédurale, il convient de préciser le référentiel d'évaluation à la fois en termes du quoi et du comment évaluer. Cet article a pour ambition de contribuer à des méthodes d'évaluation, en analysant les impacts d'une recherche-action pour le développement d'un territoire "fragilisé" du " Alto Sertão du Piaui et du Pernambuco " au Nordeste du Brésil. L'enjeu est de caractériser les processus à l'oeuvre pour pouvoir les comprendre et en mesurer la portée. Une première partie précise le cadre d'analyse à partir des attendus des politiques de développement territorial : accroissement et mobilisation de capital humain, capital social et capital institutionnel pour le développement des capacités d'adaptation et d'innovation des sociétés, dans un but d'amélioration des systèmes d'activités et de gouvernance. L'ingénierie territoriale et les démarches de développement territorial doivent être alors évaluées dans leur capacité à créer des compétences, à les mobiliser, à favoriser l'innovation et à la faire reconnaître dans le cadre de dispositifs de gouvernance. Les méthodologies utilisées entre qualitatif et quantitatif sont présentées. L'expérience est décrite dans la deuxième partie dans une séquence historique. Elle allie formation des acteurs et élaboration de projet au travers de forum de discussion, d'expérimentations techniques et de sessions de formations. En termes de gouvernance, la démarche a abouti à la création d'un consortium "inter-municipal" et d'une agence technique, chargés de mettre en oeuvre un ensemble d'actions de développement, réunies dans un projet territorial. Notre objectif ici est de donner des éléments factuels sur le déroulement et les impacts. Une troisième partie présente les résultats et tire les enseignements. Les auteurs soulignent les conditions idéales de l'expérience qui rendent sa réplication difficile. Ils évaluent comment le processus a permis de développer les capitaux humain, social et institutionnel et comment ces capitaux ont été mobilisés en terme de compétences collectives, seules capables de modifier les situations, en créant des opportunités de développement, en innovant par la construction de règles pragmatiques, en solution aux problèmes posés. La conclusion propose une réflexion sur les critères d'évaluation et sur les améliorations des méthodologies mises en oeuvre.
Dans le contexte de crise économique et environnementale qui touche la filière banane à la Guadeloupe, l'objectif de cette contribution est d'engager une réflexion sur l'organisation d'acteurs à l'origine des innovations agro-écologiques. Nous interrogeons les dynamiques d'acteurs face aux crises et perturbations qui touchent l'agriculture antillaise, par le biais de l'organisation qu'ils mettent en place pour accompagner le changement. Des entretiens menés d'une part auprès d'un groupe de planteurs de bananes, d'autre part auprès des institutions en charge de la question environnementale sur l'île, ont permis de faire émerger trois principales conclusions sur la nature des innovations mises en oeuvre face aux crises environnementale et économique, leur échelle d'application et les forces motrices qui les sous-tendent : du point de vue technique, la mise en oeuvre de nouvelles pratiques indépendamment des échanges entre agriculteurs ; du point de vue stratégique, des changements d'orientation productive en liaison avec une forte dynamique d'échanges ; au niveau des institutions, de nouveaux lieux de dialogue. D'une manière générale, il apparaît qu'il y a un décalage dans la dynamique de concertation selon les niveaux d'organisation (agriculteurs vs institutions) et le lien entre ces deux niveaux d'organisation semble peu existant.
De nouveaux modèles agricoles et alimentaires se déploient dans les territoires en réponse aux critiques des formes anciennes et pour faire face à de nouveaux enjeux. Ils incarnent des archétypes de la diversité observée, des projets d'acteurs ou bien de nouvelles normes. Les auteurs analysent ici des situations de coexistence et de confrontation de modèles agricoles et alimentaires selon quatre dimensions majeures du développement territorial : la tension entre spécialisation et diversification, l'innovation, l'adaptation et la transition alimentaire. Une série de travaux conceptuels et d'études de cas en France et de par le monde permet de comprendre les interactions entre ces modèles (confrontation, complémentarité, coévolution, hybridation, etc.), au-delà de la caractérisation de leur diversité et de l'évaluation de leurs performances relatives. La coexistence et la confrontation de ces modèles renforcent leur capacité de changement radical. L'ouvrage souligne les questions originales du cadre d'analyse, ses défis méthodologiques et les conséquences attendues pour l'accompagnement du développement agricole et alimentaire dans les territoires ruraux et urbains. Il est destiné aux chercheurs, enseignants, étudiants et professionnels intéressés par le développement territorial.
Une analyse de trajectoires d'innovations agricoles au Bénin observées dans la longue durée permet d'en identifier les facteurs de diffusion à grande échelle. Beaucoup d'innovations passent inaperçues sur de longs tronçons de leur trajectoire, étant endogènes ou impliquant des acteurs non " conventionnels " et pas d'organisations de recherche. Les innovations qui passent à grande échelle sont en fait des faisceaux d'innovations technologiques, institutionnelles ou organisationnelles qui s'enchaînent les unes en réponse aux contraintes des autres. La plupart des innovations endogènes ne sont pas accompagnées et les innovations exogènes ne le sont qu'en début de trajectoire. Il est recommandé aux organisations de gestion de la R&D de mieux suivre et de " surfer " sur les trajectoires d'innovation en répondant de façon flexible aux demandes de leurs acteurs plutôt que de chercher à in-duire de l'extérieur des transformations par des interventions préétablies.
La Recherche-Action en Partenariat (R.A.P.) est une démarche de recherche conçue en 2005 par des chercheurs du Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (C.I.R.A.D.). L'élaboration de cette démarche vise à ouvrir des possibilités d'évolution des méthodes de recherches agronomiques pour le développement. En effet, d'après les concepteurs de la RAP, les inventions proposées par les chercheurs agronomes ne sont pas suffisamment prises en compte par les potentiels utilisateurs (producteurs etc.) et ne se transforment pas forcément en innovation. Inspirée des sciences sociales et présentée comme une démarche capable d'élaborer des conditions favorables à la co-construction des innovations, la R.A.P. doit améliorer le passage entre l'invention des chercheurs et l'adoption de ces inventions par les utilisateurs. Cette thèse se focalise sur les conditions d'émergence de la R.A.P. au C.I.R.A.D. puis sur son application aux deux terrains vivants : le Cameroun et le Burkina Faso. La question principale posée dans ce travail est de savoir si effectivement et concrètement, la R.A.P. s'inspire des sciences sociales pour favoriser la co-construction des innovations et atteindre l'un de ses objectifs : résoudre les problèmes des acteurs. Nous mettons alors l'accent sur ce qui nous parait essentiel et transversal sur ce sujet, à savoir : l'éthique d'une telle démarche visant à intervenir volontairement sur des groupes d'acteurs, en particulier dans des pays tels que le Cameroun et le Burkina Faso. Pour finir, nous menons une réflexion sur la place et les actions possibles des sciences sociales en collaboration avec d'autres disciplines pour se mettre au service d'une telle démarche et de tels projets de développement. Faut-il que chaque chercheur élargisse son éventail de compétences ou faut-il que chaque chercheur approfondisse sa spécialité et apprenne à interagir avec d'autres chercheurs, d'autres disciplines et au service d'un seul et même objectif ? Ce qui est certain, c'est que l'observation de la RAP comme objet de recherche socioanthropologique donne à voir une multitude de questionnements essentiels tant pour le milieu de la recherche que pour les situations locales rencontrées.
Un historique des innovations techniques dans l'hévéaculture indonésienne est présenté à partir de trois grandes périodes : au début du siècle, l'introduction de l'hévéa et le développement des agroforêts à hévéa (jungle rubber) par les petits planteurs, à partir des années 70 la réalisation de projets de développement sur la base de la monoculture et à partir de 1990, l'adaptation des systèmes culturaux. Ces nouveaux modes de culture combinent des pratiques culturales agroforestières et des éléments issus de la monoculture, notamment le développement de nouvelles stratégies paysannes incorporant certains des thèmes techniques plus intensifs diffusés à partir des projets de développement des plantations en monoculture. Les dynamiques paysannes sur l'élaboration ou l'adoption des innovations techniques sont également rappelées.
La fertilité des sols de l'Afrique de l'Ouest est soumise à de fortes pressions anthropiques, avec l'augmentation démographique, l'extension des surfaces cultivées et l'abandon de la pratique de la jachère. En mobilisant une démarche de recherche action en partenariat, le projet Fertipartenaires a proposé de coconcevoir des innovations sur l'usage de la fumure organique, selon trois étapes : augmenter la capacité de production de fumure organique en construisant des fosses, améliorer la qualité de la production et raisonner son application au champ. Comment évaluer un processus innovant composé de plusieurs phases, inscrit à des échelles spatiales et temporelles différentes ? Comment insérer cette évaluation dans une démarche participative ? Une méthode participative d'évaluation en trois étapes a été proposée : (1) évaluation de l'effet direct de l'innovation (bilan partiel), (2) analyse des conséquences indirectes économiques, sociologiques et écologiques de l'innovation, et (3) analyse de la dynamique de l'innovation (adoption, diffusion et redéfinition). Deux modèles de production de fumure organique ont été testés : une fosse fumière installée à la concession et une fosse à compost en bord-champ. L'analyse des effets directs montre que l'usage de compost est économiquement plus avantageux que celui du fumier aux coûts d'opportunités plus élevés. Cependant, les deux modèles de production restent complémentaires et présentent tous deux un solde monétaire positif. La méthode utilisée permet de reconnaitre les effets directs de l'innovation sur l'économie de production de fumure organique. Elle permet de lancer un dialogue avec les acteurs autour de l'illustration simplifiée des effets directs de l'innovation. Elle doit cependant être complétée par l'analyse des conséquences indirectes et de la dynamique de l'innovation pour considérer les dimensions non prise en compte par les bilans partiels.
Dans les pays à moyen ou faible revenu, la mise en oeuvre de mesures sanitaires se heurte à de multiples obstacles. Les contraintes sociales, économiques et sectorielles limitent l'utilisation des résultats de la recherche et des recommandations issues des organisations nationales ou internationales. Dans ces pays, les dispositifs de recherche et d'enseignement en partenariat (dP) développés par le Cirad et ses partenaires dans le domaine de la santé apportent une expérience originale. Ces dispositifs, qui sont des réseaux régionaux, mettent en pratique l'intersectorialité en faisant collaborer la recherche, divers secteurs de la société et différentes strates de gouvernance publiques et privées. Ils visent à créer sur le temps long des réseaux d'acteurs et de décideurs et à faciliter l'innovation dans chaque contexte local ou national. Cette expérience est aujourd'hui propice pour renforcer les interactions à un niveau plus global : connecter les réseaux régionaux abordant la santé et construire un dispositif d'envergure mondiale. Pour cela, les dispositifs concernés élaborent ensemble une vision partagée des impacts souhaités et des stratégies pour les atteindre.
Myriad challenges arise when implementing health measures in middle- and low-income countries. Social, economic and sectoral constraints impede the application of research results and recommendations from national or international organizations. In these countries, platforms in partnership for research and training (dP) developed by CIRAD and partners in the health sector contribute unique and valuable experience. These platforms represent regional networks and foster intersectoral collaborative exchanges involving research, various social sectors and public and private governance levels. They ultimately seek to develop networks of actors and policymakers while fostering innovation in different local and national contexts. This experience is now ripe for consolidating interactions at a more global level—linking regional health-oriented networks and building an instrument of global scope. The concerned platforms collaborate to develop a shared vision of the targeted impacts and strategies to achieve them.