In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 42, S. 81-86
Les États-Unis seraient-ils passés de l'omniprésence au repli en Amérique latine ? La Chine serait-elle à même de les supplanter dans la région ? C'est ce que certains titres d'article de presse laissent penser, tant les termes « main basse », « chasse gardée », « déclin » abondent. Mais qu'en est-il exactement ? Les États-Unis ont-ils vraiment « perdu » l'Amérique latine ? En cette troisième décennie du xxie siècle, il convient d'analyser les points saillants de la relation entre Washington et le sud du continent américain et comment – à cause de ou grâce à la percée chinoise – l'Amérique latine retient à nouveau toute l'attention de Washington .
Alors que l'émancipation féminine apparaît comme l'un des faits majeurs du 20e siècle, son histoire, et plus encore celle du féminisme qui en est l'expression politique, demeurent largement méconnues du grand public. Un pan important de l'évolution sociale reste ainsi dans l'ombre, ce qui rend peu compréhensibles certaines étapes vers l'égalité entre les hommes et les femmes. La nature même du féminisme est ici en cause : toujours minoritaire et élitiste, souvent décrié voire ridiculisé, ce mouvement a dû adapter ses stratégies pour s'imbriquer dans la société, y trouver des alliances, s'articuler aux autres courants afin de distiller ses idées et les faire progresser. Catherine Jacques décrit l'émergence du mouvement féministe au 19e siècle et son développement jusqu'au début des années 1970. Elle est attentive à la place que les organisations créées par les femmes occupent dans le système belge des clivages et aux relations qu'elles entretiennent avec le monde politique. C'est donc un panorama presque complet d'histoire de Belgique qu'elle convoque pour retracer l'évolution du féminisme.
The American census, taken every ten years since 1790, was created by the Constitution to apportion the seats of Representatives in proportion of the population of the States. Therefore, Congress maintained a firm control on the questions asked, and the political dimension of the census was important. Looking at three cases, I show how the census was located at the intersection of different levels of action, political, scientific and technical; the results fed the debates, and conversely, census categories were also constructed in relation to the political context. The treatment of the insanity statistics of free blacks in 1840, the creation of the mulatto category in 1850 in order to maintain mixed-race individuals inside the population defined as black and in the hope of documenting the degeneracy of the "hybrids", and finally the attempt, starting in 1870, to define the offspring of immigrants by inherited traits and not just by place of birth, show how political questions of population were also conceived in biological terms. ; http://www.cairn.info/revue-annales-de-demographie-historique-2003-1-page-5.htm
La 4e de couverture indique : "Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, commence une guerre froide qui oppose les États-Unis et l'Union soviétique. Le monde est devenu bipolaire. Chacun des deux supergrands rassemble derrière lui des alliés et des clients. D'un côté, le camp socialiste : de l'autre, le monde libre. Bientôt apparaît une troisième force, qui tente de garder ses distances à l'égard des deux pôles principaux. L'Union soviétique disparaît en 1991. Le temps de la guerre froide prend fin. Que sera le XXIe siècle ? Sur tous les continents, des poudrières peuvent mettre ou ont déjà mis à feu et à sang des États, des régions, des villes. Partout, le terrorisme menace et tue. Face à la mondialisation de l'économie, de l'information, de la culture, les États-Unis, la Russie, la Chine ne veulent plus ou ne peuvent pas imposer des règles. Un monde bouleversé, incertain suscite l'angoisse. Véritable référence en la matière, cette 16e édition a été réalisée par André KASPI."
Croiser l'histoire de la problématisation féministe du viol en France et aux États-Unis permet de mettre en évidence les transferts militants qui ont contribué à façonner cette cause dans les années 1970. Des idées et des pratiques communes apparaissent alors de part et d'autre de l'Atlantique, et convergent vers la construction d'une même grille de lecture des violences sexuelles. Pourtant, certaines de ces idées et pratiques ne passent pas d'un contexte à l'autre. Si elle est souvent évoquée en référence au contexte états-unien, la question raciale est par exemple traitée de manière différente en France. De même, le rape crisis center devient le dispositif premier de la lutte contre le viol aux États-Unis, alors qu'aucun équivalent n'apparaît en France. Analyser les convergences et les divergences dans la constitution de cette cause, ainsi que les circulations et les filtres qui empêchent certains échanges, éclaire les conditions de diffusion et de réception qui permettent à des idées et à des pratiques militantes d'émerger et de prendre corps dans un contexte spécifique.
Cette communication propose une analyse sémantique du libéralisme en France au 19e siècle. Elle engage une critique des histoires rétrospectives du libéralisme, avant d'envisager la genèse du concept dans la perspective de la Begriffsgeschichte. Sans faire abstraction des réinventions de l'historiographie, comme la séparation du " libéralisme politique " et du " libéralisme économique ", elle revient sur les innovations linguistiques de la période des années 1810-1820 pour montrer ce que sont les conditions réelles de la genèse du concept.
Cette communication propose une analyse sémantique du libéralisme en France au 19e siècle. Elle engage une critique des histoires rétrospectives du libéralisme, avant d'envisager la genèse du concept dans la perspective de la Begriffsgeschichte. Sans faire abstraction des réinventions de l'historiographie, comme la séparation du " libéralisme politique " et du " libéralisme économique ", elle revient sur les innovations linguistiques de la période des années 1810-1820 pour montrer ce que sont les conditions réelles de la genèse du concept.
Cette communication propose une analyse sémantique du libéralisme en France au 19e siècle. Elle engage une critique des histoires rétrospectives du libéralisme, avant d'envisager la genèse du concept dans la perspective de la Begriffsgeschichte. Sans faire abstraction des réinventions de l'historiographie, comme la séparation du " libéralisme politique " et du " libéralisme économique ", elle revient sur les innovations linguistiques de la période des années 1810-1820 pour montrer ce que sont les conditions réelles de la genèse du concept.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 87, Heft 3, S. 42-52
Résumé Un aperçu des raisons, des modalités et des conséquences de la privatisation du renseignement aux États-Unis depuis 2001, met en lumière une série de leçons qui pourrait s'avérer utile aux décideurs français. Au xxi e siècle, l'intensification des relations public-privé dans le secteur du renseignement paraît inévitable pour qui veut maintenir des services de renseignement compétitifs. Cependant, ces relations sont appelées à se développer dans un marché caractérisé par une concurrence imparfaite. Il est donc nécessaire que l'État attache une attention particulière au contrôle de ce marché afin de pallier les aspects les plus négatifs de son externalisation et de maintenir une hiérarchie entre autorité publique et secteur privé.
International audience ; De la question de l'esclavage à celle de la « nouvelle immigration », les questions de population aux États-Unis durant la deuxième moitié du xixe siècle sont indissociables des grands débats qui divisèrent le pays et le recensement fédéral – référence incontestée – y a joué un rôle central. Mais au-delà de l'usage politique des résultats, la construction des catégories statistiques qui ont alimenté ces débats mérite d'être étudiée en détail, tant elle montre à quel point les catégories de l'époque sont tributaires d'une conception de la population en termes anthropologiques et biologiques : infériorité naturelle, hybridité, morbidité et fécondité différentielles, « suicide de la race », sont en effet les questions auxquelles le recensement a explicitement tenté d'apporter des réponses.
International audience ; De la question de l'esclavage à celle de la « nouvelle immigration », les questions de population aux États-Unis durant la deuxième moitié du xixe siècle sont indissociables des grands débats qui divisèrent le pays et le recensement fédéral – référence incontestée – y a joué un rôle central. Mais au-delà de l'usage politique des résultats, la construction des catégories statistiques qui ont alimenté ces débats mérite d'être étudiée en détail, tant elle montre à quel point les catégories de l'époque sont tributaires d'une conception de la population en termes anthropologiques et biologiques : infériorité naturelle, hybridité, morbidité et fécondité différentielles, « suicide de la race », sont en effet les questions auxquelles le recensement a explicitement tenté d'apporter des réponses.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 72, Heft 4, S. 191-198
Résumé L'Occident, qui durant des siècles a dominé le monde, est aujourd'hui divisé, menacé par les désordres internationaux et concurrencé par de nouvelles puissances qui n'adhèrent pas à ses valeurs. Affrontant le même danger, l'Europe et les États-Unis doivent ainsi affirmer une plus grande solidarité entre eux en créant une véritable Union occidentale. Il s'agirait de mettre en place un marché commun, de réformer le système monétaire international, de concerter les politiques étrangères et de rééquilibrer le fonctionnement de l'Alliance militaire. Dans cette perspective, l'Europe doit renoncer à une hostilité systématique envers la politique américaine et être plus efficace. Elle deviendrait ainsi un interlocuteur crédible et éviterait la tentation isolationniste des Américains. Une révolution dans les esprits est aussi nécessaire.
Brièvement vue comme le signe de l'avènement d'une Amérique « post-raciale », l'élection d'Obama à la présidence des États-Unis a vite donné lieu à une recrudescence d'analyses racialistes et d'actes ouvertement racistes, ainsi qu'à d'autres formes de racisme, indirectes, sans mention de la « race ». L'élection de Donald Trump en 2016 a renforcé cette double tendance en libérant les forces du nationalisme blanc. S'inscrivant dans la veine des travaux d'Eduardo Bonilla Silva, Racism without Racists et de David Theo Goldberg, The Threat of Race , le présent article entend démêler l'écheveau des diverses manifestations de racisme aux États-Unis pendant les années Obama et Trump pour montrer comment, en dépit du caractère historique de l'élection du premier président noir, ces expressions récentes traduisent une évolution longue de la relation entre racisme et racialisme dans ce pays.