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L'histoire de la pratique référendaire en France est un peu celle d'un rendez-vous manqué avec un univers intellectuel et institutionnel républicain pourtant a priori favorable aux valeurs sous-jacentes à la démocratie référendaire que sont la souveraineté du peuple et la participation des citoyens à la recherche collective de l'intérêt général et du bien commun. À l'exception notable de la période gaulliste, rares sont les moments où référendum et république ont fait bon ménage. Les obstacles conceptuels et contextuels qui expliquent cette méfiance de la tradition républicaine française à l'endroit du référendum ont certes évolué avec le temps, mais ils persistent néanmoins encore aujourd'hui, à l'heure où la démocratie référendaire est davantage revendiquée par des mouvements politiques alternatifs, qualifiés d'antisystèmes.

Cet article examine trois thèmes centraux inhérents au paradigme du républicanisme classique que sont les mœurs, la virtù et le problème de la corruption, à partir de trois formes d'écrits du marquis de Sade : théâtre, opuscule politique et roman. Après un parcours des récentes controverses historiographiques à ce sujet, l'auteur met en relief une cohérence et correspondance entre l'œuvre de Sade et son action politique lors de la Révolution française. D'une part, se distingue l'importance du problème de la corruption liée à la représentation politique ; assemblée représentative en contraste avec les assemblées primaires sanctionnantes, ou encore armée permanente et soldée en opposition à une milice formée de citoyens. De l'autre, se présente le problème de la représentation de la corruption des mœurs, notamment en regard de ce que Sade appelle « la puissance de l'or ». Enfin, cet article réitère la pertinence de l'étude du rayonnement et des transformations encourus par le paradigme du républicanisme classique en sol français.

International audience ; L'occasion m'est donnée avec cette contribution de savoir pour quelles raisons l'oeuvre de Robert Damien exerce sur moi un attrait philosophique particulier. J'ai en quelque sorte fait la connaissance de RD dans un labyrinthe, puisque notre première rencontre, en 1996, a eu comme occasion un colloque sur Machiavel, oeuvre que pour ma part j'explorais dans le cadre d'une thèse de doctorat au cours de laquelle j'apprenais à lire à l'école du rusé Florentin et de quelques uns de ses inspirateurs, tandis que lui-même était en train d'élaborer l'interprétation originale dont je parlerai plus loin. A présent que nous sommes sortis du labyrinthe, d'autres thèmes nous rapprochent, aussi l'occasion m'est-elle également donnée d'adresser à la pensée de RD un certain nombre de questions que je me pose en la lisant, en tant que spécialiste de théorie politique normative, ou philosophie politique. Cette oeuvre me paraît importante, je voudrais l'expliquer en m'employant à mettre en lumière une de ses constantes souterraines : son intérêt permanent pour la thématisation des relations entre individu et action collective. Il me semble que cette entrée dans l'oeuvre représente un enjeu important du point de vue des perspectives qu'elle ouvre : le thème de la nature et des pouvoirs de l'individu est un thème fondamental de la pensée politique de la modernité tout entière, on dit de ce thème qu'il a littéralement réformé cette dernière, sous la forme du libéralisme, ce discours d'action politique engendré par Locke puis par l'économie politique du XVIIIème siècle .

International audience ; L'occasion m'est donnée avec cette contribution de savoir pour quelles raisons l'oeuvre de Robert Damien exerce sur moi un attrait philosophique particulier. J'ai en quelque sorte fait la connaissance de RD dans un labyrinthe, puisque notre première rencontre, en 1996, a eu comme occasion un colloque sur Machiavel, oeuvre que pour ma part j'explorais dans le cadre d'une thèse de doctorat au cours de laquelle j'apprenais à lire à l'école du rusé Florentin et de quelques uns de ses inspirateurs, tandis que lui-même était en train d'élaborer l'interprétation originale dont je parlerai plus loin. A présent que nous sommes sortis du labyrinthe, d'autres thèmes nous rapprochent, aussi l'occasion m'est-elle également donnée d'adresser à la pensée de RD un certain nombre de questions que je me pose en la lisant, en tant que spécialiste de théorie politique normative, ou philosophie politique. Cette oeuvre me paraît importante, je voudrais l'expliquer en m'employant à mettre en lumière une de ses constantes souterraines : son intérêt permanent pour la thématisation des relations entre individu et action collective. Il me semble que cette entrée dans l'oeuvre représente un enjeu important du point de vue des perspectives qu'elle ouvre : le thème de la nature et des pouvoirs de l'individu est un thème fondamental de la pensée politique de la modernité tout entière, on dit de ce thème qu'il a littéralement réformé cette dernière, sous la forme du libéralisme, ce discours d'action politique engendré par Locke puis par l'économie politique du XVIIIème siècle .