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Sculptors at the end of our century have attempted, like A. Giacometti before them, to make spaces and places directly evoke imaginary people or forgotten legends. These surface from specific materials charged with symbols : earth for Charles Simonds's little people, coal and gold for the hidden cities and archetypes of Anne and Patrick Poirier, leafs, twigs and bits of bark for Jephan de Villers' people of Arbonie. Supporting them, each of these artists creates an imaginary history with invented texts, stories, or indecipherable writings, which feed our belief in strange and forgotten civilizations.

Aujourd'hui, il existe dans l'espace public un imaginaire du militaire radicalement nouveau. Construit depuis plus d'un quart de siècle aux échos de soldats français opérant dans Beyrouth ou Sarajevo et maintenant en Afghanistan, le soldat y est aperçu dans la guerre, mais il ne la fait pas. Victime plutôt que héros, défenseur plutôt que conquérant, il est voué à protéger des populations. C'est, semble-t-il, de cet imaginaire nouveau que l'armée française tire principalement ses ressources de bonnes opinions. En contrepoint de ces représentations vertueuses du soldat, voici qu'avec L'Art français de la guerre Alexis Jenni fait ressurgir cet imaginaire d'un militaire suppliciant le colonisé qui naguère se répandit parmi les élites de notre pays. La figure d'un vieux parachutiste repenti l'incarne, victime lui-même de la « pourriture coloniale », récitant avec bonheur la « camaraderie sanglante », l'art de tuer au couteau, d'incendier ou de torturer l'indigène. Le prix Goncourt couronnant l'œuvre et la critique la célébrant attestent de la persistance dans notre pays de cette vision mortifère du militaire.

Orient-Occident, la fracture imaginaire, George Corm, Paris :
La Découverte, Paris, 2005, 208 pages.S'interrogeant sur l'origine de la fracture entre
l'Orient et l'Occident, George Corm en vient, dans cet ouvrage,
à porter un regard critique particulièrement incisif sur
l'image que l'Occident se fait de lui-même. Comme
l'annonce le titre, l'auteur établit rapidement le
constat d'une fracture imaginaire entre ces deux mondes, fracture
résultant d'une mise en scène identitaire à
l'Ouest. C'est donc afin de mieux comprendre non-seulement le
sens de cette fracture, mais aussi qui nous sommes, qu'il
s'emploiera, dans cet essai, à déconstruire certaines
idées préconçues et à briser les grands dogmes
qui ont conduit à ce malentendu conceptuel.

La crise sanitaire a accéléré le passage au numérique des musées, qui n'est pas sans rappeler le projet d'André Malraux d'un « musée imaginaire » . Mais le choix des œuvres par des algorithmes se fait sans réflexion et au détriment de l'expérience sensible.

Du film Her de Spike Jonze à 2001 L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, et des androïdes de Philip K. Dick à l'utopie intergalactique de la Culture de l'écrivain Iain M. Banks, il est impossible de comprendre aujourd'hui l'intelligence artificielle sans s'intéresser à ses puissants imaginaires. Ceux-ci, nourrissant bien des fantasmes de la Silicon Valley, sont essentiels à décrypter pour ne pas les subir, voire pour se les approprier et mieux les détourner, en faire des antidotes contre les multinationales du numérique, puis cultiver grâce à eux nos propres machines rebelles de quelque futur.

La religion sur Internet possède une liaison particulière avec la production des imaginaires. Cet article présente une typologie d'imaginaires de la online religion à partir d'une recherche réalisée sur les comportements d'une page Facebook en Italie dans les années 2015-2016 : immaginario peer to peer, immaginario delle identità multiple, immaginario del feeling of belonging, immaginario emozionale, immaginario solidale, immaginario autopoietico.