Le vocabulaire usuel du confort - agrément, aises, aménité, attrait, plaisir, euphorie... - convoie (et éveille) surtout les impressions personnelles des interlocuteurs. Afin de cerner plus objectivement le concept et l'image de notre bien-être domestique, j'en tente ici l'analyse à partir de l'idée contraire d'inconfort, distinguant celui que nous impose notre demeure et celui que nous avons choisi par goût, idéal d'austérité, etc. L'expérience montre que le confort parfait n'existe pas et que notre quête d'un intérieur idéal doit toujours s'accommoder d'une certaine mesure de désagrément. Confort et inconfort sont les deux faces de notre habiter et se voient ensemble définis et transmis par notre culture.
This article questions the increasing use of "happiness" or "subjective well-being" in order to evaluate public policies and social conditions. In more scientific words, can the blossoming economics of happiness revive the economics of welfare, which is said to be dying? The first section puts economics of happiness in the history of economic thought. The second part presents the methodological arguments and proofs of happiness data relevance, as well the results that open on welfare economics renewal and unusual political recommendations. The last part concludes that happiness is a useful criterion to evaluate society's state, but should not be the only one: happiness data can allow avoiding paternalism and ethnocentrism, for example, but happiness economics face several and serious challenges that should prevent researchers from transforming satisfaction scores into the only barometer of public action. ; L'objet de cet article est d'examiner les questions que soulève l'utilisation de données sur le « bien-être subjectif » pour évaluer les politiques publiques. En termes plus académiques, il s'agit de déterminer dans quelle mesure l'économie du bonheur, en plein essor, peut contribuer à renouveler l'économie du bien-être, qui serait en perte de vitesse pour certains. Pour mieux cerner les enjeux de cette question, la première partie situe l'économie du bonheur et l'économie du bien-être dans l'histoire de la pensée économique. La deuxième partie présente les arguments méthodologiques de l'économie du bonheur, ainsi que sa contribution au renouvellement des recommandations de politiques économiques et de l'économie du bien-être. La dernière partie souligne que le bonheur est un critère utile, mais qu'il ne saurait être le seul critère pour juger les états de la société : si l'économie du bonheur peut éviter une forme de paternalisme ou d'ethnocentrisme, les incertitudes méthodologiques qui l'entourent encore, et les objections de principe nous invitent à ne pas faire du bonheur le seul baromètre de l'action publique.
This article questions the increasing use of "happiness" or "subjective well-being" in order to evaluate public policies and social conditions. In more scientific words, can the blossoming economics of happiness revive the economics of welfare, which is said to be dying? The first section puts economics of happiness in the history of economic thought. The second part presents the methodological arguments and proofs of happiness data relevance, as well the results that open on welfare economics renewal and unusual political recommendations. The last part concludes that happiness is a useful criterion to evaluate society's state, but should not be the only one: happiness data can allow avoiding paternalism and ethnocentrism, for example, but happiness economics face several and serious challenges that should prevent researchers from transforming satisfaction scores into the only barometer of public action. ; L'objet de cet article est d'examiner les questions que soulève l'utilisation de données sur le « bien-être subjectif » pour évaluer les politiques publiques. En termes plus académiques, il s'agit de déterminer dans quelle mesure l'économie du bonheur, en plein essor, peut contribuer à renouveler l'économie du bien-être, qui serait en perte de vitesse pour certains. Pour mieux cerner les enjeux de cette question, la première partie situe l'économie du bonheur et l'économie du bien-être dans l'histoire de la pensée économique. La deuxième partie présente les arguments méthodologiques de l'économie du bonheur, ainsi que sa contribution au renouvellement des recommandations de politiques économiques et de l'économie du bien-être. La dernière partie souligne que le bonheur est un critère utile, mais qu'il ne saurait être le seul critère pour juger les états de la société : si l'économie du bonheur peut éviter une forme de paternalisme ou d'ethnocentrisme, les incertitudes méthodologiques qui l'entourent encore, et les objections de principe nous invitent à ne pas faire du bonheur le seul baromètre de l'action ...
This article questions the increasing use of "happiness" or "subjective well-being" in order to evaluate public policies and social conditions. In more scientific words, can the blossoming economics of happiness revive the economics of welfare, which is said to be dying? The first section puts economics of happiness in the history of economic thought. The second part presents the methodological arguments and proofs of happiness data relevance, as well the results that open on welfare economics renewal and unusual political recommendations. The last part concludes that happiness is a useful criterion to evaluate society's state, but should not be the only one: happiness data can allow avoiding paternalism and ethnocentrism, for example, but happiness economics face several and serious challenges that should prevent researchers from transforming satisfaction scores into the only barometer of public action. ; L'objet de cet article est d'examiner les questions que soulève l'utilisation de données sur le « bien-être subjectif » pour évaluer les politiques publiques. En termes plus académiques, il s'agit de déterminer dans quelle mesure l'économie du bonheur, en plein essor, peut contribuer à renouveler l'économie du bien-être, qui serait en perte de vitesse pour certains. Pour mieux cerner les enjeux de cette question, la première partie situe l'économie du bonheur et l'économie du bien-être dans l'histoire de la pensée économique. La deuxième partie présente les arguments méthodologiques de l'économie du bonheur, ainsi que sa contribution au renouvellement des recommandations de politiques économiques et de l'économie du bien-être. La dernière partie souligne que le bonheur est un critère utile, mais qu'il ne saurait être le seul critère pour juger les états de la société : si l'économie du bonheur peut éviter une forme de paternalisme ou d'ethnocentrisme, les incertitudes méthodologiques qui l'entourent encore, et les objections de principe nous invitent à ne pas faire du bonheur le seul baromètre de l'action publique.
Comprend : Du « climat scolaire » : définitions, effets et politiques publiques / Éric Debarbieux - L'école à l'ère du 2.0. Climat scolaire et cyberviolence / Catherine Blaya - Le climat scolaire vu par les chefs d'établissement du second degré public / Benjamin Beaumont - Où fait-il bon enseigner ? / Cédric Afsa - Le climat scolaire perçu par les collégiens / Tamara Hubert - L'absentéisme des élèves soumis à l'obligation scolaire. Un lien étroit avec le climat scolaire et le bien-être des élèves / Sophie Cristofoli - Les relations entre milieu social, climat scolaire et réussite scolaire en Israël. Les hypothèses de compensation, de médiation et de modération / Ruth Berkowitz, Hagit Glickman, Rami Benbenishty, Elisheva Ben-Artzi, Tal Raz, Nurit Lipshtadt, Ron Avit Astor - Élèves handicapés ou porteurs de maladies chroniques. Perception de leur vie et de leur bien-être au collège / Emmanuelle Godeau, Mariane Sentenac, Dibia Liz Pacoricona Alfaro, Virginie Ehlinger - Le bien-être des élèves à l'école et au collège. Validation d'une échelle multidimensionnelle, analyses descriptives et différentielles / Philippe Guimard, Fabien Bacro, Séverine Ferrière, Agnès Florin, Tiphaine Gaudonville, Hué Thanh Ngo - Relations professeurs-élèves en lycée. Trois stratégies d'enseignants mises en débat / Hélène Veyrac, Julie Blanc - Satisfaction professionnelle des enseignants du secondaire. Quelles différences entre public et privé ? / Nathalie Billaudeau, Marie-Noël Vercambre-Jacquot ; Appartient à l'ensemble documentaire : BnSP000
Un bref rappel situe l'émergence des indicateurs subjectifs de qualité de vie et de bien-être. Après une rapide présentation des instruments de mesure, l'article expose diverses théories et modèles proposés par des psychologues pour expliquer l'origine du bien-être subjectif. Diverses critiques sont apportées à ces recherches qui ne devraient pas empêcher une nécessaire collaboration entre médecins et psychologues.
Il est à présent communément admis que l'étude du bien-être se doit d'incorporer une mesure de la satisfaction à l'égard de la vie que l'on mène. Cette satisfaction est ici analysée à l'aide d'une question posée dans un sondage réalisé en France en 2009 sur la perception des inégalités et les sentiments de justice. Les incidences sur le bien-être subjectif du revenu, de la vie professionnelle, de la mobilité sociale et de la frustration relative ou plus largement de la comparaison aux autres, ainsi que des relations sociales et affectives sont mises en évidence. Mais il apparaît aussi une forte corrélation avec les sentiments à l'égard de la justice de la société dans son ensemble. Ce lien n'était pas donné d'avance, puisqu'il s'agit dans un cas d'un jugement sur sa vie personnelle et, dans l'autre, sur la société prise globalement. Il peut cependant trouver une explication dans des théories de la justice et notamment celle de Rawls. C'est en tout cas là une dimension explicative qui ne se réduit pas aux autres, ni même à la simple perception des inégalités, et il serait dès lors opportun, pour mieux comprendre le bien-être subjectif, qu'à côté de tous les indicateurs classiquement utilisés et qui jouent leur rôle, il soit davantage tenu compte de cette relation avec les sentiments de justice sociale.
L'École française se caractérise par des indicateurs très médiocres concernant le bien-être et le sentiment des enfants d'être chez eux à l'école. Cet article analyse une démarche de reconstruction d'une école dans un quartier défavorisé d'une ville française de taille moyenne. La recherche ethnographique et sociologique est fondée sur la constitution et le suivi d'un groupe comprenant les différents acteurs du quartier concernés par l'école. Cette démarche expérimentale montre les potentialités et les obstacles d'une ouverture de l'école à de nouveaux objets et de nouveaux acteurs. Les auteurs proposent, pour avancer vers une école du care , de politiser des enjeux pragmatiques quotidiens de la communauté éducative et de contourner les polémiques théoricistes autour des valeurs de l'école.
De nombreux efforts ont été récemment mis en oeuvre pour élucider les liens entre l'agriculture, la nutrition et le bien-être (1–6) et voir dans quelle mesure les programmes d'agriculture axés sur la nutrition peuvent améliorer ces résultats (7). Toutefois, il est nécessaire de mieux comprendre les liens associés au contexte entre l'agriculture, la nutrition et le bien-être afin d'élaborer des programmes et des politiques visant à surmonter les obstacles de ce contexte pour faciliter l'utilisation de l'agriculture à cet effet. Pour le comprendre da-vantage, nous avons mené une étude qualitative avec l'évaluation de l'impact du programme dénommé « Creating Homestead Agricul-ture for Nutrition and Gender Equity (CHANGE) » (Créer une Agriculture Familiale pour la promotion de la Nutrition, l'Équité et le Genre) de Helen Keller International's (HKI) au Burkina Faso (8,9). Dans le cadre du volet qualitatif, nous avons cherché à mieux comprendre comment les membres de la communauté définissent le bien-être, comment ils classent leur communauté en termes de bien-être ac-tuellement (2015) et 5 ans auparavant (2010), comment cela était représenté dans l'agriculture, la santé et la nutrition et ce qu'il faudrait pour passer d'un niveau de bien-être à l'autre. L'objectif général est que ces résultats soient utilisés par les chargés de la mise en oeuvre des programmes et les décideurs politiques pour affiner les programmes et les politiques agricoles afin de mieux exploiter l'agriculture en améliorer les résultats en matière de nutrition et de bien-être, en particulier chez les femmes et les jeunes enfants au Burkina Faso. ; Non-PR ; IFPRI1; Voice for Change Partnership; CRP4 ; PHND; A4NH ; CGIAR Research Programs on Agriculture for Nutrition and Health (A4NH)
À partir de nouvelles données américaines tirées de l'échantillon à 1 % du Public Use Microdata Sample du Recensement décennal de 1990, l'auteur cherche à mesurer à quel point les variations interraciales du bien-être économique chez les enfants sont liées à des différences entre les groupes de diverses ethnies ou races au point de vue de la composition familiale et (ou) de la participation des parents au travail rémunéré. Il apparaît que les différences interraciales de composition familiale rendent inopérants les efforts entrepris pour éliminer les écarts de richesse entre enfants américains de diverses origines. Ainsi, l'importance de la proportion d'enfants noirs vivant en famille monoparentale avec leur mère explique 60 % de l'écart qui sépare le taux de pauvreté des enfants noirs de celui des enfants blancs. De même, les écarts de pauvreté chez les enfants entre les groupes s'expliquent en partie (mais non complètement) par la variation interraciale des modèles de participation au travail des parents. Parmi les enfants vivant en famille biparentale, les taux de pauvreté sont environ deux fois plus élevés chez les enfants noirs que chez les enfants blancs, même si les premiers ont plus de chances d'avoir deux parents qui travaillent. On peut en conclure que les inégalités raciales ne seront pas éliminées par les politiques strictement conçues pour «renforcer la famille» ou inciter les mères au travail (sans égard au niveau des salaires), surtout dans le cas des enfants des minorités défavorisées depuis plusieurs générations.
With public health at stake, well-being has become a priority of French educational policy. The World Health Organization defines well-being as feeling well physically, morally and socially. Education, familial or social, must respect this right of well-being (UNO, 1989). Society recognizes the status and specific needs of teenagers, adults in the making, wishing to live free, fulfilling lives where they are socially accepted. However, while school represents an essential role in the life of these teenagers, one third of students declare that they do not feel comfortable there or don't like it. These pupils are more inclined to quit school early and to suffer health problems. What about the pupil finding fulfilment in class and developing a positive relationship with school and learning? The contribution of the education policy to the well-being of teenagers offers a chance for the fulfilment of future generations. Consequently, teachers must consider lessons that not only meet the requirements of the program, but also find ways to present information in interesting ways that motivate students. These past few years, we have witnessed an evolution in teaching methods. From the "transmissive" model (where pupils "received" knowledge from the professor) used almost exclusively in the past to the current education system in which pupils become more active in their learning. In this "socio-constructiviste" perspective, many teachers assert that group tasks encourage acquisition of knowledge thanks to the socio-cognitive conflict generated through the interactions between peers. Through the social relationships that this educational tool requires, the fundamental needs of pupils would be met through natural conflict and problem-solving. Therefore, the question educators must answer is how pupils should acquire knowledge while maintaining their well-being and the appropriate interactions for a stimulating group dynamic. This is the objective of this report based on observations of pupils of year 12 in a professional and technical high school ; Enjeu de santé publique, le bien-être est un objectif prioritaire de la politique éducative française. L'OMS le définit comme le fait de se sentir bien physiquement, moralement et socialement. L'éducation, familiale ou sociale se doit de respecter ce droit au bien-être (ONU, 1989). Notre société reconnait ainsi le statut et les besoins spécifiques des adolescents, adultes en devenir aspirant à vivre libres, épanouis et socialement insérés. Pour autant, alors que l'école représente une part essentielle de la vie de ces mêmes adolescents, un tiers d'entre eux déclare ne pas s'y sentir bien ou ne pas l'aimer. Ces élèves seraient par ailleurs plus enclins au décrochage scolaire et aux problèmes de santé. Quid dès lors de l'épanouissement de l'élève en classe et son rapport à l'école et aux savoirs ? La contribution de la politique éducative au bien-être des adolescents constitue un levier pour l'épanouissement des générations futures. Par conséquent, l'enseignant doit penser ses séances afin qu'elles répondent non seulement aux exigences du programme, mais également en faisant en sorte que ses élèves y prennent plaisir grâce à un contenu intéressant et une pédagogie motivante. Ces dernières années, on a ainsi pu observer une évolution des méthodes d'enseignement. Du modèle transmissif (où l'élève « recevait » le savoir par le professeur) utilisé de façon quasi-exclusive par le passé, l'enseignement actuel est davantage pensé de manière à ce que l'élève devienne alors acteur de son apprentissage. Dans cette perspective socio-constructiviste, de nombreux pédagogues affirment que le travail de groupe favoriserait l'acquisition des savoirs grâce au conflit socio-cognitif généré par les interactions entre pairs. Par les relations sociales qu'il induit, cet outil pédagogique répondrait au besoin fondamental de l'adolescent de se construire par l'opposition à l'autre. Dès lors la question qui doit se poser en permanence à tout enseignant actuel est de concilier l'acquisition des savoirs avec le bien-être des apprenants et les interactions propres à une dynamique de groupe stimulante. Tel est l'objet de ce mémoire établi à partir d'une pratique avec des élèves de 1re en lycée professionnel et technologique.