National audience ; Les évolutions des politiques sociales et des politiques de l'emploi en Europe posent des enjeux complexes d'analyse : en effet, les systèmes de protection sociale et de politique de l'emploi se caractérisent par la persistance de trajectoires différenciées suivant les pays (propriété dite de dépendance du sentier) ; cependant, il faut également pouvoir rendre compte de changements innovants qui s'écartent du sentier initial. Cet article propose l'application d'une grille de lecture néo-institutionnaliste à l'analyse de la dynamique des politiques sociales et des politiques de l'emploi en Europe. A partir des travaux de North (1990), l'article se concentre sur la notion de path dependence, envisageant ses fondements théoriques et ses apports. Il ouvre ensuite sur les questions plus générales de conceptualisation du changement institutionnel. Du point de vue empirique, ceci permet de mettre en perspective les réformes nationales des années 90, ainsi que le processus de coordination des politiques de l'emploi issu du sommet du Luxembourg (méthode ouverte de coordination).
National audience ; Les évolutions des politiques sociales et des politiques de l'emploi en Europe posent des enjeux complexes d'analyse : en effet, les systèmes de protection sociale et de politique de l'emploi se caractérisent par la persistance de trajectoires différenciées suivant les pays (propriété dite de dépendance du sentier) ; cependant, il faut également pouvoir rendre compte de changements innovants qui s'écartent du sentier initial. Cet article propose l'application d'une grille de lecture néo-institutionnaliste à l'analyse de la dynamique des politiques sociales et des politiques de l'emploi en Europe. A partir des travaux de North (1990), l'article se concentre sur la notion de path dependence, envisageant ses fondements théoriques et ses apports. Il ouvre ensuite sur les questions plus générales de conceptualisation du changement institutionnel. Du point de vue empirique, ceci permet de mettre en perspective les réformes nationales des années 90, ainsi que le processus de coordination des politiques de l'emploi issu du sommet du Luxembourg (méthode ouverte de coordination).
Significant social and labour market policy reforms have taken place in most European countries since the beginning of the 1990s. These changes warrant an examination of the dynamics of differing national models from two opposing analytical perspectives: path dependence (signifying that initial differences persist) and convergence (merging towards a single model). This article compares the national models in France and the UK. Fundamental principles of social protection and labour market policy in each country were contrasting in the early 1990s; however, both experienced numerous reforms at the end of the 1990s and the beginning of the 2000s. We show that although the UK and France stick to differentiated institutional paths, nevertheless, some convergence towards job supply-oriented employment and social policies emerges at the end of the period. Therefore, path dependence theory appears to be highly significant in understanding the dynamics of national regimes, but this reference should be amended to include other forms of change that enable a functional convergence of initially differing systems. Neoinstitutionalist theory, in particular North's work (North, 1990), is likely to underpin this more general framework to include insights into the role of informal factors, especially ideas.
Face à l'épidémie de la Covid-19, près de 4,6 millions de salariés, dits "travailleurs de la deuxième ligne" – hôtes et hôtesses de caisse, éboueurs, agents d'entretien, aides à domicile…– ont permis la continuité des activités économiques malgré leur exposition au risque sanitaire. Cette mobilisation exceptionnelle a mis en lumière l'écart qui existe entre leur utilité à la cohésion sociale et la manière dont ils sont reconnus. Le rapport effectue un bilan à date des principales négociations engagées dans les branches, pour chaque dimension de la qualité de l'emploi des travailleurs de la "deuxième ligne" et formule plusieurs recommandations à l'issue de leur rapport, sur la base de constats établis sur : les salaires et rémunération ; l'amélioration des conditions de travail ; les carrières, les classifications et la formation afin de favoriser des parcours professionnels ascendants ; le temps de travail et la conciliation vie familiale - vie professionnelle ; les demandes des branches vis-à-vis des politiques de l'emploi. [résumé éditeur]
Face à l'épidémie de la Covid-19, près de 4,6 millions de salariés, dits "travailleurs de la deuxième ligne" – hôtes et hôtesses de caisse, éboueurs, agents d'entretien, aides à domicile…– ont permis la continuité des activités économiques malgré leur exposition au risque sanitaire. Cette mobilisation exceptionnelle a mis en lumière l'écart qui existe entre leur utilité à la cohésion sociale et la manière dont ils sont reconnus. Le rapport effectue un bilan à date des principales négociations engagées dans les branches, pour chaque dimension de la qualité de l'emploi des travailleurs de la "deuxième ligne" et formule plusieurs recommandations à l'issue de leur rapport, sur la base de constats établis sur : les salaires et rémunération ; l'amélioration des conditions de travail ; les carrières, les classifications et la formation afin de favoriser des parcours professionnels ascendants ; le temps de travail et la conciliation vie familiale - vie professionnelle ; les demandes des branches vis-à-vis des politiques de l'emploi. [résumé éditeur]
Résumé Cet article propose une analyse descriptive des transitions sur le marché du travail en Europe à partir du panel européen eu-silc pour 2006-2007. Certains groupes sociaux apparaissent défavorisés en termes de mobilité sur le marché du travail, en particulier les peu qualifiés, les seniors, les personnes en mauvaise santé, mais également, dans une moindre mesure, les femmes et les jeunes. Dans une perspective comparative, l'analyse valide l'hypothèse d'hétérogénéité des transitions au sein de l'Union européenne, certains pays augmentant par exemple la probabilité moyenne de connaître des mobilités favorables (notamment les pays nordiques). En outre, si les probabilités de transition sont inégales entre les groupes sociaux (selon le sexe, l'âge ou le diplôme), l'analyse montre que ces inégalités sont plus ou moins marquées selon les pays.
This article analyses the determinants of labour market statuses (choice between part time employment, full time employment, and non employment) and yearly transitions between non employment and employment in Europe, using cross sectional 2006 EU-SILC database. The results show a strong positive effect of initial education level on full time employment integration and on the probability to find a job when initially in non employment. Gender and family variables also exert a strong influence on labour market statuses and mobility: being a woman, and even more a mother of a young child, increases the probability to be in non employment, or in part time employment, and also to experience a bad transition. In terms of policies, the article shows that the use of childcare has a positive impact on parents'employment and transitions. Finally, the heterogeneity inside the EU appears high, with significant country effects on both statuses and flows. ; L'article analyse les choix d'activité (emploi à temps plein, emploi à temps partiel, non emploi) et les transitions (non emploi-emploi) sur le marché du travail en Europe, à partir de l'enquête européenne EU-SILC (base transversale 2006), disponible pour 27 pays. Il se fonde sur une perspective croisant analyses de flux du marché du travail, marchés transitionnels et perspective de genre, présentée dans une première section. Sur la base de statistiques descriptives puis de régressions logistiques, l'article montre l'effet des facteurs individuels sur les choix d'activité et la qualité des transitions, ainsi que le rôle des modèles nationaux. Outre les caractéristiques individuelles usuelles (âge, sexe, nationalité, niveau d'éducation), l'analyse inclut des variables concernant la situation familiale (vie en couple, présence de jeunes enfants) et le recours aux modes de garde. Pour l'ensemble de l'Union Européenne, les résultats attestent l'effet favorable du niveau d'éducation sur l'insertion dans l'emploi à temps plein et le maintien en emploi (ou la probabilité de ...
This article analyses the determinants of labour market statuses (choice between part time employment, full time employment, and non employment) and yearly transitions between non employment and employment in Europe, using cross sectional 2006 EU-SILC database. The results show a strong positive effect of initial education level on full time employment integration and on the probability to find a job when initially in non employment. Gender and family variables also exert a strong influence on labour market statuses and mobility: being a woman, and even more a mother of a young child, increases the probability to be in non employment, or in part time employment, and also to experience a bad transition. In terms of policies, the article shows that the use of childcare has a positive impact on parents'employment and transitions. Finally, the heterogeneity inside the EU appears high, with significant country effects on both statuses and flows. ; L'article analyse les choix d'activité (emploi à temps plein, emploi à temps partiel, non emploi) et les transitions (non emploi-emploi) sur le marché du travail en Europe, à partir de l'enquête européenne EU-SILC (base transversale 2006), disponible pour 27 pays. Il se fonde sur une perspective croisant analyses de flux du marché du travail, marchés transitionnels et perspective de genre, présentée dans une première section. Sur la base de statistiques descriptives puis de régressions logistiques, l'article montre l'effet des facteurs individuels sur les choix d'activité et la qualité des transitions, ainsi que le rôle des modèles nationaux. Outre les caractéristiques individuelles usuelles (âge, sexe, nationalité, niveau d'éducation), l'analyse inclut des variables concernant la situation familiale (vie en couple, présence de jeunes enfants) et le recours aux modes de garde. Pour l'ensemble de l'Union Européenne, les résultats attestent l'effet favorable du niveau d'éducation sur l'insertion dans l'emploi à temps plein et le maintien en emploi (ou la probabilité de retrouver un emploi à partir du non emploi). Etre une femme, a fortiori avec un enfant de trois ans ou moins, augmente la probabilité d'être en non emploi, ou à temps partiel, et celle de connaître une transition défavorable, tandis que les pères de jeunes enfants sont au contraire plus intégrés dans l'emploi. Pour les parents, le recours à la garde d'enfant joue favorablement sur l'insertion dans l'emploi et les transitions. Enfin, les différenciations internes à l'Union Européenne apparaissent fortes, le pays de résidence constituant un déterminant significatif de la situation sur le marché du travail et des transitions.
This article analyses the determinants of labour market statuses (choice between part time employment, full time employment, and non employment) and yearly transitions between non employment and employment in Europe, using cross sectional 2006 EU-SILC database. The results show a strong positive effect of initial education level on full time employment integration and on the probability to find a job when initially in non employment. Gender and family variables also exert a strong influence on labour market statuses and mobility: being a woman, and even more a mother of a young child, increases the probability to be in non employment, or in part time employment, and also to experience a bad transition. In terms of policies, the article shows that the use of childcare has a positive impact on parents'employment and transitions. Finally, the heterogeneity inside the EU appears high, with significant country effects on both statuses and flows. ; L'article analyse les choix d'activité (emploi à temps plein, emploi à temps partiel, non emploi) et les transitions (non emploi-emploi) sur le marché du travail en Europe, à partir de l'enquête européenne EU-SILC (base transversale 2006), disponible pour 27 pays. Il se fonde sur une perspective croisant analyses de flux du marché du travail, marchés transitionnels et perspective de genre, présentée dans une première section. Sur la base de statistiques descriptives puis de régressions logistiques, l'article montre l'effet des facteurs individuels sur les choix d'activité et la qualité des transitions, ainsi que le rôle des modèles nationaux. Outre les caractéristiques individuelles usuelles (âge, sexe, nationalité, niveau d'éducation), l'analyse inclut des variables concernant la situation familiale (vie en couple, présence de jeunes enfants) et le recours aux modes de garde. Pour l'ensemble de l'Union Européenne, les résultats attestent l'effet favorable du niveau d'éducation sur l'insertion dans l'emploi à temps plein et le maintien en emploi (ou la probabilité de retrouver un emploi à partir du non emploi). Etre une femme, a fortiori avec un enfant de trois ans ou moins, augmente la probabilité d'être en non emploi, ou à temps partiel, et celle de connaître une transition défavorable, tandis que les pères de jeunes enfants sont au contraire plus intégrés dans l'emploi. Pour les parents, le recours à la garde d'enfant joue favorablement sur l'insertion dans l'emploi et les transitions. Enfin, les différenciations internes à l'Union Européenne apparaissent fortes, le pays de résidence constituant un déterminant significatif de la situation sur le marché du travail et des transitions.
L'action sur le coût du travail constitue un mode d'intervention important -si ce n'est dominant- des mesures de politique de l'emploi. La relation entre le salaire/coût du travail et l'emploi peut donc être envisagée au travers des analyses et résultats issus de l'évaluation des politiques actives de l'emploi. Sur la base d'une synthèse des travaux existants, cette contribution envisage successivement les études d'impact micro- et macro-économique des mesures, en insistant sur les méthodologies sous-jacentes, qui conditionnent l'interprétation et la validité des enchaînements testés. On retiendra principalement que l'action sur le coût peut avoir une certaine efficacité en termes de création d'emplois, mais limitée, et dépendante du contenu de la mesure (subvention pure ou dispositif comprenant une formation ; ciblage). Au niveau macro-économique, on peut retenir des études existantes l'idée que les politiques actives de l'emploi ont dans leur ensemble un effet de modération salariale, sauf dans le cas où le taux de chômage est faible, et en présence de mesures faiblement ciblées (cas suédois jusqu'à la fin des années quatre-vingts).