International audience ; 73 Les inégalités d'éducation figurent au coeur des débats politiques et sociaux. Pourtant, les inégalités de genre croisées à celles d'origine dans la scolarité ont été peu explorées. Comment se combinent l'origine migratoire et le genre dans la construction des inégalités scolaires ? Cet article apporte des résultats récents sur les trajectoires scolaires des enfants d'immigrés nés en France, jusqu'au baccalauréat, à partir du panel de la DEPP d'élèves entrés en sixième en 2007. Les effets combinés des origines-migratoires, sociales-et du genre sont analysés au fil de la scolarité, à l'aune de divers indicateurs : performances en sixième et en troisième, aspirations, orientations, diplômes. Des modèles statistiques visent à démêler leurs effets croisés, des caractéristiques sociodémographiques, du parcours scolaire antérieur, du contexte scolaire et des aspirations. Les trajectoires scolaires apparaissent genrées et différenciées selon l'origine. L'avantage scolaire des filles est mis en évidence quelle que soit l'origine, au fil de la scolarité. Les écarts sexués sont d'inégale amplitude selon l'origine. Sont démontrés, par exemple, la réussite des enfants d'origine asiatique, exceptionnelle chez les filles, dès l'école primaire, et a contrario, les difficultés précoces et durables des garçons, notamment d'origine africaine. Le taux de bacheliers a particulièrement augmenté, avec le développement du baccalauréat professionnel. À l'augmentation du taux de réussite, plus élevé parmi les filles, s'ajoute une forte différenciation à la fois selon l'origine, le genre, le type de baccalauréat et sa série. Si globalement, les enfants d'immigrés obtiennent moins le baccalauréat, certains groupes l'obtiennent autant, voire davantage. Dans les familles immigrées, les aspirations scolaires toujours très élevées, et supérieures pour les filles, contribuent à l'obtention du diplôme. Les décalages entre aspirations et réussites sont plus marqués chez les garçons, pour qui le risque de sortie sans ...
International audience ; 73 Les inégalités d'éducation figurent au coeur des débats politiques et sociaux. Pourtant, les inégalités de genre croisées à celles d'origine dans la scolarité ont été peu explorées. Comment se combinent l'origine migratoire et le genre dans la construction des inégalités scolaires ? Cet article apporte des résultats récents sur les trajectoires scolaires des enfants d'immigrés nés en France, jusqu'au baccalauréat, à partir du panel de la DEPP d'élèves entrés en sixième en 2007. Les effets combinés des origines-migratoires, sociales-et du genre sont analysés au fil de la scolarité, à l'aune de divers indicateurs : performances en sixième et en troisième, aspirations, orientations, diplômes. Des modèles statistiques visent à démêler leurs effets croisés, des caractéristiques sociodémographiques, du parcours scolaire antérieur, du contexte scolaire et des aspirations. Les trajectoires scolaires apparaissent genrées et différenciées selon l'origine. L'avantage scolaire des filles est mis en évidence quelle que soit l'origine, au fil de la scolarité. Les écarts sexués sont d'inégale amplitude selon l'origine. Sont démontrés, par exemple, la réussite des enfants d'origine asiatique, exceptionnelle chez les filles, dès l'école primaire, et a contrario, les difficultés précoces et durables des garçons, notamment d'origine africaine. Le taux de bacheliers a particulièrement augmenté, avec le développement du baccalauréat professionnel. À l'augmentation du taux de réussite, plus élevé parmi les filles, s'ajoute une forte différenciation à la fois selon l'origine, le genre, le type de baccalauréat et sa série. Si globalement, les enfants d'immigrés obtiennent moins le baccalauréat, certains groupes l'obtiennent autant, voire davantage. Dans les familles immigrées, les aspirations scolaires toujours très élevées, et supérieures pour les filles, contribuent à l'obtention du diplôme. Les décalages entre aspirations et réussites sont plus marqués chez les garçons, pour qui le risque de sortie sans diplôme est plus fort.
Résumé Les inégalités d'éducation selon les origines migratoires et sociales sont analysées en examinant les performances à l'entrée et à la fin des années de collège, les orientations au lycée, puis les diplômes obtenus, à partir du panel des élèves entrés en 6 e en 1995 en France. Les inégalités des enfants d'immigrés se forment dès l'école primaire, mais ne se creusent pas ultérieurement. Considérant les données de façon tantôt absolue, tantôt relative, les difficultés scolaires de ces enfants se trouvent confirmées, et plus pour les garçons que les filles. En revanche est soulignée la relative proximité entre ces jeunes et leurs condisciples français d'origine de même milieu socioprofessionnel. Les sorties sans diplôme des enfants d'immigrés résultent des échecs aux examens chez les jeunes d'origine maghrébine, à la différence des jeunes d'origine portugaise qui accèdent au marché du travail. Si plus de la moitié des élèves de la cohorte obtiennent un baccalauréat, il s'agit plutôt d'un baccalauréat technologique ou professionnel. Les écarts de réussite selon le genre sont plus élevés parmi les jeunes issus de l'immigration. On observe ainsi une différenciation des parcours selon l'origine et une polarisation sexuée.
Cette étude du type qualitatif porte sur les représentations des liens entre l'insertion professionnelle et les projets de vie de femmes et d'hommes titulaires d'un baccalauréat dans une université québécoise en 1986. Au total, 61 entrevues ont été menées en 1994. L'article tente de répondre aux questions suivantes : comment, huit ans après l'obtention d'un baccalauréat, des femmes définissent-elles leurs projets de vie en rapport avec leur processus d'insertion professionnelle? Leurs représentations sont-elles différentes lorsqu'elles ont des enfants? Quel groupe de femmes semble davantage concilier l'ensemble de leurs projets de vie? Celles-ci connaissent-elles des conditions particulières d'insertion professionnelle? Quant à leurs collègues masculins, se distinguent-ils des femmes? Cette étude s'inscrit dans une recherche visant à comprendre le processus d'insertion professionnelle de titulaires de grades universitaires. Au terme de l'étude, la conclusion est axée sur l'importance de tenir compte de la dimension relationnelle dans la sphère non marchande pour saisir le processus d'insertion professionnelle des femmes.
Cette étude mesure et compare, toutes choses étant égales par ailleurs, les chances d'accès à un entretien d'embauche que procurent deux diplômes de la voie professionnelle : le Certificat d'Aptitude Professionnelle (CAP) et le baccalauréat professionnel. L'évaluation est réalisée sur des données expérimentales construites à l'aide d'une campagne de testing menée entre avril et juillet 2011 dans la région Ile-de-France, dans les professions de plombiers et de serveurs. Les résultats de ce testing montrent que les chances d'accès à un entretien d'embauche d'un baccalauréat professionnel ne sont pas supérieures à celles que procure un CAP. Au contraire, dans les deux professions testées, les employeurs valorisent davantage un candidat titulaire d'un CAP, toutes choses égales par ailleurs, alors que ce diplôme est de niveau inférieur au baccalauréat. De surcroît, le candidat fictif diplômé d'un CAP n'a pas plus de chances d'accéder à un entretien s'il a poursuivi sa formation initiale par un baccalauréat professionnel. En revanche, le candidat titulaire d'un baccalauréat professionnel a plus de chances d'obtenir un entretien d'embauche s'il a préalablement obtenu un CAP. Dans les professions que nous avons examinées, les recruteurs semblent valoriser davantage le diplôme du CAP que celui du baccalauréat professionnel, alors même que de façon générale, l'Éducation Nationale encourage les jeunes à privilégier ce dernier.