La communauté haïtienne compte maintenant près de 30 000 membres au Québec. Cette communauté n'est pas homogène et les clivages qui la traversent renvoient tant à la diversité des origines sociales de ses membres qu'aux conditions concrètes dans lesquelles ceux-ci, à différentes périodes, eurent à s'insérer dans la société québécoise. Dans un premier temps nous situons cette immigration dans la hiérarchie des réseaux migratoires en provenance d'Haïti. Nous abordons ensuite le rôle de cette immigration dans les sociétés capitalistes avancées et particulièrement au Québec. Nous présentons finalement quelques données préliminaires, vues sous l'angle des statistiques officielles d'immigration, sur les grandes caractéristiques socio-démographiques de ce courant migratoire.
A travers l'étude de la vie culturelle des dissidents soviétiques en France, l'auteur relève les nombreux indices montrant que nous assistons actuellement, depuis 1980, à un changement quantitatif et qualitatif de l'expression des émigrés qui pourrait être le signe d'une extinction progressive de l'afflux en France de cette émigration.
Il s'agit dans ce texte de décrire brièvement le contexte dans lequel est née l'enquête A.Q.E.M. sur la migration des jeunes anglophones hors du Québec, de présenter un sommaire du rapport dont le texte intégral est disponible à l'Université Bishop's, et enfin de discuter et de critiquer l'enquête du point de vue méthodologique. Nous commençons l'étude par une brève présentation de la méthodologie, une approche « longitudinale », par la délimitation géographique de la population visée et par la méthode d'échantillonnage. Les techniques de cueillette grâce auxquelles nous avons obtenu un taux de réponse de 87 % sont également mises en évidence. Nous enchaînons avec un survol des données en commençant par certaines caractéristiques de l'échantillon, notamment la composition par langue maternelle et la connaissance du français. Ensuite nous présentons les résultats, c'est-à-dire l'ampleur de l'émigration de la jeunesse anglophone hors du Québec. La proportion des jeunes qui quittent le Québec pour la période de l'enquête (cinq ans et demi) est évaluée globalement à 31 %. Nous examinons ensuite les données sur l'émigration selon la langue maternelle et la connaissance du français. Parmi d'autres constatations, nous remarquons que le taux d'« émigration » des sujets de langue maternelle « autre » (que l'anglais ou le français) est de beaucoup inférieur (19 %) a celui des personnes de langue anglaise (33 %). Puis il est question de la destination des émigrés et de l'année de leur départ. Après ce survol des résultats obtenus de l'enquête nous tentons de comparer ceux-ci avec les données de Statistique Canada, mais pour le lustre précédent. De plus nous comparons l'émigration interprovinciale des anglophones du Québec avec celle des populations des autres provinces. A la lumière des résultats de ces comparaisons on constate que la minorité de langue maternelle anglaise au Québec est et demeure extrêmement mobile. Finalement, pour ce qui est des données, un examen plus poussé des relations langue maternelle - connaissance du français - émigration, révèle que c'est la langue maternelle, plus que la connaissance du français qui influe sur la propension à quitter le Québec. Dans la toute dernière section, nous commentons certains aspects méthodologiques de l'enquête, et ceci à la lumière des données partielles du recensement de 1976. Dans cette critique, les auteurs font le procès d'une enquête sur la migration par voie d'échantillonnage.
Le génocide des Yézidis par Daech constitue le point d'orgue d'une persécution quasi permanente par l'islam. Les Yézidis ont beau croire en un seul Dieu, leur religion n'a jamais été reconnue digne de considération par l'islam au même titre que les religions dites du Livre. Ainsi, les tenants de l'islam ont cherché à convertir les Yézidis. Devant leur refus, de nombreuses campagnes militaires ont été menées depuis des siècles et ce jusqu'à aujourd'hui afin de les soumettre par la force. Elles ont souvent débouché sur des massacres de masse. Pour échapper à leurs bourreaux, les Yézidis survivants se sont cachés dans des régions montagneuses et isolées afin de rester hors d'atteinte des lois islamiques et de ne pas être enrôlés de force dans les armées ennemies. Le fait d'exercer leur religion dans le secret a renforcé la conviction chez les musulmans que les Yézidis sont les « adorateurs du diable », justification toute trouvée pour continuer d'ordonner leur anéantissement. On compte aujourd'hui, selon les sources, environ un million de Yézidis dans le monde. Leur nombre n'a fait que diminuer depuis des siècles à cause des massacres répétés. La majorité d'entre eux ne vit plus dans ses territoires d'origine. Forcés d'émigrer, ils se sont réfugiés dans les pays de l'ex-URSS, de l'Arménie et de l'Europe. Les revendications des chefs yézidis auprès des autorités musulmanes par la médiation diplomatique européenne pour cesser ces massacres ont été vaines.
L'émigration temporaire des travailleurs est un sujet qui suscite de plus en plus la curiosité des chercheurs, ses effets touchent non seulement les pays de destination, mais aussi les pays source de cette émigration. Pour ces derniers, les transferts des émigrants temporaires représentent une source stable de fonds. De plus, non seulement cette source de fonds excède les différentes formes d'aide financière au développement reçues par ces pays, elle a aussi l'avantage de placer ces fonds entre les mains de ceux qui en ont le plus besoin—à l'opposé de l'aide internationale. Notre étude cherche à identifier l'impact que l'émigration temporaire des travailleurs a sur le développement économique d'un pays-source. Pour y parvenir, nous développons un modèle de choix rationnels dans une économie à un secteur d'activité. Dans notre modèle, les choix rationnels des ménages portent non seulement sur le lieu d'emploi du chef de ménage (travailleur domestique ou émigrant temporaire), mais aussi sur la taille du ménage (nombre d'enfants) et l'investissement dans l'éducation des enfants. Les résultats microéconomiques du modèle sont dérivés analytiquement. En particulier, les ménages du pays-source qui gagnent de l'amélioration des conditions d'émigration temporaire sont essentiellement pauvres. D'autre part, pour ces ménages pauvres, la décision d'émigrer temporairement a un effet négatif sur leur taux de fécondité, et un effet positif sur le niveau d'éducation de leurs enfants. Au niveau macroéconomique, la simulation numérique du modèle révèle que l'amélioration des conditions d'émigration temporaire augmente le niveau de scolarisation moyen dans le pays-source, et baisse aussi son taux fécondité moyen. Ces résultats montrent, selon la théorie néoclassique du développement, que les pays-destinataires peuvent potentiellement contribuer au développement économique des pays-source en améliorant les conditions d'émigration temporaire. Cependant, une analyse de sensibilité révèle que cet effet bénéfique est hétérogène. En effet, l'ampleur de cet effet bénéfique peut être soit fort, soit faible ou insignifiant, dépendamment des politiques complémentaires menées par les pays-sources. Ainsi, les pays-sources où (i) l'âge légal au premier mariage est maintenu à 18 ans ou plus pour les femmes et où (ii) le gouvernement investit suffisamment en éducation publique sont-ils les plus susceptibles de bénéficier significativement de l'amélioration des conditions d'émigration temporaire.