La thèse aborde une question originale et d'actualité: l'extension artificielle des côtes. Afin de mieux comprendre ce phénomène dans son actualité, la thèse attache une importance à la description de la pratique des États en fournissant les informations aussi précises, aussi actuelles et aussi concrètes que possible. C'est à partir de cette pratique que la thèse répond à la question de savoir comment les règles de droit répondent aux exigences de la pratique. En ce qui concerne la pratique des États, la thèse explique, dans une première partie, que l'extension artificielle des côtes est destinée, tantôt, à protéger les côtes contre l'élévation du niveau de la mer, tantôt à gagner des terres pour diverses fins: habitat humain, agricoles, développement des ports et de leurs infrastructures pour les besoins des navires modernes et du commerce international. Mais parallèlement, cette extension entraîne des effets négatifs pour l'écosystème côtier (chapitre I). Des travaux de ce genre ont été menés, ou vont l'être, en Europe (Pays-Bas, Allemagne, Belgique, France, R.-U. etc), aux États-Unis, en Asie (Bahreïn, Malaisie, Hong Kong, Singapour, Japon), en Australie, et sur certains archipels du Pacifique (chapitre II). La seconde partie de la thèse examine le droit applicable au phénomène d'extension artificielle des côtes. Sont ainsi passées en revue: les règles relatives à la navigation (chapitre III), les règles relatives aux lignes de base (chapitre IV), les règles relatives aux hauts-fonds découvrants (chapitre V), les règles relatives aux îles et aux rochers (chapitre VI) et enfin les règles relatives à la protection de l'environnement marin (chapitre VII). ; Doctorat en droit ; info:eu-repo/semantics/nonPublished
The Strait of Gibraltar and the Application of the Rules of the European Union on Renewable Energy Abstract: The purpose of this paper is to review the configuration and point out the weaknesses of the main legal regimes of environmental protection of the Mediterranean Sea applicable to the implementation of marine renewable energies in the maritime and coastal areas of the EU, focusing on Strait of Gibraltar. Renewable energy sources have become a strategic industry for Europe over the last years due, among other things, to the need for finding cheap and clean energy sources. Within this context, marine renewable energies attract a lot of attention from the EU and several Member States. However, the development of this industry without a sound environmental protection and preservation policy and regulation, might well result in a rather negative impact on the affected marine ecosystems. On the other hand, the legal framework established by the EU and other international legal regimes for the protection of the marine environment seems to give much room for Member States putting economic objectives before environmental considerations. Keywords: Environmental protection; renewable energy sources; marine ecosystems; territorial waters; Strait of Gibraltar; European Union. ; El Estrecho de Gibraltar y aplicación de las las normas de la Unión Europea sobre energía renovable Resumen: El propósito de este trabajo es revisar la configuración y señalar las principales debilidades de los regímenes jurídicos de protección del medio ambiente del mar Mediterráneo aplicables a la ejecución de las energías renovables marinas en las zonas marítimas y costeras de la UE, centrándose en las controvertidas aguas de Gibraltar. Las fuentes renovables de energía se han convertido en una industria estratégica para Europa en los últimos años debido, entre otras razones, a la necesidad de encontrar fuentes de energía barata y limpia. Dentro de este contexto, las energías renovables marinas atraen la atención de la Unión Europea y varios Estados miembros. Sin embargo, el desarrollo de esta industria, sin una buena protección del medio ambiente y la política de conservación y regulación, podría tener un impacto negativo sobre los ecosistemas marinos del lugar. Por otro lado, el marco legal, establecido por la UE y otros regímenes jurídicos internacionales para la protección del medio marino parece dar margen de maniobra a los Estados miembros para anteponer los objetivos económicos a las consideraciones ambientales. Palabras clave: Protección de medio ambiente; energías renovables; ecosistemas marinos; aguas territoriales; estrecho de Gibraltar; Unión Europea. ; Résumé : Le but de cet article est de revoir la configuration et de souligner les faiblesses des principaux régimes juridiques de protection de l'environnement de la mer Méditerranée applicables à la mise en œuvre des énergies renouvelables marines dans les zones maritimes et côtières de l'UE, en se concentrant sur les controversés eaux de la baie de Gibraltar. Sources d'énergie renouvelables sont devenus une industrie stratégique pour l'Europe au cours des dernières années en raison, entre autres, à la nécessité de trouver des sources d'énergie bon marché et propre. Dans ce contexte, les énergies marines renouvelables attirent beaucoup d'attention de la part de l'Union européenne et plusieurs États membres. Cependant, le développement de cette industrie sans une bonne protection de l'environnement et de la politique de préservation et de régulation, pourrait bien se traduire par un impact plutôt négatif sur les écosystèmes marins concernés. D'autre part, le cadre juridique mis en place par l'UE et d'autres régimes juridiques internationaux pour la protection de l'environnement marin semble donner beaucoup de place pour les États membres de mettre des objectifs économiques avant les considérations environnementales. Mots Clés : Protection de l'environnement ; énergies renouvelables ; écosystèmes marins ; eaux territoriales ; Détroit de Gibraltar ; l'Union Europeenne.
À l'ère du tourisme de masse et des loisirs, la plaisance est une expression particulière de territorialité à travers divers équipements sur le trait de côte (ports, marinas, chantiers navals, etc.) et des flux tant maritimes que terrestres (itinéraires en mer des plaisanciers entre ports, liaisons domiciles-points d'embarquement, navettes domicile-travail des professionnels de la plaisance, etc.). Ce caractère « amphibie » confère à la plaisance une place atypique parmi les activités touristiques. En France, plus que d'autres loisirs, la plaisance est écartelée entre des espaces vécus, résultant pour l'essentiel des parcours des plaisanciers (bassins de navigation, bassins de croisière, bassins de plaisance.), et des territoires administratifs relevant d'une logique bien différente à terre (collectivités territoriales, subdivisions des affaires maritimes) comme en mer (eaux territoriales, zone d'exercice du droit de police. Conformément à bien des espaces vécus, les aires de pratiques de la plaisance sont particulièrement complexes. Outre leur caractère chronique, compte tenu du caractère essentiellement saisonnier de l'activité, ces territoires vont dépendre de la diversité des pratiques plaisancières (pêche-promenade, balade en mer, croisière côtière, croisière hauturière, voile sportive.), des limites conscientes voire inconscientes que se fixe chaque plaisancier, du déterminisme physique (obstacles à la navigation, vents, courants.), de la réglementation en vigueur qui interdit la navigation au-delà d'une certaine distance d'un abri selon les différentes catégories de navires, etc. Pour leur part, les territoires de gestion relèvent d'une logique largement continentale, même en avant du trait de côte. L'inadéquation entre espaces de pratiques et de gestion est telle que plusieurs acteurs (collectivités territoriales, services déconcentrés de l'Etat, bureaux d'études, associations.) conduisent de plus en plus d'opérations dans le cadre de territoires de projets calqués sur des espaces de pratiques. Ces derniers restent néanmoins largement assujettis aux découpages administratifs traditionnels au point de voir leurs dimensions régulièrement redéfinies. ; Na era do turismo de massa e dos lazeres, o nautismo é uma expressão específica de territorialidade, através de diversos equipamentos construidos na costa (portos, marinas, estaleiros navais, etc.) e dos fluxos tanto marítimos como terrestres (itinerários no mar dos iatistas, entre portos e objetivos, ligações domicílio-pontos de embarque, ligações domicílio-trabalho dos profissionais do nautismo, etc.). Este caráter "anfíbio" confere ao nautismo um lugar atípico entre as atividades turísticas. Na França, mais que outros lazeres, o nautismo é esquartejado entre espaços vividos, resultando essencialmente dos percursos dos iatistas (bacias de navegação, bacias de cruzeiro, bacias de nautismo.), e dos territórios administrativos que pertencem a uma lógica bem diferente na terra (coletividades territoriais, subdivisões dos negócios marítimos) como no mar (águas territoriais, zona de exercício do direito de polícia). Em conformidade com muitos outros espaços vividos, as áreas de práticas do nautismo são particularmente complexas. Para além do seu caráter crónico, tendo em conta o caráter essencialmente sazonal da atividade, estes territórios vão depender da diversidade das práticas (pesca, passeio no mar, cruzeiro costeiro, cruzeiro do alto mar, vela desportiva.), do regulamento em vigor que proibe a navegação além de certa distância de um abrigo, de acordo com as diferentes categorias de navios, etc. Por a sua parte, os territórios de gestão dependem de uma lógica largamente continental, mesmo perto da costa. A não coincidência entre espaços de práticas e espaços e gestão e tamanha que vários atores (coletividades territoriais, serviços desconcentrados do Estado, consultorias, associações.) conduzem cada vez mais operações no âmbito de territórios de projetos decalcados sobre espaços de práticas. Estes últimos permanecem no entanto largamente sujeitados aos recortes administrativos tradicionais ao ponto de ver as suas dimensões regularmente redefinidas.
À l'ère du tourisme de masse et des loisirs, la plaisance est une expression particulière de territorialité à travers divers équipements sur le trait de côte (ports, marinas, chantiers navals, etc.) et des flux tant maritimes que terrestres (itinéraires en mer des plaisanciers entre ports, liaisons domiciles-points d'embarquement, navettes domicile-travail des professionnels de la plaisance, etc.). Ce caractère « amphibie » confère à la plaisance une place atypique parmi les activités touristiques. En France, plus que d'autres loisirs, la plaisance est écartelée entre des espaces vécus, résultant pour l'essentiel des parcours des plaisanciers (bassins de navigation, bassins de croisière, bassins de plaisance.), et des territoires administratifs relevant d'une logique bien différente à terre (collectivités territoriales, subdivisions des affaires maritimes) comme en mer (eaux territoriales, zone d'exercice du droit de police. Conformément à bien des espaces vécus, les aires de pratiques de la plaisance sont particulièrement complexes. Outre leur caractère chronique, compte tenu du caractère essentiellement saisonnier de l'activité, ces territoires vont dépendre de la diversité des pratiques plaisancières (pêche-promenade, balade en mer, croisière côtière, croisière hauturière, voile sportive.), des limites conscientes voire inconscientes que se fixe chaque plaisancier, du déterminisme physique (obstacles à la navigation, vents, courants.), de la réglementation en vigueur qui interdit la navigation au-delà d'une certaine distance d'un abri selon les différentes catégories de navires, etc. Pour leur part, les territoires de gestion relèvent d'une logique largement continentale, même en avant du trait de côte. L'inadéquation entre espaces de pratiques et de gestion est telle que plusieurs acteurs (collectivités territoriales, services déconcentrés de l'Etat, bureaux d'études, associations.) conduisent de plus en plus d'opérations dans le cadre de territoires de projets calqués sur des espaces de pratiques. Ces derniers restent néanmoins largement assujettis aux découpages administratifs traditionnels au point de voir leurs dimensions régulièrement redéfinies. ; Na era do turismo de massa e dos lazeres, o nautismo é uma expressão específica de territorialidade, através de diversos equipamentos construidos na costa (portos, marinas, estaleiros navais, etc.) e dos fluxos tanto marítimos como terrestres (itinerários no mar dos iatistas, entre portos e objetivos, ligações domicílio-pontos de embarque, ligações domicílio-trabalho dos profissionais do nautismo, etc.). Este caráter "anfíbio" confere ao nautismo um lugar atípico entre as atividades turísticas. Na França, mais que outros lazeres, o nautismo é esquartejado entre espaços vividos, resultando essencialmente dos percursos dos iatistas (bacias de navegação, bacias de cruzeiro, bacias de nautismo.), e dos territórios administrativos que pertencem a uma lógica bem diferente na terra (coletividades territoriais, subdivisões dos negócios marítimos) como no mar (águas territoriais, zona de exercício do direito de polícia). Em conformidade com muitos outros espaços vividos, as áreas de práticas do nautismo são particularmente complexas. Para além do seu caráter crónico, tendo em conta o caráter essencialmente sazonal da atividade, estes territórios vão depender da diversidade das práticas (pesca, passeio no mar, cruzeiro costeiro, cruzeiro do alto mar, vela desportiva.), do regulamento em vigor que proibe a navegação além de certa distância de um abrigo, de acordo com as diferentes categorias de navios, etc. Por a sua parte, os territórios de gestão dependem de uma lógica largamente continental, mesmo perto da costa. A não coincidência entre espaços de práticas e espaços e gestão e tamanha que vários atores (coletividades territoriais, serviços desconcentrados do Estado, consultorias, associações.) conduzem cada vez mais operações no âmbito de territórios de projetos decalcados sobre espaços de práticas. Estes últimos permanecem no entanto largamente sujeitados aos recortes administrativos tradicionais ao ponto de ver as suas dimensões regularmente redefinidas.
1. Depuis 2018, un consortium d'organisations de la société civile ouest-africaine et d'ONG européennes mène des activités de plaidoyer pour créer un cadre politique propice au développement durable et équitable des chaînes de valeurs laitières locales en Afrique de l'Ouest. Il s'agit de veiller à ce que les politiques agricoles et commerciales et les pratiques d'investissement des entreprises soient compatibles avec les objectifs de développement durable de l'ONU, et avec des règles commerciales équitables et responsables. 2. De fait, depuis une vingtaine d'années, les politiques commerciales mises en place dans les pays ouest-africains ont favorisé l'importation de lait en poudre européen à bas prix. Mais depuis 10 ans, les importations de poudre de lait ont été progressivement remplacées par des produits d'un type nouveau : les mélanges de poudre de lait écrémé et de graisse végétale en poudre. Ces " mélanges MGV ", pour une grande part originaires d'Europe, ont représenté en 2019 plus des 2/3 de importations laitières ouest-africaines. Ces produits ont généré un certain nombre de controverses relatives à leur étiquetage, à leur qualité nutritionnelle et à leurs impacts environnementaux et sociaux. 3. Afin d'éclairer ces controverses, et de renforcer l'argumentaire des organisations professionnelles d'éleveurs et de pasteurs, la présente étude fait le point sur les connaissances disponibles sur les impacts socio-économiques et environnementaux comparés des différentes matières premières laitières utilisées dans la chaîne de valeur laitière locale. La comparaison est faite selon un ensemble de critères socio-économiques et environnementaux, qui incluent le revenu, l'emploi, le développement rural, la sécurité nutritionnelle, et la préservation de l'environnement. Jusqu'à présent, il n'existait aucun travail synthétique qui puisse donner une image complète pour faire cette analyse comparative. 4. L'étude permet de fournir un certain nombre d'indicateurs au vu des données déjà publiées. Mais elle identifie aussi les travaux de recherche nécessaires pour compléter ces connaissances et pour répondre aux questions soulevées par cette situation inédite. Cette revue souligne aussi que les stratégies de développement durable nécessitent des arbitrages entre plusieurs objectifs et doivent donc être guidées par plusieurs indicateurs. 5. Les poudres importées apparaissent, en effet, particulièrement efficaces pour fournir aux industries une matière première bon marché, et pour leur permettre de répondre à la croissance rapide de la demande. Ces importations représentent aujourd'hui 40 % du disponible laitier dans la région, et jusqu'à 90% dans certaines villes côtières comme Dakar. Ces importations ont ainsi permis l'émergence d'un secteur de la transformation laitière ouest-africain qui a créé de nombreux emplois urbains, et qui a permis la mise sur le marché de produits laitiers transformés bon marchés. La consommation moyenne par habitant a pu se maintenir à 20 kg/hab./an (> 50 kg/hab/an dans les pays sahéliens) malgré la croissance rapide de la population, et l'urbanisation soutenue. Les importations de poudre ont aussi contribué à sécuriser les emplois européens dans le secteur de la production et de la transformation, dans le cadre d'une stratégie de conquête des marchés à l'exportation. 5 6. Cependant, les objectifs économiques et sociaux qui ont justifié l'essor de ces importations ont éclipsé un certain nombre d'autres objectifs pourtant essentiels au développement durable en Afrique. En particulier, le rôle de l'élevage local dans la création d'emplois en zone rurale a été oublié, alors que des millions de familles pastorales et agro-pastorales produisent du lait dans la région. On estime aujourd'hui que seulement 20 000 familles d'éleveurs sont concernées par la collecte de lait industrielle en Afrique de l'Ouest, alors que le potentiel est bien supérieur. Et la part du lait collecté varie entre seulement 1 et 7 % du total du lait produit, selon les pays. Les filières d'importations ont ainsi négligé le rôle des industries laitières dans la création de débouchés pour les éleveurs locaux. De même, le recours à des matières premières importées de qualité standard a conduit à un nivellement par le bas de la qualité des produits laitiers consommés en Afrique de l'Ouest. 7. Pourtant, la région est riche d'une culture laitière pastorale basée sur de nombreux produits et savoir-faire laitiers qui apparaissent aujourd'hui très largement sous-valorisés. Qui plus est, les données disponibles relatives à l'impact environnemental des élevages pastoraux et agro-pastoraux révèlent que ces modes de production extensifs ou semi-extensifs sont particulièrement intéressants pour réduire l'impact carbone du secteur laitier, préserver la biodiversité des écosystèmes, et limiter la déforestation. Par exemple, le bilan en termes de gaz à effet de serre (GES) des territoires pastoraux sahéliens serait proche de l'équilibre, en raison de l'importance des parcours naturels et des sols dans la séquestration du carbone. Les systèmes de collecte du lait local mis en oeuvre par une vingtaine d'industries et par environ 300 mini-laiteries de la zone montrent d'ailleurs que ce modèle est porteur d'avenir à condition que les élevages puissent faire évoluer leurs pratiques d'alimentation, et que les entreprises laitières puissent investir dans des dispositifs de collecte. 8. A contrario, la littérature disponible suggère que les impacts environnementaux des mélanges de lait écrémé et de matières grasses en poudre sont problématiques, en raison notamment de l'incorporation d'huile de palme non certifiée, c'est-à-dire sans garantie environnementale. Ces produits génèrent par ailleurs des risques de tromperies des consommateurs, certains étiquetages ne répondant pas aux normes du Codex. On estime que 30% des produits consommés dans la région ne répondent pas aux normes du Codex en matière d'étiquetage. Aujourd'hui, la montée en puissance des mélanges MGV dans les exportations européennes vers l'Afrique soulève la question des exportations " responsables ", et milite pour que les politiques ouest-africaines reconsidèrent leur mode d'insertion dans le commerce international.
International audience ; Unter den verschwundenen Städten, mit deren archäologischen und imaginären Spuren die Küsten der Nord- und Ostsee übersät sind, nimmt die versunkene Stadt Vineta einen besonderen Platz ein. Ihr Name verweist sowohl auf eine historische Realität mit unscharfen Umrissen, einen bedeutenden slawischen Handelshafen an der Ostsee, der wahrscheinlich zwischen dem 5. und 9. Jahrhundert gegründet und im 12. Jahrhundert zerstört wurde, als auch auf die lokale Fassung des europäischen Mythos von der stolzen Stadt, die zur Strafe für ihre Sünden versenkt wurde, und deren Vorbild das antike Atlantis ist.Wenn es um die Lokalisierung von Vineta geht, liegt die Hauptschwierigkeit in der Ungenauigkeit der archivalischen Quellen. Zunächst einmal muss man wissen, ob sich die in den Quellen genannten Städte Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg) auf eine einzige Siedlung oder auf mehrere Handelsposten beziehen. Die Hypothese einer einzigen Stadt in Wolin (im heutigen Polen) verdrängte schließlich die anderen, als Ausgrabungen der Stätte im 20. Jahrhundert einen wichtigen Hafenkomplex im Kontakt mit Europa und Asien zu Tage förderten. Es werden jedoch weiterhin alternative Hypothesen vertreten. Auf jeden Fall scheint Vineta eine der slawischen Städte zu sein, die aus der Küstengeographie ausradiert wurden – durch völlige Zerstörung, Verlegung oder Umbenennung – im Kontext der Konfrontation zwischen Heiden und Christen sowie zwischen Deutschen, Dänen und Slawen.Die Auslöschung historischer Stätten bietet einen fruchtbaren Boden für Legenden. An den Küsten von Nord- und Ostsee wird der europaweite Mythos (Atlantis, Ys, Kitej.) durch eine eine labile imaginäre Topographie ergänzt. Die Fülle der katastrophalen Flutwellen macht ihre Küsten zu ständig rekonfigurierten Landschaften und zu unscharfen, mobilen, labilen Orten, die in der deutschen imaginären Geographie der gebirgigen Landschaft Mitteldeutschlands gegenüberstehen, die in der romantischen Naturlyrik sehr gut vertreten ist.Die imaginäre Küstengeographie Vinetas geht mit einer imaginären politischen Geographie im multikulturellen Gebiet zwischen Niedersachsen und Pommern (Germania slavica) einher. Die Legende von Vineta und seine unsichere Geographie eigneten sich besonders gut für verschiedene nationale Re-Semantisierungen in der Neuzeit. Die Existenz einer alten slawischen Metropole von europäischer Bedeutung konnte als Beweis für die Größe dieser Völker angesehen werden, vor allem in der Zeit (18.-19. Jahrhundert), als sie um ihre Autonomie oder Unabhängigkeit kämpften: dies war der Fall bei Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický oder Feliks Nowowiejski. Auch auf deutscher Seite versuchten Nationalisten, die Vineta-Legende für ihre Sache zu nutzen, von Ludolf Wienbarg bis zur geplanten Ariosophenkolonie "Neu-Vineta" in den 1940er Jahren.Im deutschen Sprachraum wurde das Vineta-Motiv wurde aber nicht bloß aus einer nationalistischen Perspektive verwendet. Neben einer Blütezeit folkloristischer Wiederbelebungen der Legende ging die Romantik auch dazu über, das Motiv von seinem lokalen Hintergrund zu lösen und in den Status eines allgemeinen Mythos zu erheben, der den Verlust und die Erinnerung an die Vergangenheit evoziert. In der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts (Wilhelm Müller, Heinrich Heine) verzichtet Vineta auf seine geographische und nationale Komponente, um auf universellere und intimere Weise mal die Wiederkehr des Verdrängten (bei dem Freudianer Wilhelm Stekel), mal die in der Flut der Geschichte verschlungene deutsch-jüdische Welt (bei Robert Schindel) oder das Verschwinden der Identität der ehemaligen DDR (bei Uwe Kolbe) zu bezeichnen. ; The sunken city of Vineta occupies a special place among the lost cities whose archaeological and imaginary traces punctuate the North Sea and Baltic coasts. Its name refers both to a vague historical reality, a very important Slavic Baltic merchant port, probably founded between the 5th and 9th centuries and destroyed in the 11th century, and to the local basis of the European mytheme of the proud city sunk as a punishment for its sins, the model of which is ancient Atlantis. When it comes to locating Vineta, the main difficulty lies in the imprecision of the archival sources. First of all, it is necessary to know whether the cities cited by the sources, Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg), refer to one and the same settlement or to several trading counters. The hypothesis of a single city in Wolin (in present-day Poland) eventually superseded the others when the excavations of the site in the 20th century uncovered an important port complex in contact with Europe and Asia. However, minority hypotheses continue to be defended. In any case, Vineta appears to be one of the Slavic cities erased from the coastal geography – through outright destruction or a change of location or name – as part of a confrontation between pagans and Christians, as well as between Germans, Danes and Slavs.The obliteration of historical sites provides fertile ground for legends. On the coasts of the North Sea and the Baltic, the mythical configuration, common to the whole of Europe (Atlantis, Ys, Kitej), is completed by a unstable topographical imaginary. The abundance of catastrophic storm floods makes their coasts landscapes in constant natural reconfiguration, blurred, intermediate and moving places which are opposed in the German geographical imagination to the mountainous landscape of Middle Germany, well represented in romantic natural poetry.The imaginary coastal geography of Vineta is coupled with an imaginary political geography in a deeply multicultural area between Lower Saxony and Pomerania (Germania slavica). The legend of Vineta and its uncertain geography lent itself particularly well to diverse national resemantisations in modern times. The existence of an ancient Slavic metropolis of European relevance/dimensions could be seen as proof of the greatness of these peoples, especially at a time (18th-19th centuries) when they were fighting for their autonomy or independence: this was the case with Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický or Feliks Nowowiejski. On the German side, nationalists have also tried to reclaim the Vineta legend to illustrate their cause, from Ludolf Wienbarg to the 'ariosophical' colony of "Neu-Vineta" in the 1940s.However, the use of the Vineta motif from a nationalist perspective is not the most widespread in Germanic space. Alongside a flowering of folkloristic revivals of the legend, Romanticism also proceeded to detach the motif from its local background and elevate it to the status of a myth that evokes loss and remembrance of the past. From the 19th century onwards (Wilhelm Müller, Heinrich Heine), Vineta abstracted itself from its geographical and national component to signify, in a more universal and intimate way, sometimes the return of the repressed (in the Freudian Wilhelm Stekel), sometimes the German Jewish world submerged in the flood of history (in Robert Schindel) or the disappearance of the identity of the former GDR (in Uwe Kolbe). ; Parmi les cités disparues dont les traces archéologiques et imaginaires ponctuent les côtes de la mer du Nord et de la Baltique, la ville engloutie de Vineta occupe une place à part. Son nom renvoie tout autant à une réalité historique aux contours flous, très important port marchand slave de la Baltique, fondé probablement entre le Ve et le IXe siècle, et détruit au XIIe siècle, qu'au support légendaire local du mythème européen de la cité orgueilleuse engloutie en punition de ses péchés, dont le modèle est l'Atlantide antique. Lorsqu'il s'agit de situer Vineta, la principale difficulté réside dans l'imprécision des sources archivistiques. Il s'agit tout d'abord de savoir si les villes citées par les sources, Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg), renvoient à une seule et même implantation ou à plusieurs comptoirs. L'hypothèse d'une seule cité à Wolin (en Pologne actuelle) a fini par supplanter les autres lorsque les fouilles du site menées au XXe siècle ont mis au jour un important complexe portuaire en contact avec l'Europe et l'Asie. Cependant, des hypothèses minoritaires continuent à être défendues. Dans tous les cas, Vineta apparaît comme l'une des cités slaves effacées de la géographie côtière – par destruction pure et simple ou changement de localisation ou de nom – dans le cadre d'un affrontement entre païens et chrétiens, ainsi qu'entre Allemands, Danois et Slaves. L'effacement des sites historiques constitue un terreau fertile pour les légendes. Sur les côtes de la mer du Nord et de la Baltique, la configuration mythique, commune à toute l'Europe (Atlantide, Ys, Kitej…), se complète d'un imaginaire topographique mouvant. L'abondance des raz-de-marée catastrophiques fait de leurs côtes des paysages en proie à de constantes reconfigurations naturelles, des lieux flous, intermédiaires et mouvants qui s'opposent dans l'imaginaire géographique allemand au paysage montagneux de l'Allemagne moyenne, très bien représenté dans la poésie naturelle romantique.La géographie imaginaire côtière de Vineta se double d'une géographie imaginaire politique dans une zone profondément multiculturelle, entre Basse-Saxe et Poméranie (Germania slavica). La légende de Vineta et sa géographie incertaine se prêtaient particulièrement bien à des resémantisations nationales diverses à l'époque moderne. L'existence d'une métropole slave ancienne d'importance européenne a pu être vue comme la preuve de la grandeur de ces peuples, notamment à une époque (XVIIIe-XIXe siècles) où ils luttaient pour leur autonomie ou leur indépendance : c'est le cas chez Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický ou Feliks Nowowiejski. Du côté allemand, les nationalistes ont eux aussi tenté de récupérer la légende de Vineta pour illustrer leur cause, depuis Ludolf Wienbarg jusqu'au projet de colonie ariosophe de « Neu-Vineta » dans les années 1940.Pourtant, l'utilisation du motif de Vineta dans une perspective nationaliste n'est pas la plus répandue dans l'espace germanique. En parallèle d'une floraison de reprises folkloristes de la légende, le romantisme a également procédé au détachement du motif de son arrière-plan local pour l'élever au statut de mythe qui évoque la perte et le souvenir du passé. À partir du XIXe siècle (Wilhelm Müller, Heinrich Heine), Vineta s'abstrait de sa composante géographique et nationale pour signifier, de façon plus universelle et intime, tantôt le retour du refoulé (chez le freudien Wilhelm Stekel), tantôt le monde juif allemand englouti dans le flot de l'histoire (chez Robert Schindel) ou encore la disparition de l'identité de l'ancienne RDA (chez Uwe Kolbe).