International audience ; Presque 20 ans après le changement de régime, la plupart des travaux portant sur les syndicats en Hongrie sont pessimistes quant à la capacité des syndicats de défendre les intérêts des salariés par la voie de la négociation collective ou des conflits du travail et, ce faisant, à endiguer la chute continue de leurs adhérent.es. En dépit des transformations économiques et institutionnelles qu'a connues la Hongrie depuis le changement de régime en 1989, la plupart des auteurs mettent l'accent sur l'incapacité à modifier la « culture syndicale », à se démarquer d'un syndicalisme de services et de gestion, sur le modèle de la « courroie de transmission » hérité de l'ancien régime communiste. Cette lecture en termes d'héritage culturel est d'autant plus prégnante en Hongrie, qu'à la différence d'autres pays de l'Est, lors de la transition de régime, les anciens syndicats n'ont pas été dissous (comme en Tchécoslovaquie) ou fortement concurrencés par les nouveaux syndicats libres (comme en Pologne avec Solidarnosc). Les anciens syndicats, et beaucoup de leurs représentants, sont restés en place tout en s'ouvrant au pluralisme syndical. Cette stabilité permet-elle d'expliquer le paradoxe entre l'ampleur des transformations économiques et sociales qu'a connues le monde du travail hongrois depuis les années 1970 et l'apparente inertie des syndicats ? L'analyse des trajectoires syndicales et politiques révèle de manière plus nuancée une évolution des pratiques militantes légitimes. En nous appuyant sur une enquête qualitative faite par 40 récits de carrière auprès de syndicalistes hongrois de différentes générations, nous montrons comment, par le passé, les syndicalistes étaient à la fois au cœur des régulations formelles et dotés d'une autonomie relative. L'expérience des privatisations a contribué, pour certains représentant.e.s qui avaient les qualifications suffisantes, à la formation de compétences expertes qui leur ont permis de capter les postes de permanents dans les structures syndicales ...
From 1896 to 1957, the Lyon City council leads an ambitious innovative policy in the field of "éducation populaire" (public education, education for all).The political will to opt for an education policy can be accounted for by the particular context during the first half of the 20th century.This city is flourishing and its population is increasing constantly particularly its working class and the number of pupils.At the time, Édouard Herriot is Lyon's mayor. In Lyon he begins being involved in politics in the context of the Dreyfus affair.Lyon is to be a springboard for his political career. By becoming mayor of Lyon at the age of 33, Herriot can enforce his school and educative policy in accordance with the principles of democratization of schooling and education he advocates, a policy which makes schooling more easily accessible to all that he shares with the "Compagnons de l'Université Nouvelle" intertwined networks of activists. Those networks prove to be particularly fertile and active during the period. Analyzing them shows how numerous they are and sheds light on their actions through the profusion of non-profit organizations and their many publication.However, while the analysis of the different historic sources available allow to Lyon's thriving community life related to "éducation populaire", the same sources do not mention how different organizations work.Analyzing the practices and project of the different "éducation populaire"movements and organizations show how the aims evolved during that period. Initially the goal is based on a program of hygiene physical education awareness. It is meant to fight social plagues such as tuberculoses and alcoholism. Gradually political goals emerge. The different activists have to establish a program of education in the true sense of the word of civic education, addressed to the children from Lyon working-class families. The aim is obviously to fight against the influence of opposite to the French Third Republic. In these activist circles above all clerical ones, regime evolves in these activist circle, makes the perceptions and political fears of parts of the population stand out this analysis also allows to put forward how deeply involved in politics these "éducation populaire" activists are in the second half of the 20th century. The fear of fascism then becomes a deep motivation for education.This research thus seeks to make the way these organizations and "éducation populaire" work re-emerge while attempting to be as close as possible to the viewpoint of regular activists.This bygone world of several of them whose biography could be traced. ; De 1896 à 1957, la municipalité de Lyon a développé une politique ambitieuse et novatrice dans le domaine de l'éducation populaire. Cette volonté politique d'action éducative s'explique par le contexte particulier de la ville de Lyon sur la première moitié du XXe siècle.La ville est alors en pleine croissance et économique. La population ne cesse d'augmenter, en particulier les populations ouvrières et scolaires.Cette ville est dirigée par Édouard Herriot. C'est à Lyon qu'il débute son engagement politique dans le contexte de l'affaire Dreyfus. Par la suite la ville de Lyon est pour lui un tremplin pour sa carrière politique nationale. En devenant maire de Lyon à 33 ans, Herriot est alors en position pour mettre en application une politique scolaire et éducative en lien avec ses principes de démocratisation de l'enseignement qu'il défend, celle d'un enseignement qui doit être plus démocratique et accessible, politique qu'il partage avec les Compagnons de l'Université Nouvelle. Cette vision est également celle d' une partie de la population lyonnaise qui soutient Édouard Herriot.Les différentes actions menées s'appuient alors sur un ensemble de réseaux de militants entrecroisés. Ces réseaux se révèlent être particulièrement riches et actifs sur cette période. Leur analyse montre leur foisonnement et leur action à travers la multiplication des associations de type loi 1901, avec leurs nombreuses publications.Cependant, si l'analyses des différentes sources historiques accessibles permet de mettre en évidence la richesse de la vie associative lyonnaise en lien avec l'éducation populaire, en revanche ces mêmes sources restent malheureusement muettes sur le fonctionnement de ces différentes associations.L'analyse des pratiques et des projets des différents mouvements et associations d'éducation populaire fait apparaître une évolution des objectifs sur la période. L'objectif initial repose sur un programme de développement des pratiques d'hygiène et de la culture physique. L'objectif déclaré est alors de lutter contre les fléaux sociaux que sont la tuberculose et l'alcoolisme. Progressivement apparaissent des objectifs politiques. Il s'agit pour les différents militants de mettre en place une véritable éducation civique à destination des enfants des classes populaires lyonnaises. Le but affiché est de lutter contre l'influence des adversaires de la République, en premier lieu les milieux cléricaux. L'évolution de la définition de l'adversaire de la République dans ces milieux de militants permet de mettre en évidence les perceptions et les craintes politiques d'une partie de la population. Cette analyse autorise également à mettre en avant l'hyper-politisation de ces militants de l'éducation populaire dans la seconde moitié du XXe siècle. La crainte du fascisme devient alors une puissante motivation pour l'action éducatrice.L'objectif de cette recherche est alors de faire resurgir le fonctionnement de ces associations et œuvres d'éducation populaire, en cherchant des angles d'approche le plus près possible des militants de base. Ce monde de militants disparu peut alors être évoqué à travers la trajectoire de plusieurs d'entre eux dont la biographie a pu être reconstituée.
From 1896 to 1957, the Lyon City council leads an ambitious innovative policy in the field of "éducation populaire" (public education, education for all).The political will to opt for an education policy can be accounted for by the particular context during the first half of the 20th century.This city is flourishing and its population is increasing constantly particularly its working class and the number of pupils.At the time, Édouard Herriot is Lyon's mayor. In Lyon he begins being involved in politics in the context of the Dreyfus affair.Lyon is to be a springboard for his political career. By becoming mayor of Lyon at the age of 33, Herriot can enforce his school and educative policy in accordance with the principles of democratization of schooling and education he advocates, a policy which makes schooling more easily accessible to all that he shares with the "Compagnons de l'Université Nouvelle" intertwined networks of activists. Those networks prove to be particularly fertile and active during the period. Analyzing them shows how numerous they are and sheds light on their actions through the profusion of non-profit organizations and their many publication.However, while the analysis of the different historic sources available allow to Lyon's thriving community life related to "éducation populaire", the same sources do not mention how different organizations work.Analyzing the practices and project of the different "éducation populaire"movements and organizations show how the aims evolved during that period. Initially the goal is based on a program of hygiene physical education awareness. It is meant to fight social plagues such as tuberculoses and alcoholism. Gradually political goals emerge. The different activists have to establish a program of education in the true sense of the word of civic education, addressed to the children from Lyon working-class families. The aim is obviously to fight against the influence of opposite to the French Third Republic. In these activist circles above all clerical ones, regime evolves in these activist circle, makes the perceptions and political fears of parts of the population stand out this analysis also allows to put forward how deeply involved in politics these "éducation populaire" activists are in the second half of the 20th century. The fear of fascism then becomes a deep motivation for education.This research thus seeks to make the way these organizations and "éducation populaire" work re-emerge while attempting to be as close as possible to the viewpoint of regular activists.This bygone world of several of them whose biography could be traced. ; De 1896 à 1957, la municipalité de Lyon a développé une politique ambitieuse et novatrice dans le domaine de l'éducation populaire. Cette volonté politique d'action éducative s'explique par le contexte particulier de la ville de Lyon sur la première moitié du XXe siècle.La ville est alors en pleine croissance et économique. La population ne cesse d'augmenter, en particulier les populations ouvrières et scolaires.Cette ville est dirigée par Édouard Herriot. C'est à Lyon qu'il débute son engagement politique dans le contexte de l'affaire Dreyfus. Par la suite la ville de Lyon est pour lui un tremplin pour sa carrière politique nationale. En devenant maire de Lyon à 33 ans, Herriot est alors en position pour mettre en application une politique scolaire et éducative en lien avec ses principes de démocratisation de l'enseignement qu'il défend, celle d'un enseignement qui doit être plus démocratique et accessible, politique qu'il partage avec les Compagnons de l'Université Nouvelle. Cette vision est également celle d' une partie de la population lyonnaise qui soutient Édouard Herriot.Les différentes actions menées s'appuient alors sur un ensemble de réseaux de militants entrecroisés. Ces réseaux se révèlent être particulièrement riches et actifs sur cette période. Leur analyse montre leur foisonnement et leur action à travers la multiplication des associations de type loi 1901, avec leurs nombreuses publications.Cependant, si l'analyses des différentes sources historiques accessibles permet de mettre en évidence la richesse de la vie associative lyonnaise en lien avec l'éducation populaire, en revanche ces mêmes sources restent malheureusement muettes sur le fonctionnement de ces différentes associations.L'analyse des pratiques et des projets des différents mouvements et associations d'éducation populaire fait apparaître une évolution des objectifs sur la période. L'objectif initial repose sur un programme de développement des pratiques d'hygiène et de la culture physique. L'objectif déclaré est alors de lutter contre les fléaux sociaux que sont la tuberculose et l'alcoolisme. Progressivement apparaissent des objectifs politiques. Il s'agit pour les différents militants de mettre en place une véritable éducation civique à destination des enfants des classes populaires lyonnaises. Le but affiché est de lutter contre l'influence des adversaires de la République, en premier lieu les milieux cléricaux. L'évolution de la définition de l'adversaire de la République dans ces milieux de militants permet de mettre en évidence les perceptions et les craintes politiques d'une partie de la population. Cette analyse autorise également à mettre en avant l'hyper-politisation de ces militants de l'éducation populaire dans la seconde moitié du XXe siècle. La crainte du fascisme devient alors une puissante motivation pour l'action éducatrice.L'objectif de cette recherche est alors de faire resurgir le fonctionnement de ces associations et œuvres d'éducation populaire, en cherchant des angles d'approche le plus près possible des militants de base. Ce monde de militants disparu peut alors être évoqué à travers la trajectoire de plusieurs d'entre eux dont la biographie a pu être reconstituée.
From 1896 to 1957, the Lyon City council leads an ambitious innovative policy in the field of "éducation populaire" (public education, education for all).The political will to opt for an education policy can be accounted for by the particular context during the first half of the 20th century.This city is flourishing and its population is increasing constantly particularly its working class and the number of pupils.At the time, Édouard Herriot is Lyon's mayor. In Lyon he begins being involved in politics in the context of the Dreyfus affair.Lyon is to be a springboard for his political career. By becoming mayor of Lyon at the age of 33, Herriot can enforce his school and educative policy in accordance with the principles of democratization of schooling and education he advocates, a policy which makes schooling more easily accessible to all that he shares with the "Compagnons de l'Université Nouvelle" intertwined networks of activists. Those networks prove to be particularly fertile and active during the period. Analyzing them shows how numerous they are and sheds light on their actions through the profusion of non-profit organizations and their many publication.However, while the analysis of the different historic sources available allow to Lyon's thriving community life related to "éducation populaire", the same sources do not mention how different organizations work.Analyzing the practices and project of the different "éducation populaire"movements and organizations show how the aims evolved during that period. Initially the goal is based on a program of hygiene physical education awareness. It is meant to fight social plagues such as tuberculoses and alcoholism. Gradually political goals emerge. The different activists have to establish a program of education in the true sense of the word of civic education, addressed to the children from Lyon working-class families. The aim is obviously to fight against the influence of opposite to the French Third Republic. In these activist circles above all clerical ones, regime evolves in these activist circle, makes the perceptions and political fears of parts of the population stand out this analysis also allows to put forward how deeply involved in politics these "éducation populaire" activists are in the second half of the 20th century. The fear of fascism then becomes a deep motivation for education.This research thus seeks to make the way these organizations and "éducation populaire" work re-emerge while attempting to be as close as possible to the viewpoint of regular activists.This bygone world of several of them whose biography could be traced. ; De 1896 à 1957, la municipalité de Lyon a développé une politique ambitieuse et novatrice dans le domaine de l'éducation populaire. Cette volonté politique d'action éducative s'explique par le contexte particulier de la ville de Lyon sur la première moitié du XXe siècle.La ville est alors en pleine croissance et économique. La population ne cesse d'augmenter, en particulier les populations ouvrières et scolaires.Cette ville est dirigée par Édouard Herriot. C'est à Lyon qu'il débute son engagement politique dans le contexte de l'affaire Dreyfus. Par la suite la ville de Lyon est pour lui un tremplin pour sa carrière politique nationale. En devenant maire de Lyon à 33 ans, Herriot est alors en position pour mettre en application une politique scolaire et éducative en lien avec ses principes de démocratisation de l'enseignement qu'il défend, celle d'un enseignement qui doit être plus démocratique et accessible, politique qu'il partage avec les Compagnons de l'Université Nouvelle. Cette vision est également celle d' une partie de la population lyonnaise qui soutient Édouard Herriot.Les différentes actions menées s'appuient alors sur un ensemble de réseaux de militants entrecroisés. Ces réseaux se révèlent être particulièrement riches et actifs sur cette période. Leur analyse montre leur foisonnement et leur action à travers la multiplication des associations de type loi 1901, avec leurs nombreuses publications.Cependant, si l'analyses des différentes sources historiques accessibles permet de mettre en évidence la richesse de la vie associative lyonnaise en lien avec l'éducation populaire, en revanche ces mêmes sources restent malheureusement muettes sur le fonctionnement de ces différentes associations.L'analyse des pratiques et des projets des différents mouvements et associations d'éducation populaire fait apparaître une évolution des objectifs sur la période. L'objectif initial repose sur un programme de développement des pratiques d'hygiène et de la culture physique. L'objectif déclaré est alors de lutter contre les fléaux sociaux que sont la tuberculose et l'alcoolisme. Progressivement apparaissent des objectifs politiques. Il s'agit pour les différents militants de mettre en place une véritable éducation civique à destination des enfants des classes populaires lyonnaises. Le but affiché est de lutter contre l'influence des adversaires de la République, en premier lieu les milieux cléricaux. L'évolution de la définition de l'adversaire de la République dans ces milieux de militants permet de mettre en évidence les perceptions et les craintes politiques d'une partie de la population. Cette analyse autorise également à mettre en avant l'hyper-politisation de ces militants de l'éducation populaire dans la seconde moitié du XXe siècle. La crainte du fascisme devient alors une puissante motivation pour l'action éducatrice.L'objectif de cette recherche est alors de faire resurgir le fonctionnement de ces associations et œuvres d'éducation populaire, en cherchant des angles d'approche le plus près possible des militants de base. Ce monde de militants disparu peut alors être évoqué à travers la trajectoire de plusieurs d'entre eux dont la biographie a pu être reconstituée.
From 1896 to 1957, the Lyon City council leads an ambitious innovative policy in the field of "éducation populaire" (public education, education for all).The political will to opt for an education policy can be accounted for by the particular context during the first half of the 20th century.This city is flourishing and its population is increasing constantly particularly its working class and the number of pupils.At the time, Édouard Herriot is Lyon's mayor. In Lyon he begins being involved in politics in the context of the Dreyfus affair.Lyon is to be a springboard for his political career. By becoming mayor of Lyon at the age of 33, Herriot can enforce his school and educative policy in accordance with the principles of democratization of schooling and education he advocates, a policy which makes schooling more easily accessible to all that he shares with the "Compagnons de l'Université Nouvelle" intertwined networks of activists. Those networks prove to be particularly fertile and active during the period. Analyzing them shows how numerous they are and sheds light on their actions through the profusion of non-profit organizations and their many publication.However, while the analysis of the different historic sources available allow to Lyon's thriving community life related to "éducation populaire", the same sources do not mention how different organizations work.Analyzing the practices and project of the different "éducation populaire"movements and organizations show how the aims evolved during that period. Initially the goal is based on a program of hygiene physical education awareness. It is meant to fight social plagues such as tuberculoses and alcoholism. Gradually political goals emerge. The different activists have to establish a program of education in the true sense of the word of civic education, addressed to the children from Lyon working-class families. The aim is obviously to fight against the influence of opposite to the French Third Republic. In these activist circles above all clerical ones, regime evolves in these activist circle, makes the perceptions and political fears of parts of the population stand out this analysis also allows to put forward how deeply involved in politics these "éducation populaire" activists are in the second half of the 20th century. The fear of fascism then becomes a deep motivation for education.This research thus seeks to make the way these organizations and "éducation populaire" work re-emerge while attempting to be as close as possible to the viewpoint of regular activists.This bygone world of several of them whose biography could be traced. ; De 1896 à 1957, la municipalité de Lyon a développé une politique ambitieuse et novatrice dans le domaine de l'éducation populaire. Cette volonté politique d'action éducative s'explique par le contexte particulier de la ville de Lyon sur la première moitié du XXe siècle.La ville est alors en pleine croissance et économique. La population ne cesse d'augmenter, en particulier les populations ouvrières et scolaires.Cette ville est dirigée par Édouard Herriot. C'est à Lyon qu'il débute son engagement politique dans le contexte de l'affaire Dreyfus. Par la suite la ville de Lyon est pour lui un tremplin pour sa carrière politique nationale. En devenant maire de Lyon à 33 ans, Herriot est alors en position pour mettre en application une politique scolaire et éducative en lien avec ses principes de démocratisation de l'enseignement qu'il défend, celle d'un enseignement qui doit être plus démocratique et accessible, politique qu'il partage avec les Compagnons de l'Université Nouvelle. Cette vision est également celle d' une partie de la population lyonnaise qui soutient Édouard Herriot.Les différentes actions menées s'appuient alors sur un ensemble de réseaux de militants entrecroisés. Ces réseaux se révèlent être particulièrement riches et actifs sur cette période. Leur analyse montre leur foisonnement et leur action à travers la multiplication des associations de type loi 1901, avec leurs nombreuses publications.Cependant, si l'analyses des différentes sources historiques accessibles permet de mettre en évidence la richesse de la vie associative lyonnaise en lien avec l'éducation populaire, en revanche ces mêmes sources restent malheureusement muettes sur le fonctionnement de ces différentes associations.L'analyse des pratiques et des projets des différents mouvements et associations d'éducation populaire fait apparaître une évolution des objectifs sur la période. L'objectif initial repose sur un programme de développement des pratiques d'hygiène et de la culture physique. L'objectif déclaré est alors de lutter contre les fléaux sociaux que sont la tuberculose et l'alcoolisme. Progressivement apparaissent des objectifs politiques. Il s'agit pour les différents militants de mettre en place une véritable éducation civique à destination des enfants des classes populaires lyonnaises. Le but affiché est de lutter contre l'influence des adversaires de la République, en premier lieu les milieux cléricaux. L'évolution de la définition de l'adversaire de la République dans ces milieux de militants permet de mettre en évidence les perceptions et les craintes politiques d'une partie de la population. Cette analyse autorise également à mettre en avant l'hyper-politisation de ces militants de l'éducation populaire dans la seconde moitié du XXe siècle. La crainte du fascisme devient alors une puissante motivation pour l'action éducatrice.L'objectif de cette recherche est alors de faire resurgir le fonctionnement de ces associations et œuvres d'éducation populaire, en cherchant des angles d'approche le plus près possible des militants de base. Ce monde de militants disparu peut alors être évoqué à travers la trajectoire de plusieurs d'entre eux dont la biographie a pu être reconstituée.
International audience ; Au département "idées et philosophie politique" du Monde des Lettres, Joseph de Maistre semble devoir incarner pour longtemps encore le profil illuminé archétype du polémiste contre-révolutionnaire que l'on sait, doublé d'un papiste non moins convaincu. Même si de telles étiquettes, toutes commodes qu'elles soient parfois, dans leur outrance didactique, rendent en réalité fort mal compte du caractère beaucoup plus singulier, de l'essence autrement multiforme d'une proposition intellectuelle que ce qu'en a retenu le sens commun, ainsi que nous le montrent les études récentes, peu à peu dégagées de toute sédimentation polémique partisane, au fur et à mesure que s'éloigne le souvenir, daté, d'une revendication idéologique de la réception de l'œuvre.Mais l'on oublie trop souvent, jusqu'au sein de la pourtant savante corporation des historiens de feu les États de Savoie, combien il fut également, lui, l'enfant de ce duché berceau de la dynastie éponyme, l'un des observateurs majeurs, à la lucidité souvent visionnaire ès qualité d'acteur d'importance, de ce complexe politique en surcis à l'heure dramatique où la Révolution, comme partout ailleurs en Europe, lui inocule le germe d'une modernité institutionnelle bientôt incompatible avec ses organes ancestraux sinon archaïques. Substitut puis Sénateur auprès le Sénat de Savoie, il entretient dans la décennie 1780, à l'approche de la quarantaine, une correspondance administrative nourrie avec le Cabinet turinois prouvant qu'il est sans doute à la veille d'une promotion aux fonctions d'Intendant en Val d'Aoste, à Nice, ou pourquoi pas en Piémont, lorsque les événements révolutionnaires viennent brouiller ces plans de carrière pour le jeter au contraire sur les routes aventureuses de l'exil. Mi attaché d'ambassade, mi espion agitateur dans la Suisse des années 1790, le voilà maintenant auprès de son souverain, au début de la décennie suivante, du fait de l'avancée des troupes napoléoniennes en Gaule cisalpine de jadis. Mettant à profit la retraite forcée de Sardaigne, il s'attaque donc avec l'énergie du désespoir, sur injonction officielle, languissant de revoir un jour les paysages riants des possessions de Terre Ferme, à la réforme jusqu'alors sans cesse différée du système judiciaire comme à la rédaction des coutumes de l'île. Juste le temps, l'espace de deux années, de dresser un état des lieux et de lancer la lourde machine législative avant que l'on ne l'envoie là bas, aux confins de la Chrétienté, jouer les ambassadeurs aussi poudrés que désargentés d'un prince fantomatique, presque deux décennies durant, dans les salons antichambres du palais impérial du Tsar de toutes les Russies, sa Majesté Alexandre. Puis retour à Turin, pour y mourir un rien amer, en parfait romantique, avec le titre cependant flatteur de Régent de la Grande Chancellerie royale, soit à peu de choses près la qualité de nos actuels Ministres de la Justice et Gardes des Sceaux.Personnage atypique, Joseph de Maistre développe ainsi au cours d'une carrière placée sous le signe exclusif de la fidélité indéfectible à ses princes, essentiellement de manière diffuse, en filigrane d'une œuvre épistolaire à part entière, (si l'on excepte la prose des premiers pamphlets contre-révolutionnaires, ou celle des premiers mémoires techniques de l'épisode helvétique, encore marqués par un évident utilitarisme militant), une analyse institutionnelle et politique passionnée de ces États de Savoie. Analyse raisonnée, souvent véhémente à l'encontre d'un autoritarisme tatillon contreproductif, aux constats sévères par conséquent, mais exercice exempt d'aveuglement sentimental envers le système institutionnel de cette Patrie aujourd'hui évanouie envers laquelle son attachement quasi atavique a été souvent si mal compris. N'est-il pas tentant, dès lors, de tenter une reconstitution de cet exposé développé l'espace d'un demi siècle, sur les milliers de feuillets épars d'une correspondance volumineuse, par l'un des témoins majeurs de la difficile mue à la modernité d'États de Savoie condamnés à disparaître dans le concert des Grandes Nations ?
International audience ; Au département "idées et philosophie politique" du Monde des Lettres, Joseph de Maistre semble devoir incarner pour longtemps encore le profil illuminé archétype du polémiste contre-révolutionnaire que l'on sait, doublé d'un papiste non moins convaincu. Même si de telles étiquettes, toutes commodes qu'elles soient parfois, dans leur outrance didactique, rendent en réalité fort mal compte du caractère beaucoup plus singulier, de l'essence autrement multiforme d'une proposition intellectuelle que ce qu'en a retenu le sens commun, ainsi que nous le montrent les études récentes, peu à peu dégagées de toute sédimentation polémique partisane, au fur et à mesure que s'éloigne le souvenir, daté, d'une revendication idéologique de la réception de l'œuvre.Mais l'on oublie trop souvent, jusqu'au sein de la pourtant savante corporation des historiens de feu les États de Savoie, combien il fut également, lui, l'enfant de ce duché berceau de la dynastie éponyme, l'un des observateurs majeurs, à la lucidité souvent visionnaire ès qualité d'acteur d'importance, de ce complexe politique en surcis à l'heure dramatique où la Révolution, comme partout ailleurs en Europe, lui inocule le germe d'une modernité institutionnelle bientôt incompatible avec ses organes ancestraux sinon archaïques. Substitut puis Sénateur auprès le Sénat de Savoie, il entretient dans la décennie 1780, à l'approche de la quarantaine, une correspondance administrative nourrie avec le Cabinet turinois prouvant qu'il est sans doute à la veille d'une promotion aux fonctions d'Intendant en Val d'Aoste, à Nice, ou pourquoi pas en Piémont, lorsque les événements révolutionnaires viennent brouiller ces plans de carrière pour le jeter au contraire sur les routes aventureuses de l'exil. Mi attaché d'ambassade, mi espion agitateur dans la Suisse des années 1790, le voilà maintenant auprès de son souverain, au début de la décennie suivante, du fait de l'avancée des troupes napoléoniennes en Gaule cisalpine de jadis. Mettant à profit la retraite forcée de Sardaigne, il s'attaque donc avec l'énergie du désespoir, sur injonction officielle, languissant de revoir un jour les paysages riants des possessions de Terre Ferme, à la réforme jusqu'alors sans cesse différée du système judiciaire comme à la rédaction des coutumes de l'île. Juste le temps, l'espace de deux années, de dresser un état des lieux et de lancer la lourde machine législative avant que l'on ne l'envoie là bas, aux confins de la Chrétienté, jouer les ambassadeurs aussi poudrés que désargentés d'un prince fantomatique, presque deux décennies durant, dans les salons antichambres du palais impérial du Tsar de toutes les Russies, sa Majesté Alexandre. Puis retour à Turin, pour y mourir un rien amer, en parfait romantique, avec le titre cependant flatteur de Régent de la Grande Chancellerie royale, soit à peu de choses près la qualité de nos actuels Ministres de la Justice et Gardes des Sceaux.Personnage atypique, Joseph de Maistre développe ainsi au cours d'une carrière placée sous le signe exclusif de la fidélité indéfectible à ses princes, essentiellement de manière diffuse, en filigrane d'une œuvre épistolaire à part entière, (si l'on excepte la prose des premiers pamphlets contre-révolutionnaires, ou celle des premiers mémoires techniques de l'épisode helvétique, encore marqués par un évident utilitarisme militant), une analyse institutionnelle et politique passionnée de ces États de Savoie. Analyse raisonnée, souvent véhémente à l'encontre d'un autoritarisme tatillon contreproductif, aux constats sévères par conséquent, mais exercice exempt d'aveuglement sentimental envers le système institutionnel de cette Patrie aujourd'hui évanouie envers laquelle son attachement quasi atavique a été souvent si mal compris. N'est-il pas tentant, dès lors, de tenter une reconstitution de cet exposé développé l'espace d'un demi siècle, sur les milliers de feuillets épars d'une correspondance volumineuse, par l'un des témoins majeurs de la difficile mue à la modernité d'États de Savoie condamnés à disparaître dans le concert des Grandes Nations ?
At the crossroads of political historical sociology, social history of ideas, and political sociology of collective memories, this research starts from an interrogation on the republican integration dynamics of political radicalism. Itfocuses on explaining the conditions in which Louise Michel, a 19th century woman and anarchist, has become an eligible icon for pantheonisation in 2013. The longitudinal analysis of Louise Michel's career broadly questions the processes of canonization, circulation and transmission which characterize the schemes of political celebration. Initiated by the monographic study of Louise Michel's numerous apparitions, from the last third of the 19th century to the early21st century (press, speeches, memorial events, biographies or textbooks), this essay highlights how a politically marginalized character turns into a leftist icon. It's only by apprehending the political posture and social background ofher interpreters that one can acknowledge the different areas and forms of commemoration. The process of institutional recognition of Louise Michel's legacy is made possible on the one hand by the pacification process of the officialremembrance of the Paris Commune, and on the other hand by the incorporation of Women History in state feminism. It explained the enlargement of both collective and individual identification to Louise Michel's figure. It also authorizedthe hypothesis of Louise Michel's entry to the republican Pantheon. However, this thesis demonstrates as well that some resistance mechanisms remains. The edification of Louise Michel's emblematic figure isn't a linear process but issubject to multiples appropriations that coexist nowadays. Historical figure in collective memories poses a divisive mechanism, characterized by shifting conjunctures that confront forces at the crossroads of different political, activist, academic and intellectual spaces. ; Née d'une interrogation sur les dynamiques d'intégration républicaine des radicalités politiques, cette recherche au carrefour de la sociologie historique du politique, de l'histoire sociale des idées et de la sociologie politique des mémoires collectives,s'attache à expliquer les conditions dans lesquelles Louise Michel, une femme et une anarchiste du XIXe siècle, devient une figure éligible à la panthéonisation en 2013. L'analyse longitudinale de la carrière de la figure de Louise Michel interroge plus généralement les processus de canonisation, de circulation et de transmission qui caractérisent les dispositifs de célébration politique. A partir de l'étude monographique des multiples occurrences de lafigure de Louise Michel du dernier tiers du XIXe siècle au début du XXIe siècle (presse, discours, pratiques commémoratives, biographies ou encore manuels scolaires), ce travail montre comment une personnalité marquée par la marginalité politique devient une référence commune de la gauche. Les formes et les espaces de la célébration ne peuvent alors se comprendre qu'au regard des positions occupées par ses traducteurs et de la structure de l'espace politique et social dans lequel ils s'inscrivent. Le processus de reconnaissance institutionnelle de Louise Michel doit d'une part à la pacification d'une mémoire officielle de la Commune de Paris, et d'autre part à l'intégration de l'histoire des femmes au sein d'un féminisme d'Etat. Ce double mouvement explique l'élargissement de l'identification collective et individuelle dans la figure de Louise Michel. Il autorise l'hypothèse d'une entrée de Louise Michel au Panthéon républicain. Pourtant, cette thèse montre également que des mécanismes de résistance aux processus de reconnaissance institutionnelle demeurent. Loin d'un processus linéaire la construction de la figure Louise Michel fait l'objet d'appropriations multiples qui coexistent aujourd'hui. L'inscription d'une figure historique dans les mémoires collectives constitue dès lors un dispositif conflictuel, marqué par des conjonctures mouvantes qui met aux prises des acteurs à la croisée des espaces politiques, militants, universitaires et intellectuels.
The French National Police force is one of the most unionised professions in the country: close to 70%. Yet most of the scientific research on activism and social movements only considers police officers as a entities within the state repression system, and rarely as workers who experience, as any others, pressures from their management and professional struggles. Based on these observations, and using a socio-ethnographic survey, our thesis aims to question the organization and running of French police unionism. After a brief analysis of the historical process of construction and evolution of police unionism, we examine the unions representation work and its relation to politics.We notably demonstrate that police unionists articulate an important work of service to their paying members (by participating in the joint administrative commissions which manage the careers of civil servants) and forms of more conflicting mobilizations. As in other environments, police unionists are subject to a logic of professionalization, but the union officials are accompanied in their work by a large network of activists and representatives who contribute to maintaining proximity with the workers.Mobilizing and questioning Bourdieu's concept of "field", we finally examine the relations between the police union field and the political field. Police unionists entertain an ambivalent and very circumstantial relationship to politics, caught between rejection, distanciation and appropriation. Our ethnographic approach allows us to grasp the logic of practice differentiation by stakeholder, and more particularly by level of responsibility. Thus, if avoiding politics is the general rule, it is applied much more rigorously at the local level than at the national level. ; La Police Nationale est l'une des professions les plus syndiquées en France, avec un taux de syndicalisation proche des 70%. Pourtant, les recherches sur le militantisme et les mouvements sociaux pensent souvent les policiers comme les instruments de la répression, comme le bras armé de l'État, mais bien plus rarement comme des travailleurs soumis, comme d'autres, à des pressions de leur hiérarchie et à des difficultés professionnelles. A partir de ce constat, et grâce à une enquête socio-ethnographique, cette thèse questionne l'organisation et le fonctionnement du syndicalisme policier. Après une mise en perspective historique permettant de présenter les modalités de construction et d'évolution du syndicalisme policier, l'analyse porte sur le travail syndical de représentation et le rapport au politique. Nous montrons ainsi que les syndicalistes policiers articulent un important travail de service aux adhérents (en participant notamment aux commissions administratives paritaires qui gèrent les carrières des fonctionnaires) et des formes de mobilisations plus conflictuelles. Comme dans d'autres milieux, les syndicalistes policiers sont soumis à une logique de professionnalisation, mais les permanents syndicaux sont accompagnés, dans leur travail, par un important réseau de militants et délégués qui contribuent à entretenir la proximité avec les travailleurs. En mobilisant et en questionnant le concept bourdieusien de champ, nous interrogeons enfin les relations entre le champ syndical policier et le champ politique. Les syndicalistes policiers entretiennent un rapport ambivalent et très circonstancié au politique, entre rejet, mise à distance et appropriation. Notre démarche ethnographique permet de saisir les logiques de différenciation des pratiques en fonction des acteurs, et plus particulièrement en fonction du niveau de responsabilité. Ainsi, si l'évitement du politique est la règle générale, elle est appliquée avec bien plus de rigueur au niveau départemental qu'au niveau national.
The French National Police force is one of the most unionised professions in the country: close to 70%. Yet most of the scientific research on activism and social movements only considers police officers as a entities within the state repression system, and rarely as workers who experience, as any others, pressures from their management and professional struggles. Based on these observations, and using a socio-ethnographic survey, our thesis aims to question the organization and running of French police unionism. After a brief analysis of the historical process of construction and evolution of police unionism, we examine the unions representation work and its relation to politics.We notably demonstrate that police unionists articulate an important work of service to their paying members (by participating in the joint administrative commissions which manage the careers of civil servants) and forms of more conflicting mobilizations. As in other environments, police unionists are subject to a logic of professionalization, but the union officials are accompanied in their work by a large network of activists and representatives who contribute to maintaining proximity with the workers.Mobilizing and questioning Bourdieu's concept of "field", we finally examine the relations between the police union field and the political field. Police unionists entertain an ambivalent and very circumstantial relationship to politics, caught between rejection, distanciation and appropriation. Our ethnographic approach allows us to grasp the logic of practice differentiation by stakeholder, and more particularly by level of responsibility. Thus, if avoiding politics is the general rule, it is applied much more rigorously at the local level than at the national level. ; La Police Nationale est l'une des professions les plus syndiquées en France, avec un taux de syndicalisation proche des 70%. Pourtant, les recherches sur le militantisme et les mouvements sociaux pensent souvent les policiers comme les instruments de la répression, comme le bras armé de l'État, mais bien plus rarement comme des travailleurs soumis, comme d'autres, à des pressions de leur hiérarchie et à des difficultés professionnelles. A partir de ce constat, et grâce à une enquête socio-ethnographique, cette thèse questionne l'organisation et le fonctionnement du syndicalisme policier. Après une mise en perspective historique permettant de présenter les modalités de construction et d'évolution du syndicalisme policier, l'analyse porte sur le travail syndical de représentation et le rapport au politique. Nous montrons ainsi que les syndicalistes policiers articulent un important travail de service aux adhérents (en participant notamment aux commissions administratives paritaires qui gèrent les carrières des fonctionnaires) et des formes de mobilisations plus conflictuelles. Comme dans d'autres milieux, les syndicalistes policiers sont soumis à une logique de professionnalisation, mais les permanents syndicaux sont accompagnés, dans leur travail, par un important réseau de militants et délégués qui contribuent à entretenir la proximité avec les travailleurs. En mobilisant et en questionnant le concept bourdieusien de champ, nous interrogeons enfin les relations entre le champ syndical policier et le champ politique. Les syndicalistes policiers entretiennent un rapport ambivalent et très circonstancié au politique, entre rejet, mise à distance et appropriation. Notre démarche ethnographique permet de saisir les logiques de différenciation des pratiques en fonction des acteurs, et plus particulièrement en fonction du niveau de responsabilité. Ainsi, si l'évitement du politique est la règle générale, elle est appliquée avec bien plus de rigueur au niveau départemental qu'au niveau national.
The French National Police force is one of the most unionised professions in the country: close to 70%. Yet most of the scientific research on activism and social movements only considers police officers as a entities within the state repression system, and rarely as workers who experience, as any others, pressures from their management and professional struggles. Based on these observations, and using a socio-ethnographic survey, our thesis aims to question the organization and running of French police unionism. After a brief analysis of the historical process of construction and evolution of police unionism, we examine the unions representation work and its relation to politics.We notably demonstrate that police unionists articulate an important work of service to their paying members (by participating in the joint administrative commissions which manage the careers of civil servants) and forms of more conflicting mobilizations. As in other environments, police unionists are subject to a logic of professionalization, but the union officials are accompanied in their work by a large network of activists and representatives who contribute to maintaining proximity with the workers.Mobilizing and questioning Bourdieu's concept of "field", we finally examine the relations between the police union field and the political field. Police unionists entertain an ambivalent and very circumstantial relationship to politics, caught between rejection, distanciation and appropriation. Our ethnographic approach allows us to grasp the logic of practice differentiation by stakeholder, and more particularly by level of responsibility. Thus, if avoiding politics is the general rule, it is applied much more rigorously at the local level than at the national level. ; La Police Nationale est l'une des professions les plus syndiquées en France, avec un taux de syndicalisation proche des 70%. Pourtant, les recherches sur le militantisme et les mouvements sociaux pensent souvent les policiers comme les instruments de la répression, comme le bras armé de l'État, mais bien plus rarement comme des travailleurs soumis, comme d'autres, à des pressions de leur hiérarchie et à des difficultés professionnelles. A partir de ce constat, et grâce à une enquête socio-ethnographique, cette thèse questionne l'organisation et le fonctionnement du syndicalisme policier. Après une mise en perspective historique permettant de présenter les modalités de construction et d'évolution du syndicalisme policier, l'analyse porte sur le travail syndical de représentation et le rapport au politique. Nous montrons ainsi que les syndicalistes policiers articulent un important travail de service aux adhérents (en participant notamment aux commissions administratives paritaires qui gèrent les carrières des fonctionnaires) et des formes de mobilisations plus conflictuelles. Comme dans d'autres milieux, les syndicalistes policiers sont soumis à une logique de professionnalisation, mais les permanents syndicaux sont accompagnés, dans leur travail, par un important réseau de militants et délégués qui contribuent à entretenir la proximité avec les travailleurs. En mobilisant et en questionnant le concept bourdieusien de champ, nous interrogeons enfin les relations entre le champ syndical policier et le champ politique. Les syndicalistes policiers entretiennent un rapport ambivalent et très circonstancié au politique, entre rejet, mise à distance et appropriation. Notre démarche ethnographique permet de saisir les logiques de différenciation des pratiques en fonction des acteurs, et plus particulièrement en fonction du niveau de responsabilité. Ainsi, si l'évitement du politique est la règle générale, elle est appliquée avec bien plus de rigueur au niveau départemental qu'au niveau national.
Scène n° 1 Paris, le 26 septembre 2019 1 . Disparition du président français Jacques Chirac et pluie d'articles célébrant, entre autres, l'« amoureux », le « promoteur » des « arts premiers », le « féru d'arts primitifs » dont le grand chantier culturel, qui porte désormais son nom, fut le musée du quai Branly. Dix ans après son ouverture au public, cette même institution présentait en 2016 l'exposition « Jacques Chirac ou le dialogue des cultures » visant à explorer « comment les fils d'un destin personnel croisent ceux de l'histoire des civilisations extra-européennes 2 ». À ces hommages consensuels – qui ne s'embarrassaient pas d'une terminologie primitiviste que le musée en question cherche à éviter depuis son origine – venait répondre une tribune de Jean-Loup Amselle dans Libération faisant le lien entre le goût de Jacques Chirac pour ces arts – donnés à voir au musée du quai Branly « sous une forme esthétisée, vitrifiée et spiritualisée » – et sa politique intérieure et étrangère, voire ses déclarations sur les « bruits » et les « odeurs ». « À ces objets produits par des sauvages admirables, proches de la nature, mais d'un autre temps, correspondent, en négatif, les "sauvageons" des banlieues, ces sauvages dénaturés, ceux-là mêmes auxquels furent imputées les émeutes de novembre 2005 3 . » Scène n° 2 Yaoundé, juillet 2015. Le président François Hollande effectue son premier voyage d'État au Cameroun, événement d'importance pour Paul Biya qui n'a pas reçu de président français depuis la visite de Jacques Chirac en 2001. Dans l'un des salons du palais présidentiel de Yaoundé, deux hommes présentent à François Hollande un important bronze doré représentant un cavalier que ce dernier s'empresse de commenter : « C'est nos ennemis ! » Afin de dissiper tout malentendu quant aux significations de cet objet, Paul Biya remet à son homologue une note descriptive du cadeau. « Cavalier intrépide… voilà, c'est parfait », corrige François Hollande à la lecture du document. Le flottement de la scène, qui vient quelque peu troubler l'extrême préparation de cet échange de présents par les services du protocole camerounais et français, révèle néanmoins la polysémie de la sculpture offerte. Celle-ci est commentée à la fois au regard de ses significations circonstancielles – les combattants de Boko Haram et la menace sécuritaire au Nord-Cameroun au menu des discussions officielles – et de sa symbolique plus générale – une référence au courage que se doit d'incarner un président en exercice. Produits à Foumban, capitale de la production artisanale du pays, ces bronzes imposants constituent l'un des objets classiques de la diplomatie camerounaise. Bien éloignée des canons esthétiques qui prévalent sur le marché des « arts premiers » en Occident, l'allure de ce cavalier n'est pas sans rappeler la statue monumentale du roi Njoya du palais de Foumban et permet de convoquer au cœur de la rencontre diplomatique une figure éminente de l'histoire camerounaise. Scène n° 3 Nairobi, mars 1976. La collection de Joseph Murumbi (1911-1990) – homme politique et militant anti-colonialiste et anti-impérialiste kényan évoluant dans un espace intellectuel panafricain – est acquise par l'État kenyan, avec sa maison de Muthaiga, son importante bibliothèque, ainsi que les papiers accumulés pendant ses années d'activité politique, tandis que la Kenya Gazette la déclare d'intérêt public. Au cours de sa brève carrière politique officielle (1963-1966), Murumbi contribue à fonder les Archives nationales du Kenya en 1966, estimant qu'« il est temps qu'en tant que pays indépendants, nous protégions par la législation ce qui nous appartient et ce qui devrait rester dans ce pays 4 », en référence aux archives relatives à la période Mau Mau déplacées et détruites par les Britanniques avant l'indépendance. Dans le même esprit, Murumbi – qui affirme dans une interview de 1973 que le « patrimoine africain est notre responsabilité 5 » – rêve alors que sa collection, constituée d'artefacts et d'œuvres d'artistes africains, d'ouvrages et de ses archives, devienne le cœur d'un centre panafricain d'études africaines permettant aux étudiant·e·s et chercheur·e·s du continent d'avoir accès in situ aux sources nécessaires à l'écriture de leur propre histoire. Ce ne sera finalement que trente ans plus tard, en 2006, grâce aux efforts du Murumbi Trust et d'une subvention de la Ford Foundation, que la Murumbi Gallery sera inaugurée aux mêmes Archives nationales du Kenya, donnant à voir une partie de la collection panafricaine que Murumbi avait commencée à constituer à la fin des années 1950.
In: Koch , L 2004 , ' Der Erste Weltkrieg als Medium der Gegenmoderne : zu den Werken von Walter Flex und Ernst Jünger ' , Doctor of Philosophy , University of Groningen , Groningen .
1. Inleiding Tussen de 'visies op de oorlog' die in de teksten van Walter Flex enerzijds, in die van Ernst Jünger anderzijds tot uitdrukking komen, ligt het trauma van de materiaalslag. Walter Flex, voornamelijk aan het oostfront ingezet, vocht in een van de laatste veldslagen van de door Eric Hobsbawn zo genoemde 'lange' 19de eeuw. Ernst Jünger daarentegen, in België en Frankrijk ingezet, nam deel aan de eerste 'moderne' oorlog van de 20ste eeuw. Walter Flex vervulde in zijn rol van schrijvend soldaat een belangrijke propagandistische functie in de 'geestelijke mobilisatie' van de Duitsers. Geleid door diepgewortelde antimodernistische ressentimenten trachtte hij in zijn werk de oorlog te isoleren van de concrete politieke, sociale en economische context van 1914 en ethisch te interpreteren als manifestatie van een hoognodige 'culturele katharsis' van het Wilhelminische keizerrijk. Zodoende sloot de schrijver, wiens bekendste werk, Der Wanderer zwischen beiden Welten, tussen 1917 en 1933 tot de best verkochte Duitstalige boeken behoorde, aan bij de cultuurkritische geestelijke heroriëntatie van de Duitse 'Bildungsbürger', de hoogopgeleide burgerlijke intellectueel, die de jaren voor de oorlog had ervaren als een tijd van toenemende culturele nivellering en vervlakking en nu het moment zag aangebroken dat eindelijk in een nationale krachtsinspanning de voortschrijdende, heel de maatschappij doordringende modernisering werd gestopt en de socio-culturele klok kon worden teruggezet. In de roes van het 'augustusgevoel' begon de Bildungsbürger in een ware stortvloed van pamfletten, memoranda en krantenartikelen de lof te zingen van een nieuwe tijd, die eens zou aanbreken en geheel in het teken van nationale grandeur zou staan. Van de oorlog verwachtte men - zoals bijvoorbeeld Flex' tijdgenoot Erich Marcks, bekend als biograaf van Bismarck en aan het eind van zijn carrière docerend op de leerstoel die ooit Ranke bezette - het begin van 'een nieuwe bezieling, een innerlijke verrijking en verduitsing van de nieuwe Duitse mens'. Waar tot dan toe 'maatschappij' bestond, zou - zij het in een vorm die paste bij de nieuwe tijd - opnieuw 'gemeenschap' groeien. Vier vernietigende jaren later stond met de ondertekening van het vredesverdrag van Versailles het Duitse keizerrijk en daarmee de intellectuele conservatieve bovenlaag voor een moreel bankroet. De oorlog was verloren, de alom verkondigde 'Duitse opmars' naar een 'plekje onder de zon' was in een 'Duitse treurmars' veranderd, de waarden van de westerse geallieerden hadden getriomfeerd over de Duitse oorlogsideologie. Negen miljoen mensen en onder hen ook twee miljoen Duitse soldaten hadden - althans uit Duits perspectief - voor niets het leven gelaten, en een hele generatie ontheemden keerde terug in een land dat grondig was ontwricht, een land dat zich binnen zijn grenzen had geconformeerd aan de politieke structuren van de winnende coalitie en dat nu zijn vroegere oorlogshelden vooral een sociale en politieke belasting vond. In de werken waarin Ernst Jünger vanuit de jaren twintig terugblikt op de oorlog, weerspiegelt zich hoe zeer hij en anderen waren ontgoocheld door de afloop van de strijd. Maar hoewel Jünger de normen en waarden van het Westen bleef afwijzen en daarmee aanknoopte bij de cultuurkritiek van voor 1914, kwam hij in zijn conclusies voor het heden tot een afwijkend standpunt. Voor hem was duidelijk dat met de immanente logica van de moderne industriële oorlog een elementaire kracht zijn intrede had gedaan die de bestaansvoorwaarden van de mens wezenlijk had veranderd en een terugkeer naar de goede oude tijd definitief verhinderde. In romans en krantenartikelen, maar in het bijzonder in zijn essay Der Arbeiter, ontwikkelt Jünger een antimodernistisch moderniteitsconcept, dat onvoorwaardelijk brak met 'pessimistische' cultuurkritiek en 'optimistisch' geloof in de vooruitgang en een poging deed om technische modernisering te verzoenen met politieke en sociaal-culturele reactie. 2. Thema Aan de hand van de verschillende interpretaties van de Eerste Wereldoorlog in respectievelijk het werk van Walter Flex en dat van Ernst Jünger wordt geprobeerd licht te werpen op de constanten en veranderingen in het Duitse conservatieve denken uit de eerste drie decennia van de 20ste eeuw. Een goede reden om eendiepgaande studie te maken van het werk van Flex ligt in het feit dat in diens teksten de centrale ideologemen ofwel deelaspecten van de burgerlijke oorlogsideologie - de religieus overtrokken interpretatie van de oorlog als een culturele en geestelijke katharsis, de romantische verheerlijking van het soldatenleven als nieuwe volksgemeenschap, het geloof in de charismatische leider - op exemplarische wijze tot uitdrukking komen. Ernst Jünger is gekozen omdat in diens oorlogsboeken de literaire ontwikkeling naar een 'nieuwe zakelijkheid', een tendens die in principe bij alle vertegenwoordigers van de zogenoemde conservatieve revolutie in de jaren twintig valt waar te nemen, pregnant tot uitdrukking komt. Tegen die achtergrond wordt getracht de tussen beide auteurs bestaande verschillen in literaire waarneming en verwerking van de werkelijkheid te definiëren, deze verschillen een plaats te geven binnen het kader van de geschiedenis van mentaliteit en maatschappij, en ze ten slotte te toetsen op de mate waarin zij semantisch compatibel en integreerbaar zijn in het discours van die tijd. Verduidelijkt wordt op op grond van welke retorische overwegingen bepaalde topoi door de auteurs in hun teksten worden ingezet, welke formuleringsstrategieën zij hanteren en welk verwachtingspatroon door hun schrijfstrategie wordt opgeroepen. Daarbij wordt niet vergeten dat de twee auteurs de oorlog vanuit een verschillende biografische, psychische en wereldbeschouwelijke achtergrond beleefden, en dus de analyse van ieders afzonderlijke belevingswereld tegelijk ook licht werpt op belangrijke aspecten van de extra-tekstuele productievoorwaarden. Walter Flex, jaargang 1887, was een typische representant van die groepering onder de Bildungsbürger die hoopte dat de Eerste Wereldoorlog korte metten zou maken met de maatschappelijke modernisering. In zijn werk ontwikkelde Flex een regressieve, antimodernistische samenlevingsutopie, waarin de Bildungsbürger uit de laat-Wilhelminische periode, worstelend met een gevoel van vervreemding en verlies aan status, de verloren gewaande harmonie en geborgenheid herwint in de eenheid die door de oorlog wordt gesmeed. De oorlog wordt in die holistische schrijfstrategie bijna uitsluitend geënsceneerd als geestelijk leerproces, als een leerervaring die sterk genoeg blijkt te zijn de Duitsers uit hun gevoel van morele lethargie te bevrijden. Flex voert zijn lezer een archaïsche oorlogswereld binnen waarin traditionele waarden, die naar Flex' idee al eeuwenlang hun kracht hebben bewezen, het enige zijn dat telt: geloof, offervaardigheid, vriendschap, kameraadschap. Met de afwijzing van het maatschappelijke en politieke moderniseringsproces gepaard gaat een vorm van 'esthetische regressiviteit', die als dominant stijlmiddel alle teksten van Flex semantisch draagt en met haar eclectische naïviteit de doelgroep passend bedient. Aan de gedichten en romans die Flex tijdens de oorlog schreef, valt op dat zij stilistisch en thematisch teruggrijpen op romantisch-ridderlijke rekwisieten en elementen uit de burgerlijk-traditionele waardecanon, terwijl de wrede realiteit van de moderne oorlog volledig wordt genegeerd. Concrete werkelijkheid - hier wordt het werkingsmechanisme van het neohumanistische beschavingsideaal bijzonder duidelijk - moet wijken voor symbolische creatie van gemeenschap en blijft buiten beeld. Ernst Jünger, geboren in 1895, meldde zich in de hoop op een groot 'avontuur' vrijwillig voor het leger. Anders dan bij Flex was in 1914 Jüngers verwachtingspatroon nog niet stabiel en politiek verankerd, de oorlog leek hem vooral een mogelijkheid om te ontsnappen aan de gehate burgerlijke benauwdheid van het ouderlijk huis. Zijn nationaal-conservatieve wereldbeeld ontwikkelde zich pas onder de indruk van de ontluisterende oorlogsroutine en het onverholen echec van de juist door de Duitse Bildungsbürger zo fel gepropageerde 'Duitse missie'. Jünger werd relatief onvoorbereid geconfronteerd met de feitelijke depersonalisatie van het individu in de slijtageslag aan het westfront. De door de burgerlijke oorlogsideologie geboden zingevingspatronen en interpretatiemodellen konden hem, oog in oog met de gruwelijke chaos van de totale oorlog, in geen enkel opzicht bevredigen. In tegenstelling tot Flex, die het rad van de tijd terug wilde draaien, kwam Jünger tot de opvatting dat het bloedige proces van technische onderwerping en vernietiging van de mens, zoals zich dat op exemplarische wijze gemanifesteerd had in de materiaalslag rond Verdun, niet ongedaan viel te maken en dus tot in de uiterste consequentie moest worden geaccepteerd. Anders dan bij Flex, die omwille van de romantische fictie de ware gruwelen van de oorlog verbloemde, ontwikkelt zich in Jüngers oorlogsboeken een affirmatief symbolisch concept. De auteur van In Stahlgewittern observeert met een mengeling van afstand en fascinatie de gruwelen van de loopgravenoorlog, om ze vervolgens als onverschrokken reporter met literaire pretenties geschiedfilosofisch te duiden. Ernst Jünger benutte daarom de relatief moderne vorm van het dagboek, het krantenartikel en het essay voor zijn systematische pogingen zijn beleving van de oorlog op een bovenpersoonlijk plan te tillen en zichzelf te positioneren in het literaire en politieke discours van de Weimarrepubliek. Terwijl het werk van Flex meteen vanaf het eerste oorlogsgedicht werd beheerst door een conglomeraat van onwrikbare ideologemen, weerspiegelt zich in Jüngers teksten een denkbewéging, een die pas in de loop der jaren ideologisch verstarde. In zijn vroege oorlogsboeken In Stahlgewittern (1920) en Der Kampf als inneres Erlebnis (1922) experimenteert Jünger met heroïseringsstrategieën, die hij uit het werk van Nietzsche heeft ontwikkeld en die - althans in retrospectief - ten doel hebben de soldaat voor totale psychische overweldiging door de gruwelen van de oorlog te behoeden en zijn daden de schijn van persoonlijke autonomie te verlenen. Aansluitend ontwikkelt de auteur in het midden van de jaren twintig onder invloed van het werk van Oswald Spengler een eigen concept van 'heroïsch realisme', dat de onomkeerbaarheid van de technische modernisering als uitgangspunt neemt en naar het voorbeeld van Georges Sorel en diens mythetheorie een lans breekt voor een totale nationalisering van de maatschappij. Door een steeds weer met veel pathos geënsceneerde affirmatieve houding weet Jünger zo van object en slachtoffer van de geschiedenis weer te veranderen in het subject, dat als dader een zinvolle rol krijgt toegewezen in het historisch proces. In de essays Die totale Mobilmachung (1931) en Der Arbeiter (1932) wordt Jüngers analyse van de Eerste Wereloorlog afgerond. De auteur schetst in die teksten het supranationale visioen van een totale, hiërarchisch georganiseerde arbeidersstaat waarin het individu zijn subjectiviteit en persoonlijkheid heeft verloren en - conform het principe van bevel is bevel - alleen nog een radertje is in het proces van radicale technische mobilisatie van alle krachten. 3. Doel Voor vele studies van de laatste jaren is het typisch dat zij zich in hun beschrijving van het conservatieve Duitse denken beperken tot afzonderlijke periodes, bijvoorbeeld niet verder gaan dan het einde van de Eerste Wereldoorlog of alleen maar de jaren twintig bekijken. Kijkt men echter naar Ulrich Becks theorie van het antimodernisme en neemt men die als uitgangspunt voor een vergelijking tussen het werk van Walter Flex en dat van Ernst Jünger, dan blijkt heel specifiek te beschrijven wat overeenkomst en verschil is binnen de conservatieve wereldbeschouwing tijdens én na de jaren 1914-1918. Duidelijk wordt dat Ernst Jüngers concept van het militante modernisme gezien moet worden als een conservatieve reactie op de schok waarmee de Bildungsbürger ontwaakte uit de ethisch-normatieve droom van de Duitse oorlogsideologie. Ook het denken en schrijven van Walter Flex wordt, aan de hand van centrale topoi als 'protestantisme' en 'nationalisme', gepositioneerd in het 19de- en 20ste-eeuwse milieu van de Bildungsbürger, waardoor een beeld ontstaat van de existentiële gevoelens van hoop die velen in dat milieu met de oorlog verbonden en die in de roes van augustus 1914 tot uitdrukking kwamen. Een zowel synchroon als diachroon perspectief maakt het mogelijk de ingrijpende grenservaring van de oorlogsnederlaag in al haar verwoestende intensiteit te beschrijven en tevens zichtbaar te maken dat de onvoorwaardelijke omhelsing van de techniek die Jünger én de meeste andere representanten van de 'conservatieve revolutie' demonstreerden, een collectieve vorm van verwerking van naoorlogse problemen was. Door niet uit het oog te verliezen waarom de Eerste Wereldoorlog gezien werd als bron van 'culturele vernieuwing', kan ook de 'reactionaire moderniteit' van het conservatieve denken in de jaren twintig in al haar gelaagdheid en aanvechtbaarheid worden begrepen. Wat ook aandacht krijgt, is de vraag wat de psychische, filosofische en ideologische implicaties zijn van het feit dat naast Walter Flex' idealisering van de jeugdig bevlogen martelaar, in de oorlogsboeken van Jünger nu ook de verheerlijking van de emotieloze figuur van de 'stoottroepleider'/'arbeider' treedt. Bekeken wordt hoe diepgaand het zo op het eerste gezicht manifeste verschil in verwerking van de oorlog bij beide auteurs nu feitelijk is, en of die twee literaire personages, die twee in eigentijdse vorm gegoten antropologische types, niet beide een antwoord zijn op dezelfde, oerconservatieve behoefte aan eenheid en integratie van alle in het moderne industriële tijdperk divergerende sociale deelsystemen. Beide schrijvers reageren met hun literaire constructies van wereld en leven op de confrontatie met een door hen als onpersoonlijk ervaren werkelijkheid. Beide worden gedreven door hetzelfde verlangen naar dubbele integratie, die enerzijds een oplossing moet zijn voor klemmende bestaansproblemen van de moderne mens, maar - in vervolg daarop - ook de mens als individu een zinvolle plaats in de samenleving moet geven. Beide schrijvers zagen de oorlog als diepe cesuur in de voortgang van het maatschappelijk leven, voor beide was de oorlog het symbool van een fundamentele crisis, maar tegelijk - conform het narratieve model van een seculiere Apocalyps - ook voorwaarde voor het ontstaan van een nieuwe tijd. Tussen hun beider visies op de oorlog, zoals die in hun teksten tot uitdrukking komen, ligt het trauma van de materiaalslag. Na de duidelijke mislukking van Flex' regressieve utopie, die het burgerlijke verlangen naar een nieuwe persoonlijke totaliteit koppelde aan het streven naar de sociale homogeniteit van de 'volksgemeenschap', kwam Jünger, enkele jaren later, met een progressief concept, waarin hij de mens dwingt zich te conformeren aan het type van de 'arbeider' en zich te wapenen met het pantser van de in het Arbeiter-essay ontworpen 'organische constructie'. Hoe antiburgerlijk zich Jüngers pathos van een 'gevaarlijk leven' ook mag voordoen, ook zijn teksten zijn uitdrukking van een universalistisch denken, een denken dat zijn holistische motivatie heeft aangepast aan de situatie van een als 'bloedturbine' begrepen moderne tijd en dat daarom de 'eenheid mens' alleen nog maar kan zien als een 'geharnast type', dat onvoorwaardelijk is geïntegreerd in het systemisch mechanisme van de 'arbeidsstaat'. Op de uit de dynamiek van de modernisering voortvloeiende onzekerheid reageren beide schrijvers met het ontwerp van een ordening. Maar terwijl Flex nog dacht dat hij centrale elementen van het moderne leven - zoals systeemdifferentiatie, rationalisering, individualisering en technologisering - kon negeren in een romantisch-idealistisch tegenmodel, zag Jünger zich gedwongen technologisering en rationalisering in zijn geschiedfilosofie te integreren, om zo tot een nieuw ontologisch kernperspectief te geraken dat fragmentatie en nivellering teniet zou doen. 4. Methode De studie als geheel sluit aan bij een interdisciplinaire onderzoeksrichting die zich de laatste jaren in de cultuurwetenschappelijke theoriedebatten duidelijk heeft geprofileerd. Meer specifiek oriënteert zij zich op probleemstellingen uit de literairhistorische discoursanalyse, de mentaliteitsgeschiedenis en de historische semantiek. Een analyse van het rond 1900 ontkiemende sociologische discours vormt het kader voor een bespreking van de wezenlijke structuurkenmerken van de moderne tijd, waarna de kern van de studie volgt: een interpretatie van de teksten van Flex en Jünger. Binnen die werkanalyse zijn in het kort drie zwaartepunten te onderscheiden: a. Walter Flex Positionering van het denken en schrijven van Walter Flex in de context van het wereld- en zelfbeeld van de Bildungsbürger in de 19de en het begin van de 20ste eeuw, met speciale aandacht voor Georg Bollenbecks studies over de Duitse Bildungsbürger, tevens refererend aan relevant ideeënhistorisch onderzoek naar de Eerste Wereldoorlog. Fysiognomische en historisch-antropologische beschrijving van de jeugdig bevlogen 'wilsmens', belichaamd door Ernst Wurche, waarschijnlijk Flex' bekendste personage. Analyse van de ontstaansvoorwaarden van de teksten van Walter Flex en het effect van die teksten op het discours van de Bildungsbürger tijdens de oorlog en in de jaren twintig. Analyse van de mate waarin de 'wandelaar tussen twee werelden' een voorbeeldfunctie vervulde, met name voor een lezerspubliek dat in niet onaanzienlijke mate afkomstig was uit de jeugdbeweging. b. Ernst Jünger Bespreking van de oorlogsboeken van Ernst Jünger. Reconstructie van de ontwikkeling in Jüngers denken, lopend vanaf de verschillende heroïseringsstrategieën in Stahlgewitter via de nationaal-revolutionaire fase 1925-1930 tot aan de geschiedfilosofische duiding van oorlog en moderne tijd in het essay Der Arbeiter. Plaatsing van de wereldbeschouwing van Ernst Jünger in het discours en de context van de 'conservatieve revolutie'. Analyse van de ontstaansvoorwaarden en receptie van de teksten, essays en krantenartikelen van Jünger, met extra aandacht voor het effect van die publicaties op de door Michael Wildt zo genoemde 'absolute' generatie. Fysiognomie en antropologische structuur van de 'stoottroepleider'/'arbeider', gezien in het licht van een 'ethologie van de kilte'. c. Vergelijking Kritische vergelijking van Flex en Jünger, toegespitst op de vraag of de conservatieve motivatie in denken en schrijven van beide auteurs 'specifiek' valt te noemen, of anders gezegd: of zij op persoonlijke, eigentijdse wijze een antwoord geven op het verlangen naar individuele en sociale integratie. Positionering van de antropologische aanpak binnen het meest recente onderzoek naar de 'fysiognomie en antropologie van de jaren twintig'. Korte beschouwing van de receptie van beide auteurs in de tijd van het nationaal-socialisme. Beschrijving van de plaats van beide 'wereldoorlogsfysiognomieën' in het symbolische repertoire van de nationaal-socialistische dictatuur.