Variétés de financiarisation et accroissement des inégalités
In: Revue française de socio-économie: Rfse, Band Hors-série, Heft 2, S. 51-72
Abstract
Nous étudions l'impact de la financiarisation sur la montée des inégalités au sein de dix-huit pays de l'OCDE de 1970 à 2011 et nous mesurons les rôles respectifs de diverses formes de financiarisation : la croissance du secteur financier, la croissance de l'un de ses sous-composants, les marchés financiers, la financiarisation des entreprises non financières et celle des ménages. Nous testons ces impacts grâce à des modèles de régression de panel à effets fixes sur données agrégées au niveau national. Nous utilisons comme variables dépendantes l'indice de Gini de la base SWIID, les mesures d'inégalité interdéciles de l'OCDE et les parts des revenus touchées par les fractions les mieux rémunérées grâce à la World Top Income Database . Nous montrons d'abord que la part du secteur de la finance dans le PIB est un moteur important de l'inégalité dans le monde, qui explique de 20 % à 40 % de son accroissement entre 1980 et 2007. Lorsque nous décomposons cet effet du secteur financier, nous constatons que cette évolution est principalement tirée par l'augmentation du volume des transactions boursières et par le montant des actions détenues à l'actif du bilan des banques. Au contraire, la financiarisation des entreprises non financières et celle des ménages ne jouent pas un rôle important. Sur la base de ce test d'inégalité, nous interprétons donc la financiarisation comme étant essentiellement un phénomène de marchéisation, défini comme la croissance de l'activité sociale consacrée au commerce des titres sur les marchés financiers.
Problem melden