Immigration et libre circulation dans le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne
In: Hérodote: revue de géographie et de géopolitique, Band 174, Heft 3, S. 85-99
Abstract
Au début des années 2000, pour répondre aux demandes de l'économie nationale, notamment aux besoins de main-d'œuvre, le gouvernement travailliste de Tony Blair a choisi d'ouvrir plus largement les frontières aux migrants extra-européens et d'autoriser sans restriction la libre circulation des travailleurs en provenance des nouveaux États membres de l'Union européenne (UE). Cet article cherche à montrer que cette politique migratoire a été accusée de faire peser un poids démesuré sur les services publics. Devenue la cible de l'hostilité d'une part croissante de la population britannique, cette question a été habilement juxtaposée au débat sur l'appartenance à l'UE par les acteurs politiques les plus hostiles au projet européen. Les succès électoraux du principal parti eurosceptique (UKIP) ont conduit travaillistes et conservateurs à infléchir leur propre attitude sur ces questions. De retour au pouvoir en 2010, ces derniers ont promis la réduction du nombre d'immigrés, avant de s'engager dans la voie d'un référendum sur l'appartenance à l'UE. Divisé, le gouvernement n'a pas su convaincre les électeurs que le Brexit ne suffirait pas à résoudre les problèmes sociaux et économiques auxquels le Royaume-Uni devait faire face. Après le 23 juin 2016, l'un des défis pour les dirigeants britanniques est désormais de négocier l'issue la moins négative possible pour l'économie du pays alors même que la fin de la libre circulation lui sera directement nuisible.
Problem melden