La zone urbaine : nouveau théâtre d'opérations ?
In: Guerres mondiales et conflits contemporains, Band 206, Heft 2, S. 111-119
Abstract
La zone urbaine : nouveau théâtre d'opérations ? Aucun continent, ni l'État n'échappent au phénomène croissant d'urbanisation. L'environnement des villes et de leurs banlieues s'impose comme l'horizon tactique des forces engagées. Le contrôle des localités demeure un objectif essentiel, bien qu'il soit coûteux en hommes, en matériel et en temps, expliquant les difficiles rapports armées-agglomérations. Il apparaît nécessaire de revoir la conception des opérations en milieu urbain. Un entraînement spécifique doit être adopté pour la préparation des soldats. Épargner les civils, limiter les destructions, combattre les seuls porteurs d'armes, voici ce qu'il convient d'obtenir. Ce défi nécessite une maîtrise des techniques d'observation, de topographie, de déplacement, indispensables pour se repérer et éviter que la ville ne devienne un dédale. Dans ce milieu hostile, l'usage des armes revêt un caractère différent, nécessitant une tactique spécifique et un entraînement plus réaliste, avec l'acquisition de moyens « high tech » et d'armes non létales, pour « domestiquer » l'environnement urbain. La mise hors de combat d'un ennemi doit être l'ultime phase d'un processus constitué d'actes coordonnés impliquant medias, actions psychologiques, démonstration ostensible de force. L'objectif étant d'isoler l'ennemi dans son milieu, puis de l' « encager » en interdisant tout repli ou renfort, ne lui laissant qu'un choix entre reddition ou destruction. Mais la conduite d'une guerre propre ne s'envisage que dans un environnement sécuritaire plus large, en créant une « zone d'exclusion terrestre » autour de la zone des combats. Désormais, la victoire ne résulte plus uniquement de l'effet des armes mais de la bonne utilisation des armes immatérielles : gagner le combat de l'adhésion.
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