Aufsatz(elektronisch)21. März 2019

Le mariage entre « Grecs » et « Latins » dans le monde vénitien. Gouvernement des minorités, discordes confessionnelles et convergences procédurales (fin XVI e -fin XVIII e siècle)

In: Annales de démographie historique: ADH, Band 136, Heft 2, S. 179-211

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Abstract

À la faveur du raidissement des frontières confessionnelles et du renforcement de la discipline matrimoniale qui suivirent le concile de Trente, les mariages mixtes entre « Grecs » et « Latins » ne perdirent pas leur validité, mais furent plus difficilement acceptés et les familles qui en étaient issues constituèrent un terrain propice à l'action missionnaire des Églises. Dans ce contexte, la République de Venise occupait une position singulière parmi les États catholiques du fait de l'extension de ses possessions ultramarines à une partie du monde grec (les îles ioniennes en particulier), à des espaces, comme la Dalmatie et l'Albanie, où cohabitaient localement des communautés latines et des communautés slaves orthodoxes, dites « serviennes », et également à cause de la présence dans la cité lagunaire même de très nombreux Grecs. Cet article entend aborder, successivement, deux dimensions des mariages mixtes entre Grecs et Latins dans le monde vénitien : d'abord, leur dimension éminemment politique qui conduisit les autorités vénitiennes à réaffirmer leur attachement pragmatique aux mariages entre Grecs et Latins contre les tentatives de remise en cause des usages établis qui agitèrent de manière sporadique le Dominio da Mar à partir de la fin du xvi e siècle. Ensuite, leur traitement administratif de la part des Églises pour lesquels les mariages mixtes ont, certes, été une source de tensions dans un climat de rivalité, mais aussi de collaboration car ils étaient soumis, en amont, aux mêmes procédures de contrôle quel que soit le rite dans lequel ils étaient célébrés. Pour apprécier la nature de cette collaboration, la prise en compte du contexte local a toute son importance. Le contrôle du statut matrimonial des futurs époux fut l'un des nombreux sujets de frictions entre les deux Églises au xviii e siècle, au niveau local, en particulier en Dalmatie, alors qu'il reposa, à Venise même, sur la mise en place de procédures similaires ( processetto matrimoniale ), voire communes, entre la curie patriarcale catholique et l'archevêque orthodoxe.

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