Deux âges d'émigration ouvrière: Migration et sédentarité dans un village industriel
In: Population: revue bimestrielle de l'Institut National d'Etudes Démographiques. French edition, Band 58, Heft 6, S. 707-738
Abstract
Résumé À partir de l'étude d'une cohorte d'individus nés de 1939 à 1946, recensés en 1954 dans un village industriel de l'Est de la France, cet article met en évidence un modèle de sédentarisation de la main-d'œuvre ouvrière. Celui-ci voit l'intégration d'ouvriers non qualifiés par l'alliance avec des femmes autochtones, puis la reproduction locale du statut d'ouvrier par l'aîné des fils. Une aristocratie ouvrière émerge ainsi, à travers des mécanismes de parenté correspondant à un état donné du marché du travail. Ce résultat est obtenu en combinant enquête ethnographique (reconstitution de trajectoires de lignées dans l'espace et dans le système d'emploi) et travail statistique (ACM et modèles de durée). La même opération, réalisée sur une cohorte d'individus nés dans les années 1960, indique que le modèle ne fonctionne plus. L'autochtonie, véritable clé d'entrée dans ce marché local du travail au cours des années 1960, pousse dans les années 1980 à la migration en raison de la crise de l'emploi local.
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