Canadian Party Labels: An Essay in Semantics and Anthropology

In: Canadian journal of political science: CJPS = Revue canadienne de science politique, Band 2, Heft 2, S. 141-157

Abstract

Les étiquettes des partis politiques, les termes qu'utilisent les parlementaires pour définir leur affiliation partisanne sont autant d'idéologies, de programmes sous forme concentrée. Etudier l'évolution linguistique de tels termes, c'est étudier l'évolution de tout un ensemble de forces et d'idées politiques. L'avantage de lier l'étude politique à l'étude sémantique consiste à réduire un ensemble de données trop complexes à des proportions réduites, celles du vocabulaire, et surtout à permettre l'application des lois de la sémantique à la mesure de l'évolution politique.Faite à partir d'un échantillonnage systématique (de 10 en 10 ans) duParliamentary Guide,cette étude analyse les termes dont se sont servis législateurs provinciaux et fédéraux, de 1878 à 1968, pour décrire leur parti ou tendance politique; elle mesure ainsi le succès et les transformations linguistiques des principaux symboles politiques utilisés au Canada au cours du siècle dernier.Le succès du terme Libéral, par rapport à ses rivaux, apparait non seulement dans sa dominance historique et géographique mais aussi dans sa résistance à la formation de mots composés et dans son pouvoir de rejeter les qualificatifs qui lui furent attachés. Ce succès est attribué, bien sûr, aux forces politiques qui se sont groupées sous le terme Libéral mais il parait dû aussi à la valeur expressive du mot lui même; mot qui exprime bien les valeurs dominantes de la société canadienne du vingtième siècle; mot qui, de plus, est le seul parmi ses principaux rivaux à passer presque sans tranformation de l'une dans l'autre des deux principales langues de la fédération.Il apparaît ainsi que la simple étude de l'évolution non seulement du sens mais aussi de la forme des mots permet d'identifier et de mesurer l'évolution politique d'une societé.