Shakespeare relu à la lumière de Pascal Quignard : L'éros latin de Coriolan
Abstract
International audience ; Dans son dernier ouvrage, Les désarçonnés, Pascal Quignard écrit : « La clandestinité linguistique (le nominalisme), la clandestinité intime (la sexualité secrète), la clandestinité territoriale (l'écart politique) s'ajoutent en forme d'exil, plutôt qu'en forme de monde, sur une terre où chacun d'entre nous surgit à l'état isolé » Dans un monde où chacun est voué à être seul, l'écrivain fait de l'exil une fragile victoire et nomme sans le savoir toutes les clandestinités vécues par Coriolan, cet éternel désarçonné, dont l'éros est magnifié par Shakespeare dans sa pièce éponyme de 1608. En ce début de 17 e siècle, le dramaturge repense en effet à la lointaine fondation de Rome qui repose sur une légende guerrière. Romulus et Remus, élevés par une louve, créent une nouvelle ville sur les bords du Tibre. Une lutte fratricide éclate entre les jumeaux au cours de laquelle Romulus tuera son propre frère. C'est avec ce duel en tête que Shakespeare, qui vient d'achever Antoine et Cléopâtre, écrit une autre tragédie sur l'éros latin, tragédie qu'il consacre au personnage de Coriolan en s'inspirant principalement des Vies de Plutarque traduites en anglais par Thomas North en 1579. Le dramaturge réinvente une intrigue simple pour mieux dire la difficulté de l'être et du désir.
Themen
Sprachen
Französisch
Verlag
HAL CCSD; Centre de recherches en Littérature et Poétique comparées - Université Paris Nanterre
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