Reconstruction de la mémoire de la dictature par les jeunes militants syndicaux et « pobladores » au Chili
Abstract
The coup in 1973 breaks social life in Chile. To avoid conflict, a voluntary indifference to the event has gradually taken hold of new generations. However, some processes lead young people to confront this «inherited memory» encouraging the emergence of alternative memories. This is the case of young trade unionists and «pobladores» we studied. We will show how their engagement in collective action triggers a process of collective past remembering and transform their relationship to politics. The conclusions of this process cannot be defined a priori. ; Le coup d'État de 1973 a marqué une véritable rupture dans toutes les sphères de la vie sociale au Chili. Afin d'éviter les conflits, les autorités ont voulu imposer aux nouvelles générations l'indifférence par rapport à cet événement, en soulignant plutôt les possibilités que leur offre le présent. Pourtant, sous certaines conditions, les jeunes parviennent à se confronter à ce «régime demémoire héritée». S'intéressant aux syndicats et organisations de «pobladores», cet article veut analyser la manière dont l'engagement dans l'action collective amène les nouveaux militants à réinterpréter le passé collectif et, dans le même mouvement, à transformer leur rapport à la politique. Comme nous le montrerons, les conclusions de ce processus ne sont fondées sur aucune téléologie définie à l'avance.
Problem melden