L'économie sociale et les questions sociales au temps de l'exposition internationale de Charleroi de 1911
Abstract
L'exposition internationale de Charleroi de 1911 a particulièrement mis à l'honneur les arts et la culture belge comme wallonne et a constitué une vitrine incontestable de l'industrie wallonne et son excellence technique comme le fit Liège et son exposition universelle, 6 ans plus tôt. Contrairement à d'autres réunions internationales de ce type, l'économie sociale, comme on l'appelait à l'époque , ne semble pas avoir fait l'objet d'une attention particulière alors qu'elle représente une valeur montante au cœur de la seconde révolution industrielle qui est alors en marche. Ceci étant, le contexte social et les politiques sociales qui l'accompagnent constituent une trame de fond essentiel pour comprendre les évolutions en cours en cette fin de période intitulée «la Belle époque ». Il semblait donc logique d'en dresser les principales lignes de force et d'éclairer les enjeux et débats les plus importants de la question sociale au temps de l'exposition. Cette communication remettra dans un premier temps en perspective les éléments saillants du contexte social de ce début de 20ème siècle en mettant particulièrement en exergue le rôle du combat en faveur du suffrage universel mené principalement par le mouvement socialiste alors en plein essor, le poids des grèves ouvrières qui frappent les mines boraines et liégeoise en 1911 et 1912 et qui rendent le climat tendu. Des mouvements sociaux qui semblent en revanche épargner le bassin industriel de Charleroi. Il sera également question de la protection sociale et de la législation sociale qui connaît des progrès indubitables à l'approche de la guerre même si celle-ci va constituer un coup d'arrêt( provisoire) en la matière. Dans un second temps, l'exposé portera sur une présentation critique du secteur de l'économie sociale et plus particulièrement des coopératives qui sont alors en pleine phase de développement. Une attention particulière sera accordée aux structures et associations de la région de Charleroi tout en inscrivant leur développement dans une perspective plus large. Il sera bien entendu fait référence aux maisons du peuple qui sont intimement liées au développement du mouvement coopératif socialiste au point de devenir un lieu central de l'action ouvrière en termes économiques comme éducatif ou récréatif. « La Maison du Peuple, écrira Victor Serwy, l'un des meilleurs connaisseurs du monde des coopératives, devint bientôt le lieu où chaque dimanche, mari, femme et enfants se retrouvaient pour rire, jouer, se récréer.(…)peu à peu se constituèrent dans leur sein des groupes dramatiques, des cercles et chorales, des fanfares, des harmonies, des sociétés de trompettes, d'accordéonistes, etc… » . Dans un troisième temps,(et pour conclure), l'accent sera mis, toujours dans l'idée d'éclairer le contexte de cette exposition internationale, sur le rôle de plaque tournante de la Belgique en ce tournant de siècles dans la constitution et le développement de cercles ou réseaux d'experts transnationaux traitant des aspects sociaux de l'industrialisation jugée alors comme étant triomphante et synonyme de progrès continus. Des personnalités comme le professeur liégeois Ernest Mahaim jouent alors un rôle clé dans cette approche transnationale des questions sociales, signes annonciateurs d'institutions plus formelles comme l'OIT et le BIT qui en auront la charge après la Première Guerre mondiale.
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