Open Access BASE2007

Un demi-siècle de politique culturelle en France

Abstract

National audience ; L a création en 1959 d'un ministère des Affaires culturelles, confié à André Malraux, ne répond pas à un véritable programme politique, mais vise essentiel-lement à conserver l'écrivain au sein du gouver-nement. La V e République s'inscrit en réalité dans un long héritage. La III e République avait déjà été confrontée, dès son installation à la fin du XIX e siècle, à la gestion d'un double héritage: celui transmis, depuis le XVII e siècle, par les diffé-rents régimes monarchiques, et celui, tout aussi essentiel, légué par la décennie révolutionnaire. D'une part, l'État mécène, le système acadé-mique et la laïcisation de la censure, héritages monarchiques, marquent durablement les relations entre le pouvoir et les arts. D'autre part, le « patrimoine national », le musée révolution-naire et la croyance dans les vertus civiques et éducatives des arts sont des legs incontesta-bles de la période révolutionnaire. À la Libé-ration, la IV e République a fait sien l'idéal démocratique issu du Front populaire et de la Résistance sans pour autant concrétiser une politique culturelle autonome. LES MISSIONS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE Le ministère Malraux hérite de différents services issus principalement de l'Éducation nationale; et échoue à inté-grer les bibliothèques, la radio-télévision et la politique culturelle extérieure de la France. Le décret du 24 juillet 1959 précise : « Le ministère chargé des affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit qui l'enrichissent. » La revendication démocratique s'affiche donc dans les attendus de ce décret fonda-teur. Le souci égalitaire et la volonté de démocratisation culturelle sont essentiels. La politique culturelle de Malraux s'inscrit dans la logique de l'État-providence. L'État se donne ainsi pour fin d'assurer à tous le même accès aux biens culturels. Deux poli-tiques concourent à matérialiser cette volonté : faire accéder tous les citoyens aux La V e République se singularise par la création d'un ministère de la Culture. Cette autonomisation administrative est à l'origine de la mise en place d'une politique publique de la culture 1. Les missions du ministère et la réception de cette politique ont évolué sous l'effet de la construction progressive d'un partenariat avec les collectivités locales, cependant que les évolutions récentes du modèle de politique culturelle suscitent de la part de nombreux observateurs de vives inquétudes 2 .

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