Incarnations de la rébellion : mon(s)trer l'humain dans Saint Joan de Shaw et Salomé de Wilde
Abstract
Salomé and Joan of Arc are two figures who became myths of the XIXth or XXth century thanks to their ability to be used for different purposes by each artist who happened to find them interesting. Because they can always be adapted, they were presented in turns in negative and positive ways, and were turned several times into icons by ideological, artistic or political movements. Oscar Wilde, decadent author of the Victorian fin-de-siècle , took possession of the princess' image for his 1893 play Salomé . Georges Bernard Shaw, dramatist who was one of his contemporaries but was at the height of his fame at the beginning of the XXth century, chose instead to transform Joan of Arc's image for his 1923 play, Saint Joan .The aim of this study is to analyse these two feminine figures in the plays in order to find out why they were the ones selected by the dramatists. With this aim in mind, we compare one with the other, but also the way in which the both of them are represented with the popular image that they carried at the time. Thus, we deduce the messages that Wilde and Shaw wanted to deliver through them, and especially how they become under their pens incarnations of the rebellion they cherished.By first studying the religious and mythical aspect of the plays and their characters, we can see a dichotomy between spirit and body in both of the works, and thus we understand that this – exclusively feminine – body is staged and made threatening at the same time, in the same way as the spiritual characters are both alienated from reality and too easily seen. Thereby monstrously showed, the heroines become incarnations of the dramatists' rebellious ideals, even though they still put them to death while turning the spotlights on them in order to criticise their society one last time. ; Salomé et Jeanne d'Arc sont deux figures qui ont fini par devenir des mythes du XIXe ou XXe siècle de par leur faculté à être utilisées dans des buts différents par chaque artiste qui s'y est intéressé. Éternellement adaptables, elles ont été représentées tour à tour de manière positive et négative, et ont servi plusieurs fois d'icônes pour des mouvements idéologiques, artistiques ou politiques. Oscar Wilde, auteur décadent de la fin-de-siècle victorienne, s'est emparé de l'image de la princesse pour sa pièce de 1893, Salomé . Georges Bernard Shaw, dramaturge qui lui était contemporain mais a connu sa période de gloire au début du XXe siècle, a choisi pour sa part de manipuler l'image de Jeanne d'Arc pour sa pièce de 1923, Saint Joan .L'objectif de ce mémoire est d'étudier ces deux figures féminines dans les pièces de manière à discerner les raisons pour lesquelles elles ont été élues par les dramaturges. Pour ce faire, nous comparons l'une et l'autre, mais également la manière dont elles sont représentées dans les oeuvres et l'image populaire qu'elles possédaient à l'époque des auteurs. Ainsi, nous constatons quels messages Wilde et Shaw veulent faire passer à travers elles, et surtout comment elles deviennent sous leurs plumes des incarnations de la rébellion qu'ils chérissent.En étudiant d'abord l'aspect religieux et mythique des pièces et de leurs personnages, il est possible de discerner une dichotomie entre l'esprit et le corps dans les deux oeuvres, et de comprendre alors que ce corps, exclusivement féminin, est mis en scène tout en étant rendu menaçant, au même titre que les personnages spirituels sont à la fois détachés du réel et trop visibles. Ainsi « monstrées », les héroïnes deviennent des incarnations des idéaux rebelles des dramaturges, qui n'hésitent pas pour autant à les mettre à mort sous le feu des projecteurs pour critiquer une dernière fois leur société.
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