SOMMAIRE : Les prémices : le débat sur la généralisation de l'instruction publique, les arts et la politique, les grandes expositions / Les origines contemporaines de la "démocratisation de la culture" / Les hiérarchies fondatrices de la démocratisation de la culture / Mai 68 : la mobilisation du concept de démocratie culturelle en rupture avec la politique de démocratisation de la culture / La réorientation de la politique de démocratisation de la culture / L'empilement des missions / Les "désillusions" des années 1980 / Le repli vers une politique de diffusion / L'essoufflement et la question de la légitimité / Les nouvelles formes de démocratisation et de démocratie culturelle / En guise de conclusions
SOMMAIRE : Les prémices : le débat sur la généralisation de l'instruction publique, les arts et la politique, les grandes expositions / Les origines contemporaines de la "démocratisation de la culture" / Les hiérarchies fondatrices de la démocratisation de la culture / Mai 68 : la mobilisation du concept de démocratie culturelle en rupture avec la politique de démocratisation de la culture / La réorientation de la politique de démocratisation de la culture / L'empilement des missions / Les "désillusions" des années 1980 / Le repli vers une politique de diffusion / L'essoufflement et la question de la légitimité / Les nouvelles formes de démocratisation et de démocratie culturelle / En guise de conclusions
Cet article dresse un bilan de la démocratisation de l'enseignement en France. Il rappelle les origines de cette politique dans la première moitié du siècle. Il explique pourquoi elle a attendu les années 1959-63 pour se réaliser: c'est alors la réforme de l'école moyenne et la première vague de croissance, jusqu'au milieu des années '70. Il analyse ensuite la seconde vague de croissance qui bouleverse la morphologie des lycées à partir de 1985. La question des résultats se pose alors: ces politiques ont-elles réduit les inégalités sociales devant l'école? La réponse est nuancée. L'ouverture du collège, puis des lycées, a facilité l'accès des enfants modestes aux études et réduit globalement les inégalités. Mais, à l'intérieur de ce mouvement d'ensemble, l'inégalité entre les différentes filières a évolué de façon variable: elle s'est probablement réduite jusqu'au milieu des années '60; elle s'est ensuite stabilisée, voire creusée, en raison des procédures sélectives et de l'orientation instituée en 1973; enfin, les décisions de 1985 ont sans doute un peu relancé la démocratisation. Mais les espoirs dont elle était porteuse n'ont pas été satisfaits. (DIPF/Orig.) ; Dieser Artikel bilanziert die Demokratisierung des Unterrichts in Frankreich. Er erinnert an die Ursprünge dieser Politik in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts und zeigt, dass die Realisierung, die erst in den Jahren 1959-63 erfolgte, mit der Reform der Sekundarstufe I (l'école moyenne) und der ersten Welle des Wachstums zusammenhängt. Anschliessend analysiert der Beitrag die zweite Welle des Wachstums, welche die Gestalt des Gymnasiums nach 1985 fundamental veränderte. Es stellt sich die Frage nach den Resultaten dieser Prozesse: Hat die entsprechende Politik die sozialen Ungleichheiten gegenüber der Schule reduziert? Die Antwort muss differenziert ausfallen: Die Öffnung der weiterführenden Schulen (collège und lycée) hat den Zugang für Kinder aus bescheidenen Verhältnissen erleichtert und allgemein die Ungleichheiten reduziert. Aber unterhalb dieses Gesamtzusammenhanges hat sich die Ungleichheit zwischen den einzelnen Schultypen auf unterschiedliche Art und Weise entwickelt: Bis Mitte der 1960er-Jahre ist die Ungleichheit geringer geworden. Der Demokratisierungsprozess ist anschliessend zum Stillstand gekommen, wenn nicht wegen der 1973 eingeführten selektiven Prozeduren sogar ausgehölt worden. Die Entscheide von 1985 haben dagegen den Demokratisierungsprozess wieder in Gang gebracht. Aber die Hoffnungen, die damit verbunden waren, sind insgesamt nicht erfüllt worden. (DIPF/Orig.)
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Issue 50, p. 91-104
La gestion des risques liés aux biotechnologies a traditionnellement été accomplie en conformité aux principes de la rationalité managériale, qui confinent à l'intérieur de rôles très précis les scientifiques, les managers et les politiciens. Les récents scandales du sang contaminé et de la vache folle ont non seulement contribué à remettre en cause les préceptes de cette rationalité managériale, mais aussi accru la sensibilité de certains gouvernants aux discours sur la démocratisation de la gestion des risques. Cet article présente deux modèles divergents de démocratisation de la gestion des risques dans le domaine des OGM, et un cas hybride. Le premier modèle, observé au Canada, ne remet pas fondamentalement en question les principes de la rationalité managériale, bien que ses partisans n'hésitent pas à recourir à la rhétorique de la démocratisation. Le deuxième, celui des perspectives contradictoires observé en France, est plus fidèle aux idées de démocratisation qui trouvent leur source dans la théorie critique de la rationalité managériale. Enfin, le cas hybride, celui du Royaume-Uni, permet à l'auteur de conclure que le modèle de la subordination à la rationalité managériale n'est tenable que dans un contexte institutionnel qui favorise un strict contrôle politique du discours sur les risques.
Parti Socialiste (PS), Rassemblement pour la République (RPR), Union pour la Majorité Présidentielle (UMP). Evaluates efforts of the Socialist Party (PS), the Rally for the Republic (RPR), and the Union for the Presidential Majority (UMP), the ruling center-right coalition into which the RPR was absorbed in 2002, to increase internal democracy and participation by party members; France. Summary in English.
Résumé Duru-Bellat Marie, Kieffer Annick.- La démocratisation de l'enseignement en France : polémiques autour d'une question d'actualité La question de la démocratisation de l'enseignement en France a fait l'objet de nombreux travaux. Elle reste néanmoins ouverte, car les faits eux-mêmes sont en constante évolution et les méthodes mobilisées pour traiter cette question divergent largement, non sans rapport avec les différentes conceptions de l'égalité des chances qui les sous-tendent. Ce texte propose une analyse de l'évolution des inégalités pour les générations nées depuis le début du siècle jusqu'aux générations nées dans les années soixante-dix ; elle est fondée sur une exploitation des enquêtes FQP et du dernier panel d'élèves entrés en 6e du ministère de l'Éducation nationale. Les résultats font apparaître un affaiblissement de la relation entre origine sociale et accès aux différents niveaux du système éducatif, même si celui-ci est d'autant plus discret que l'on prend en compte des niveaux plus élevés de scolarisation : si le bien «éducation» est plus largement diffusé, les inégalités sociales dans la compétition pour l'accès à tel ou tel niveau s'avèrent stables, et tendent à se déplacer vers les niveaux qui restent dotés d'une valeur «distinctive». Dans l'influence du milieu familial, l'effet propre de la catégorie socioprofessionnelle des parents semble se renforcer par rapport à celui de leur niveau d'instruction ; en particulier, l'effet spécifique de l'exercice d'une profession par la mère s'est affirmé. Un rapprochement est esquissé entre ces résultats et les analyses les plus récentes conduites au niveau européen.
International audience ; Bien que l'analyse des inégalités à l'école et de la démocratisation de l'enseignement constituent un domaine largement exploré par les sociologues français, la France restait largement absente des comparaisons internationales en ce domaine. Ce travail a eu pour objectif de construire, à partir d'une exploitation originale des enquêtes FQP et des panels d'élèves, des données françaises autorisant de telles comparaisons. Cela a conduit à reprendre avec précision l'analyse de la démocratisation de l'enseignement tout au long du siècle. Des comparaisons avec quelques pays européens sont ensuite engagées, qui, au-delà des résultats produits, débouchent sur un certain nombre d'interrogations à la fois méthodologiques et théoriques, ainsi que sur des réflexions en terme de politique éducative.
International audience ; Bien que l'analyse des inégalités à l'école et de la démocratisation de l'enseignement constituent un domaine largement exploré par les sociologues français, la France restait largement absente des comparaisons internationales en ce domaine. Ce travail a eu pour objectif de construire, à partir d'une exploitation originale des enquêtes FQP et des panels d'élèves, des données françaises autorisant de telles comparaisons. Cela a conduit à reprendre avec précision l'analyse de la démocratisation de l'enseignement tout au long du siècle. Des comparaisons avec quelques pays européens sont ensuite engagées, qui, au-delà des résultats produits, débouchent sur un certain nombre d'interrogations à la fois méthodologiques et théoriques, ainsi que sur des réflexions en terme de politique éducative.