Résumé Les habitants d'espaces à législation spéciale sont amenés à réajuster leurs modes de relation au territoire en fonction de réglementations et de représentations imposées du dehors. On examine divers aspects de ces recompositions à l'œuvre parmi les Indiens Kayapó d'une réserve de l'Amazonie brésilienne. L'appropriation de nouveaux outils et l'utilisation de réseaux élargis donnent les moyens de maintenir une territorialité singulière malgré la fermeture de l'espace.
Les paysans des régions céréalières d'altitude accordent une grande importance au café, consommé quotidiennement et acquis à plus basse altitude. Lieu d'émigration et d'échange, la frange caféière a joué un rôle décisif dans l'histoire des "gens du blé" toujours liés aux producteurs de café malgré leur isolement. Dans la montagne, le café- boisson soigne, nourrit, protège et accompagne les échanges locaux alors que les manières de boire le café révèlent les valeurs de cette petite société.
A series of maps with the Indian Kayapó was intended to show the encircling of the Indigene Earth by pastures and to spatialise naturalist knowledge on one of the village areas. By perceiving the power of these documents, the Kayapó redirected their request towards the drawing up of maps representing the entire indigenous territory. These give rise to the landmark and social unity they wish to assert, and the map becomes an instrument used, in particular, in negotiations with non-Indians. ; Um jogo de mapas feitos juntos com os índios Kayapó pretendia mostrar a Terra Indígena cercada pelas pastagens e espacializar saberes naturalistas de uma das aldeias. Percebendo o poder desses docu- mentos, os Kayapó mudarão a sua demanda para elaborar mapas « geopolíticas » que representem a totalidade do território indí- gena. Elas fazem emergir a unidade territo- rial e social que desejam defender frente aos brancos : o mapa torna-se uma ferramenta importante nas negociações territoriais e na resolução de conflitos com os não-indios. ; A series of maps with the Indian Kayapó was intended to show the encircling of the Indigene Earth by pastures and to spatialise naturalist knowledge on one of the village areas. By perceiving the power of these documents, the Kayapó redirected their request towards the drawing up of maps representing the entire indigenous territory. These give rise to the landmark and social unity they wish to assert, and the map becomes an instrument used, in particular, in negotiations with non-Indians. ; International audience A series of maps was made with the Kayapo Indians with a view to showing how the indigenous land was sur- rounded by grazing land and to spatialise naturalist knowledge about the land around one village. When the Kayapo realised the power of these documents, they expressed their interest instead in the construction of maps representing the whole indigenous ter- ritory. These maps highlight the territorial and social unity that the Kayapo wish to emphasise and are thus a ...
L'Amazonie, réservoir de biodiversité à l'échelle de la planète, est au coeur des débats scientifiques et sociaux pour la conservation et la gestion durable de ses ressources naturelles. La déforestation sur les fronts pionniers concentre les attentions et rejette au second plan les symptômes d'un développement régional mal maîtrisé dans les régions de colonisation pionnière, comme dans celles d'occupation plus ancienne et traditionnelle où la gestion des ressources naturelles est mieux équilibrée. On peut parler d'échec des politiques nationales et internationales à promouvoir une gestion durable de la biodiversité. Le questionnement tourne autour de la conciliation entre les aspirations des populations locales, les ambitions économiques des pouvoirs en place et la protection d'espaces forestiers suffisamment étendus pour y conserver la biodiversité naturelle. Les quinze équipes de recherche franco-brésiliennes réunies pour ce projet interviennent dans plusieurs régions du bassin amazonien, en considérant les différentes échelles spatiales et temporelles de l'accès aux ressources naturelles et de la gestion de la biodiversité, et en s'intéressant particulièrement aux pratiques et aux impacts de l'agriculture pionnière et des systèmes agroforestiers traditionnels. Le projet vise à : (i) caractériser puis modéliser les principaux modes d'accès et de gestion des ressources naturelles en Amazonie, (ii) comprendre la relation entre les impacts de l'utilisation du milieu par l'homme et les réponses en termes de biodiversité, de dynamique agro-écologique et socio-économique, (iii) élaborer des outils de gestion et de monitoring de la biodiversité, en particulier à partir des SIG et de la modélisation d'accompagnement, (iv) participer à l'élaboration, l'application et l'évaluation de politiques publiques écologiquement et socialement viables, et (v) contribuer à la formation de ressources humaines au Brésil pour la gestion durable des ressources naturelles amazoniennes. Trois terrains d'étude, représentatifs des trois grandes dynamiques d'occupation de l'Amazonie, permettent d'aborder les principales situations où se rencontrent habituellement les acteurs contemporains : l'Amazonie des fleuves peuplée de populations traditionnelles qui pratiquent une agriculture essentiellement annuelle (souvent de décrue) dont les impacts sur la forêt sont encore faibles, représentée dans le projet par le municipe de Benjamin Constant dans l'Etat de l'Amazonas à la frontière avec le Pérou et la Colombie l'Amazonie des routes (fronts pionniers) vers lesquels migrent les colons pratiquant la culture sur brûlis suivie de l'implantation du pâturage, en lieu et place des écosystèmes forestiers, représentée dans le projet par la communauté de Benfica localisée dans le municipe de ltupiranga au sein de la région de Marabâ-PA dans l'Etat du Para ; l'Amazonie des régions où tentent de s'élaborer des alternatives technico-économiques et socio-politiques à l'exploitation pionnière des ressources naturelles, représentée dans le projet par le municipe de Uruarâ sur la Transamazonienne, également dans l'Etat du Parà Le projet repose sur la complémentarité entre les équipes de recherche pluridisciplinaires et multi-institutionnelles. Il s'appuie également sur un réseau d'écoles doctorales, amazoniennes, brésiliennes et internationales.