Open Access BASE2003

La place et le rôle des femmes dans la politique étrangère de la France contemporaine

Abstract

International audience ; Un regard sur l'historiographie La place et le rôle des femmes dans la politique étrangère de la France n'ont jusqu'à maintenant pas été étudiés. Pourtant, on peut penser qu'au moins deux champs de la recherche historique devraient s'y intéresser : l'histoire des relations internationales et l'histoire des femmes. Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, les grands historiens qui ont défini l'histoire des relations internationales, insistent sur l'importance des « forces profondes » et le rôle de « l'homme d'Etat » face à ces forces. Mais ils ne parlent des femmes que lorsqu'ils évoquent le rôle que les épouses et les maîtresses peuvent jouer auprès des décideurs 1 . Il est vrai que lorsqu'ils écrivent leur Introduction à l'histoire des relations internationales, en 1964, bien peu de femmes occupent de par le monde des postes à responsabilité politiques et/ou diplomatiques de premier plan. Par la suite de nombreux travaux ont été entrepris et ont permis de mieux connaître toutes les composantes des forces profondes et toutes les facettes des hommes d'Etat. Mais les femmes sont demeurées dans l'oubli, même si l'on doit signaler le récent numéro de Guerres Mondiales et Conflits Contemporains, intitulé : Les femmes et la guerre 2 . Pourtant, les années passant, elles accédaient, certes lentement mais indéniablement, à des responsabilités politiques et diplomatiques qui leur ouvraient modestement le domaine des relations internationales. Du côté de l'histoire des femmes, où tout était à faire dans les années 1970, les chercheuses -car les chercheurs étaient et restent peu nombreux dans ce domaine -devaient parer au plus pressé. Michelle Perrot et d'autres définissaient alors les grands chantiers les plus urgents à mettre en oeuvre 3 . On comprend que la diplomatie, qui apparaissait comme un territoire exclusivement réservé aux hommes, pouvait attendre et passer après l'histoire des mentalités, du travail des femmes, de la question des femmes en politique, des mouvements de femmes et du féminisme… Cependant, dans le cadre d'études consacrées aux premières femmes accédant à certains diplômes ou à certaines professions, on pouvait s'attendre à l'évocation de Suzanne Borel. Encouragée par André Siegfried, elle fut la première lauréate du « grand concours » d'entrée au Quai d'Orsay en 1930. Elle joua un grand rôle au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale auprès de son mari, Georges Bidault. Mais dans ses ouvrages de souvenirs, qu'elle signe d'ailleurs Suzanne Bidault 4 , la « première » rejette tout féminisme et stigmatise les effets pervers de ce mouvement. De plus, le fait qu'elle suive son mari dans l'exil après ses prises de position pro-OAS, n'a sans doute pas incité à s'intéresser à son cas. Aussi, on ne trouve que quelques lignes, au mieux quelques pages, consacrées à Suzanne Borel dans des ouvrages généraux sur l'histoire des femmes 5 . Heureusement, tout récemment, des travaux universitaires se sont attachés à la mieux

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